ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"474"> tierce. Voyez Frisquette, Registre, Tierce

Mettre (Page 10:474)

Mettre, se dit, en terme de manege, des façons de dresser ou de manier un cheval. Ce cheval est propre à mettre aux courbettes, à caprioles, aux airs relevés. Voyez Courbette, Air.

Mettre un cheval au pas, au trot, c'est le faire aller au pas, au trot, au galop. Voyez Pas, Trot, Galop . Mettre un cheval dedans, c'est - à - dire le dresser, le mettre dans la main & dans les talons. On dit aussi mettre un cheval sous le bouton, pour dire le tenir en état par le moyen du bouton des rènes qu'onab aisse, comme si le cavalier étoit dessus.

Mettre un cheval hors d'haleine, c'est le faire courir au - delà de ses forces. Mettre jur le dos. Voyez Volte. Mettre sur les hanches. Voyez Asseoir. Mettre au vert. Voyez Vert. Mettre au filet, c'est lui tourner le cul à la mangeoire pour l'empêcher de manger, & lui mettre un silet dans la bouche. Mettre sur le crotin, c'est mettre du crotin mouillé sous les piés de devant du cheval. Mettre dans les piliers, c'est attacher un cheval avec un cavesson aux piliers du manege, pour l'accoutumer sur les hanches. Mettre la lance en arrét, c'est disposer sa lance comme il est expliqué au mot lance. Voyez Lance. Mettre la gourmette a son point. Voyez Point. Mettre un rassis. Voyez Rassis. Mettre ses dents, se dit d'un cheval à qui les dents qui succedent à celles de lait commencent à paroître. Mettre bas. Voyez Pouliner.

Mettre en fut (Page 10:474)

Mettre en fut, chez les Menuisiers, c'est monter le fer d'un outil de la classe des rabots, varlopes, sur son bois qu'on appelle fut.

Mettre en cire (Page 10:474)

Mettre en cire, opération du Metteur - en - oeuvre qui consiste à ranger sur un bloc de cire toutes les parties d'un ouvrage, l'ordre, & l'inclinaison qu'elles doivent avoir toutes montées pour les souder ensemble avec succès: comme il y a fort peu d'ouvrages de Metteurs - en - oeuvre, tels que les aigrettes, les noeuds, les colliers, &c. qui ne soit composé d'un nombre considérable de pieces séparées; l'ouvrier prépare d'abord séparément chaque partie, & lorsqu'elles sont toutes disposées il prend une plaque de tôle sur laquelle il y a un bloc de cire, auquel il donne la forme de son dessein, & le mouvement qui lui convient; sur ce bloc ramolli il arrange chaque partie selon l'ordre, l'élévation, & le mouvement qui est propre à chacune d'elles: de cette opération dépend souvent la bonne grace d'un ouvrage, parce qu'il ne sort plus de - là que pour être arrêté par la soudure, & que cette derniere opération une fois faite, il n'est plus possible d'en changer la disposition.

Mettre en terre (Page 10:474)

Mettre en terre, opération du Metteur - enoeuvre, qui suit celle de la mise en cire. Lorsque toutes les pieces d'un ouvrage sont arrangées sur la cire, telles que nous l'avons dit ci - dessus, on le couvre totalement d'une terre apprêtée exprès, & déliée avec un peu de sel pour y donner plus de consistence, de l'épaisseur d'environ un pouce; on la fait sécher à très - petit feu, sur de la cendre chaude, & lorsque cela est entierement sec & cuit, on fait fondre la cire qui est dessous, on enleve cette terre qu'on fait recuire pour brûler le reste de la cire, & sur le dessous des chatons, & entre ces chatons, qui restent alors totalement à découvert, l'ouvrier pose les grains d'argent nécessaires pour joindre toutes les parties ensemble, & les paillons de soudure, que l'on couvre de borax, & en cet état on porte le tout au feu de la lampe, & on arrête ainsi par la soudure, toutes les parties qui ne font plus qu'un tout; alors on casse la terre, & l'ouvrier continue ses opérations.

Mettre en oeuvre (Page 10:474)

Mettre en oeuvre, l'art de mettre en oeuvre est l'art de monter les pierre fines ou fausses, & les diamans, &c. sur l'or & l'argent.

Mettre au bleu (Page 10:474)

Mettre au bleu, c'est un terme de Plumassier, qui signifie l'opération par laquelle on met les plumes dans de l'eau bleue faite avec de l'indigo, comme celle dont on se sert pour le linge.

Mettre en presse (Page 10:474)

Mettre en presse. Voyez Presse.

Mette les ficelles à la colle (Page 10:474)

Mette les ficelles à la colle, (Relieure.) quand les ficelles sont épointées, on prend un peu de colle de pâte dans ses doigts, & l'on en met aux ficelles; on dit mettre les ficelles à la colle. Voyez Tortiller, Coudre.

Mettre en main (Page 10:474)

Mettre en main, terme de Fabrique des étoffes de soie, mettre en main la soie, c'est la préparer pour la mettre en teinture; pour la mettre en main on défait les matteaux que l'on enfile à une cheville, qui fait partie de l'outil qu'on appelle mettage en main. On choisit la soie écheveau par écheveau pour en séparer les différentes qualités; ensuite quand il y a une certaine quantité d'échevaux, je veux dire trois ou quatre, suivant leur grosseur, on en fait une pantine que l'on tord, & à laquelle on fait une boucle; on met autour dtte flotte un fil que l'on noue, afin que le Teintier ne les confonde pas quand il les defait pour les teindre.

Quand il y a quatre pantines de faites, on les tord ensemble, & ces quatre pantines de soie unies ensemble s'appellent communément une main de soie.

Mettre sur le pot (Page 10:474)

Mettre sur le pot, en terme de Rafineur, c'est emboîter la tête du pain sur un pot d'une grandeur proportionnée à la forme qui le contient, & propre à recevoir le premier sirop qui en découle.

Mettre bas (Page 10:474)

Mettre bas ou quitter son bois, c'est ce que le cerf fait au printems.

METYCHIUM (Page 10:474)

METYCHIUM, (Antiq. grec.) nom d'un des cinq principaux tribunaux civils d'Athènes; les quatre autres étoient l'Hélide, le Parasbyte, le Trigonum, & le tribunal des Arbitres. Le Metychium tiroit son nom de l'architecte Metychius, qui fut l'ordonnateur du bâtiment, où les juges s'assembloient. On le nommoit aussi Batrachioum & Phonikoum, soit à cause des peintures dont il étoit orné, soit parce qu'il étoit tendu de rouge. (D. J.)

METZCUITLATL (Page 10:474)

METZCUITLATL, (Hist. nat.) nom que suivant François Ximenez, les Mexicains donnent à une pierre qui ressemble à la pierre spéculaire ou au gypse en lames, mais qui est un vrai talc, vû que l'action du feu ne produit aucun changement sur elle. Cette pierre est d'un jaune d'or tirant un peu sur le pourpre. Voyez De Laet, de gemmis & lapidibus.

MEVANIA (Page 10:474)

MEVANIA, (Géog. anc.) ville d'Italie dans l'Umbrie. Ptolomée, liv. III. ch. j. la donne aux Vilumbres qui habitoient la partie orientale de l'Umbrie: ses habitans sont appellés Mévénates par Pline. Cette ville étoit renommée par la quantité de bêtes à cornes blanches, qu'on y élevoit pour les sacrifices, & c'est ce que prouve ce vers de Lucain:

Tauriferis ubi sese Mevania carmpis Explicat, liv. I. v. 473.

MÉVAT (Page 10:474)

MÉVAT, (Géog.) province des Indes, dans les états du grand - mogol.

MEUBLES (Page 10:474)

MEUBLES, mobilia, (Gramm. & Jurisprud.) sont toutes les choses qui peuvent se transporter facilement d'un lieu à un autre sans être détériorées, tels que les habits, linges & hardes, les meubles meublans, c'est - à - dire les meubles qui servent à garnir les maisons, tels que les lits, tapisseries, chaises, tables, ustensiles de cuisine, les livres, papiers, &c. tels sont aussi les bestiaux, volailles, ustensiles de labour, de jardinage & autres; l'argent comptant, les billets & obligations pour une somme à une fois payer; les bijoux, pierreries, la vaisselle d'argent, les glaces & tableaux, lorsque ces meubles ne sont point attachés pour perpétuelle demeure. [p. 475]

Les matériaux préparés & amenés sur le lieu pour bâtir, sont aussi réputés meubles tant qu'ils ne sont point employés.

Il en est de même des presses d'Imprimerie, des moulins sur bateaux, des pressoirs qui se peuvent desassembler, du poisson en boutique ou reservoir, & des pigeons en voliere destinés pour l'usage de la maison.

C'est ainsi que le bois coupé, le blé, foin ou grain soyé ou fauché, est réputé meuble, quoiqu'il soit encore sur le champ & non transporté.

Il y a même des choses qui sont réputées meubles par fiction, quoiqu'elles ne le soient pas encore en effet.

Tels sont dans certaines coutumes les fruits naturels ou industriaux, lesquels sont réputés meubles après le tems de la maturité ou coupe ordinaire, quoiqu'ils ne soient pas encore séparés du fonds. Voyez les coutumes de Reims, Bourbonnois, Normandie.

Les fruits pendans par les racines sont aussi réputés meubles relativement aux conjoints.

Un immeuble est réputé meuble en tout ou en partie, en vertu d'une clause d'ameublissement.

En Artois, les catheux secs, qui sont les bâtimens, & les catheux verds, qui font les arbres, sont réputés meubles dans les successions.

Il y a au contraire des meubles qui dans certains cas sont réputés immeubles, tels que les deniers provenant du rachat d'une rente appartenante à un mineur. Coutume de Paris, article 94.

Les actions sont meubles ou immeubles selon leur objet: si l'action tend à avoir quelque chose de mobilier, elle est meuble; si elle a pour objet un immeuble, elle est de même nature.

Dans quelques coutumes, comme Reims & autres, les rentes constituées sont meubles, quoique suivant le droit commun elles soient réputées immeubles.

Les meubles suivent la personne & le domicile, c'est à - dire qu'en quelque lieu qu'ils se trouvent de fait, ils sont touiours régis par la loi du domicile, soit pour les successions, soit pour les dispositions que l'on en peut faire.

Il faut excepter le cas de deshérence & de confiscation dans lequel les meubles appartiennent à chaque seigneur haut justicier dans le territoire duquel ils sont trouvés.

Le plus proche parent est héritier des meubles, ce qui n'empêche pas que l'on n'en puisse disposer autrement.

Celui qui est émancipé a l'administration de ses meubles.

La plûpart des coutumes permettent à celui qui est marié ou émancipé ayant l'âge de vingt ans, de disposer de ses meubles, soit entre - vifs ou par testament.

Il est permis, suivant le droit commun, de leguer tous ses meubles à un autre qu'à l'héritier présomptif, sauf la légitime pour ceux qui ont droit d'en demander une. Il y a aussi quelques coutumes qui restraignent la disposition des meubles quand le testateur n'a ni propres ni acquêts.

On dit en Droit que mobilium vilis est possessio, ce qui ne signifie autre chose, sinon que l'on n'a pas communément le même attachement pour conserver ses meubles en nature comme pour ses immeubles.

Suivant le droit romain, les meubles sont susceptibles d'hypotheque aussi bien que les immeubles; non - seulement ils se distribuent par ordre d'hypotheque entre les créanciers lorsqu'ils sont encore en la possession du débiteur; mais ils peuvent être suivis par hypotheque lorsqu'ils passent entre les mains d'un tiers.

Dans les pays coutumiers on tient pour maxime que les meubles n'ont point de suite par hypotheque, ce qui semble n'exclure que le droit de suite entre les mains d'un tiers; néanmoins on juge aussi qu'ils ne se distribuent point par ordre d'hypotheque, quoiqu'ils soient encore entre les mains du débiteur: c'est le premier saisissant qui est préféré sur le prix.

Il y a néanmoins des créanciers privilégiés qui passent avant le premier saisissant, tel que le nanti du gage.

Il y a des meubles non - saisissables, suivant l'ordonnance, savoir le lit & l'habit dont le saisi est vétu, les bêtes & ustensiles de labour. On doit aussi laisser au saisi une vache, trois brebis ou deux chevres; & aux ecclésiastiques qui sont dans les ordres sacrés, leurs meubles destinés au service divin ou servans à leur usage nécessaire, & leurs livres jusqu'à cinquante écus. Voyez l'ordonnance de 1667, titre 33.

Voyez aux institutes le titre de rerum divisione, & au mot Immeuble, Héritier, Hypotheque & Suite .

Meuble (Page 10:475)

Meuble, adj. (Jardinage.) On dit, quand on a labouré une terre, qu'elle est meuble, c'est - à - dire qu'elle est propre à recevoir la semence qui lui convient.

MEUDON (Page 10:475)

MEUDON, (Géogr.) en latin Medo dans les anciens titres; maison royale de France sur un côteau qui s'éleve dans une plaine aux bords de la Seine, à deux lieues de Paris. Nicolas Sanson, M. Chatelain, M. de Valois, Cellarius, Wesseling, & M. de la Martiniere, se sont tous trompés en prenant Meudon pour le Metiosedum dont parle César au VII. liv. de la guerre des Gaules. Voyez Metiosedum. (D. J.)

MEVÉLEVITES (Page 10:475)

MEVÉLEVITES, s. m. pl. (Hist. mod.) espece de dervis ou de religieux tures, ainsi nommés de Mevéleva leur fondateur. Ils affectent d'être patiens, humbles, modestes & charitables: on en voit à Constantinople conduire dans les rues un cheval chargé d'outres ou de vases remplis d'eau pour la distribuer aux pauvres. Ils gardent un profond silence en présence de leurs supérieurs & des étrangers, & demeurent alors les yeux fixés en terre la tête baissée & le corps courbé. La plûpart s'habillent d'un gros drap de laine brune: leur bonnet, fait de gros poil de chameau tirant sur le blanc, ressemble à un chapeau haut & large qui n'auroit point de bords. Ils ont toujours les jambes nues & la poitrine découverte, que quelques uns se brûlent avec des fers chauds en signe d'austérité. Ils se ceignent avec une ceinture de cuir, & jeûnent tous les jeudis de l'année. Guer, moeurs des Turcs, tome I.

Au reste, ces mevélevites, dans les accès de leur dévotion, dansent en tournoyant au son de la flûte, sont grands charlatans, & pour la plûpart très - débauchés. Voyez Dervis.

MEULAN (Page 10:475)

MEULAN, Mellentum, ou Medlintum, (Géogr.) petite ville de l'Isle de France, bâtie en forme d'amphithéâtre sur la Seine. C'est une ville ancienne, puisque dans les premiers siecles de la monarchie elle a été le partage d'un fils de France, que l'on nommoit le comte Galeran de Meulan. Elle est régie conjointement avec Mantes par une même coutume particuliere, qui fut rédigée en 1556. Sa situation est à 3 lieues de Mantes & de Poissy, & à 8 au - dessous de Paris. Long. 19. 32. lat. 49. 1. (D. J.)

MEULE (Page 10:475)

MEULE, s. f. (Art. méchaniq. & Gramm.) bloc de pierre, d'acier ou de fer taillé en rond, & destiné à deux usages principaux, émoudre ou aiguiser les corps durs, ou les broyer. On broye au moulin les graines avec des meules de pierre; on aiguise les instrumens tranchans chez les Couteliers & les Taillandiers à la meule de pierre. On fait les meules à

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