ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"188"> rent au pain. Ils mangent aussi du macha, qui n'est autre chose que de l'orge rôti, jusqu'à ce qu'il se réduise en farine. Le maïz grillé de la même maniere se nomme Cameha.

MATELAS (Page 10:188)

MATELAS, s. m. la partie du lit sur laquelle on étend les draps. C'est un grand & large coussin de coutil, de toile de coton ou de toile, qui est remplie de laine ou de plume, & qui occupe toute l'étendue du lit.

MATELASSER (Page 10:188)

MATELASSER, v. act. (Gram.) c'est rembourer de laine, de soie & de coton, & pour ainsi dire garnir de petits matelas.

MATELASSIER (Page 10:188)

MATELASSIER, s.m. (Gram. art méchaniq.) ouvrier qui carde la laine ou le coton, ou qui trie la plume destinée à des matelas, & qui fait aussi les matelas & les sommiers de crin ou d'autre matiere.

MATELOT (Page 10:188)

MATELOT, s. m. vaisseau matelot, vaisseau second, (Marine.) Il y a deux sortes de vaisseaux à qui on donne le nom de matelot: premierement, dans certaines armées navales, on associe deux à deux les vaisseaux de guerre pour se prêter du secours mutuellement en cas de besoin, & ces vaisseaux sont matelots l'un de l'autre; cette façon n'est pas ordinaire: secondement, dans toutes les armées navales, les officiers généraux qui portent pavillon, comme amiral, vice - amiral, & chaque commandant d'une division ont chacun deux vaisseaux pour les secourir, l'un à leur avant appellé matelot de l'avant, & l'autre à leur arriere appellé matelot de l'arriere; ou second de l'arriere. Quelquefois quand l'amiral tient la mer, il n'y a que lui qui par prérogative ait deux vaisseaux seconds: & les autres pavillons n'en ont que chacun un.

Matelot (Page 10:188)

Matelot, s.m. (Marine) c'est un homme de mer qui est employé pour faire le service d'un vaisseau. Ce qui regarde les fonctions, les engagemens, & les loyers & salaires des matelots, se trouvent dans l'ordonnance de 1681. liv. II. tit. 7. & liv. III. tit. 4.

Chaque matelot est obligé d'aller à son tour sur l'ordre du capitaine, faire la sentinelle sur la hune pendant le jour, & on fait quelque gratification à celui qui découvre quelqu'une des choses qu'il importe de savoir, comme vûe des terres, de vaisseau, &c.

Matelots gardiens. Il y en a huit entretenus sur les vaisseaux du premier rang, six sur ceux du second rang, & quatre sur ceux du quatrieme & cinquieme rang, desquels gardiens il y en a toujours le quart qui sont calfats ou charpentiers. Les matelots gardiens étant dans le port couchent à bord, & sont divisés pendant le jour pour le service du port, en trois brigades égales.

Matelot (Page 10:188)

Matelot, (Marine) il est bon matelot, se dit d'un officier ou tout autre qui entend bien le métier de la mer, & qui sait bien la manoeuvre.

MATELOTAGE (Page 10:188)

MATELOTAGE, s.m. (Marine) c'est le salaire des matelots.

MATELOTTE (Page 10:188)

MATELOTTE, s.f. (Cuisine) maniere d'accommoder le poisson frais. Ce ragoût qui est fort à la mode dans les auberges situées sur les bords de la riviere, se fait avec du sel, du poivre, des oignons, des champignons & du vin.

MATER un vaisseau (Page 10:188)

MATER un vaisseau, (Marine) c'est garnir un vaisseau de tous ses mâts.

MATERA (Page 10:188)

MATERA, (Mythol.) c'est un des surnoms de Minerve, à laquelle étoient consacrées les piques, & en l'honneur de laquelle on en suspendoit quelquefois autour de ses autels & de ses statues. (D.J.)

Matera (Page 10:188)

Matera, (Géogr.) ville du royaume de Naples, dans la terre d'Otrante, avec un évêché suffragant de Cirenza. Elle est sur le Canapro, à 11 lieues S. Q. de Bari, 13 E. de Cirenza, 14 N. O. de Tarente. Long. 34. 18. lat. 40. 45. (D.J.)

MATEREAU ou MATEREL (Page 10:188)

MATEREAU ou MATEREL, (Marine) c'est un petit mât ou un bout de mât.

MATERIALISTES (Page 10:188)

MATERIALISTES, s.m. (Théol.) nom de secte. L'ancienne église appelloit matérialistes ceux qui, prévenus par la Philosophie qu'il ne se fait rien de rien, recouroient à une matiere éternelle sur laquelle Dieu avoit travaillé, au - lieu de s'en tenir au systeme de la création, qui n'admet que Dieu seul, comme cause unique de l'existance de toutes choses. Voyez Monde & Matieré.

Tertullien a solidement & fortement combattu l'erreur des matérialistes dans son traité contre Hermogene, qui étoit de ce nombre.

On donne encore aujourd'hui le nom de matérialistes à ceux qui soutiennent ou que l'ame de l'homme est matiere, ou que la matiere est éternelle, & qu'elle est Dieu; ou que Dieu n'est qu'une ame universelle répandue dans la matiere, qui la meut & la dispose, soit pour produire les êtres, soit pour former les divers arrangemens que nous voyons dans l'univers. Voyez Spinosistes.

MATERIAUX (Page 10:188)

MATERIAUX, terme d'Architecture; ce sont toutes les matieres qui entrent dans la construction d'un bâtiment, comme la pierre, le bois & le fer. Latin, materia, selon Vitruve.

MATÉRIEL, ELLE (Page 10:188)

MATÉRIEL, ELLE, adj. (Phys.) se dit de tout ce qui appartient à la matiere; ainsi on dit principe matériel, substance matérielle, &c. Voyez Matiere.

MATERNEL (Page 10:188)

MATERNEL, adj. (Gramm.) relatif à la qualité de mere. On dit l'amour maternel, la langue maternelle.

MATEUR (Page 10:188)

MATEUR, s. m. (Marine.) c'est un ouvrier qui travaille aux mâts des vaisseaux, & qui sait toutes les proportions qu'ils doivent avoir. La maniere de les placer, &c.

MATHÉMATICIEN, ENNE (Page 10:188)

MATHÉMATICIEN, ENNE, (Mathémat.) se dit d'une personne versée dans les Mathématiques. Voyez Mathématiques & Géometrie, p. 630. du VII. vol. col. 1.

MATHÉMATIQUE, ou MATHÉMATIQUES (Page 10:188)

MATHÉMATIQUE, ou MATHÉMATIQUES, s. f. (ordre encyclop. entend., raison, philosophie ou science, science de la nature, Mathématiques.) c'est la science qui a pour objet les propriétés de la grandeur entant qu'elle est calculable ou mesurable. Voyez Grandeur, Calcul, Mesure , &c.

Mathématiques au pluriel est beaucoup plus usité aujourd'hui que Mathématique au singulier. On ne dit guere la Mathématique, mais les Mathématiques.

La plus commune opinion dérive le mot Mathématique d'un mot grec, qui signifie science; parce qu'en effet, on peut regarder, selon eux, les Mathématiques, comme étant la science par excellence, puisqu'elles renferment les seules connoissances certaines accordées à nos lumieres naturelles; nous disons à nos lumieres naturelles, pour ne point comprendre ici les vérités de foi, & les dogmes théologiques. Voyez Foi & Théologie.

D'autres donnent au mot Mathématique une autre origine, sur laquelle nous n'insisterons pas, & qu'on peut voir dans l'histoire des Mathématiques de M. Montucla, pag. 2. & 3. Au fond, il importe peu quelle origine on donne à ce mot, pourvu que l'on se fasse une idée juste de ce que c'est que les Mathémathiques. Or cette idée est comprise dans la définition que nous en avons données; & cette définition va être encore mieux éclaircie.

Les Mathémathiques se divisent en deux classes; la premiere, qu'on appelle Mathématiques pures, considere les propriétés de la grandeur d'une maniere abstraite: or la grandeur sous ce point de vûe, est ou calculable, ou mesurable: dans le premier cas, elle est représentée par des nombres; dans le second, par l'étendue: dans le premier cas les Mathémati - [p. 189] ques pures s'appellent Arithmétiques; dans le second, Géométrie. Voyez les mots Arithmétique & Geométrie.

La seconde classe s'appelle Mathématiques mixtes; elle a pour objet les propriétés de la grandeur concrete, en tant qu'elle est mesurable ou calculable; nous disons de la grandeur concrete, c'est - à - dire, de la grandeur envisagée dans certains corps ou sujets particuliers. Voyez Concret.

Du nombre des Mathématiques mixtes, sont la Méchanique, l'Optique, l'Astronomie, la Géographie, la Chronologie, l'Architecture militaire, l'Hydrostatique, l'Hydraulique, l'Hydrographie ou Navigation, &c. Voyez ces mots. Voyez aussi le système figuré des connoissances humaines, qui est à la tête de cet ouvrage, & l'explication de ce système, immédiatement à la suite du discours préliminaire; toutes les divisions des Mathématiques y sont détaillées, ce qui nous dispense de les rappeller ici.

Nous avons plusieurs cours de Mathématiques; le plus estimé est celui de M. Wolf, en 5. vol. in - 4°. mais il n'est pas exempt de fautes. Voyez Cours & Elemens des Sciences . A l'égard de l'histoire de cette science, nous avons à présent tout ce que nous pouvons desirer sur ce sujet, depuis l'ouvrage que M. de Montucla a publié en deux volumes in - 4°. sous le titre d'histoire des Mathématiques, & qui comprend jusqu'à la fin du xvije. siecle.

Quant à l'utilité des Mathématiques, voyez les différens articles déja cités; & sur - tout les article Geométrie & Geometre. (A)

Nous dirons seulement ici, que si plusieurs écrivains ont voulu contester aux Mathématiques leur utilité réelle, si bien prouvée par la préface de l'histoire de l'académie des Sciences, il y en a eu d'autres qui ont cherché dans ces sciences des objets d'utilités frivoles ou ridicules. On peut en voir un léger détail dans l'histoire des Mathématiques de M. Montucla, tome I. p. 37. & 38. Cela me rappelle le trait d'un chirurgien, qui, voulant prouver la nécessité que les Chirurgiens ont d'être lettrés, prétend qu'un chirurgien qui n'a pas fait sa rhetorique, n'est pas en état de persuader à un malade de se faire saigner lorsqu'il en a besoin.

Nous ne nous étendrons pas ici davantage sur ces différens sujets, non plus que sur les diffé entes branches des Mathématiques, pour ne point épéter ce que nous avons déja dit, ou ce que nous dirons ailleurs. Voyez aussi l'article Physico - Mathématiques.

Différentes branches des Mathématiques se divisent encore en spéculatives & pratiques. Voyez Astronomie, Geométrie, &c. (O)

Mathematique (Page 10:189)

Mathematique, adj. se dit de ce qui a rapport aux opérations, ou aux spéculations mathématiques; ainsi on dit un caloul mathématique, une démonstration mathématique, &c. Voyez Demonstration, &c.

MATHÉO, san (Page 10:189)

MATHÉO, san (Géog.) petite ville d'Espagne en Arragon, fondée par le roi D. Jayme, en 1237, sur les frontieres de la Catalogne. Elle est dans un terroir fertile, & arrosée de quantité de fontaines; mais ce sont les habitans qui lui manquent. (D.J.)

MATHIOLE (Page 10:189)

MATHIOLE, mathiola, (Botan.) genre de plante à fleur monopétale, tubulée, & en forme d'entonnoir; son calice devient dans la suite un fruit arrondi qui contient un noyau rond, dans lequel il y a une amande de la même forme. Plumier, nova plant. amer. gen. Voyez Plante.

MATIANE (Page 10:189)

MATIANE, Matiana, (Géog. anc.) contrée d'Asie entre l'Arménie & la Médie, mais qu'on range plutôt sous la derniere de ces deux provinces. Hérodote dit que le Gynde avoit sa source dans les montagnes Matianes, par où il entend les monta<cb-> gnes de cette même contrée. Dans un autre endroit, il appelle Matiane le pays traversé par le grand chemin, qui conduisoit de l'Arménie à la ville de Suze, en passant près de Gynde. Voyez, si vous voulez, les Mém. de l'acad. des Insc. t. XI. in 12°. p. 531. (D.J.).

MATIERE (Page 10:189)

MATIERE, s. f. (Métaph. & Phys.) substance étendue, solide, divisible, mobile & passible, le premier principe de toutes les choses naturelles, & qui par ses différens arrangemens & combinaisons, forme tous les corps. Voyez Corps.

Aristote établit trois principes des choses, la matiere, la forme, & la privation. Les Cartésiens ont rejetté celui - ci; & d'autres rejettent les deux deiniers.

Nous connoissons quelques propriétés de la matiere; nous pouvons raisonner sur sa divisibilité, sa solidité, &c. Voyez Divisibilité.

Mais quelle en est l'essence, ou quel est le sujet où les propriétés résident? C'est ce qui est encore à trouver. Aristote définit la matiere, ce qui est nec quid, nec quantum, nec quale, ni aucune chose déterminée, ce qui a fait penser à plusieurs de ses disciples, que la matiere n'existoit point. Voyez Corps.

Les Cartésiens prennent l'étendue pour l'essence de la matiere; ils soutiennent que puisque les propriétés dont nous venons de faire mention sont les seules qui soient essentielles à la matiere, il faut que quelques - unes d'elles constituent son essence; & comme l'étendue est conçue avant toutes les autres, & qu'elle est celle sans laquelle on n'en pourroit concevoir aucune autre, ils en concluent que l'étendue constitue l'essence de la matiere; mais c'est une conclusion peu exacte: car selon ce principe, l'existence de la matiere, comme l'a remarqué le docteur Clarke, auroit plus de droit que tout le reste à en constituer l'essence; l'existence ou le TO\ existere étant conçu avant toutes les propriétés, & même avant l'étendue.

Ainsi puisque le mot étendue paroît faire naître une idée plus générale que celle de la matiere; il croit que l'on peut avec plus de raison appeller essence de la matiere, cette solidité impénétrable qui est essentielle à toute matiere, & de laquelle toutes les propriétés de la matiere découlent évidemment. Voyez Essence, Étendue, Espace , &c.

De plus, ajoute - t - il, si l'étendue étoit l'essence de la matiere, & que par conséquent la matiere & l'espace ne fussent qu'une même chose, il s'ensuivroit de - là que la matiere est infinie & éternelle, que c'est un être nécessaire, qui ne peut être ni créé ni anéanti; ce qui est absurde; d'ailleurs il paroît, soit par la nature de la gravité, soit par les mouvemens des cometes, soit par les vibrations des pendules, &c. que l'espace vuide & non résistant est distingué de la matiere, & que par conséquent la matiere n'est pas une simple étendue, mais une étendue solide, impénétrable, & douée du pouvoir de résister. Voyez Vuide, Étendue.

Plusieurs des anciens philosophes ont soutenu l'éternité de la matiere, de laquelle ils supposoient que tout avoit été formé, ne pouvant concevoir qu'aucune chose pût être formée de rien. Platon prétend que la matiere a existé éternellement, & qu'elle a concouru avec Dieu dans la production de toutes choses, comme un principe passif, ou une espece de cause collatérale. Voyez Éternité.

La matiere & la forme, principes simples & originaux de toutes choses, composoient selon les anciens certaines natures simples qu'ils nommoient élémens, des différentes combinaisons desquelles toutes les choses naturelles étoient formées. Voyez Élément.

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