ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"794"> des meules n'étant en cet endroit que des deux tiers ou des trois quarts de l'épaisseur d'un grain de blé. On augmente ou on diminue cet intervalle selon que l'on veut que la farine soit plus ou moins grosse en abaissant ou en élevant la trempure.

La meule tournante a assez de vîtesse si elle fait 50 ou 60 tours par minute, une plus grande vîtesse échauffe trop la farine.

Les meules ordinaires ont depuis 5 jusqu'à 7 piés de diametre sur 12, 15 ou 18 pouces d'épaisseur, & peuvent peser depuis 3000 à 4500. Si celle de 4500 fait 53 tours par minute, elle peut moudre en 24 heures 120 septiers de blé du poids de 75 livres chacun quand la meule est nouvellement piquée, & qu'elle est de bonne qualité, l'expérience faisant voir que les plus dures & les plus spongieuses sont préférables aux autres. Voyez le profil des meules, fig. 3. Pl. V.

On enferme les meules avec les archeures 66, c'est une menuiserie de 2 piés de haut sur 20 piés de pourtour environ, cela dépend de la grandeur des meules qui ont environ 6 piés de diametre; elle se démonte en trois parties quand on veut rebattre les meules. Elle est faite de 6 toises 4 piés de courbes, qui ont 3 pouces de gros: on comprend dans ces 6 toises 4 piés les ceintres dans lesquels il y a une rainure pour y loger les trente douves ou panneaux qui font le pourtour des meules; ces courbes sont entretenues par neuf traverses de 22 pouces de long sur 2 & 3 pouces de gros.

On met sur les archures les couverceaux qui sont quatre planches d'un pouce d'épais, dont 2 sont devant & deux derriere, & qui servent à enfermer les menles.

Au - dessus des archures & derriere la trémie ou H G, fig. 1, 2. Pl. V. est la trempure 67, qui est une piece de bois de 9 piés de long sur 6 & 4 pouces de gros, dans un des bouts de laquelle, savoir celui qui est derriere la trémie entre l'épée de fer 70; à 6 pouces loin de cet endroit, est le poteau debout 68 qui porte le dos d'âne sur lequel porte la trempure; à l'autre bout est attachée une corde qui passe autravers du plancher & va s'arrêter à côté de la huche, ou bien est chargée d'un poids; un peu au - dessus de la trempure est une grande gouttiere de bois qui sort hors du moulin pour égoutter les eaux de la pluie qui pourroient couler le long de l'arbre tournant, & comber sur les meules.

Au premier étage, derriere & à 6 pouces loin de l'attache B, qui a 3 toises de long fur 24 pouces de gros, & autour de laquelle tourne le moulin, est le poteau du faux sommier 28 de 6 pouces de long, 12 pouces de large, & 6 pouces d'épaisseur, emmortoisé par un bout dans le faux sommier 27, qui a 12 piés de long, fur 6 & 7 pouces de gros, & qui soutient le plancher des meules; & par l'autre dans un doubleau qui est une des pieces qui forme le plancher du premier étage; dans ce poteau, environ à 3 prés du faux sommier est emmortoisé par un bout à tenon & mortoise double sans être chevillé le palier 29 du petit fer; ce palier a 6 piés de long sur 6 pouces de gros, & passe par l'autre bout sur la braie 32, laquelle a 6 piés de long sur 6 pouces de gros, & qui est enmortoisée par un bout dans son poteau 31, qui a 7 piés de haut fur 8 à 9 pouces de gros; la braie par l'autre bout est soutenue par l'épée de fer 70 qui passe au - travers; cette épée a 9 piés 1/2 de long, 3 pouces de large, un demi pouce d'épais; le palier est guidé du côté de la braie par une coulisse verticale pratiquée dans le poteau de remplage, qui fait partie du pan de bois derriere la braye; un tenon pratiqué à l'extrémité du palier entre dans cette coulisse où il peut se mouvoir verticalement.

Au milieu du palier du petit fer est la souche 30, qui est un morceau de bois de 15 pouces de diametre fur 6 pouces d'épais, au milicu de laquelle est le pas ou la crapaudine dans laquelle tourne le bout intérieur du petit fer.

L'épée qui, comme nous avons dit, entre par le bout supérieur dans la trempure, & par l'inférieur dans le bout de la braye, sert de planches. Cette ouverture circulaire a le même diametre que la chausse qu'on y fait passer toute entiere, & dont l'extiémité garnie de peau & d'un cerceau est retenue par ce cerceau, qui forme un bourlet d'un diametre plus grand que celui de l'ouverture; on étend ensuite la chausse en long dans la longueur de la huche, observant de faire entrer la baguetre dans les boucles FG, ou attaches destinées à la recevoir; on acroche ensuite les quatre extrémités des deux longues barres du chassis aux lanieres des treuils destinées à les recevoir, & qu'on aura lâchés pour cette opération; on fait ensuite entrer l'entonnoir dans le trou pratiqué à la surface supérieure de la cage qui répond à l'anche où cet entonnoir est retenu par le bourlet dont il est garni: on dirige l'anche dans cet entonnoir ou le manche qui lui fert de prolongement, afin que la farine qui sort par - là d'entre les meules entre dans la chausse du blutoir; on acroche aussi aux chevilles destinées à les recevoir les deux longues cordes OP qui cotoyent dans des foureaux la longueur de la chausse, & on roidit ces cordes à diserétion en faisant tourner plus ou moins les petits treuils qui tirent le chassis, & dont les étoiles sont retenues par les cliquets qui leur répondent: en cet état le blutoir est monté.

Il y a une tourte a, fig. 9. Pl. V. de 20 pouces de diametre, fretée d'une bande de fer qui est fixée sur le petit fer des meules au - dessus de la souche, & au - dessous des cartelles qui soutiennent le plancher des meules. Cette tourte est traverlée par quatre chevilles de bois de cornier ou alizier, comme les fuseaux de la lanterne, ou les aluchons du rouet; à ces chevilles répond l'extrémité K d'un bâton K L fig. 5. fixe par des coins dans un arbre ou treuil vertical M N, placé du côté de la bascule du frein dont les pivots roulent; savoir, celui d'en bas sur une crapaudine sixée sur le second doubleau du plancher inférieur, ou sur une semelle, dont les extrémités portent sur le premier & le second doubleau, le tourillon supérieur du même axe roule dans un collet pratiqué à une des faces d'une des cartelles qui soutiennent les meules.

Le même treuil porte, comme nous avons dit, un autre bâton appellé baguette F G, qui entre dans la cage du blutoir, & va passer dans les attaches qui sont cousues sur une des longues cordes; la tourte a qui tourne avec la meule supérieure, éloigne horisontalement quatre fois à chaque révolution l'extrémité K du bâton qui lui répond, ce qui fait tourner un peu le treuil vertical, & par conséquent la baguette qui y est fixée. Cette baguette tire donc la chausse horisontalement jusqu'à ce que la cheville quilrépond au baton supérieur venant à échapper, l'action élastique des longues cordes qui ont été tendues hors de la direction rectiligne que la bande par les petits treuils leur a donné, ramene la baguette dans le sens opposé, ce qui fera retourner le treuil & le bâton en sens contraires, jusqu'à ce que celui - ci soit arrêté par une des chevilles de la tourte a, qui, en tournant, se présente à lui, & sur laquelie il tombe avec une force proportionnée à la tension des longues cordes.

Ces oseillations horisontales répétées quatre fois à chaque tour de meule, font que la farine mêlée au son, qui est entrée par l'entonnoir de la chausse, est promenée en long & en large dans la chausse, & [p. 795] qu'elle passe au - travers, comme au - travers d'un tamis, & tombe dans la huche, le son beaucoup plus gros, ne pouvant y passer, est promené en long & en large dans la chausse, en long parce que la longneur de la chausse est inclinée à l'horison, & sort enfin par l'ouverture annulaire où est le cerceau, & se répand sur le plancher ou dans les sacs destinés à le recevoir. On garnit de peau de mouton les extrémités de la chausse, parce que les parties fléchies un grand nombre de fois en sens contraire, seroient bientôt rompues, si elles étoient seulement d'étamine.

Comme ce sassement continuel éleve comme en vapeur les parties les plus fines de la farine, on a soin de clore la cage du blutoir, soit avec des planches pour le dessus, ou avec des toiles épaisses pour le tour de cette cage. Même on met un morceau de toile devant l'ouverture par laquelle sort le son, pour empêcher de ce côté la perte de la folle farine. Ce morceau de toile est feulement attaché par sa partie supérieure, & pend comme un tablier devant l'ouverture de la chausse par laquelle le son s'échappe. Ce sont les chûtes du bâton sur les chevilles qui causent le bruit que l'on entend dans les moulins lorsqu'on laisse agir le blutoir. Car, lorsqu'on ne veut pas séparer le son de la farine, on suspend l'effet du blutoir en éloignant le levier des chevilles par le moyen d'une petite corde que l'on attache à quelque partie du moulin; on fait aussi passer la manche de l'anche dans une autre ouverture X, fig. 4. au haut de la cage de la huche, que celle qui répond à la chausse du blutoir, & la farine mêlée avec le son est reçue dans la huche.

Pour l'en retirer, il y a vers les extrémités de la huche des ouvertures D E pratiquées dans la face antérieure, & fermées par des planches mobiles dans des coulisses que l'on pousse d'un côté ou d'autre pour ouvrir ou fermer. C'est par ces ouvertures que l'on retire la farine, que l'on met dans des sacs pour la transporter où l'on juge à - propos.

La huche 37, représentée en grand, fig. 4. Pl. V. qui reçoit la farine, est de menuiferie: ses planches qui en font la fermeture ont un pouce d'épais: les quatre piés & les huit traverses sont des planches de deux pouces d'épais qui sont refendues.

On appelle l'anche 38, ou fig. 1. Pl. V. la conduite par laquelle la farine tombe dans la huche ou dans le blutoir, par le moyen de la tempure, ou trempure, qui est un levier à lever la meule supérieure; ce qui fait moudre plus gros ou plus menu, parce que le petit fer soutient la meule supérieure; le petit fer pose sur son palier, qui pose fur la braxe; il sera levé si on tire la corde qui est attachée au bout de la tempure.

Le blutoir est une chausse presque cylindrique A B, fig. 4. 5. 6. Pl. V. d'étamine plus ou moins fine d'environ 8 piés de longueur, qui est placée en long dans la cage au - dessus de la huche. Cette chausse, composée de trois ou quatre lés d'étamine, est terminée par le bout B par un cerceau d'environ 18 pouces de diametre; & de l'autre bout A, par un chassis quandrangulatre d'enviton 2 piés de long sur 7 à 8 pouces de large. Ce chassis & le cerceau sont bordés de peau de mouton, longue du côte du cerceau d'environ trois pouces, & à laquelle l'ésamine est réunie par une couture double. Du côté du chassis, qui est lui - même fermé par une piece de pareille peau clouée avec rivet sur le bois, est aussi une pareille bande de peau, mais plus large sur la circonférence, de laquelle la chausse est également arrêtée par une double couture. Cette bande de peau est percée à la partie supérieure d'une ouveriure circulaire d'environ 3 pouces de diametre, à laquelle on ajuste un entonnoir C, aussi de peau de mouton, & terminé par un bourlet d'un pouce ou un pouce & demi de grosseur. Ce bourlet sert à retenir l'entonnoir à l'ouverture pratiquée à la face supérieure de la cage du blutoir, comme on voit, fig. 4. Cette ouverture répond à l'anche par laquelle la farine, mêlée au son, sort de dedans les archures qui renferment les meules.

Le long de la chausse & de chaque côté, depuis le milieu des traverses verticales du chassis, jusqu'aux extrémités du diametre horisontal du cerceau qui termine la chausse, s'etendent deux cordes O P de 7 à 8 lignes de diametre, qui sont renfermées dans des foureaux de peau de mouton cousus sur la longueur de la chausie, suivant les lisieres de l'étamine. Ces cordes sont arrêtées par un noeud sur les traverses du chassis, & de l'autre bout sur quelques chevilles près de l'ouverture latérale à laquelle le cerceau de la chausse est ajusté.

Sur le milieu de la chausse, & sur le fourreau qui renferme la plus grosse de ses cordes dont on a parlé, on coud à 8 ou 10 pouces de distance l'une de l'autre, deux attaches F G, fig. 5. & 6. ou boucles de cuir de cheval, ou de peau d'anguille, dont l'ouverture soit assez grande pour recevoir l'exirémité d'un bâton F H, qu'on appelle baguette, d'un demi-pouce environ de grosseur. Ce bâton est fixé par son autre extrémité dans une mortoise pratiquée à l'arbre vertical M N, qui fait agir le blutoir.

Il y a du côté de la cage qui répond au chassis de la chausse. deux petits treuils a b, c d, horilontaux d'un pouce & demi de gros, dont les collets sont arrêtés dans des entailles pratiquées aux faces extérieures des deux poteaux corniers de la face latérale de la cage du blutoir, & où ces collets sont retenus par de petites semelles qui les recouvrent. Ces deux treuils portent chacun à leur extrémité une roue de 4 ou 5 pouces de diametre dentée en rochet, que l'on appelle étoilc, à chacune desquelles répond un cliquet, par le moyen desquels on fixe ces petits treuils où l'on veut.

Chacune des quatre extrémités des longues barres du chassis de la chausse, & qui excede au - delà du travers d'environ un demi - pouce, est arrondi en façon de poulie. C'est sur ces especes de poulies que l'on fait passer des cordelettes ou des lanieres de peau d'anguille, ou de cuir, dont une des extrémités est acrochée à une entre - toise fixée aux montans de la cage, & l'autre extrémité est attachée à un des petits treuils; savoir, les deux supérieures, qui répondent aux extrémités de la longue barre supérieure au treuil supérieur a b, & les deux autres au treuil inférieur c d.

Pour monter la chausse du blutoir dans sa cage, on fait premierement passer de dehors en dedans le chassis par l'ouverture circulaire pratiquée dans une des faces latérales de la huche sermée en cet endroit.

Tout ce que l'on vient d'expliquer ne regarde que la machine du moulin.

De la maçonnerie qui soutient la cage du moulin. On bâtit circulairement un mur de moilons d'environ un demi - pié d'épaisseur sur douze pies de haut; l'espace en - dedans oeuvre qu'il renferme est de 21 piés de diametre. On divise cette circonférence en quatre parties égales, & en bâtissant le mur, on bâtit aussi 4 gros piliers de pierre de même hauteur que le mur, mais saillans on dedans hors du mur d'environ 3 piés sur 2 piés de large.

On met à l'équerre sur ces 4 piliers élevés de méme hauteur & dressés de niveau deux à deux, savoir, ceux qui sont diamétralement opposés, les solles A de 4 toises de long sur 15 à 16 pouces de gros, sur le milieu desquelles est encastrée l'attache, qui a 3 toises de long sur 2 piés de gros, & autour

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