ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"160"> statue de Marsyas, comme pour le remercier du succes de leur esoquence, & pour se le rendre favorable, en qualité d'excellent joueur de flùte; car on sait combien le son de cet instrument & des autres influcit alors dans la déclamation, & combien il étoit capable d'animer les orateurs & les acteurs: enfin on voyoit à Rome, dans le temple de la Concorde, un Marsyas garotté, peint de la main de Zeuxis. (D.J.)

MARSYAS (Page 10:160)

MARSYAS, (Géog. anc.) fleuve de l'Asie mineure, aux environs de la Phrygie ou de la Troade. Il sortoit de la même source que le Méandre, & apres avoir traversé la ville Célaene, ils se partageoient, & prenoient chacun leur nom. (D.J.)

MARTAGON (Page 10:160)

MARTAGON, s.m. lilium floribus reflexis montanum, (Jardinage.) est une plante bulbeuse, qu'on peut regarder comme une espece de lys; du haut d'une tige de deux piés s'élevent des ramilles où viennent des fleurs dont les feuilles sans queue sont recourbées en s'ouvrant & se frisent; il en sort de petits brins avec leurs chapiteaux, dont celui du milieu est plus élevé; ils fleurissent l'été.

Ses couleurs sont variées; on en voit de jaunes, de pourprées, de blanches, de rouges.

Le martagon demande la culture des lis, peu de soleil, & à être replanté sitôt que ses cayeux sont détachés.

MARTAVAN, ou MARTABAN (Page 10:160)

MARTAVAN, ou MARTABAN, (Géogr.) royaume d'Asie, dans la presqu'ile au - dela du Gange, sur le golfe de Bengale. L'air y est sain, & le terroir fertile en riz & en toutes sortes de fruits. On dit qu'il y a des mines de fer, de plomb, d'acier & de cuivre. On y fait ces vases de terre nommés martavanes, dont quelques - uns contiennent jusqu'à deux pipes. On en use beaucoup dans l'Inde, parce que le vin, l'eau & l'huile s'y conservent parfaitement bien. Ils sont fort recherchés des Portugais, qui s'en servent dans leurs navires pour les Indes. Ce royaume appartient prétentement au roi de Siam, qui s'en est emparé, & l'a réduit en province. Sa capitale se nomme Martavan. (D.J.)

Martavan (Page 10:160)

Martavan, (Géogr.) ville d'Asie, dans la presqu'ile au - delà du Gange, capitale de la province de Martavan, auquel elle donne son nom. Elle est peuplée, riche, & la bonté de son port y contribue beaucoup. Long. 115. 25. lat. 15. 35. (D.J.)

MARTE, MARTES (Page 10:160)

MARTE, MARTES, s.f. (Hist. nat.) animal quadrupede, qui ne differe de la fouine que par les couleurs du poil; aussi les Latins comprennent - ils l'un & l'autre sous le nom de martes. La marte est plus sauvage que la fouine: on l'a appellée marte sauvage, ou marte des sapins, pour la distinguer de la fouine, qui a été désignée par les noms de marte domestique, ou marte des hêtres; mais les martes & les fouines se trouvent dans toutes sortes de forêts, même dans celles où il n'y a ni sapins, ni hêtres. Les martes sont originaires du climat du nord, où elles se trouvent en très - grand nombre; il y en a peu dans les climats tempérés, & on n'en voit aucune dans les pays chauds. Il y a quelques martes en France. Cet animal a un duvet de couleur cendrée, légerement teinte de couleur de lilas sur la plus grande partie de sa longueur, & de couleur fauve très claire & presque blanchâtre à l'extrémité; les poils longs & fermes sont de la même couleur que le duvet sur la moitié de leur longueur, le reste est luisant & de couleur brune mêlée de roux; le bout du museau, la poitrine, les quatre jambes & la queue ont une couleur brune, noirâtre, très - lêgerement teinte de fauve; la gorge, la partie inférieure du cou, & la partie antérieure de la poitrine, sont de couleur mêlée de blanc & d'orange sale plus ou moins apparent à différens aspects; il y a au milieu de cette couleur deux petites taches brunes placées, l'une sur la gorge, & l'autre entre le cou & la poitrine. La marte parcourt les bois, grimpeau - dessus des arbres, vit de chair, & détruil une quantité prodigieuse d'oiseaux, dont elle suce les oeufs. Elle prend les écureuils, les mulots, les lerots, &c. Lorsqu'elle est prête à mettre bas, elle s'empare du nid d'un écureuil, d'un duc, d'une buse, ou des trous de vieux arbres, habités par des pies de bois & d'autres oiseaux. La marte met bas au printems; la portée n'est que de deux ou trois. Les martes sont aussi communes dans l'Amérique, que dans le nord de l'Europe & de l'Asie. Hist. nat. gen. & part. tom. VII. Voyez Quadrupede.

Marte zibeline (Page 10:160)

Marte zibeline, martes zibelina. (Hist. nat.) animal quadrupede, un peu plus petit que sa marte. Il n'en differe que par les couleurs du poil; la gorge est grise, la partie antérieure de la téte & les oreslles sont d'un gris blanchâtre; tout le reste de l'animal est de couleur fauve obscure. Sa fourrure est bien plus précieuse que celle de la marte. l'oyez Rai, synops. anim. quadr.

On distingue deux sortes de martes; savoir, les martes communes & les martes zibelines.

Les peaux des martes communes font partie du commerce de la pelleterie. On les tire de divers pays, mais sur - tout du Canada, de Prusse & de Biscaye.

Les martes zibelines, autrement souris de Moscovie, sont des especes de fouines très - sauvages, qui ne vivent que dans les vastes forêts. Leur peau est garnie d'un poil doux, lustré, tirant sur le noir, & assez long; on en fait des sourrures très - précieuses. Ces animaux se trouvent principalement dans la Laponie & dans la Sibérie, où on les tue à coups de fusil pour le profit du czar de Moscovie, qui emploie à cette chasse les criminels condamnés, & y envoie même quelquefois des régimens entiers.

Les martes zibelines s'achetent par caisses assorties de dix masses ou timbres, depuis le numero 1 jusqu'au numero 10, qui vont toujours en diminuant de beauté depuis le premier numero jusqu'au dernier.

La masse est composée de vingt paires, ou quarante peaux.

Les mares zibelines qui se voient en France, sont tirées presque toutes de Hollande, d'Angleterre ou de Hambourg. Les marchands merciers & les pelletiers en font tout le commerce. Les premiers en gros; mais les pelletiers leur donnent quelques apprêts pour les rendre plus douces & plus belles, & en font des manchons, palatines & autres fourrures précieuses qu'ils vendent dans leurs boutiques. Les martes zibelines se nomment aussi hermelines, armelines, zebelles, zebellines, zybellines & sebelines. Voyez le Diction. du comm.

MARTEAU, POISSON JUIF (Page 10:160)

MARTEAU, POISSON JUIF, ou Zigene, Jouziou, en latin libella, Pl. XIII. fig. 4. (Hist. nat.) poisson de mer auquel on a donné le nom de marteau, parce qu'il ressemble beaucoup par sa forme à un vrai marteau. Il a la tête beaucoup plus large que longue, les yeux placés à chacune des extrémités latérales; la bouche est grande & garnie de trois rangs de dents larges, pointues, fortes & dirigées vers les côtés; les ouies sont apparentes & situées sur les côtés du corps; la langue est large. Ce poisson a deux nageoires auprès des ouies, & deux près de la queue, qui est fourchue; le dos est noir, & le ventre blanc. Sa chair n'est pas bonne à manger, elle a une mauvaise odeur, elle est dure & d'un mauvais goût. Rond. Hist. des poiss. part. I. liv. XIII. chap. x. Voyez Poisson cetacée.

Marteau (Page 10:160)

Marteau, s.m. (Art. méchan.) instrument de fer ou de bois, qui sert à frapper ou à battre. Il est nécessaire à presque tous les ouvriers. Il y a la tête ou le marteau proprement dit, & le manche. On distingue à la tête, la panne, ou gros bout, quarré, [p. 161] ou rond & plat, l'oeil & la queue. Voyez les artictes suivans.

Marteau (Page 10:161)

Marteau, en Anatomie, signifie un des os de l'oreille, ainsi nommé à cause de la ressemblance qu'il a avec un marteau. Quelques - uns assurent qu'il fut premierement découvert par Alexandre Achillinus, quoique d'autres ayent attribué mal - à - propos cette découverte à Carpi. Voyez Douglas, bibliot. anat. p. 48. Voyez aussi Oreilles.

Martiau d'arme (Page 10:161)

Martiau d'arme, (Art. milit.) c'est un marteau emmanché d'un long manche, dont on se servoit ancienement dans les combats.

La différence, dit le pere Daniel, qu'il y avoit entre le mail ou maillet, & le marteau d'arme, est que le revers du maillet étoit quarré, ou un peu arrondi par les deux bouts, & que le marteau d'arme avoit un côté quarré & arrondi, & l'autre en pointe ou tranchant. (Q)

Marteau (Page 10:161)

Marteau, (Hidr.) voyez Outil de Fontainier, au mot Fontainier.

Marteau (Page 10:161)

Marteau, (Marine.) c'est une piece de bois plate, percée au milieu, & qui passe par la fleche de l'arbalete. Voyez Arbalete.

Marteau à dents. Marteau fourchu qui sert à arracher les clous, quand on construit ou qu'on radoube un bâtiment.

Marteau (Page 10:161)

Marteau, outil d'Arquebusier; ce marteau n'a rien de particulier, & est comme celui de plusieurs autres ouvriers. Les Arquebusiers s'en servent à différens usages, & en ont de plus petits.

Marteau a frapper devant (Page 10:161)

Marteau a frapper devant, outil d'Arquebusier; ce marteau est fait comme le gros marteau des Serruriers, & sert aux Arquebusiers pour forger quelques grosses pieces de fer. Ce marteau tire son nom de ce que c'est un garçon qui le tient & qui est devant l'enelume pour frapper, pendant qu'un autre est de l'autre côté qui tient le fer à forger d'une main, & que de l'autre il frappe à son tour avec le marteau à main.

Marteau a main (Page 10:161)

Marteau a main, outil d'Arquebusier, ce marteau est un peu moins gros que le marteau à frapper devant, & a le manche plus court: il sert aux Arquebusiers pour forger des pieces de moyenne grosseur, & quand ils forgent seuls.

Marteau a emboutir (Page 10:161)

Marteau a emboutir, (Bijouter.) c'est un marteau dont la plane est convexe, & qui sert à creuser un vase sur une espece de moule qui a la même forme & qu'on appelle dé. Voyez .

Marteau a sertir (Page 10:161)

Marteau a sertir, en terme de Bijoutier, est un marteau très - petit, ayant une tranche & une plane, la panne arrondie en goutte de suif & la tranche obtuse, avec une inclination de demi - cercle, dont on se sert pour rabattre les sertissures d'une garniture sur un caillou ou autre chose quelconque. On se sert le plus souvent de la panne pour ne pas maltraiter la sertissure qui est un morceau d'or fort mince; on ne se sert de la tranche que pour faire obéir les endroits qui résistent trop à la plane, & où on ne peut pas s'en servir commodément, parce que la tranche du marteau faisant une cavité, il faut ensuite l'atteindre à la lime; & que, s'il y en avoit plusieurs ou qu'elles fussent profondes, on courroit risque en l'atteignant de trop affoiblir les parties voisines, & d'ôter la solidité de la sertissuro.

Marteau (Page 10:161)

Marteau, (Bourrelier.) les Bourreliers se servent de deux sortes de marteaux; l'un qu'ils appellent simplement marteau, & l'autre qu'ils nomment marteau serre - attache.

Le marteau simple des Bourreliers est fait à - peu - près comme celui des Selliers, mais un peu plus gros. La masse en est un peu allongée pour sa grosseur, arrondie par un bout & un peu applatie par l'autre, toute la masse est un peu courbée en - dedans. Le manche de ce marteau est de bois d'environ dix pouces de longueur, arrondi par en - bas & un peu plus gros que par - tout ailleurs.

Le marteau serre - attache est tout de fer, masse & manche. La masse en est droite, arrondie des deux côtés, moins longue & plus grosse que celle du marteau simple. Le manche qui est aussi de fer a un pié & demi de longueur, & se sépare par le bout en deux parties qui sont un peu écartées & qui se recourbent en - dedans. On s'en sert pour la couture des soupentes. Comme les soupentes se cousent avec des lanieres de cuir au lieu de fils, ces lanieres n'obéissent point, & ainsi la couture seroit naturellement lâche. Pour la serrer comme il faut, on commence par applatir le point en frappant dessus avec la masse, & ensuite on tortille le bout de la laniere autour du manche, & on le fait passer entre les deux crochets recourbés, ce qui donne à l'ouvrier beaucoup plus de facilité pour tirer la laniere & serrer le point. Voyez la fig. Pl. du Bourrelier.

Marteau (Page 10:161)

Marteau, terme & outil de Ceinturiers, qui leur sert pour rogner le superflu de leurs ouvrages & pour river.

Ce marteau a d'un côté une tête quarrée, & de l'autre est fait en forme de hachette fort tranchante. Voyez la fig. Pl. du Ceinturier.

Marteau (Page 10:161)

Marteau, terme & outil de Chaînetiers; qui leur sert pour joindre exactement le bout des S des chaînes contre le milieu de la derniere S.

Ce marteau n'a rien de particulier, a une panne quarrée & l'autre bout plat, avec un manche assez court.

Marteau a polir (Page 10:161)

Marteau a polir, terme & outil de Chaînetiers; c'est un marteau dont les deux bouts sont quarrés, qui peut avoir un pouce de surface. Ils l'appellent marteau à polir, parce que quand leur ouvrage est presque fait, ils en corrigent les défauts avec ce marteau, dont la surface des pannes est assez unie pour qu'ils ne craignent point de rayer ou gâter leur ouvrage.

Marteau, gros (Page 10:161)

Marteau, gros, outil de Charron; c'est un morceau de fer quarré d'un bout & plat de l'autre bout, qui est plus mince & un peu recourbé, fendu par le milieu formant une fourchette, au milieu duquel est un ocil où se place un manche assez gros & long de deux piés & demi. Les Charrons s'en servent pour chasser des chevilles de bois ou de fer, &c.

Marteau moyen (Page 10:161)

Marteau moyen, outil de Charron; c'est un marteau dont un pan est quarré de la largeur de deux pouces, l'autre pan est plat, fendu & un peu recourbé, au milieu est un oeil où se place le manche qui est long de dix - huit pouces & gros à proportion. Les Charrons s'en servent pour des ouvrages un peu moins forts.

Marteau (Page 10:161)

Marteau, (Charpentier.) il sert aux Charpentiers pour faire entrer les chevilles de fer qu'ils sont obligés d'employer dans certains ouvrages. Voyez la fig. Pl. des outils du Charpentier.

Marteau (Page 10:161)

Marteau, (Chauderonnier.) les Chauderonniers ont diverses sortes de marteaux, entr'autres le marteau rond, le marteau à panne, le marteau à planer, & le marteau à river.

Le marteau rond n'a qu'un côté, mais qui est long de plus d'un pié, avec son diametre d'environ un pouce. Il sert à enlever les chauderons, c'est - à - dire, à en faire le fond sur la grande bigorne. Voyez la fig. Pl. du Chauderonnier.

Le marteau à planer n'a pareillement qu'un côté, mais la masse en est large, plate, unie & fort pesante: c'est avec lui qu'on plane les chauderons, en les battant sur l'enclume pour les rendre plus minces.

Le marteau à panne a deux côtés, &, à la pesanteur près, il est semblable à celui des Serruriers. Il sert à faire les bords des chauderons.

Le marteau à river est un petit marteau ordinaire avec lequelles Chauderonniers rivent leurs clous de

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