ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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MONTER
(Page 10:684)
MONTER, (Gram.) ce verbe a un grand nombre
d'acceptions, il est tantôt actif, tantôt neutre.
On dit monter à cheval; la mer monte; monter une
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pendule; cet instrument est monté trop haut; ce mur
monte au - dessus du voisin; monter la garde; monter
un vaisseau; monter en graine; monter en couleur;
monter une machine; la somme de ces nombres
monte haut; les astres montent sur l'horison; il est
monté sur le théâtre; le luxe est monté à un haut
excès; la voix de l'innocence est montée au ciel; il
est monté de cette classe à une autre avec distinction;
le blé monte, &c. d'où l'on voit que dans presque
toutes ces acceptions il exprime ou simplement ou
figurément l'action de passer d'une situntion à une
plus élevéc. Voyez les articles suivans.
Monter
(Page 10:685)
Monter, dans le Commerce, signifie augmenter
de prix, devenir plus cher: en ce sens on dit, le
blé monte beaucoup; on n'a jamais vû le vin monter
si haut en si peu de tems.
On se sert aussi de ce terme pour exprimer les
encheres considérables qui se mettent sur une chose
qu'on vend au plus offrant: cette tapisserie a beaucoup
monté. Diction. de Comm.
Monter
(Page 10:685)
Monter, en terme de Compte, signifie ce à quoi
peut aller le produit de plusieurs sommes particulieres
reunies ensemble pour n'en faire qu'un total:
ces quatre articles montent à deux mille huit cens
trente livres. Id. ibid.
Monter la tranchée
(Page 10:685)
Monter la tranchée, (Art militaire.) c'est
dans l'attaque des places entrer de service à la tranchée
pour la garantir ou la défendre. Voyez Tranchee.
Monter la garde
(Page 10:685)
Monter la garde, la tranchée, à la breche,
&c. signifie être de service, être de garde dans les
tranchées, aller à la breche. Voyez Garde &
Tranchée.
Monter un canon
(Page 10:685)
Monter un canon, un mortier, &c. c'est le
mettre sur son affut ou en élever la bouche. Voyez
Canon, Mortier. Chambers.
Monter au vent
(Page 10:685)
Monter au vent, (Marine.) c'est louvoyer
pour prendre l'avantage du vent.
Monter le gouvernail, c'est artacher le gouvernail
à l'étambord par le moyen des roses & des vittes:
on fait le contraire quand on le démonte.
Monter
(Page 10:685)
Monter, v. n. in Musique, vocem intendere, c'est
faire succéder les sons du grave à l'aigu, ou du bas
en haut: cela se présente à l'oeil par notre maniere
de noter. Voyez
Clé, Lignes, Portée
Monter
(Page 10:685)
Monter, en terme de Bijoutier, c'est proprement
l'action d'assembler & de souder toutes les pieces
qui entrent dans la composition d'un ouvrage. On
commence, dans une tabatiere, par exemple, par
la batte: l'on dresse d'abord deux pans, voyez
Dresser, que l'on a eu soin de laisser plus grands
pour avoir de quoi limer; on les lie ensemble avec
du fil de fer; on les mouille avec de l'eau & un pinceau;
on met les paillons, voyez Paillons, &
l'on soude à la lampe avec un chalumeau, voyez
Lampe & Chalumeau. On fait la même chose
pour toutes les parties d'une tabatiere les unes après
les autres, c'est - à - dire que si la boîte est à huit angles
de huit morceaux, on n'en fait plus que quaire,
de quatre deux, & de deux le contour entier de là
boîté.
Monter
(Page 10:685)
Monter, en Boisselerie, c'est couvrir l'ouvrage,
comme un soufflet, de la couleur qu'il plaît à l'ouvrier
de choisir.
Monter
(Page 10:685)
Monter, (Coutellerie.) c'est assembler les parties
d'un ouvrage, c'est quelquefois emmancher, comme
aux couteaux de table, & autres instrumens
semblables, c'est ajuster la lame, le ressort & les
côtes, & les fixer solidement aux couteaux de poche;
le monter en général est une opération qui se
fait lorsque toutes les pieces sont prêtes, & ce n'est
pas une des plus alfées; c'est en vain qu'un ouvrier
aura bien forgé, bien limé, bien émoulu, &
bien poli toutes les pieces; inutilement il leur aura
donné une belle proportion, s'il leur ôte la grace,
ou s'il gâte le tout par un mauvais assemblage.
Monter
(Page 10:685)
Monter, en terme de Layetier, c'est assembler
toutes les parties d'une piece, & en faire le tout
que l'ouvrier s'étort proposé.
Monter à cheval
(Page 10:685)
Monter à cheval, l'art de, (Arts modernes.)
Voyez
Cheval, Équitation, Manege
C'est assez de dire ici que Benjamin de Hanniquez introduisit le premier à la cour de France, sur
la sin du xvj. siecle, les rudimens de l'art de monter
à cheval.
Le sieur Pluvinel, gentilhomme du Dauphiné,
ouvrit ensuite à la noblesse du royaume des leçons
de cet art, qu'il avoit apprises lui - même à Naples,
sous J. B. Pignatelli. A son retour Henri de France,
duc d'Anjou, le fit son premier écuyer; ensuite
Henri IV. lui donna la direction de sa grande écurie: après la mort de ce prince il mit à cheval Louis
XIII. & mourut à Paris en 1620, ayant donné au
public son livre de l'art du Manege.
Soleisel (Jacques de), gentilhomme du Forès,
né dans une de ses terres en 1617, suivit l'inclination
qu'il avoit pour le manege, & en montra les
exercices avec un grand succès: c'est lui qui est
l'auteur du parfait Marèchal, livre original de son
tems, & qui brilloit encore sous Louis XIV. Il z
aussi augmenté le beau livre du manege de M. le
duc de Nevcastle, dont il adopta la méthode: il
mourut en 1680, âgé de 65 ans. (D.J.)
Monter
(Page 10:685)
Monter à cheval, Monter un cheval, (Gram.)
quand on va d'un lieu à l'autre, ou que l'on s'exerce
dans un même lieu, sans avoir égard à la qualité
du cheval: on dit monter à cheval; je montai
hier à cheval a vant le jour; il monte tous les matins
à cheval; les médecins lui ont ordonné de monter à
cheval pour sa santé. Quand on a égard à la qualité
du cheval, & qu'on parle d'un cheval, ou de plusieurs
chevaux particuliers, on dit monter un cheval;
je n'ai jamais monté de cheval plus rude; les Académistes de la Guériniere montent d'excellens thevaux; je
montai hier un cheval d'Espagne admirable. (D.J.)
Monter scr cire
(Page 10:685)
Monter scr cire, opération de metteur - en - ocuvre, qui consiste à assembler toutes les pieces d'un
oavrage quelconque, & à les ranger sur la cire,
selon l'élévation & l'inclination qu'elles doivent
avoir toutes montées. Il y a fort peu d'ouvrages de
metteur - en - oeuvre qui ne soit composé d'un nombre
considerable de parties séparées, quelquefois même
de métaux disierens, tels que les aigrettes, les
noeuds, les colliers, &c. dans lesquels souvent il y
a des pierres de couleurs entremêlées, & à qui il
faut des sertissures d'or. L'ouvrier prépare séparément
tous les merceaux de son ouvrage, conformément
à son dessein, & lorsque tous les chatons &
ornemens sont disposés, il prend une plaque de tôle,
sur laquelle il y a un bloc de cire; on donne à cette
cire avec l'ébauchoir la forme en relief du dessein;
sur ce bloc ramolli l'ouvrier pose toutes ses pieces,
chatons, ornemens, &c. chacune dans l'ordre que
lui est assigné; il donne à chacune d'elles l'élévation
ou l'inclinaison qu'elle doit avoir en les enfonçant
plus ou moins dans la cire; & de cette opération dépend
le goût & la grace d'un ouvrage, parce qu'il
ne sort plus de - là que pour être mis en terre, voyez
Mettre en terre, pour être arrêté par la soudure;
& que toutes ces pieces une fois soudées, il
n'est pas possible d'en changer le mouvement.
Monter
(Page 10:685)
Monter, en terme d'Orfevre, on dit monter un
ouvrage, quand on assemble & qu'on joint toutes les
pieces par le moyen de la soudure. Voyez Soudure.
Monter one perruque
(Page 10:685)
Monter one perruque, terme de Perrnquier,
qui signifie coudre avec une aiguille les tresses de
cheveux sur la coëffe ou rézeau, pour en faire une
perruque.
[p. 686]
Pour monter une perruque, l'ouvrier commence par
assujettir sur une tête de bois un ruban qui doit faire
le bord de la perruque, ensuite il ajuste sur cette
tête un rézeau qu'il coud sur le ruban, après quoi il
applique un autre ruban par - dessus la coëffe ou rézeau
depuis le front jusqu'à la nuque du cou; cela
fait, il commence à coudre les tresses de cheveux
sur la coëffe, en commençant par les bords, & continuant
ainsi tout - au - tour à placer les autres rangs les
uns après les autres, jusqu'à ce que la coëffe soit enticrement
couverte de tresses. Voyez l'article Perruquier.
Monter
(Page 10:686)
Monter, en terme de Planeur, se prend pour l'action
de recommencer à planer une piece enfoncée;
les coups de marteau sont moins sensibles dans cette
seconde opération, & la piece par - là plus facile à
finir.
Monter le métier
(Page 10:686)
Monter le métier, (Rubanier.) c'est le garnir
généralement de tout ce qui lui est nécessaue,
mais plus particulierement y passer le patron; ainsi
on dit monter ou démonter le métier, lorsque l'on passe
ou dépasse le patron.
Monter
(Page 10:686)
Monter, en terme de Raffinerie, n'est autre chose
que de porter de main en main par les tracas de l'empli
dans les greniers les formes que l'on a emplies.
On ne nionte ordinairement que le soir du même jour
de l'empli, ou le lendemain matin. Voyez Empli &
Tracas.
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