ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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La fig. 63. est un instrument appellé par les Menuisiers triangle anglé, mais plus proprement équerre en onglet, plus épaisse par un bout que par l'autre, & dont l'épaulement A ainsi que ses deux extrémités sont disposés selon l'angle de quarante - cinq degrés. Son usage est pour jauger les bâtis des quadres qui environnent les panneaux de lambris lorsqu'on les assemble, afin que les bouts des deux bâtis étant coupés à quarante - cinq degrés, ils fassent ensemble un angle droit ou de quatre - vingt - dix degrés.

La fig. 64. est un maillet. On en fait de plusieurs grosseurs, selon la délicatesse plus ou moins grande des ouvrages: les uns & les autres servent également à frapper sur le manche de bois des figures 73, 74, 75, &c. On s'en sert pour cela plutôt que du marteau, fig. 65. pour plusieurs raisons: la premiere, c'est que, quoique plus gros, il est quelquefois moins pesant; la seconde, qu'il a plus de coup (d); la troisieme & la meilleure, qu'il ne rompt point les manches de ces mêmes ciseaux. Ce n'est autre chose qu'un morceau de bois d'orme ou de frêne (bois qui se fendent difficilement), arrondi ou à pans coupés, percé d'un trou au milieu, dans lequel entre un manche de bois.

La figure 65 est un marteau qui sert à enfoncer des cloux, chevilles, broches, serres, & autres choses qui ne peuvent se frapper avec le maillet, figure 64, la partie AB de ce marteau est de fer, dont A se nomme le gros, ou la tête, & B la paume; il est percé au milieu d'un oeil, ou trou méplat, dans lequel on fait entrer un manche de bois C, qui est toujours fort court chez les Menuisiers, & qui, pour cette raison a moins de coup, & n'en est pas plus commode.

La figure 66 est un instrument appellé trusquin, compose d'un morceau de bois quarré A d'environ un pié de long, portant par un bout une petite pointe B, de fer ou d'acier, qui sert à tracer, & d'une planchette C, d'environ un pouce d'épaisseur, percée dans son milieu d'un trou quarré, bien juste à la grosseur du bois A, qui passe au - travers, & sur lequel elle glisse d'un bout à l'autre: pour l'y fixer, on perce dans son épaisseur un trou méplat, qui rencontre celui du milieu, & qui avec une espece de clavette de bois en forme de coin, serre l'un & l'autre ensemble; & fixe la planchette C au point que l'on desire: cette même planchette C, fait une base que l'on fait glisser le long des planches, déja dressées d'un côté, & dont la petite pointe B trace les paralelles de la largeur que l'on juge à - propos.

La figure 67 est aussi un trusquin, qui ne differe du précédent que par la longueur de sa petite pointe B, qui quelquefois est d'un grand usage, lorsqu'il se trouve des saillies plus grandes que sa longueur.

La figure 68 est un compas fait pour prendre des intervalles égaux.

La figure 69 est un instrument double, appellé tenailles ou triquoises, composé de deux bascules A, qui répondent aux deux mâchoires B par le moyen d'une espece de charniere ou tourniquet C; leur usage est d'arracher des cloux, chevilles, & autres choses semblables, en serrant les deux branches A l'une contre l'autre.

La figure 70 est une espece de petite scie, appellée scie à cheville, dentelée des deux côtés, à pointe par un bout, & enfoncée dans un manohe de bois A, qui sert à élargir des mortaises très - minces, à approfondir des rainures, ou à d'autres usages.

La figure 71 est encore un trusquin appellé un trusquin d'assemblage ou guilboquet, employé aussi aux mêmes usages; il est plus petit & fait différemment que les autres, figures 66 & 67, & composé d'une tige A, percée sur la longueur d'une mortaise, au bout de laquelle est la petite pointe B faite pour tracer, & d'une planchette C, percée aussi d'un trou quarré dans le milieu, traverse dans le milieu sur son épaisseur d'un autre trou plat, au travers de laquelle à la mortoise de la tige A passe une clavette de bois en forme de coin pour fixer l'un & l'autre ensemble.

La figure 62 est un instrument appellé boite à recaller, qui sert pour les assemblages en onglet, en passe dans son intérieur A les bâtis que l'on veut assembler, en coupant du côté B ce qui passe la boite, aussi ce côté B est - il disposé selon l'angle de 45 degrés.

La figure 73 est un ciseau appellé fermoir, qui avec le secours du maillet, figure 64, sert à couper le bois pour le dégrossir, ce qui s'appelle encore ébaucher; ce ciseau s'élargit en s'amincissant du côté du taillant A qui a deux biseaux (e); l'autre bout B qui est à la pointe, entre dans un manche de bois C.

La figure 74 est aussi un ciseau proprement dit, servant à toute espece d'ouvrage, & qui differe du précédent en ce que le biseau du taillant A est tout d'un côté.

La figure 75 est un pareil ciseau que le précédent, mais plus petit, & appellé pour cela ciseau de lumiere, parce qu'il sert le plus souvent à faire des mortoises, qu'on appelle aussi lumieres.

La fig. 76 est un ciseau appellé fermoir à nez rond, qui differe du fermoir, fig. 73, en ce que son taillant, aussi à biseau des deux côtés, se trouve à angle aigu du côté A, & par conséquent à angle obtus de l'autre B.

La figure 77 est un ciseau appellé bec - d'âne, qui sert communément aux mortaises, & qui se trouve de différente épaisseur, selon celle des mortaises; ce ciseau differe des précédens en ce qu'il est beaucoup plus étroit & beaucoup plus épais.

La figure 78 est un ciseau appellé gouge, dont le taillant A s'arrondit, & est évidé dans son milieu; il sert pour toutes les parties rondes.

La figure 79 est aussi une gouge appellée grain d'orge, dont le taillant A retourne quarrément, & forme un angle un peu aigu; il sert pour toutes sortes d'angles.

Du côté de la pointe de chacun de ces différens ciseaux est un arrasement qui empêche que cette pointe n'entre trop avant dans le manche à mesure qu'on la frappe, ce qui causeroit en peu de tems sa destrnction.

La figure 80 est une lime appellée quarelette d'Allemagne, parce que ces sortes de limes viennent du pays de ce nom, telles qu'on les vend chez les quincailliers au paquet, chacune de une, deux, trois, quatre, cinq, six, &c. Cette lime, à pointe par un bout, entre dans un manche de bois A, & sert à dresser & adoucir des parties de menuiserie où le rabet & le ciseau ne sauroient pénétrer.

La figure 81 est aussi une lime appellée rape, qui différe de la précédente par la taille, en ce que celle - là est tailleé avec des ciseaux plats, & celle - ci, rustiquée avec des poinçons, est faite non pour limer, mais pour râper & ébaucher des ouvrages où l'on ne sauroit employer le rabot ni le ciseau.

La figure 82 est aussi une râpe taillée de la même maniere que la derniere, & appellée queue de rat, à cause de sa forme; elle sert à râper dans des trous ronds, soit pour les arrondir, les rendre ovales, ou leur donner la forme que l'on juge à - propos.

On se sert encore, si l'on veuts, de limes & de rapes de différentes formes & grosseurs, selon le be<->

(d) On dit qu'un maillet, un marteau, a plus de coup qu'un autre, lorsqu'avec un poids égal, le coup qu'il donne fait plus d'estet. (e) Le bisean d'un ciseau est une partie inclinée qui en sar le taillant.
[p. 355] soin que l'on en a, comme des ciseaux que les ouvriers intelligens composent, font eux - mêmes, ou font faire, selon les ouvrages qu'ils ont à exécuter.

La figure 83 est une espece de rabot appellé scie à enraser; c'est une petite scie A attachée avec des cloux ou des vis, sur une espece de rabot, qui, lui - même sur sa longueur, est entaillé par - dessous à moitié, ou selon une mesure requise, & qui en glissant le long des planches déja dressées, forme une rainure de l'épaisseur de la petite scie A.

La figure 84 est un instrument appellé reglet, fait pour dégauchir les planches: il est composé d'une tige A de bois quarré d'environ deux, trois ou quatre piés de long, le long de laquelle glissent deux planchettes B, aussi de bois, d'environ un pouce d'épaisseur, percées chacune d'un trou quarré dans leur milieu, bien ajusté à la grosseur de la tige de bois A; on peut encore, si l'on veut, pratiquer par - dessous deux petites ouvertures C, pour les empêcher de toucher dans le milieu.

La figure 85 est un instrument appellé vilebrequin, fait pour percer des trous; c'est une espece de manivelle A, composée d'une manche B, en forme de touret, que l'on tient ferme & appuyé sur l'estomac; le côté opposé C est quarré, & un peu plus gros que le corps de cet instrument, & est percé d'un trou aussi quarré, dans lequel entre un petit morceau de bois D, quarré, de la même grosseur que celui C qui lui est voisin, portant du même côté un tenon quarré de la même grosseur que le trou dans lequel il entre, & de l'autre une petite mortaise, dans laquelle entre la tête A de la meche, figure 86; cet instrument avec sa meche est appellé vilebrequin, & sans meche est appellé fust de villebrequin.

La figure 86 est une meche faite pour percer des trous, dont la partie inférieure B est évidée pour contenir les copeaux que l'on retire des trous que l'on perce.

Des scies. La figure 87 est une scie à refendre composée d'un chassis de bois AB, assemblé dans ses angles à tenon & à mortaise d'une scie à grosse dents C, retenue par en - bas dans un tasseau D, qui glisse à droite & à gauche le long de la traverse B du chassis, & par en - haut, dans un pareil tasseau E, qui glisse aussi à droite & à gauche le long d'une pareille traverse B; le trou quarré E de ce tasseau se trouve toujours assez grand pour le pouvoir caller lorsqu'il s'agit de bander la scie, ou, ce qui vaut mieux, on perce au - dessus un autre trou F, au travers duquel passe une clavette en forme de coin, qui bande également la scie; l'extrémité supérieure de ce même tasseau se trouve encore percé d'un autre trou autravers duquel on passe un bâton G, qui sert à la manoeuvrer quelquefois par un seul homme, & quelquefois par deux; mais dans le premier cas elle est beaucoup plus fatiguante lorsqu'elle est manoeuvrée par un seul homme; il la tient des deux mains, en les écartant à droite & à gauche par les bâtis montans A du chassis; lorsqu'elle est manoeuvrée par deux, le second monte sur l'établi, figure 124, & la tient des deux mains par le bâton G; elle sert à refendre ou débiter des planches retenues avec des valets A, figure 124, sur l'établi, même figure.

La figure 88 est une scie appellée scie à débiter, qui sert à scier de gros bois ou planches; elle est composée d'une scie dentelée A, retenue par les deux extrémités B, à deux traverses C, séparées par une entretoise D, qui va de l'un à l'autre. Les deux bouis E des traverses C, sont retenus par une ficelle ou corde F, à laquelle un bâton G, appellé en ce cas gareau, fait faire plusieurs tours, qui font faire la bascule aux traverses G, & par - là font bander la scie A, ce qui la tient plus ferme, & c'est ce qu'on appelle monture de scie.

La figure 89 est aussi une scie appellée scie tournante, dont la monture ressemble à la précédente; les deux extrémités B de la scie sont retenues à deux especes de clous ronds en forme de touret, qui la font tourner tant & si peu que l'on veut, ce qui, sans cela, gêneroit beaucoup lorsqu'on a de longues planches, ou des parties circulaires à débiter ou à refendre.

La figure 90 est une scie appellée scie à tenon, qui est faite de même maniere que celle de la figure 88, excepté qu'elle est plus legere, & en cela beaucoup plus commode; elle sert pour des petits ouvrages, ou autres, qui n'ont pas besoin de la grande, figure 88, qui, par sa pesanteur, est plus embarrassante.

La figure 91 est une autre scie, appellée scie à main, ou égoine, qui sert dans les ouvrages où les précédentes ne peuvent pénétrer; elle doit être un peu plus épaisse, n'ayant point de monture, comme les autres, pour se soutenir; son extrémité inférieure est à pointe enfoncée dans un manche de bois.

Des rabots. La figure 92 est un instrument appellé simplement rabot; il est connu sous ce nom à cause de sa forme & de sa grosseur: la partie de dessous, ainsi qu'à toutes les autres especes de rabots, doit être bien dressée à la regle. Celui - ci est percé dans son milieu d'un trou qui se rétrécit à mesure qu'il approche du dessous, & fait pour y loger une espece de lame de fer appellée fer du rabot, qui porte un taillant à biseau aciéré, arrêté avec le secours d'un coin à deux branches dans le rabot: cet instrument sert à unir, dresser ou raboter les bois.

La figure 93 est le coin du rabot.

La figure 94 en est le fer.

La figure 95 est un rabot d'une autre forme, plus long & plus gros, appellé varlope, qui sert à dresser de grandes & longues planches: pour s'en servir on emploie les deux mains; l'une, de laquelle on tient le manche A de la varlope; & l'autre avec laquelle on appuie sur la volute B. Il est percé dans son milieu, comme le rabot précédent, d'un trou pour y loger son fer & son coin, qui sont l'un & l'autre de même forme que ceux du rabot. Chaque ouvrier a deux varlopes, dont l'une, appellée riflard, sert pour ébaucher, & l'autre, appellée varlope, sert pour finir & polir les ouvrages; aussi cette derniere est - elle toujours la mieux conditionnée.

La figure 96 est un rabot appellé demi - varlope, ou varlope à onglet, non qu'elle serve plutôt que d'autres rabots pour des assemblages en onglet; mais seulement à cause de sa forme, qui tient une moyenne proportion entre le rabot, figure 92, & la varlope, figure 95: son fer & son coin ne different en rien de ceux des rabots & varlopes.

La figure 97 est un autre rabot appellé guillaume, à l'usage des plates - bandes, & autres ouvrages de cette espece: il differe des rabots en ce que son fer comprend toute sa largeur.

La figure 98 en est le coin.

La figure 99 en est le fer, beaucoup plus large en bas qu'en haut.

La figure 100 est un rabot appellé feuilleret, qui differe du précédent, en ce que son fer & son coin se placent par le côté, & que par - dessous il porte une feuillure; cet instrument sert pour faire des feuillures d'où il tire son nom.

La figure 101 en est le coin.

La figure 102 en est le fer, dont la partie supérieure est en forme de crochet, pour le retirer plus facilement de sa place lorsqu'il y a été trop chassé.

La fig. 103 est encore un guillaume employé aux mêmes usages que celui de la fig. 47, mais différent en ce que son fer & son coin se placent par le côté comme ceux du feuilleret; aussi son fer fig. 104 est - il disposé différemment.

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