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MASTRICHT ou MAESTRICHT (Page 10:184)
MASTRICHT ou MAESTRICHT, (Géog.) ancienne, grande, belle & forte ville des Pays bas. Elle est enclavée d'un côté de la Meuse dans l'évêché de Liege & le comté de Vroenhove, de l'autre côté de la même riviere, elle est enclavée dans le pays de Fanquemont, & dans le comté de Gronsvelt, sief de l'empire.
Le nom latin de Mastriche est Trajectum ad Mosam, & c'est ce que signifie en flamand Maestriche, parce que la Meuse s'appelle Maes dans cette langue, & que le mot Trajectum a été corrompu en Treictum ou Trictum; aussi Monstrelet l'appelle - t - il en françois la ville de Trect. Mastricht signifie donc trajet sur la Meuse, & les Romains l'appelloient Trajectum superius, Trajet supérieur, pour la distinguer de Trajectum inferius, qui est Utreche sur un bras du Rhin.
Mastriche est une ville fort ancienne, qui étoit autrefois comprise dans le royaume d'Austrasie. Pendant long tems elle n'a reconnu d'autre souverain que l'empereur; ensuite les ducs de Brabant possederent cette seigneurie, que les évêques de Liege leur disputerent: enfin l'Espagne la céda aux états généraux par le traité de Munster.
Elle a éprouvé plusieurs fois les malheurs de la guerre, & a soutenu six sieges considérables depuis 1579 jusqu'à ce jour. Louis XIV. la prit en 1673, & la rendit en 1678 aux Provinces - Unies par le traité de Nimegue.
C'est une des plus fortes places, & la principale clé de la république sur la Meuse. Elle est gouvernée conjointement par leurs hautes - puissances & par l'évêque de Liege; mais leurs hautes - puissances y ont une jurisdiction prééminente. On compte 12 à 13 mille habitans dans cette ville, sans y comprendre la garnison, dont les états généraux ont seuls le droit. Mastricht est sur la Meuse, qui la sépare en deux parties; l'une qu'on nomme proprement Mastricht sur la rive gauche de cette riviere, & l'autre Wick sur la rive droite. Sa distance est à 5 lieues N. E. de Liege, 6 E. d'Aix - la - Chapelle, 22 E. de Bruxelles, 19 S. O. de Cologne. Long. 23. 20. lat. 50. 50. (D. J.)
MASULIPATAN (Page 10:184)
MASULIPATAN, (Géog.) petite ville mal bâtie, mais très - peuplée, des Indes, sur la côte de Coromandel dans les états du mogol. Ses toiles peintes sont les plus estimées de toutes celles de l'orient. Il s'y fait un commerce prodigieux, & plusieurs nations d'Europe y ont des comptoirs. La chaleur y est cependant insupportable au mois d'Août, de Mai & de Juin. Les habitans ne mangent d'aucune chose qui ait vie, ce qui joint à la grande fertilite du pays, fait que tout y est presque pour rien. Masulipatan est à l'embouchure de la Crifna, à environ 80 lieues de Golconde. Long. 99. lat. 16. 30.
MAT (Page 10:184)
MAT, adj. (Art. mech.) il se dit des métaux dont on a laissé la surface sans éclat, en ne la brunissant pas. Il y a des substances naturellement mattes, & qui cessent de l'être par art; il y en a qui sont éclatantes & qu'on amattie; il y en a qu'on ne peut faire briller, d'autres qu'on ne peut empêcher de briller: on dit aussi des couleurs qu'elles sont mattes, lorsqu'elles n'ont aucun luisant; telles sont la terre d'ombre & le massicot. Un tableau seroit matte, sans le vernis & sans l'huile dont on délaye les couleurs.
Mat (Page 10:184)
MAT & MATS (Page 10:184)
MAT & MATS, s. m. (Marine.) grosses & longues pieces de bois arrondies qui s'élevent presque perpendiculairement sur le vaisseau, pour porter les vergues & les voiles. Le mât de beaupre doit être excepté de cette regle, puisqu'il est pointé à l'avant sous un angle d'environ 45 degrés. Les mâts sont fortifiés & soutenus par des manoeuvres qui sont les aubans & les etais. Les mats majeurs sont les quatre mâts qui s'élevent immédiatement sur le pont.
Les grands vaisseaux ont quatre mâts; savoir, un
vers la poupe, qu'on appelle mât d'artimon (Mar.
Chaque mât est divisé en deux ou trois parties ou
brisures, qui portent aussi le nom de mât, & qu'on distingue
vers le tenon, depuis les barres de hune jusqu'aux chouquets, qui sont les endroits où chaque
mât est assemblé avec l'autre; car le chouquet affermit
la brisure par en - haut, & par en - bas elle est liée
& entretenue par une clé ou grosse cheville de fer,
forgée à quatre pans. Le mât qui est enté sur le mât
d'artimon, s'appelle mât de perroquet d'artimon, ou
simplement perroquet d'artimon, perroquet de foule ou
perroquet de fougue. Le mât qui est enté sur le grand
mât, se nomme le grand mât de hune, & on nomme
le grand mât de perroquet, ou simplement perroquet,
celui qui est enté sur celui - ci. On donne le nom de
mât de hune d'avant au mât qui est enté sur le mât de
misaine, & le mât qui est enté sur ce mât de hune,
s'appelle mât de perroquet de misaine, de perroquet d'avant, ou simplement perroquet de misaine, de même
que la voile qui y est attachée; enfin mât de
perroquet de beaupré, ou simplement perroquet de beaupré,
tourmentin & petit beaupré sont les noms du mât
qui est enté sur le beaupré. Voyez
Les mâts des plus grands vaisseaux sont souvent de
plusieurs pieces; & outre le soin qu'on prend de les
bien assembler, on les surlie encore avec de bonnes
cordes, & on y met des jumelles pour les renforcer.
Voyez
Le grand mât est posé à - peu - près au milieu du vaisseau dans l'endroit où se trouve la plus grande force du bâtiment. Le mât d'artimon est éloigné autant qu'il est possible de celui - ci, afin de donner à sa voile la plus grande largeur, pourvu qu'il y ait cependant assez d'espace pour manoeuvrer aisément derriere ce mât, & pour faire jouer la barre du gouvernail. Pour avoir une regle à cet égard qui conserve tous ces avantages, les constructeurs partagent toute la longueur du vaisseau en cinq parties & demie, & placent ce mât entre la premiere partie & la seconde, à prendre de l'arriere à l'avant. Cette même regle sert pour placer le mât de misaine, & cette place est à la cinquieme partie de la longueur, à prendre de l'avant à l'arriere. Le pié de ce mât ne porte pas sur le plafond, à cause de la rondeur de l'avant qui l'en empêche, mais il est posé sur l'assemblage de l'étrave & de la quille. Comme le mât de beaupré est entiere<pb-> [p. 185]
La regle qu'on suit généralement pour les proportions des mâts, est de leur donner autant de piés de hauteur, qu'il y en a en deux sois la largeur & le creux du vaisseau: ainsi 30 piés de large & 10 piés de creux qui sont 40 piés, étant doublés, on a 80 piés pour la hauteur du grand mât, qui est le plus haut parce qu'il est placé ou est la plus grande force du vaisseau, & où il peut le plus contribuer à l'équilibre. Les autres mâts sont plus bas que celui - ci. Le mât de misaine est or finairement d'une dixieme partie plus court que le grand mât. La hauteur de celui dartimon n'a que les trois quarts de celle du grand mât, & la hauteur du mât de beaupré est égale aux trois huitiemes de la longueur du vaisseau. On proportionne ausil l'epaitseur des mâts au creux du vaissean. On leur donne un pié d'épaisseur dans l'étembraie, par chaque six piés de creux qu'a le bâtiment, & on donne à l'épaisseur du toit les trois quarts de celle du mât dans l'etembraie. A cet endroit les mâts sont un peu plus épais qu'au - dessous, à caule des manoeuvres qui y passent.
A l'égard de l'épaisseur des mâts de hune, on la regle sur celle des tours des mâts sur lesquels ils sont entés, & cette regle consiste à leur donner les cinq sixiemes parties.
Enfin, pour ne rien omettre d'essenticl dans cet article, j'ajoute que les hauts mâts, en y comprenant les bâtons des pavillons, se mettent bas par les trous d'entre les barres de hune de devant, & que les Anglois les baissent par derriere, quoique cela soit plus difficile. C'est à un maître de vaisseau d'Enchuise, nommé Krein Wouterz, qu'on doit la maniere d'attacher ainsi les mâts pour les amener quand on veut, & pour les remettre de même avec une égale facilité. On mâte un vaisseau en enlevant les mâts avec des machines à mâter, des grues, des alleges; & quoiqu'ils soient déja arborés, on ne laisse pas quelquefois de les changer de place, en coupant les étanbraies, en se servant de coins pour les repousser, & en les tirant par le moyen des étais & des galaubans.
Les plus beaux mâts viennent de Norvege ou de Biscaye. On en tire aussi du mont Liban & de la mer Noire, qui sont estimés.
Voici un détail particulier de la position des mâts & de leurs proportions, tiré de l'architecture navale, que j'ai citée en plusieurs endroits.
Le milieu du diametre du grand mât est placé en arriere du milieu du vaisseau de 5 lignes 1/2 par pié de la longneur totale.
Le devant du mât d'artimon est placé entre la cinquieme & sixieme parties de la longueur totale.
Il y a des constructeurs qui plicent l'avant du grand mât plus à l'arriere qu'au milieu, d'autant de fois 4 lignes qu'il y a de piés dans cette longueur.
Exemple pour un vaisseau de 74 canons.
Longueur de l'étrave à l'étambort, 154 piés 8 pouces multipliés par 4 lignes, produit 4 piès 8 pouces 6 lignes 8 points.
A l'egard de la longucur du grand mât, pour les vaisseaux depuis le premier jusqu'au quatriemerang, on lui donne 2 fois 1/2 la plus grande largeur du vaissean. Pour les vaisseaux du cinquieme rang, on ajoute 3 piés à la longueur ci - dessus, & 6 piés pour les frégates qui n'ont qu'un pont. Exemple: le maitre bau a 42 piés, la longueur du grand mât sera donc de 105 piés. Plusieurs constructeurs prennent, pour avoir la longueur du grand mât, deux fois la longueur du maitre bau, à quoi ils ajoutent le creux; ce qui sait la même chose que si l'on suivoit la mêthode psécé<cb->
Le grand mât a de longueur 105 piés.
Le 1/3 de 105 est de 35 pies.
Ainsi le plus grand diametre du grand mât de ce vaisseau, aura 35 pouces, ou 2 piés 11 pouces.
Le plus petit diametre du grand mât est au bout, où se place le chouquet, & il a en cet endroit les 2/3 du grand diametre.
Le diametre du grand mât étant de deux piés onze pouces,
Le petit diametre sera d'un pié onze pouces quatre lignes.
D'autres constructeurs trouvent le grand diametre en prenant deux fois la largeur du vaisseau, & une fois le creux; ils divisent cette somme par trois, & le nombre du quotient indique le diametre du mât en pouces, ce qui revient à ce qu'on a dit plus haut.
Exemple. Largeur, 43 piés. Doublée, 86 piés. Creux, 21 piés. Total, 107 pies.
Ce total 107 piés est la longueur du grand mât qu'il faut diviser par trois; il vient au quotient 35 2/3, ce qui indique que le grand mât doit avoir 35 pouces 8 lignes de diametre au niveau du premier pont.
Le thon qui est la partie du mât comprise depuis le chonquet jusqu'aux barres de hune, a de longueur 1/3 de celle du mât.
Exemple. La longeur du grand mât est de 105 piés divisés par 9.
Le quotient qui indique la longueur du thon, est de 11 piés 8 pouces.
Méthodes pour trouver les diametres moyens entre le plus grand & l: plus petit.
On trouve les diametres moyens entre le plus grand qui est au premier pont, & le plus petit qui est au chouquet, en tirant la ligne A B égale au grand diametre. [omission: image; to see, consult fac-similé version]
Le compas ouvert de AB, décrivez de A l'arc
BE, & du point B l'arc AF; ces deux arcs se couperont
au point C; de ce point abaissez une perpendiculaire
à la ligne AB; tracez ensuite parallelement
à AB, la ligne LG, égale au plus petit diametre; de
façon qu'elle touche par ses extrémités les deux
ares AF en BE; divisez la longueur du mât en un certain
nombre de parties égales, en 9 si l'on veut;
partagez de même sur votre figure, la distance comprise
entre les lignes qui marquent les diametres,
en autant de parties égales que vous voudrez, 9
par exemple, par des lignes paralleles également
éloignées les unes des autres, & ces lignes vous indiqueront
les diametres moyens entre le plus grand
AB, & le plus petit LG; ainsi la distance comprise
entre AB & LG est partagée en 9 parties égales: &
qu'on ait partagé de même la longueur du mât en
9 parties égales, la premiere parallele après AB sera
le diametre du mât à la premiere division; la deuxieme
parallele sera le diametre du mât à la deuxieme
division, &c.
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