ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"306"> nom 1°. d'une ville de Cilicie, près du fleuve Pyrame; 2°. d'une riviere de Scythie, selon Strabon; 3°. d'un fleuve de l'Inde, selon Denys le Periégete. (D. J.)

MEGELLE (Page 10:306)

MEGELLE, s. f. (Hist. mod.) c'est l'assemblée des grands seigneurs à la cour de Perse, soit que le sophi les appelle pour des choses de cérémonie, soit qu'il ait besoin de leur conseil dans des affaires importantes & secrettes. Les mégelles ont été de tous les tems impénétrables.

MÉGERE (Page 10:306)

MÉGERE, (Mythologie.) une des furies, la troisieme de ces déesses inexorables, dont l'unique occupation étoit de punir le crime, non - seulement dans les enfers, mais même dès cette vie, poursuivant sans relâche les scélérats par des remords qui ne leur donnoient aucun repos, & par des visions effrayantes, qui leur faisoient souvent perdre la raison. Voyez Furifs.

Le nom de Mégere, dit Servius, marquoit son envie d'exécuter la vengeance céleste, puisqu'il vient de MEGAI/RW, invideo, ou de MEGALH ERIS2, magna contentio.

Au moment qu'il s'agissoit de faire mourir quelqu'un, c'étoit ordinairement de Mégere que les dieux se servoient, comme nous le voyons dans le douzieme livre de l'Enéïde, lorsque Turnus doit perdre la vie; & dans Claudien, qui a employé la même furie à trancher les jours de Rufin. (D. J.)

Mégere (Page 10:306)

Mégere, s.f. (Commerce.) mesure de grains dont on se sert à Castres en Languedoc. Quatre mégeres font l'émine, & deux émines le septier de cette ville; on divise la mégere en quatre boisseaux. Voyez Emine, Septier, Boisseau . Dictionnaire de Commerce. (G)

MÉGESVAR, ou MEDGIES (Page 10:306)

MÉGESVAR, ou MEDGIES, (Géog.) & par les Allemands MIDWISW, ville de Transylvanie sur le Kokel, chef - lieu d'un comté de même nom; elle est renommée par ses excellens vins. Long. 42. 55. lat. 46. 50. (D.J.)

MÉGIE (Page 10:306)

MÉGIE, s. f. (Art méchan.) art de préparer les peaux de mouton; nous l'avons décrit à l'article Chamoisfur. Voyez cet article.

MEGILLAT, ou MÉGILLOTS (Page 10:306)

MEGILLAT, ou MÉGILLOTS, s.m. (Théol.) terme hébreu qui signifie rouleau: les Juifs donnent le nom de Mégillots à ces cinq livres, l'Ecclésiaste, le Cantique des Cantiques, les Lamentations, Ruth & Esther. C'est ce qu'ils nomment les cinq mégillots. Voyez Rouleau.

MÉGISSERIE (Page 10:306)

MÉGISSERIE, s. f. (Comm.) négoce qui se fait des peaux de moutons, &c. passées en mégie.

On appelle aussi Mégisserie, le métier des ouvriers qu'on appelle Mégissiers; ce qui comprend encore le négoce des laines, que leurs statuts leur permettent de faire.

MÉGISSIER (Page 10:306)

MÉGISSIER, s. m. (Art méchan.) celui qui prépare les peaux de moutons, d'agneaux, de chevres, lorsqu'elles sont délicates & fines. Voyez Gant, Peau, &c.

Ce sont aussi les Mégissiers qui préparent les peaux dont on veut conserver le poil ou la laine, soit pour être employés à faire de grosses fourrures, ou pour d'autres usages. Ils apprêtent aussi quelques cuirs propres aux Bourreliers, & font le négoce des laines.

Ce sont encore les Mégissiers qui donnent les premieres préparations au parchemin & au vélin avant qu'ils passent entre les mains du parcheminier.

La communauté des Mégissiers de la ville de Paris, est assez considérable: ses anciens statuts sont de l'année 1407, & ont été depuis confirmés & augmentés par François I. en 1517, & encore par Henri IV. au mois de Décembre 1594.

Suivant ces statuts, un maître ne peut avoir qu'un apprentif à la fois, & les aspirans ne peuvent être reçûs maîtres qu'après six ans d'apprentissage, & après avoir fait un chef - d'oeuvre, qui consiste à passer un cent de peaux de mouton en blanc.

Les fils de maîtres sont dispensés de faire l'apprentissage; mais on ne les dispense pas du chesd'oeuvre.

La communauté des maîtres Mégissiers est régie par trois maîtres jurés; on en élit deux tous les ans dans une assemblée générale des maîtres, & le prevôt de Paris reçoit leur serment.

Les autres articles des statuts contiennent des reglemens au sujet du commerce des laines, que les Mégissiers ont droit de faire. Dictionn. de Commerce.

MEGISTA (Page 10:306)

MEGISTA, (Géog. anc.) île de la mer de Lycie, selon Pline & Ptolomée. Il en est aussi fait mention sur une médaille rapportée par Goltzius.

MÉHAIGNE (Page 10:306)

MÉHAIGNE, (Géog.) petite riviere des Pays - Bas: elle a sa source dans le comté de Namur, & se perd dans la Meuse.

MÉHEDIE (Page 10:306)

MÉHEDIE, (Géog.) petite ville d'Asrique, au royaume de Trémécen, à 15 lieues d'Alger, en tirant vers le midi. Elle fut bâtie anciennement par une colonie romaine, comme on le voit par dés restes d'antiquités & d'inscriptions qui se trouvent dans ses ruines. C'est maintenant une forteresse, ou le dey d'Alger tient un gouverneur avec une garnison pour défendre le pays contre les Arabes. (D.J.)

ME HERCULES (Page 10:306)

ME HERCULES, (Hist. anc.) jurement des hommes par Hercule: me Hercules, est la même chose que ita me Hercules juvet. Les femmes ne juroient point par Hercule; ce dieu ne leur étoit point propice; une femme lui avoit refusé un verre d'eau, lorsqu'il avoit soif; les artifices d'une femme lui coûterent la vie; c'étoit le dieu de la force, & les femmes sont foibles. On fit dans les premiers siecles de l'Eglise un crime aux Chrétiens de jurer par Hercule.

MÉHUN - SUR LOIRE (Page 10:306)

MÉHUN - SUR LOIRE, (Géogr.) petite ville de France dans l'Orléanois, élection de Beaugency; on l'appelle en latin Magdunum, Maidunum, Medinum & Maudunum; il y avoit anciennement un château qui donnoit son nom à la ville Castrum Magdunense, mais il fut détruit par les Vandales vers l'an 409. Cette ville a toujours éprouvé dans les guerres le sort d'Orléans, dont elle est à 4 lieues. Long. 19. 17. latit. 47. 50.

Mais sa principale illustration lui vient d'avoir donné la naissance à Guillaume de Lorris, qui vivoit sous saint Louis, & à Jean Clopinel ou Jean de Méhun, qui florissoit sous Philippe le bel vers l'an 1300. Le premier commença le fameux roman de la Rose, ouvrage imité de l'art d'aimer d'Ovide, & 40 ans après le second le continua. (D. J.)

Méhun - sur - Yevre (Page 10:306)

Méhun - sur - Yevre ou Meun - sur - Yevre, (Géogr.) en latin Macedunum, ancienne ville de France dans le Berry, dans une plaine fertile sur l'Yevre, à 4 lieues de Bourges, 42 S. O. de Paris. Long. 19. 50. latit. 47. 8.

Charles VII. avoit fait bâtir dans cette ville un château, où il finit sa carriere le 12 Juillet 1461, âgé de 58 ans. Il s'y laissa mourir de faim, par la crainte que Louis XI. ne l'empoisonnât, ce prince aimable ne fut malheureux que par son pere & par son fils. Il eut l'avantage de conquérir son royaume sur les Anglois, & de rentrer dans Paris, comme y entra depuis Henri IV. Tous deux ont été déclarés incapables de posséder la couronne, & tous deux ont pardonné; mais Henri IV. gagna ses états par lui - même, au lieu que Charles VII. ne fut, pour ainsi dire, que le témoin des merveilles de son regne: la fortune se plut à les produire en sa faveur, tandis qu'aux piés de la belle Agnès il consumoit ses plus belles années en galanteries, en jeux & en fêtes. Un jour la Hire étant venu lui rendre compte [p. 307] d'une affaire très - importante après le fâcheux succès de la bataille de Verneuil, le roi très - occupé d'une fête qu'il vouloit donner, lui en fit voir les apprêts, & lui demanda ce qu'il en pensoit: Je pense, dit la Hire, qu'on ne sauroit perdre son royaume plus gaiement.

Ragneau (François) qui fleurissoit sur la fin du xvj. siecle, étoit né à Méhun - sur - Yevre. Il est auteur d'un grand commentaire sur la coûtume de Berry, & d'autres ouvrages semblables estimés de nos jutisconsultes. (D. J.)

MEIBOMIUS (Page 10:307)

MEIBOMIUS, conduits de meibomius, (Anat.) cet auteur a découvert de nouveaux vaisseaux qui prennent leur chemin vers les paupieres, ce qui lui a donné occasion d'écrire une lettre à l'Angelot sur cette découverte; on les appelle les conduits de Meibomius. Voyez Oeil. Son ouvrage est intitulé: Meibom. de fluxu humorum ad oculum, Helmst. 1687.

MEIDUBRIGA (Page 10:307)

MEIDUBRIGA, (Géog. anc.) c'est la même ville que Médobrega, dont nous avons parlé ci - dessus. Voyez - en l'article. (D. J.)

MEIGLE (Page 10:307)

MEIGLE, s. m. (Econom. rust.) outil de vigneron, composé d'un fer large du côté du manche, & se terminant en pointe. On s'en sert beaucoup à Chabli.

MEIMAC (Page 10:307)

MEIMAC, (Géogr.) petite ville de France dans le Limousin, à 7 lieues de Tulles, entre la Vésere & la Dorgogne, avec une abbaye d'hommes, ordre de S. Benoît, fondée en 1080. Long. 18. 50. latit. 45. 10. (D. J.)

MEIN (Page 10:307)

MEIN, s. m. (Comm.) poids des Indes, qu'on nomme autrement man. Le mein d'Agra, capitale des états du grand Mogol, dont Surate est la ville du plus grand commerce, est de soixante serres, qui font 57 livres 3/4 de Paris. Voyez Man. Diction. de commerce. (G)

Mein (Page 10:307)

Mein, le, (Géog.) en latin Moenus, grande riviere d'Allemagne. Il prend ses deux sources au marquisat de Culmbach sur les confins de la Bohème, dans les mêmes montagnes, d'où sortent la Sala & l'Egra, qui vont se perdre dans l'Elbe, l'une au nord, l'autre à l'orient, & le Nab qui coulant vers le midi porte ses eaux au Danube.

Les deux sources du Mein sont distinguées par les surnoms de weis, blanc, & de roth, rouge. La plus septentrionale est le Mein - blanc, & la plus méridionale est le Mein - rouge; tous deux se joignent à Culmbach; le Mein arrose l'évêché de Bamberg; celui de Wurtzbourg baigne l'électorat de Mayence, passe à Aschaffenbourg, à Sclingstad, à Hanau, à Francfort, & va finalement se dégorger dans le Rhin à la porte Mayence. Le Mein a été long - tems écrit Moyn. (D. J.)

MEISSEN (Page 10:307)

MEISSEN, (Géog.) en latin Misna, Misnia & Misena, considérable ville d'Allemagne dans l'électorat de Saxe, capitale du Margraviat de Misnie, auquel elle donne le nom; elle appartenoit autrefois à son évêque, qui étoit suffragant de Prague, mais les électeurs de Saxe ont sécularisé cet évêché. Ce fut en 928 que l'empereur Henri fit bâtir Meissen, & qu'il établit le marquisat de Misnie. Aujourd'hui Meissen est luthérienne. Elle reçoit son nom du ruisseau qu'on appelle la Meisse, qui y tombe dans l'Elbe, sur lequel cette ville est située, à 3 milles S. E. de Dresde, 9 S. E. de Leipsick, 15 S. E. de Wittemberg, 80 N. O. de Vienne. Long. 31. 25. latit. 51. 13.

MEIX (Page 10:307)

MEIX, s. m. (Droit cour. franç.) ce vieux terme est particulier aux coutumes des deux Bourgognes & à celle de Nivernois, où le meix signifie non seulement la maison qu'habite le main - mortable & l'homme de condition servile, mais encore les héritages quisont sujets à main - morte & qui accompagnent la maison. Ainsi l'art. 4. du tit. IX. de la coûtume du duché de Bourgogne porte qu'un meix assis en lieu de main - morte & entre meix main - mortable, est réputé de semblable condition que sont les autres meix, s'il n'y a titre & usances au contraire. (D. J.)

MEKKIEMES (Page 10:307)

MEKKIEMES, (Hist. mod.) nom que les Tures donnent à une salle d'audience, où les eauses se plaident & se décident. Il y a à Constantinople plus de vingt de ces mekkiemes.

MÉLA ou MELLA (Page 10:307)

MÉLA ou MELLA, (Géog. anc.) dans Virgile l. IV. v. 277. riviere de la Gaule transpadane, dont la source est au mont Brennus. Elle passe au couchant de Brescia, & à quelque distance de la ville, d'où vient que Catulle, carmin. LXII. v. 31. dit:

Flavus quam molli proecurrit flamine Mela Brixia, Veronoe mater amata meoe.

En effet, Méla tombe dans l'Oglio aux confins du Bressan, du Crémonese & du Mantouan. Cette riviere garde encore son nom & sa source au couchant du lac d'Idro aux confins du Trentin; elle se perd dans l'Oglio auprès & au - dessus d'Ostiano. (D. J.)

Méla (Page 10:307)

Méla, (Géog.) Mila par Marmol, & Mileum dans Antonin, ancienne ville d'Afrique, au pays d'Alger. Elle est remarquable par deux conciles qui s'y sont tenus; le premier, en 402; le second, en 416: l'un & l'autre est nommé concilium milevitanum. Saint Optat a été évêque de cette ville; aussi est - il qualifié milevitanus episcopus à la tête de ses oeuvres, dont M. Dupin a donné la meilleure édition en 1700, in - folio. Ce grand ennemi des Donatistes mourut vers l'an 380. (D. J.)

MELAMPYRUM (Page 10:307)

MELAMPYRUM, (Botan.) en françois blé de vache, genre de plante à fleur en masque, monopétale, anomale, & divisée en deux levres; la levre supérieure est en forme de casque, & l'inférieure n'est pas découpée. Il sort du calice un pistil qui tient à la partie postérieure de la fleur comme un clou; ce pistil devient dans la suite un fruit ou une coque qui s'ouvre en deux parties; cette coque est divisée en deux loges par une cloison, & remplie de semences qui ressemblent à des grains de froment. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

MÉLANAGOGUE (Page 10:307)

MÉLANAGOGUE, (Thérapeutique.) signifie dans la doctrine des anciens remedes qui purge la mélancolie. Voyez Mélancolie, Humeur & Purgatif . (b)

MELANCHLOENES, les (Page 10:307)

MELANCHLOENES, les, (Géog. anc.) en latin Melanchloeni, ancien peuple de la Sarmatie asiatique, selon Pline, l. V. c. ix. qui les place dans les terres entre le Palus Moeotide & le Volga. Hérodote dit: « Tous les Mélanchloenes portent des habits noirs, & c'est de là que leur vient leur nom; ce sont les seuls entre les Sarmates qui se nourrissent de chair humaine ». (D. J.)

MÉLANCOLIE (Page 10:307)

MÉLANCOLIE, s. f. (Economie animale.) c'est la plus grossiere, la moins active, & la plus susceptible d'acidité de toutes nos humeurs. Voyez Humeur.

La mélancolie étoit, selon les anciens, froide & seche; elle formoit le tempérament froid & sec. Voyez Tempérament.

Mélancolie (Page 10:307)

Mélancolie, s. f. c'est le sentiment habituel de notre imprsection. Elle est opposée à la gaieté qui naît du contentement de nous mêmes: elle est le plus souvent l'effet de la foiblesse de l'ame & des organes: elle l'est aussi des idées d'une certaine perfection, qu'on ne trouve ni en soi, ni dans les autres, ni dans les objets de ses plaisirs, ni dans la nature: elle se plaît dans la méditation qui exerce assez les facultés de l'ame pour lui donner un sentiment doux de son existence, & qui en même tems la dérobe au trouble des passions, aux sensations vives qui la plongeroient dans l'épuisement. La mé -

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