ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Il faut quatre lisses à perle pour passer le poil; savoir deux demi - lisses & deux lisses entieres: ces quatre lisses doivent être attachées ou suspendues devant le peigne, sans quoi la croisure ne pourroit pas se faire dans l'ouvrage, parce qu'elle seroit contrariée par les dents de ce peigne. Ces quatre lisses, qui sont posées sur des lisserons extraordinairement minces, sont arrêtées par une baguette de fer de la longueur de la poignée du battant dans un espace de six lignes, ou un demi - pouce environ. Cette précaution est nécessaire, afin que quand l'ouvrier a passé son coup de navette, & qu'il tire le battant à soi pour faire joindre la trame, les lisses à perle qui dévancent le peigne ne soient pas arrêtées à l'ouvrage, & puissent avancer & reculer de la même façon, & faire le même mouvement du peigne.

Tous les fils de poil doivent être passés dessous les fils de la chaîne, afin que les derniers puissent lever alternativement pour arrêter la trame, sans contrarier le poil par la croisure ordinaire du taffetas pendant le cours de la fabrication.

Chaque lisse doit contenir 176 perles, tant celles qui sont entieres, que celles qui ne le sont pas; de façon que les quatre lisses doivent avoir la quantité de 704 perles; ce qui fait le double des fils de poil, parce que chaque fil doit être passé alternativement dans la perle d'une demi - lisse, & dans celle d'une lisse entiere.

Les quatre lisses à perle doivent être attachées de maniere qu'elles puissent lever comme celles d'un satin.

Chacune des lisses entieres doit être placée de façon que la peile se trouve entre les deux fils de la chaîne, tant de ceux qui n'ont point de fil de poil dans le milieu, que de ceux qui en ont.

Des deux fils de poil qui sont dans une même dent entre les deux fils de chaîne, le premier à gauche doit être placé dans la perle de la lisse entiere qui est entre les deux fils de la dent qui n'a que deux fils de chaîne à gauche, & de là être repassé dans la perle de la demi - lisse qui doit répondre aux deux fils de la dent où sont les fils de poil.

Le second fil de poil de la même dent doit être passé dans la perle de la demi - lisse qui répond aux deux fils qui n'ont point de poil à droite, & de - là être repassé dans la perle de la seconde lisse entiere à gauche.

Chacun des fils de poil qui est passé dans la perle d'une demie - lisse, doit passer sous le fil de la lisse entiere, tant à droite qu'à gauche, & embrasser sa maille; c'est ce qui fait la croisure.

Le marli figuré ou croisé se travaille avec deux marches, sur chacune desquelles on passe un coup de navette qui est la même, en observant de ne taire joindre chaque coup de trame qu'autant qu'on veut donner de hauteur au carreau.

La premiere marche fait lever la premiere & la troisieme lisse de chaine, & la deuxieme & troisieme lisse du poil. La seconde marche fait lever la deuxieme & quatrieme de chaîne, & la premiere & quatrieme de poil, ainsi en continuant par la premiere & deuxieme marche jusqu'au plein & la hauteur du carré, quand le marli est à grands carreaux.

On met une troisieme marche pour faire du plein, quand le marli est à grands carreaux; pour lors on passe une navette garnie d'une trame cuite de cinq à six brins, six coups de suite; savoir, le premier sur la premiere marche, le second sur la troisieme, le deuxieme sur la troisieme marche, le troisieme coup sur la premiere, le quatrieme sur la troisieme, le cinquieme coup sur la premiere, & le sixieme enfin sur la troisieme.

Cette troisieme marche fait lever les deux lisses ontieres du poil, & deux lisses de la chaîne, diffé<cb-> rentes des deux que fait lever la premiere marche.

C'est par inadvertance qu'on a inséré qu'on laissoit des dents vuides au peigne pour que le marli fût à jour. Il est vrai que la chose pourroit être possible si le peigne étoit fin, & qu'on n'en eût pas d'autre; mais si on le faisoit faire exprès, on le demanderoit avec le nombre de dents convenable, & suivant la quantité de fils dont la chaîne est composée en observant que cette quantité de dents fût égale à celle de la moitié des fils de la chaîne: comme par exemple, sur une chaîne de 704 fils, le peigne, ne doit contenir que 352 dents, ainsi des autres.

Marlie (Page 10:130)

Marlie, s. f. en termes de Planeur, c'est un petit bouge qu'on remarque au - dessous de la moulute d'une piece, & au - dessus de l'arrête. Voyez Arrête.

MARLIN (Page 10:130)

MARLIN, s. m. (Taill.) espece de hache à fendre du bois. Elle est faite comme le gros marteau à frapper devant des Serruriers, Taillandiers, &c. avec cette différence qu'au lieu de la panne, c'est un gros tranchant, comme il est pratiqué aux coignées des bucherons; l'autre extrémité est une tête. Cet outil sert aux boulangers, bouchers, &c. Voyez les Pl.

MARLOW (Page 10:130)

MARLOW, (Géogr.) petite ville d'Allemagne, au cercle de basse - Saxe, dans le duché de Mecklenbourg, sur le Reckenits, & chef - lieu d'un bailliage de même nom. Long. 30. 40. lat. 53. 53. (D. J.)

MARLY (Page 10:130)

MARLY, (Géogr.) maison royale, située entre Versailles & saint - Germain, dans un vallon à l'extrémité d'une forêt de même nom. Les jardins sont de le Nôtre, & les bâtimens ont été élevés sur les desseins & par les soins de Mansard. Nous ne verrons plus renaître de si beaux morceaux d'architecture & de goût, le tems en est passé. Marly est à 4 lieues de Paris. Long. 17. 45'. 41". lat. 48. 51'. 38". (D. J.)

MARMANDE (Page 10:130)

MARMANDE, (Géogr.) ville de France en Guien ne. Elle est sur la Garonne, à 6 lieues d'Agen, 12 de Bordeaux, 140 S. O. de Paris. Long. 17. 50. lat. 44. 35.

Marmande est remarquable pour avoir été la patrie de François Combesis dominicain, qui s'est distingué par son érudition théologique. Il a publié plusieurs opuscules des peres grecs, des additions à la bibliotheque des peres en 3 vol in fol. une bibliotheque des prédicateurs en 8 vol. infol. & d'autres ouvrages. Il est mort à Paris en 1679, à 74 ans. (D. J.)

MARMARA, ou MARMORA (Page 10:130)

MARMARA, ou MARMORA, (Géog.) nom de quatre îles d'Asie dans la mer de Marmora, à laquelle elles donnent le nom. La plus grande appellée Marmara, a environ 12 lieues de circuit, & une ville de son nom. Ces quatre îles abondent en blé, en vin, en fruits, en coton, en pâturages, & en bestiaux. Elles sont situées au 38d & environ 35'. de lat. septent. & à l'orient d'été d'Héraclée.

La mer de Marmora, ou mer Blanche, est un grand golfe entre l'Hélespont & la mer Noire: c'est ce que les anciens appelloient Propontide. (D. J.)

MARMARES (Page 10:130)

MARMARES, (Géog. anc.) peuples des frontieres de la Cilicie, du côté de l'Assyrie. Diodore de Sicile, liv. XVII. chap. xxxviij. remarque qu'ils furent assez hardis pour attaquer Alexandre - le - Grand, & que ce prince fut oblige de les assiéger dans leurs retraites au milieu des rochers; mais lorsqu'ils se virent prêts à être forcés ils mirent le feu à leurs cabanes, traverserent de nuit le camp même des Macédoniens, & se retirerent dans les montagnes voisines. (D. J.)

MARMARIQUE (Page 10:130)

MARMARIQUE, (Géog. anc.) grande contrée d'Afrique, entre l'Egypte & les Syrtes, mais qui n'a pas toujours eu le même nom, & dont les bornes ont beaucoup varié. Ptolomée, liv. IV. chap. v. commence la Marmarique à la Cyrénaïque du côté du couchant, & met entre elle & l'Egypte le Nome de Libye. Strabon dit que les Marmarides joignoient [p. 131] l'Egypte, & s'étendoient jusqu'à la Cyrénaïque, étant bornés au nord par la Méditerranée. (D. J.)

MARMELADE (Page 10:131)

MARMELADE, s. f. (Pharmac.) confiture faite du jus des fruits, ou de fruits mêmes, comme de prune, d'abricot, de coin, &c. qu'on fait bouillir dans du sucre jusqu'à consistence. Voyez Confiture.

La marmelade de coin est un peu astringente, & agréable à l'estomac.

Toutes ces marmelades sont excellentes lorsque le sucre n'y domine point, que les sucs ou les fruits sont bien cuits, elles font des remedes excellens dans le dévoiement, dans les pertes, & dans le relâchement des fibres.

MARMENTEAU (Page 10:131)

MARMENTEAU, s. m. (Eaux & forêts.) c'est un bois de haute futaie qui est conservé & qu'on ne taille point. On l'appelle quelquefois bois de touche, lorsqu'il sert à la décoration d'un château ou d'une terre.

MARMITE (Page 10:131)

MARMITE, s. f. (Cuisine.) est un ustensile de cuisine, de fer, de fonte, ou de cuivre, profond, & fermé d'un couvercle. On en voit qui ont trois piés, & ce sont plus communément celles de fer ou de fonte, & d'autres qui n'en ont point, comme celles de cuivre.

Marmite (Page 10:131)

Marmite, (Hydr.) est un coffre ou tambour de plomb qui se met au milieu d'un bassin, orné de plusieurs jets dardans, soudés sur un tuyau, tournant autour du centre rempli d'un groupe de figures. (K)

Marmite a feu (Page 10:131)

Marmite a feu, terme & outil de Ferblantier. Cette marmite est de fonte, d'un pié & demi de circonférence, dans laquelle les Ferblantiers mettent de la cendre & du charbon de bois pour faire chauffer les fers à souder. Voyez la fig. dans les Pl. du Ferblantier.

MARMOROIDES (Page 10:131)

MARMOROIDES, s. f. (Hist. nat. Minéral.) nom générique sous lequel quelques auteurs désignent des pierres qui ont de la ressemblance avec les marbres.

M. Dacosta comprend sous ce nom les pierres, qui par leur tissu, leur nature & leur propriété ressemblent aux marbres, mais qui different en ce que les marmoroides ne forment point comme eux de couches ou de bancs suivis, mais se trouvent par masses détachées dans des couches d'autres substances. Voyez Em. Mandez Dacosta natural history of fossils I. p. 241. ( - )

MARMOT, DENTALE, DANTALE, DENTÉ (Page 10:131)

MARMOT, DENTALE, DANTALE, DENTÉ, (Hist. nat.) poisson de mer qui ressemole à la daurade par la forme du corps, par le nombre & la position des nageoires & des aiguillons, & même par les couleurs; il en differe par la tête qui est platte, il a dans chaque mâchoire quatre dents plus longues que les autres. Rondelet, Hist. des poissons, prem. part. liv. V. chap. xix. Voyez Daurade (poisson.)

MARMOTTE (Page 10:131)

MARMOTTE, s. f. mus alpinus, (Hist. nat.) quadrupede qui a depuis le bout du museau jusqu'à l'origine de la queue environ treize pouces de longueur; celle de la queue est de six pouces & demi. Comme le lievre & le lapin il a le museau court & gros, la tête allongée & un peu arquée à l'endroit du front; les oreilles sont très - courtes, à peine paroissent - elles au - dessus du poil, qui a peu de longueur sur la tête, excepté à l'endroit des joues où il est beaucoup plus long. La levre du dessous est plus courte que celle du dessus; le corps est gros & fort étoffé; les jambes sont courtes & le paroissent encore davantage parce qu'elles ne sont jamais bien étendues. Le sommet de la tête, le dessus du cou, les épaules, le dos & les flancs sont noirs avec des teintes de gris & de cendré; les côtés de la tête ont du gris & du noirâtre; les oreilles sont grises; le bout du museau, le dessous de la mâchoire inférieure & du cou, les jambes de devant, le dessous & les côtés de la poitrine, le ventre, la face intérieure de la cuisse & de la jambe, & les quatre piés ont une couleur rousse mélée de noir, de gris, & meme de cendré; la croupe & la face extérieure de la cuisse & de la jambe sont d'une couleur brune & roussâtre; la queue est mêlée de cette derniere couleur & de noir.

La marmotte prise jeune s'apprivoise plus aisément qu'aucun autre animal sauvage; on l'apprend à tenir un bâton, à gesticuler, à danser, &c. Elle mord lorsqu'elle est irritée; elle attaque les chiens; elle ronge les meubles, les étoffes, & même le bois. Elle se tient souvent assise, & elle marche sur les piés de derriere. Elle porte à sa gueule ce qu'elle saisit avec ceux de devant & mange debout comme l'écureuil. Elle court assez vîte en montant; elle grimpe sur les arbres; elle monte entre deux parois de rochers: c'est des marmottes, dit - on, que les Savoyards ont appris à grimper pour ramonner les cheminées. Elles mangent de la viande, du pain, des fruits, des racines, des herbes potageres, des choux, des hannetons, des fauterelles, &c. Elles aiment le lait, & le boivent en grande quantité en marmottant, c'est - à - dire en faisant comme le chat une espece de murmure de contentement: elles ne boivent que très rarement de l'eau & refusent le vin. La marmotte a la voix d'un petit chien; mais lorsqu'elle est irritée ou effrayée, elle fait entendre un sifflement si perçant & si aigu qu'il blesse le tympan. Cet animal seroit assez bon à manger, s'il n'avoit, comme le rat, sur - tout en été, une odeur très - forte & désagréable que l'on ne peut masquer que par des assaisonnemens très - forts. Il se plaît dans la région de la neige & des glaces, que l'on ne trouve que sur les plus hautes montagnes; cependant il est sujet plus qu'un autre, à s'engourdir par le froid; il se retire en terre à la fin de Septembre, ou au commencement d'Octobre pour n'en sortir qu'au commencement d'Avril. Sa retraite est grande, moins large que longue, & très - profonde: c'est une espece de galerie faite en forme d'Y, dont les deux branches ont chacune une ouverture, & aboutissent toutes deux à un cul - de - sac qui est le lieu du séjour. Il est non - seulement jonché mais tapissé fort épais de mousse & de foin; les marmottes en font ample provision pendant l'été. Elles demeurent plusieurs ensemble & travaillent en commun à leur habitation; elles s'y retirent pendant l'orage, pendant la pluie, & dès qu'il y a quelque danger: elles n'en sortent même que dans les beaux jours. L'une fait le guet, & dès qu'elle apperçoit un homme, un chien, une aigle, &c. elle avertit les autres par un coup de sifflet, & ne rentre elle - même que la derniere. Lorsque ces animaux sentent les approches de la saison qui doit les engourdir, ils ferment les deux portes de leur domicile, ils sont alors très - gras; quelques - uns pesent jusqu'à vingt livres; ils le sont encore trois mois après; mais ils deviennent maigres à la fin de l'hiver. Il n'est pas sûr qu'ils soient toujours engourdis pendant sept ou huit mois: aussi les chasseurs ne vont les chercher dans leur caveau que trois semaines ou un mois après que les issues sont murées, & ils n'ouvrent leur retraite que dans le tems des grands froids: alors ils les trouvent tellement assoupis, qu'ils les emportent aisément; mais lorsqu'il fait un vent chaud, les marmottes se réveillent au premier bruit, & creusent plus loin en terre pour se cacher. Ces animaux ne produisent qn'une fois l'an, les portées ordinaires sont de trois ou quatre petits; ils ne vivent que neuf ou dix ans. On trouve les marmottes sur les Alpes, les Apennins, les Pyrénées, & sur les plus hautes montagnes de l'Allemagne. On distingue plusieurs autres especes de marmottes; savoir le bobak, ou marmotte de Pologne; le mouax, ou marmotte de Canada, le cavia, ou marmotte de Bahama; & le cuicet, ou marmotte de Strasbourg. Histoire nat.

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