ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"176"> malgré toutes les recherches des Littérateurs & des Antiquaires, il reste encore bien des choses à entendre sur les masques; peut - être que cela ne seroit point, si nous n'avions pas perdu les livres que Denis d'Halicarnasse, Rufus, & plusieurs autres écrivains de l'antiquité, avoient écrit sur les théâtres, & sur les représentations: ils nous auroient du - moins instruits de beaucoup de choses que nous ignorons, s'ils ne nous avoient pas tout appris.

Le P. Labbe dérive le mot de masque de masca, qui, dit - il, signifie proprement une sorciere dans les lois lombardes l. I. tit. XI. § 9. strix quoe dicitur masca. « En Dauphiné, en Savoie, & en Piémont, continue - t - il, on appelle encore les sorcieres de ce nom, & d'autant qu'elles se déguisent, nous avons appellé masques les faux visages; & de - là les mascarades». (D.J.)

Masques (Page 10:176)

Masques, s.m. (Hydr.) Voyez Degueulleux.

Masque (Page 10:176)

Masque, terme de Chirurgie, nom qu'on donne à un bandage qui sert principalement pour les brûlures du visage. Il est ainsi nommé par rapport à sa figure; c'est un morceau de linge auquel on fait quatre ouvertures qui répondent à celles des yeux, du nez, & de la bouche. Voyez la fig. 6. Pl. XXVII. Cette piece de linge est fendue à six chefs, qui se croisent postérieurement & s'attachent au bonnet. (Y)

Masque (Page 10:176)

Masque, terme d'Architecture, est une tête d'homme ou de femme, sculptée & placée à la clé d'une arcade, dont les attributs & le caractere répondent à l'usage de l'édifice. Quoique cette sorte d'ornement soit assez d'usage dans les bâtimens, je pense que l'on devroit préférer les clés ou consoles: quelque bien sculpté que soient ces masques, ils ne présentent jamais qu'un objet imparfait, en n'offrant qu'une partie du corps humain: cette mutilation ne me semble tolérable qu'à une maison de chasse, à un chenil, à une boucherie, & où ils font un attribut de l'extérieur du bâtiment à l'usage de l'intérieur, soit par des abattis de bêtes fauves ou domeftiques.

Quelque plaisir que l'on puisse avoir de considérer une belle tête dans un claveau, le pié & la main me semblent des parties presque aussi belles, & cependant il paroîtroit ridicule de les placer ou de les admettre dans une décoration, affectant de les faire passer à - travers la muraille, telle qu'une main armée qui montre au public la salle d'un maître d'escrime: de plus le claveau d'une arcade doit tenir les voussoirs de part & d'autre en équilibre, & sa solidité ne peut procurer à l'esprit l'illusion d'une espace libre pour contenir la tête d'une statue, ce qui annonce plûtôt un déreglement d'imagination que de l'ordre, du génie, & de l'invention.

La plûpart des Architectes apportent pour raison que ce ne sont que des masques moulés sur la nature qu'on affecte de mettre sur les claveaux des arcades, & non la représentation réelle, mais il n'en est pas moins vrai que cette fiction est vicieuse & ces effigies desagréables, soit que l'on y place des têtes d'une forme élégante ou hideuse; car plus elles seront d'un beau choix, plus elles paroîtront soumettre l'humanité à la servitude & au supplice; enfin, plus on affectera d'y placer des masques chimériques, tels qu'il s'en voit dans un grand nombre de bâtimens de réputation, & plus, ce me semble, on tombe dans le défaut d'allier les contraires, puisque cette espece de sculpture qui n'annonce que de l'extravagance s'unit mal avec la pureté, l'élégance, & la beauté des proportions de l'architecture qu'on y remarque avec admiration.

Masque (Page 10:176)

Masque, (Arquebus.) on appelle ainsi un des poinçons ou ciselets dont les Arquebusiers, Armuriers, Eperonniers, Fourbisseurs, & autres sembla<cb-> bles ouvriers ciseleurs se servent pour leurs ciselures.

Ces poinçons sont gravés en creux, & représentent diverses têtes d'hommes, de femmes, d'anges, de lions, de léopards, de chiens, &c. suivant la fantaisie du graveur. Ils sont courts & d'un morceau bien aciéré, afin de mieux supporter le coup de marteau qu'on donne dessus, quand on veut en imprimer le relief sur le métal qu'on a entrepris de ciseler.

Après que le masque est frappé, on le recherche & on le répare avec divers autres ciselets tranchans ou pointus comme sont les gouges, les frisons, les poinçons, les filieres, &c.

Masques (Page 10:176)

Masques, (Peinture.) ce sont des visages ou faces humaines sans corps, dont les Peintres & les Sculpteurs font usage pour orner leurs ouvrages. On appelle mascarons les gros masques de seulpture. Les masques ont ordinairement l'air hideux ou grotesque.

MASQUE (Page 10:176)

MASQUE, en terme de Blason, se dit d'un lion qui a un masque.

MASQUER (Page 10:176)

MASQUER, v. act. (Jardinage.) On dit masquer une basse - cour, un bâtiment, une montagne, ou quelque aspect désagréable, quand on plante au - devant un rideau de charmille ou un bois.

MASSA (Page 10:176)

MASSA, (Géog. anc.) Il y a beaucoup de petits lieux dans les anciens auteurs, nommés massa, avec un surnom qui les distingue les uns des autres. Mais il faut remarquer que ces petits lieux ne désignoient ordinairement qu'un village, un hameau, où le seigneur d'un lieu logeoit les esclaves destinés à l'agriculture. On en trouvera les exemples dans Ortelius, qui les a rassemblés, & dans Ducange. On a dit avec le tems dans le même sens, masa, mazada, masagium, masum, masio; & c'est de ce dernier mot estropié que nos ancêtres ont fait le mot de maison. (D.J.)

Massa - Caréra (Page 10:176)

Massa - Caréra, (Géog.) ville d'Italie, capitale du petit pays de même nom en Toscane, dans la Lunégiane, avec titre de principauté, que possédent les princes de la maison de Cibo. Massa est renommée par ses carrieres de marbre. Elle est situee dans une belle plaine à une lieue de la mer, 4 S. E. de Sarzane, 10 N. O. de Pise, 22 N. O. de Florence. Long. 27. 45. lat. 44. 1. (D. J.)

MASSACRE (Page 10:176)

MASSACRE, s. m. (Gramm.) c'est l'action de tuer impitoyablement ceux sur lesquels on a quelque avantage qui les a mis sans défense. Il ne se dit guere que d'une troupe d'hommes à une autre. Le massacre de la saint Barthélemi, l'opprobre éternel de ceux qui le conseillerent, de ceux qui le permirent, de ceux qui l'exécuterent, & de l'homme infâme qui a osé depuis en faire l'apologie. Le massacre des Innocens. Le massacre des habitans d'une ville.

Massacre (Page 10:176)

Massacre riviere du, (Géog.) ou riviere de Monte - Christo; riviere dans la partie de l'île de Saint - Domingue qui est aux François: les Espagnols veulent que cette riviere sépare leurs terres de celles des François du côté de cette montagne. On l'appelle riviere du massacre, parce que les deux peuples en sont souvent venus aux mains sur son rivage. (D.J.)

Massacre (Page 10:176)

Massacre, s. m. en Vénerie & en Blason, se dit d'une tête de cerf, de boeuf, ou de quelqu'autre animal, quand elle est décharnée.

MASSADA (Page 10:176)

MASSADA, (Géog. sacrée.) forteresse de la Palestine, dans la tribu de Juda, à l'occident de la mer Morte ou du lac Asphaltite, sur un rocher escarpé, & où l'on ne pouvoit que très - difficilement monter. Hérode le grand fortifia cette place, & la rendit presque imprenable.

Après la derniere guerre des Juifs contre les Romains, Eléazar, chef des Sicaires, s'empara de Massada. Flavius Sylva que l'empereur Titus avoit [p. 177] laisté dans la Judée, y assiégea Eléazar; celui ci, dit Josephe, hist. de la guerre des Juifs, liv. VII. ch. xxviij. voyant qu'il ne pouvoit plus tenir contre l'armée romaine, persuada à tous les Juifs qu'il avoit avec lui de se tuer l'un l'autre, & que le dernier vivant mettroit le feu au château. Ce projet fut exécuté; deux femmes qui s'étoient cachées dans des aqueducs avec cinq jeunes enfans, raconterent ce fait le lendemain aux Romains. (D. J.)

MASSAESYLIENS, les (Page 10:177)

MASSAESYLIENS, les, (Géog. anc.) Massoesylii, peuple de l'Afrique propre. Peut - être que les peuples nommés Massoesyli, Massoe - Libyi, Massagetoe, ont pris cette addition de massa dans la langue grecque, du mot MASSN, qui signifie toucher. Supposez que cette conjecture soit bonne, ce mot joint au nom d'un peuple, signifieroit un peuple qui consine à celui qui est nommé; par exemple, les Massoe - Sylii feroient un peuple ainsi nommé à cause des Syliens dont ils étoient voisins. (D. J.)

MASSAFRA (Page 10:177)

MASSAFRA, (Géog.) petite, mais forte ville d'ltalie au royaume de Naples, dans la terre d'Otrante. Elle est au pié de l'Apennin, & quelques - uns la prennent pour l'ancienne Messapie. Long. 34. 55. lat. 40. 50. (D. J.)

MASSAGETES, les (Page 10:177)

MASSAGETES, les, (Géog. anc.) Massagetoe, ancien peuple que les historiens, sur - tout les Grecs, ont placé diversement; il y a tout lieu de croire que c'étoient des branches d'une seule & même nation qui s'étoit étendue, & dont les parties dispersées en divers lieux de l'Asie, formerent autant de peuples. Les Massageres de Pomponius Méla & d'Etienne le géographe, étoient des peuples Seythes. La plûpart s'avoisinerent des Parthes & des Saces ou Saques, & se dispel serent entre la mer Caspienne & la Tartarie indépendante, où est maintenant le pays des Usbecks & le Kliorasan. Pline, l. VI. c. xix. en parlant de ces peuples, dit, multitudo corum innumera, & quoe cum Parthis ex aquo degat. Les Massagetes de Ptolomée étoient un peuple de la Margiane, au midi des Derbices. Les Massagetes de Procope sont les mêmes queles Huns. (D. J.)

MASSALIEN (Page 10:177)

MASSALIEN, s. m. (Théolog.) nom d'anciens sectaires qui ont été ainsi appelles d'un mot hébleu qui signifie pritre, parce qu'ils croyoient qu'il falloit toûjours être en priere.

Les Grecs les nomment Euchites, *EUKITAI, qui signifie la même chole en leur langué. Voyez Euchite.

Saint Epiphane distingue deux sortes de Masaliens, savoir, les anciens & les nouveaux.

Les premiers ne sont, selon lui, ni juifs, ni chrétiens, ni samaritains; mais des gentils qui reconnoissant plusieurs dieux n'adorent cependant aucun d'eux: ils n'adorent qu'un seul Dieu qu'ils appellent le Tout - Pussant. Ces anciens Massaliens, dit le même saint Epiphane, qui sont sortis des Gentils, ont fait bâtir en quelques lieux des oratoires semblables à nos églises. Ils s'y assemblent pour prier & pour chanter des hymnes en l'honneur de Dieu. Ces églises sont éclairées de flambeaux & de lampes. Cette description que saint Epiphane a faite des anciens Massaliens approche si fort de la vie des Esséniens, que Scaliger a prétendu qu'on ne devoit point les distinguer de ceux - ci. Voyez Esséniens.

A l'égard des autres Massaliens qui étoient chrétiens de profession, ils ne saisoient que de naître au tems de saint Epiphane. Ils prétendoient que la priere seule sufsiloit pour être sauvé. Plusieurs moines qui aimoient à vivre dans l'oisiveté & qui ne vouloient poin - travailler, se jetterent dans le parti des Massaliens. Dictionnaire de Trévoux.

A cette oisiveté déja si condamnable ils ajoutoient plusieurs erreurs très - pernicieuses: savoir, que le jeûne & les sacremens n'étoient d'aucune efficace; que la priere seule leur donnoit la force de surmonter les tentations, qu'elle chassoit le démon & effaçoit les péchés que le baptême n'avoit fait que couper, pour ainsi dire, sans les extirper. Ils ajoutoient que chaque homme avoit deux ames, l'une céleste, & un démon que la priere chassoit; qu'ils voyoient la Trinité de leurs yeux corporels; qu'ils parvenoient à la ressemblance avec Dieu & à l'impeccabilité. Ils s'attribuoient le don de prophétie & des inspirations particulieres du Saint - Esprit, dont ils se persuadoient de ressentir la présence dans leurs or linations (car ils avoient des évêques & des prêtres); alors ils se mettoient à danser disant qu'ils dansoient sur le diable, ce qui leur fit donner le nom d'enthousiastes ou de possédés. Ils eurent aussi celui de saccophores parce qu'ils se revêtoient d'un sac, mais non pas tous; car on leur reproche aussi d'avoir porté des robes magnifiques, & donné dans une mollesse à peine supportable dans des femmes. Les empereurs sirent des lois contre eux; leurs conversions simulées & leurs fréquentes rechutes engagerent les évêques, assemblés dans un concile en 427, à défendre qu'on les reçût dans l'Eglise de l'indulgence de laquelle ils avoient tant de sois abusé. Saint August. de heres. c. lvij. Theodoret, hoeretic. fabul. liv. IV. Baronius, ad ann. Christ. 361, num. 34. 35. &c.

MASSALOTICUM OSTIUM (Page 10:177)

MASSALOTICUM OSTIUM, (Géog. anc.) c'est le nom que les anciens ont donné à l'embouchure la plus orientale du Rhône, & par conséquent la plus voisine de Marseille. C'est ce qu'on appelle dans le pays le Gras de Passon, ou le grand Gras. (D. J.)

MASSA - LUBRENSE (Page 10:177)

MASSA - LUBRENSE, (Géog.) petite ville d'Italie au royaume de Naples dans la terre de Labour, avec un évêché suffragant de Soriente, dont le revenu est établi sur le passage des cailles, car les hommes ont imaginé que tous les êtres de la nature leur appartenoient. Massa - Lubrense est située sur un rocher escarpé de tous côtés, & presque environné de la mer, à 2 lieues S. O. de Soriente, 7 S. O de Naples. Long. 31. 58. lat. 40. 40. (D. J.)

MASSANE ou VOLTIGLOLE (Page 10:177)

MASSANE ou VOLTIGLOLE, s. f. (Marine.) terme usité pour les galeres. C'est le cordon de la poupe qui sépare le corps de la galere de l'aissade de poupe. Voyez Marine, Planche III. fig. 2. le dessein de la poupe de la galere réale.

Massane (Page 10:177)

Massane, (Géog.) haute montagne des Pyrénées vers le Roussillon. Ellen a 408 toises de hauteur. (D. J.)

MASSANKRACHES (Page 10:177)

MASSANKRACHES, (Hist. mod.) c'est ainsi que l'on nomme dans le royaume de Camboya, situé aux Indes orientales, le premier ordre du clergé, qui commande à tous les prêtres, & qui est supérieur même aux rois. Les prêtres du second ordre se nomment nassendeches, qui sont des especes d'évêques qui sont égaux aux rois, & qui s'asseient sur la même ligne qu'eux. Le troisieme ordre est celui de mitires ou prêtres, qui prennent séance au - dessous du souverain; ils ont au - dessous d'eux les chaynises & les sazes, qui sont des prêtres d'un rang plus bas encore.

MASSAPÉE (Page 10:177)

MASSAPÉE, s. f. (Marine.) instrument qui sert à mouvoir les cordages d'un bâtiment.

MASSA VETERNENSIS (Page 10:177)

MASSA VETERNENSIS, (Géog.) misérable petite ville d'ltalie, dans le Siennois en Toscane, avec un évêché suffragant de Sienne. Elle est sur une montagne proche la mer, à 10 lieues S. O. de Sienne. Long. 28. 35. lat. 43. 5. (D. J.)

MASSE (Page 10:177)

MASSE, rypha, (Botan.) genre de plante à fleur sans pétales, composée de plusieurs étamines, disposée en épi. Ces étamines sont stériles; les embryons se trouvent à la partie inférieure de l'épi & deviennent des semences dans la suite. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

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