ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"604"> voici le sommaire des préceptes qu'on peut donner pour cette partie.

Dans la mélodie, il ne faut pour annoncer la modulation qu'on a choisie, que faire entendre les altérations qu'elle produit dans quelque son du ton d'où l'on veut sortir. Est - on en ut majeur; il ne faut que sonner un fa dièse pour annoncer le ton de la dominante, ou un si bémol pour annoncer celui de la quatrieme note. ... Parcourez après cela les cordes essentielles du ton où vous entrez: s'il est bien choisi, votre modulation sera toujours bonne & réguliere.

Dans l'harmonie, il y a un peu plus de diffculté; car comme il faut que le cliangement de ton se fasse en même - tems dans toutes les parties; on doit bien prendre garde, & à l'harmonie & au chant, pour éviter de suivre à la fois deux disterentes modulations. M.Huyghens a très bien remarqué que la proscription des deux quintes a cette regle pour principes: en essct, on ne peut guères former entre deux parties plusieurs quintes justes de suite sans moduler en deux tons distérens.

Pour annoncer un ton, plusieurs prétendent qu'il suffit de former l'accord parfait de sa tonique: mais il est certain que le ten ne peut être bien déterminé que par l'accord senible ou dominant: il faut done taire entendre cet accord en commencant la nouvelle modulation. La bonne regle seroit, que la septieme de la dominante y fût toujours préparée la premiere fois qu'on fait entendre cet accord; mais cette regle n'est pas pratiquable dans toutes les modulations permises, & pourvû que la basse fondamentale marche par intervalles consonans, qu'on observe la liaison harmonique, l'analogie du mode, & qu'on évite les fausses relations, la modulation est toujours bonne. Les compositeurs donnent ordinairement pour un autre précepte essentiel de ne jamais changer de ton, qu'après une cadence parfaite: mais cette regle est fausse, & personne ne s'y assujettit.

Toutes les manieres possibles de passer d'un ton dans un autre se réduisent à cinq pour le mode majeur, & à quatre pour le mineur, qu'on trouvera énoncées par une basse fondamentale pour chaque modulation. Voyez, nos Pl. de Musiq. S'il y a quelque autre modulation qui ne revienne à aucune de ces neus, elle est mauvaise infailliblement. (S)

MODULE (Page 10:604)

MODULE, s. m. (Alg. & Géom.) Quélques auteurs appellent ainsi la ligne qu'on prend pour soustangente de la logarithmique dans le calcul des logarithmes. Voyez Logarithme & Logarithmique. Ainsi, dans les logarithmes de Neper, le modale est 0, 434294; &, dans les logarithmes de Driggs, c'est l'unité. Quand on dit qu'une ligne est le logarithme du rapport de a à b, c étant pris pour module, cela veut dire que cette ligne est l'abscisse d'une logarithmique dont la sous - tangense est c, cette abseisse étant comprise entre deux ordonnées égales à a & à b. M. Côtes, dans son Harmonia mensurarum (commentée & développée par dom Walmesley dans son Anasyse des rapports), emploie fréquemment cette expression de module qui d'ailleurs n'est pas fort usitée. (O)

Module (Page 10:604)

Module, (Art numism.) terme emprunté de l'Architecture par les Médaillistes, pour fixer par des grandeurs déterminées leurs médailles, & en composer les différentes suites dans les médailliers; ainsi ils ont réduit toutes les grandeurs des médailles de bronze à trois modules, qu'ils nomment des pieces de grand, de moyen, & de petie bronze, & on écrit par abréviation G. B. M. B. P. B. (D. J.)

Module (Page 10:604)

Module, (Architedure.) mesure prise à volonté pour régler les proportions des colonnes, & la symmétrie ou la distribution de l'édifice.

Les Architectes prennent d'ordinaire pour module le diametre, mais le plus souvent le demi - diametre du bas de la colonne, & ils le subdivisent en parties ou minutes. Voyez Minutf.

Vignole partage son module, qui est le demi diametre de la colonne, en douze parties égalés pour les ordres toscan & dorique, & en dix - huit pour les autres ordres. Palladio; Scamozi, Desgodetz & le Clerc, divisent leur demi - diametre en trente parties ou minutes dans tous les ordres. Quelques uns partagent toute la colonne en seize parties pour la dorique, en dix - huit pour l'ionìque, en vingt pour la corinthienne; & d'une de ces parties ils font un module pour régler le reste de l'édifice.

Il y a deux manieres de déterminer les mesures & les proportions des bâtimens. La premiere, par une mesure fixe ou une espece de talon qui est ordinairement le diametre de la partie insérieure de la colonne, lequel s'appelle module, & est divisé en soixante parties nommées minutes. Il est une autre maniere de déterminer les mesures & les proportions dés ordres, dans laquelle il n'entre ni minuteni division certaine, mais on divise leur hauteur suivant l'occasion en autant de parties qu'on juge à propos; c'est ainsi que la base attique se divise ou en trois pour avoir la hauteur du plinte, ou en quatre pour avoir celle du plus grand tor, ou en six pour en constater celle du plus petit, &c.

MODURA (Page 10:604)

MODURA, (Géog. anc.) Ptolomée parle de deux villes de ce nom. Il met la premiere dans l'Inde, en - deçà du Gange, chez les Caspyréens; & Castaldus pense que c'est aujourd'hui Bisnagar. Il place l'autre Modura chez les Pandions, entre Tangala & Acur. Pline nomme cette derniere Modusa, l. VI. c. xxiij. (D. J.)

MODZYR (Page 10:604)

MODZYR, (Géog.) en latin Modziria; ville de Pologne, dans la Lithuanie, sur le Pripecz, chef lieu d'un tetritoire de même nom, qui est fertile & bien cultivé. Modzyr est située dans un marais, entre Turow à l'occident, & Babica à l'orient. Long. 46. 45. lat. 52. 5. (D. J.)

MOEDE (Page 10:604)

MOEDE, s. f. (Comm.) monnoie d'or de Portugal. Elle équivaut à la pistole d'Espagne: la double moëde, à deux; la demi - moéde, à une demie. La moëde vaut 2000 rès du pays. Le rès est une petite monnoie de cuivre. Voyez Rés.

MOELLE (Page 10:604)

MOELLE, s. f. (Physiologie.) en latin medulla; substance grasse, oléagineuse, qu'on trouve en masse dans le milieu des os longs: on l'appelle sue moélleux, huile médullaire, dans la portion cellulaire de ces mêmes os, & dans celle de tous les autres os qui n'ont pas la même figure.

Mais pour donner une idée plus exacte de la moëlle conformément à sa nature, nous la défirirons un amas de plusieurs petites vésicules membraneuses, très déliées, qui s'ouvrent les unes dans les autres, & qui sont remplies d'une matiere huileuse, coulante & liquide.

Ces vésicules sont renfermées dans une membrane qui sert d'enveloppe générale à la moëlle, & cette membrane, qui est parsemée d'un tres - grand nombre de vaisseaux, est d'une tissure encore plus fine que la membrane arachnoide de la moëlle de l'épine.

La moëlle ne fait qu'une seule masse dans les endroits où l'os est creusé en canal; car dans ceux où il est spongieux, elle est partagée en plusieurs petites portions qui en remplissent les cellules.

La saveur douce & agréable de ce suc, & sa consistance onctueuse, donnent lieu de cloire que c'est un extrait de ce qu'il y a de plus délicat & de plus sin dans la portion huileuse du sang, qui est centitinuellement filtré dans ce tissu vésiculaire, d'ou il se distribue dans toute la substance de l'os. [p. 605]

Entrons dans quelques détails sur la distribution de ce sue médullaire dans les os, sa sécrétion, son abondance, son sentiment, son usage, & ses maladies.

Distribution de la moelle dans la substance des os. L'huile médullaire est ramassée dans de petites vésicules qui communiquent les unes aux autres, & qui sont logées dans les parties cellulaires des os aux environs des jointures, d'où il suit que cette huile peut non - seulement se distribuer dans toute la substance de l'os, mais encore passer dans les cavités des jointures, comme Clopton - Havers, qui a parfaitement traité cette matiere, l'a prouve par diverses expériences.

Suivant cet auteur, l'huile médullaire peut sortir des vésicules qui la contiennent, de trois manieres différentes. Ou la dérivation s'en fait vers les extrémités de l'os, en conséquence de la communication des vésicules & des lobes, & elle suinte à travers les pores du cartilage, dont les extrémités des os articulés sont couverts, dans la cavité des jointures, & en facillte le mouvement. Ou cette huile subtile & atténuée entre dans les petites veines, en est absorbée, & se mêle avec le sang. Ainsi, dans certaines maladies aiguës, nous voyons quelquefois toute la graisse du corps entierement consumée en peu de jours. Ou enfin, cette huile médullaire se disperse dans la substance des os, & procure à leurs parties le degré de cohésion, & au tout le degré d'onctuosité qui convient.

Les pores transversaux dont les os sont composés donnent issue à l'huile médullaire, les pores longitudinaux la tépandent entre les lames des os, & c'est par leur moyen que les interstices que ces lames laissent entr'elles en sont lubrisiés. Cependant cette distribution de l'huile médullaire dans la substance des os n'a lieu que dans les endroits où les lames osseuses sont ccntiguës les unes aux autres; car aux environs des jointures où elles laissent entr'elles une distance considérable, il y a des vésicules médullaires à l'aide desquelles l'huile se distribue facilement.

Sécrétion de la moëlle. Mais d'où provient cette huile - médullaire qui se distribue dans la substance offense, & comment se forme - t - elle

Sion mêle de l'esprit de nitre avec de l'huile d'olives, on a un composé qui ressemble à la moelle, & qui se fond sur le feu: si on laisse ces deux matieres en digestion durant quelques jours. la partie siuide s'exhale, & il reste une masse plus solide. Ne pensons pourtant pas avec quelques Chimistes que la moëlle ait une origine semblable, car il n'y à point dans le sang des esprits nitreux développes comme ceux dont on se sert dans cette opération. Un sout autre méchanisme produit la moelle, & c'est du sang artériel que s'en fait la secrétion par un grand nombre de vaisseaux.

Il faut d'abord remarquer que le périoste intérieur des os qui enduit & couvre les caviés qui contiennent la moëlle, distribue les vaisseaux artériels aux vésicules médullaires, & reçoit un nombre incroyable de vaisseaux veineux, tant grands que petits.

Les arteres qui passent dans la moëlle sont différentes de celles qui portent les humeurs vitales dans la substance des os. Lorsqu'une artere de cette nature est parvenue dans la cavité de l'os, elle se divise communément en deux rainifications, dont il part un nombre infini de petites ramifications qui vont aux vésicules médullaires.

L'on découvre par le moyen du microscope, un grand nombre de petits vaisseaux sanguins disposés dans la plus petite vésicule médullaire. De plus, les injections de Ruysch nous ont démontré qu'il y a de tels vaisseaux répandus dans toute la masse de la moëlle; d'où il suit vraissemblablement que le même méchanisme regne dans toutes les vésicules qui forment cette masse.

Après que la secrétion de l'huile est faite, le reste du sang passe dans de petites veines qui forment en se réunissant, des troncs plus considérables, & ces troncs se terminent enfin en une veine qui sort ordinairement par le même tron qui a servi d'entrée à l'artere. Les petites veines qui partent de la moelle, & entrent dans la substance des os, s'y évanouissent. Peut - être que ces veines rapportent le sang transmis à la moëlle par les arteres pour sa nutrition; car c'est une économie remarquable presque dans toutes les parties du corps, que la nature y a donné aux veines & aux arteres un double emploi; I'un, par lequel se fait la secretion d'uluide; & l'autre, par lequel se fait la nutrition & entretien de la partie.

Les parties dont il s'agit, de bianches & transparentes qu'elles étoient, devenant rouges par l'injection, prouvent ce grand nombre de pes vaisseaux dont nous avons parle, & consequemment quantité de vaisseaux lymphatiques. Comme il est démontré que toutes les cavités du corps, grandes ou petites, sont humectées par une liqueur subrile qui s'exhale, il n'est pas moins néc qu'il y ait dans ces parties de petites veines absorbantes. Il y a encore un grand nombre de silamens netveux, distribaés aux vésicules membraneuses.

En outre, la moelle est environnée d'une membrane qui sert comme de périoste aux os intérieurement. Cette membrane est très sine, traniparente comme le verre, & formée par les tuniques des arteres. Elle est adhérente aux 05, 1°. par des petits vaisseaux; 2°. par les petits prolongemens qu'elle envoie dans les pores osseux.

L'usage de ce périoste interne est non - seulement de distiribuer des vaisseaux artériels dans les vésicules médullaires, & de recevoir à leur retour des véricules médullaires, les vaisseaux veineux, inais encore de faciliter l'accroissement & la murition des os, par le moyen de ces vaisseaux qui catrent dans leur substance, & en sortent.

Rien done n'est plus merveilleux que la siructure des vaisleaux qui contiennent la moëlle & l'haile médullaire. On remarque d'abord la caviré des os traversée par une infinité de petits silets qui fortuent un réseau. Dans les aires de ce réseau s'insinue une membrane qui forme une infinite de vésicules semblables à une grappe de raitin, dans lesquelles les vaisseaux sanguins déposent une substance huileuse. Tous ces petits filets semblent destinés à soutenir les vésicuies, qui dans les sauts tomberoient sans leur appui. Les animaux qui sautent, suivant les observations de Nieuventyt, ont beaucoup de ces filets; mais ceux qui ne sont sujets qu'à des mouvemens peu rapides, comme le boeuf, ont des cavités inégales dans leurs os, qui soutiennent la moëlle.

Abondance de la moëlle & du suc médullaire. On ne peut douter que l'huile médullaire distribuée entre les lames des os, ne transpire continuellement en grande abondance. Si l'on fait bouillir des os de boeus, on verra combien est grande l'abondance de cette huile méduliaire logée dans les parties caverneuses des os; si l'on broye, ou si l'on bat avec un marteau l'extrémité des os, après qu'on en aura ôté toute la moëlle, on verra sortir une grande quantité de cette huile médullaire. C'est encore la raison pour laquelle certains os font un si bon feu. Par la même ause, les squelettes les mieux préparés deviennent jaunes.

C'est en effet le plus grand obstacle qu'on trouve lorsqu'on veut blanchir les os, & en faire un sque,

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