ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"687"> 100 milles N. O. de Londres. Long. 14. 22. lat. 52. 36. (D.J.)

MONTICHICOURT (Page 10:687)

MONTICHICOURT, s. m. (Comm.) étoffe de soic & coton, longue de 5 aunes & large de 2/3, ou longue de 8 & large de 2/3, plus 3/4, ou de cinq sixiemes. Elle se fabrique aux Indes orientales.

MONTIEL (Page 10:687)

MONTIEL, (Géog.) petite ville d'Espagne, dans la nouvelle Castille, à 6 lieues O. d'Alcala. C'est le Laminium des anciens, & le chef licu de la partie orientale de la Manche, qu'on nommoit autrefois Lamimitanus ager. Long. 14. 36. lat. 40. 28. (D.J.)

MONT JOYE SAINT - DENIS (Page 10:687)

MONT JOYE SAINT - DENIS, (Hist. mod.) mot fameux dans l'histoire de France, qui a été longtems le cri de guerre de la nation, & qui est encore aujourd'hui le nom du roi d'armes.

Divers auteurs ont débité bien des fables & des conjectures puériles sur l'origine & l'étymologie de ce nom. Ce qu'on a de plus sensé sur cette matiere, se réduit à remarquer qu'on appelloit autrefois mont joye, un monceau de pierres entassées, pour marquer les chemins. Sur quoi le car dinal Huguet de S. Cher rapporte la coutume des pélerins, qui faisoient des mont joyes de monceaux de pierres sur lesquels ils plantoient des croix aussi - tôt qu'ils découvroient le lieu de dévotion cù ils alloient en pélerinage: constituunt, dit - il, acervum lapidum, & ponunt cruces, & dicitur mons gaudii. Del - Rio atteste la même chose des pélerins de S. Jacques en Galice: lapidum congeries... Galli mont joyes vocant. Les croix que l'on voit sur le chemin de Paris à Saint - Denis étoient de ces mont joyes. Or, comme ces mont joyes étoient destinés à marquer les chemins, de même quand nos rois eurent pris S. Denis pour protecteur du royaume, & sa banniere ou l'oriflamme pour banniere de dévotion dans les armées, cette banniere devint le mont joye qui régloit la marche de l'armée; & crier mont joye saint - Denis, c'étoit crier, suivez, ou marchez, ou ralliez - vous à la banniere de S. Denis. De même que les ducs de Bourgogne avoient pour cri mont joye S. André; & quand le dnc se trouvoit en personne à la guerre, mont joye au noble duc: ceux de Bourbon crioient, mont joye Notre - Dame, pour rassembler leurs troupes au - tour d'eux, ou de leurs bannieres qui portoient l'image de la Viege. Quoique dans la suite on ne portât plus dans les armées la banniere de S. Denis, le cri de guerre auquel on étoit accoutumé, comme à un cri de joie & de victoire, ne laissa pas que de subsister jusqu'au tems où l'introduction de l'artillerie exigea des signaux d'une autre espece dans les combats.

Cette opinion paroît plus probable que oelle qu'a avancé M. Beneton dans ses commentaires sur les enseignes militaires, où il remarque qu'on élevoit sur les tombeaux des personnes considérables, des saints, des martyrs, de ces sortes de monceaux, & qu'on les nommoit mont joyes; que mont joye saint - Denis signifioit le tombeau de S. Denis, dont nos monarques se glorifioient d'être possesseurs; comme s'ils eussent voulu dire, nous avons la garde du tombeau de S. Denis, mont joye saint - Denis est un témoignage de la joie que nous ressentons de cet avantage; nous espérons que ces paroles serviront à ranimer la piété & la valeur de nos soldats. Mais les ducs de Bourgogne possédoient - ils dans leurs états le corps de S. André? & ceux de Bourbon étoient - ils protecteurs du sépulchre de la Vierge? Que signifioit donc mont joye dans leur bouche, sinon à la banniere de S. André, & à celle de Notre - Dame; ainsi mont joye saint - Denis n'a non plus signifié autre chose qu'à la banniere de S. Denis, parce que cette banniere servoit, sous les rois de la troisieme race, à régler les marches & les campemens de l'armée.

Il est bon aussi d'observer que ce cri de guerre n'a été introduit dans nos armées que vers le regne de Louis le Gros, qui ayant réuni en sa personne le comté de Vexin à la couronne, devint advoué de l'église de S. Denis, en prit la banniere, de laquelle est venu le cri d'armes. Ainsi, ceux qui l'ont attribué à Clovis, ont débité une pure fiction, puisque la banniere de saint - Martin - de - Tours fut portée dans les armées, depuis le regne de ce prince, comme l'étendard de la nation, ainsi que nous l'avons expliqué au long au mot Enseignes militaires.

Montjoye (Page 10:687)

Montjoye, (Hist. mod.) nom d'un ordre de chevalerie établi à Jérusalem par le pape Alexandre III, qui le confirma en 1180, & lui prescrivit la regle de S. Basile. Ces chevaliers portoient une croix rouge & devoient combattre contre les infidelles. Le roi Alphonse le sage les introduisit en Espagne, s'en servit utilement contre les Maures; & leur ayant donné des revenus, il leur fit prendre le nom de chevaliers de Mofrat; mais sous le regne de Ferdinand ils furent unis à l'ordre de Calatrava.

MONTIVILLIERS, ou MONTIERSVILLIERS (Page 10:687)

MONTIVILLIERS, ou MONTIERSVILLIERS, en latin Monasterium vestus, (Géog.) petite ville de France en Normandie, au gouvernement du Havrede - Grace. Elle est située sur la Lézarde, à une petite lieue d'Harfleur, deux du Havre - de Grace, six de Fécamp & de Lislebonne, seize de Rouen, trente - six N. O. de Paris. Il y a une riche, ancienne & célebre abbaye de bénédictins, fondée par le duc Warathon, maire du palais, & établie vers l'an 674. Long. 17. 58. lat. 49. 35. (D.J.)

MONT - JULE, ou ALPES - JULIENNES (Page 10:687)

MONT - JULE, ou ALPES - JULIENNES, (Géog.) en latin Julioe, en allemand Juliers - Bergs; on donne ce nom à toute cette étendue de montagnes qui est au pays des Grisons, dans la basse - Engadine, aux environs de la source de l'Inn. On appella ces montagnes Juliennes, Julioe, parce que Jules - César y fit commencer un chemin qui fut achevé par Auguste, du tems des guerres d'Illyrie, selon Rufus Festus. Ammien Marcellin, liv. XXXI. dit, qu'on les nommoit anciennement Alpes Venetoe. Tacite (hist. liv. I.) les appelle Pannonicoe. Le froid est très - vif sur ces montagnes, même au fort de l'été, pour peu que le vent du nord souffle. (D.J.)

MONT KRAPACK (Page 10:687)

MONT KRAPACK, Carpathus. (Géog. & Phys.) chaîne de montagnes qui bornoit chez les anciens la Sarmatie européenne du côté du midi. Elle sépare aujourd'hui la Pologne d'avec la Hongrie, la Transylvanie, & la Moldavie.

Les observations faites par David Frae lichius sur cette montagne, sont très - utiles en Physique, pour former un jugement sur la hauteur de l'air, & celle de ses diverses régions; ainsi je crois devoir les donner ici toutes entieres.

Le Carpathus, dit cet auteur, est la principale montagne de Hongrie; ce nom lui est commun avec toutes la suite des montagnes de Sarmatie, qui séparent celles de Hongrie de celles de Russie, de Pologne, de Moravie, de Silésie, & de celles de la partie d'Autriche au - dela du Danube. Leurs sommets élevés & effrayans, qui sont au - dessus des nuages, s'apperçoivent à Césaréopolis. On leur donne quelquefois un nom qui désigne qu'ils sont presque toujours couverts de neiges; & un autre nom, qui signifie qu'ils sont nuds & chauves; en effet, les rochers de ces montagnes l'emportent sur ceux des Alpes, d'Italie, de Suisse, & du Tirol, pour être escarpés & pleins de précipices. Ils sont presque impraticables, & personne n'en approche, à l'exception de ceux qui sont curieux d'admirer les merveilles de la nature.

M. Fraelichius qu'il faut mettre au nombre de ces curieux, ayant forme le dessein de mesurer la hauteur de ces montagnes, y monta au mois de Juin 1615. Quand il fut arrivé au faîte du premier rocher, il en apperçut un second fort escarpé & beau<pb-> [p. 688] coup plus haut; il y grimpa par - dessus de grandes pierres mal assurées. Une de ces pierres s'étant éboulée, en entraîna avec elle quelques centaines de plus grandes, avec un bruit si violent, qu'on auroit cru que toute la montagne écrouloit: enfin Froelichius ayant apperçu un nouveau rocher plus haut, & ensuite quelques autres moindres, mais dont le dernier paroisioit toujours plus élevé que le précédent, il fut obligé de passer à - travers au péril de sa vie, jusqu'à ce qu'il eût gagné le sommet.

« Toutes les fois, dit - il, que je jettois les yeux sur les vallées au - dessous, qui étoient couvertes d'arbres, je n'y appercevois que comme une nuit noire, ou du - moins une couleur de bleu céleste, telle qu'on en voit souvent dans l'air quand le tems est beau; & je croyois que si j'étois tombé, j'aurois roulé non sur la terre, mais dans les cieux; car les objets visibles, à cause de leur grande pente, sembloient diminués & confus. Mais lorsque je montai encore plus haut, j'arrivai dans des nuages épais, & les ayant traversés, je m'assis pendant quelques heures; je n'étois pas alors bien loin du sommet; je voyois distinctement les nuages blancs, dans lesquels j'étois, se mouvoir au - dessous de moi, & j'apperçus clairement au - dessus d'eux l'étendue de quelques milles de pays, au - delà de celui de Sépuze, où étoient les montagnes. Je vis aussi d'autres nuages, les uns plus hauts, les autres plus bas, & quelques - uns egalement éloignés de terre: de tout cela je conclus trois choses. 1°. Que j'avois passé le commencement de la moyenne région de l'air. 2°. Que la distance des nuages à la terre varie en différens lieux, selon les vapeurs qui s'élevent. 3°. Que la hauteur des nuages les plus bas, n'est seulement que d'un demi - mille d'Allemagne.

Quand je fus arrivé au sommet de la montagne, continue Froelichius, l'air étoit si délié & si calme, qu'on n'auroit pas vu remuer un cheveu, quoique j'eusse senti un fort grand vent sur les montagnes au - dessous. Je trouvai donc que le fin sommet du mont Carpathus a un mille de hauteur, à prcndre depuis sa racine la plus basse, jusqu'à la plus haute région de l'air, où les vents ne soufflent jamais. Je tirai un coup de pistolet, qui d'abord ne fit pas plus de bruit que quand on casse un bâton; mais un moment après, j'entendis un long murmure, qui remplit les vallées & les bois inférieurs.

En descendant par les anciennes neiges dans les vallées, je tirai encore une fois; mais ce coup rendit un son terrible, comme si on avoit tiré du canon, & je crus que toute la montagne alloit tomber sur moi. Le son dura bien un demi - quart d'heure, jusqu'à ce qu'il fùt parvenu aux antres les plus secrets de la montagne, où étant augmenté, il réfléchit de toutes parts; d'abord les cavernes supérieures retentirent peu; mais quand le son fut arrivé à celles d'au - dessous, le bruit fut très violent. »

Il grèle ou neige presque toujours sur ces hautes montagnes, même dans le coeur de l'été, c'est - à - dire, aussi souvent qu'il pleut dans les vallées voisines; il est même aisé de distinguer les neiges de différentes années, par la couleur & la fermeté de leur surface. (D.J.)

MONT (Page 10:688)

MONT L'HERI, ou MONT LE HÉRI, (Geog.) petite ville de l'île de France à 6 lieues de Paris, & à 3 de Corbeil. Son ancien nom latin est Mons - Letherici, corrompu dès le xij. fiecle, en Mons Leherici, ou Leheri. Elle prit ce nom de son fondateur. Il se donna à Mont - l'Heri une sanglante bataille en 1465, entre Louis XI. & Charles de France, duc de Berri, son frere. Long - tems auparavant Louis - le<cb-> Gros avoit ruiné le château de Mont - l'Héri, exceptd la tour qui subsiste encore aujourd'hui. Long. telon Cassini, 19. 47'. 37". lat. 48. 38'. 5". (D.J.)

MONT - LOUIS (Page 10:688)

MONT - LOUIS, (Géog.) petue, mais tres forte ville de France dans les Pyrences, à la droite du col de la Perche. Louis XIV. la sit bâtir en 1681, & fortifier par le maréchal de Vauban. Il y a une bonne citadelle, & de belles casernes. Elle est à 180 lieues de Paris. Long. 19. 40. lat. 42. 30. (D.J.)

MONT - LUÇON (Page 10:688)

MONT - LUÇON, (Géog.) ville de France en Bourbonnois, sur le Cher, à 14 lienes S. O. de Moulins, 69 S. E. de Paris. Long. 20. 16. lat. 40. 22. (D.J.)

Mont - Luçon est la patrie de Pierre Petit, ami de Descartes, dont les ouvrages écrits en latin sont savans & curieux. Il mourut en 1677. (D.J.)

MONT - LUEL (Page 10:688)

MONT - LUEL, Mons Lupelli, (Géog.) petite ville de France dans la Bresse, capitale d'un territoire appellé la Valbonne. Elle est dans un pays fertile & agréable, à 3 lieues de Lyon, sur la petite riviere de Seraine, à environ 100 lieues S. E. de Paris. Long. 22d. 43'. 16". lat. 45d. 49'. 13". (D.J.)

MONT - MARTRE (Page 10:688)

MONT - MARTRE, (Géogr.) village de l'ile de France sur une hauteur, au nord, près d'un des fauxbourgs de la ville de Paris, auquel il donne son nom. On l'appelloit anciennement Mons Martis & Mons Mercurii, parce qu'il y avoit un temple dans cet endroit, où étoient les idoles des dieux Mars & Mercure. On y bâtit dans la suite une chapelle appellée l'égllse des martyrs, ce qui fit donner à la montagne le nom de Mons Martyrum; enfin on y a tondé l'abbaye royale de religieuses bénédictines qu'on y voit aujourd'hui. Cette abbaye est ordinairement composée d'une abbêsse, de 60 religieuses, & de 12 soeurs converses. Elle jouit de 28 mille livres de rente, & d'une pension du roi de 6 mille livres. Il y a dans Mont - Martre beaucoup de carrieres, dont on tire continuellement du plâtre pour Paris. (D.J.)

MONT - MEDI (Page 10:688)

MONT - MEDI, (Géog.) en latin moderne, Mons Medius; petite, mais forte ville de France, dans le Luxembourg François, sur le Cher. Elle appartient à la France depuis 1657. Elle est à 9 lieues S. E. de Sédan, 10 S. O. de Luxembourg, 52 N. E. de Paris. Long. 23. 5. lat. 49. 36. (D.J.)

MONTMELIAN (Page 10:688)

MONTMELIAN, (Géog.) en latin moderne, Mommelianum, ville autrefois très - forte du duché de Savoie, avec un château sur l'Isere. Elle a été prise & reprise par nos rois, tantôt avec de l'argent par François I. & Henri IV. tantôt avec le canon par Louis XIV. qui en fit démolir les fortifications, en 1705. Ses environs sont agréables, entrecoupés de plaines, de montagnes, & de collines, sur lesquelles il croît des vins estimés. La situation est commode pour passer en Piémont, en Dauphiné, dans les provinces de Savoie, dans le Génevois, & dans le Fossigny. Elle est à 10 N. E. de Grenoble, 30 N. O. de Turin, 3 S. O. de Chambery. Long. 23. 40. lat. 45. 32. (D.J.)

MONT - MERLE (Page 10:688)

MONT - MERLE, (Géogr.) petite ville de France, dans la principauté de Dombes, & l'une de ses douzes chatellenies. Elle est située sur la Sône, & a un couvent de minimes sur une hauteur. Long. 22. 24. lat. 45. 55. (D.J.)

MONTMORENCI (Page 10:688)

MONTMORENCI, (Géogr.) petite ville sans murailles, de l'île de France, dont la maison de Montmorenci a tiré son nom.

La terre de Montmorenci étoit une des anciennes baronies du royaume. Elle fut érigée en duché pairie, l'an 1551, par Henri II. en faveur d'Anne de Montmorenci, connétable de France, avec l'union de plusieurs autres lieux. Ce duché étant éteint par la mort du maréchal de Montmorenci, en 1633, Louis XIII. érigea de nouveau cette terre en du<pb->

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