ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"90"> done pas écrire Martianopolis. Holstenius prétend que c'est aujourd'hui Preslaw, ville de la basse Bulgarie, aux confins de la Romanie.

MARCIGNI (Page 10:90)

MARCIGNI, (Géogr.) petite ville de France en Bourgogne, au diocèse d'Autun. C'est la patrie de M. du Ryer, sieur de Malézair, dont j'ai parlé au mot Maconnois. Elle est la vingt - deuxieme qui députe aux états de Bourgogne, & est située près de la Loire, dans un pays fertile en bles. M. Baillet nomme cette ville Marsigni - les - Nonains; Garraut écrit Marcigny, & l'appelle en latin Marcigniacum. Long. 22. 20. lat. 46. 18.

MARCINA (Page 10:90)

MARCINA, (Géogr. anc.) ville d'Italie entre Sirénuse & Posidonie, selon Strabon, liv. V. Cluvier croit que c'est le lieu qu'on appelle aujourd'hui Victri, sur la côte de Salerne. (D.J.)

MARCIONITES (Page 10:90)

MARCIONITES, s. m. pl. (Théol.) nom d'une des plus anciennes & des plus pernicieuses sectes qui aient été dans l'Eglise. Elle étoit répandue au tems de saint Epiphane dans l'Italie, dans l'Egypte, la Palestine, la Syrie, l'Arabie, la Perse, & dans plusieurs autres pays.

Marcion, auteur de cette secte, étoit de la province du Pont; c'est pourquoi Eusebe l'appelle le loup du Pont. Il étoit fils d'un très - saint Eveque, & des sa jeunesse, il fit profession de la vie monastique; mais ayant débauché une vierge, il fut excommunié par son propre pere, qui ne voulut jamais le rétablir dans la communion de l'Eglise, quoiqu'il se fût soumis à la pénitence. C'est pourquoi ayant abandonné son pays, il s'en alla à rome, où il sema ses erreurs au commencement du pontificat de Pie I. vets la cinquieme année d'Antoin le Pieux, la quarante - troisieme de Jesus - Christ. Il admettoit deux principes; un bon & un mauvais; il nioit la vérité de la naissance, de l'incarnation & de la passion de Jesus - Christ, & prétendit que tout cela n'étoit qu'apparent. Il croyoit deux Christs, l'un qui avoit été envoyé par un dieu inconnu pour le salut de tout le monde; l'autre que le créateur devoit envoyer un jour pour rétablir les Juifs. Il nioit la resurrection des corps, & il ne donnoit le baptême qu'aux vierges, ou à ceux qui gardoient la continence; mais il soutenoit qu'on pouvoit être baptisé jusqu'à trois fois, & souffroit même que les femmes le conferassent comme ministres ordinaires de ce sacrement; mais il n'en altéroit pas la forme, ainsi que l'ont remarqué saint Augustin & Tertullien, aussi l'Eglise ne le jugeoit - elle pas invalide.

Comme il suivoit les sentimens de l'hérétique Cerdon, il rejettoit la loi & les prophetes. Il prétendoit que l'Evangile avoit éte corrompu par de faux apôtres, & qu'on se servoit d'un exemplaire interposé. Il ne reconnoissoit pour véritable Evangile que celui de saint Luc, qu'il avoit altéré en plusieurs endroits, aussi - bien que les épitres de saint Paul, d'où il avoit ôté ce qu'il avoit voulu. Il vaoit retranché de son exemplaire de saint Luc les deux premiers chapitres Dict. de Trévoux.

Les Marcionites condamnoient le mariage, s'abstenoient de la chair des animaux & du vin, & n'usoient que d'eau dans le sacrifice. Ils jeûnoient le samedi en haine du créateur, & ils poussoient la haine de la chair jusqu'à s'exposer eux - mêmes à la mort, sous prétexte de martyre. Leur hérésie dura longtems, malgré les peines décernées contr'eux par Constantin en 326; & il paroit par Théodoret que dans le cinquieme siecle, cette secte étoit encore très - nombreuse.

MARCITE (Page 10:90)

MARCITE, s. m. (Théolog.) nom de secte. Les Marcites étoient des hérétiques du deuxieme siecle, qui se nommoient les parfaits, & faisoient profession de faire tout avec une entiere liberté, & sans aucune crainte.

Ils avoient hérité cette doctrine de Simon le Magicien, qui ne fut pourtant pas leur chef; car ils furent nommés Mareites d'un hérésiarque appellé Marcus, ou Marc, qui conféroit le sacerdoce, & attribuoit l'administration des sacremens aux femmes. Dict. de Trevoux.

MARCK, la (Page 10:90)

MARCK, la (Géogr.) en latin Marchioe comitatus, contrée d'Allemagne dans la Westphalie, avec titre de comté. Elle est possédée par le roi de Prusse, électeur de Brandebourg. Les villes du pays de la Marc, sont Ham, Werden, Soest, Dortmund, Essen. Ce pays est traversé par la Roer, la Lenne, & la Wolme, qui s'y joignent ensemble. Il est encore arrosé par l'Emser & la Lippe. Il portoit autrefois le nom d'Altena, bourgade sur la Lenne. Le nom qu'il porte aujourd'hui lui vient d'un château situé près, & au sud - est de la ville de Ham, qui passe pour sa capitale. Il ne faut pas le confondre avec la Marche de Brandebourg, que les Allemands appellent aussi Marck, & que nous nommons en françois la Marche de Brandebourg. Voyez Brandebourg, (Géogr.)

MARCODURUM, ou MARCOMAGUS (Page 10:90)

MARCODURUM, ou MARCOMAGUS, (Géoganc.) ces deux noms signifient un même lieu, qui étoit sur la Roër, riviere des pays - bas. Duren & Magen, dit Cellarius, sont des mots celiques, qui signifient le passage d'une riviere. Marcodurum est la ville de Duren, qui dans la suite fut appellée Marcomagus, village dans l'itinéraire d'Antonin & dans la table de Peutinger, sur la route de Cologne à Treves.

MARCOLIERES (Page 10:90)

MARCOLIERES, subst. f. pl. (Pêche.) terme de pêche usité dans le ressort de l'amirauté de Poitou, ou des sables d'Olonne. Ce sont les filets avec lesquels on fait la nuit & pendant l'hiver, la pêche des oiseaux marins. D'autres nomment ces filets alourets & alouraux; mais on les appelle marcolieres, parce qu'on y pêche des macreuses.

MARCOMANS, les (Page 10:90)

MARCOMANS, les (Géogr. anc.) Marcomani, ancien peuple de la Germanie, où ils ont habité différens pays. Spener croit ce mot formé de marck & de manner, deux mots allemands, qui signifient des hommes établis pour la garde & la défense des frontieres.

On conjecture avec probabilité, que la demeure des Marcomans étoit entre le rhin & le Danube. Cluvier a tâché de marquer les bornes précises du pays des Marcomans. Il dit que le Nécre bcrnoit la Marcomanie au nord; que le Kocker qui se joint au Nécre, & le Brentz qui se jette dans le Danube, la bornoient à l'orient, le Danube au midi, & le Rhin à l'occident. Tout cela est assez vraissemblable. De cette façon les Marcomans auroient possédé les terres que comprend le duché de Wirtemberg, la partie du Palatinat du Rhin qui est entre le Rhin & le Nécre, le Brisgaw, & la partie du duché de Souabe, située entre la source du Danube & le Brentz.

MARCOPOLIS (Page 10:90)

MARCOPOLIS, (Géogr. anc.) ville de Grece à l'orient d'Athènes, à l'entrée de l'Euripe. C'est présentement un village de vingt ou trente maisons, que Wheler appelle encore Marcopoli, & Spon Marcopoulo. (D.J.)

MARCOSIENS (Page 10:90)

MARCOSIENS, s. m. (Théolog.) nom de secte; anciens hérétiques du parti des Gnostiques. Voyez Gnostique.

Saint Irenée parle fort au long du chef de cette secte nommé Marc, qui étoit réputé pour un grand magicien. Le fragment de ce saint, qui mérite d'être lû, se trouve en grec dans S. Epiphane. Il renferme plusieurs choses très - curieuses touchant les prieres ou invocation des anciens Gnostiques. On y voit des vestiges de l'ancienne cabale juive sur les lettres de l'alphabet, & sur leurs propriétés, aussi - bien que sur les mysteres des nombres; ce que les Juits & les [p. 91] Gnostiques avoient emprunté de la philosophie de Pythagore & de Platon.

Ce Marc étoit un grand imposteur, qui faisoit illusion aux simples, principalement aux semines; il savoit l'art de la magie, qui étoit comme une espece de métier dans l'Egypte dont il étoit; & pour imposer plus aisément à ses sectateurs, il se servoit de certains mots hébreux, ou plûtôt chaldaiques, qui étoient fort en usage parmi les enchanteurs de ces tems - là. Le but de tous ces prestiges étoit la debauche & l'impureté; car Maic & ses disciples tendoient à séduire les femmes, & à en abuter, comme il paroit par divers traits que rapporte M. Fieury, hist. ecclésiast. tom. I. liv. IV. pag. 139 & 140.

Les Marcosiens avoient un grand nombre de livres apocryphes qu'ils mettoient dans le même rang que les livres divins. Ils avoient tité de ces livres plusieurs téveries touchant l'enfance de Jesus - Christ, qu'ils débitoient comme de véritables histoires. Il est étounant que ces sortes de fables aient été du goût de plusieurs chrétiens, & qu'elles se trouvent encore aujourd'hui dans des livres mannscrits qui sont à l'usage des moines grecs. Dict. de Trevoux.

MARCOTTE (Page 10:91)

MARCOTTE, s. f. (Jardin.) c'est un moyen employé par les Jardiniers pour multipher quelques plantes & beaucoup d'arbres. Après la semence, c'est le moyen qui réussit le plus généralement pour la propagation des plantes ligneuses. Il n'y a guere que les arbres résineux, les chênes verds, les térebinthes, &c. qui s'y refusent en quelque façon; car si on vient à - bout, à force de tems, de faire jetter quelques racines aux branches marcottées de ces arbres, les plants que l'on en tire font rarement du progrès. Cependant ce mot marcotte ne sert qu'à exprimer particulierement l'une des façons dont on se sert pour multiplier les végétaux de branches couchées; au lieu que par cette expression de branches couchées, on doit entendre en général un moyen de multipsier les plantes & les arbres, en faisant prendre racine à leurs branches sans les séparer du tronc. Il est vrai qu'on peut venir à - bout de faire prendre racine aux branches sans les marcotter, & qu'on peut encore les marcotter sans les coucher. Pour faire entendre ces différences, je vais expliquer les diverses méthodes dont on se sert pour faire prendre racine aux branches des végétaux. C'est une pratique du jardinage des plus intéressantes, & souvent la seule que l'on puisse employer pour multiplier les arbres rares & précieux.

Pour faire prendre racine aux branches, on peut se servir de quatre moyens que l'on applique selon que la position des branches le demande, ou que la qualité des arbres l'exige.

1°. Cette opération se fait en couchant simplement dans la terre les branches qui sont assez longues & assez basses pour le permetrre. Il faut que la terre soit meuble, mélée de terreau & en bonne culture. On y fait une petite fosse, un peu moins longue que la branche, & d'environ cinq ou six pouces de profondeur; on y couche la branche en lui faisant faire un coude, & en remplissant de terre la fosse au niveau du sol.

On arrange & on contraint la branche de façon que l'extrémité qui sort de terre se trouve droite; on observe que quand les branches ont assez de roideur pour faire ressort, il faut les arrêter avec un crochet de bois, & que toute la perfection de cet oeuvre consiste à faire aux branches dans l'extrémité de la fosse, le coude le plus abrupte qu'il est possible, sans la rompre ni l'écorcer. Par l'exactirude de ce procédé, la seve trouvant les canaux obstrués par un point de resserrement & d'extension tout ensemble, elle est forcée de s'engorger, de former un bourrelet, & de percer des racines. Il faudra cou<cb-> per la branche couchée à deux yeux au dessus de terre, & l'arroser souvent dans les sécheresses. Cette simple pratique suffit pour les arbres qui font aisément racines, comme l'orme, le tilleul, le platane, &c.

2°. Mais lorsqu'il s'agit d'arbres précieux qui ont de la lenteur ou de la difficulté à percet des racines, on prend la précaution de les marcotter comme on le pratique pour les oeillets. On couche la branche de la manierc qu'on vient de l'expliquer, & on y fait seulement une entaille de plus immédiatement au - dessus du coude. Pour faire cette entaille, on coupe & on éclate la branche entre deux joints jusqu'à mi - bois, sur environ un pouce qu deux de longueur, suivant sa force, & on met un petit morceau de bois dans l'entaille pour l'empêcher de se réunir. Quand il s'agit d'arbres qui reprennent difficilement à la transplantation, tels que les houx panachés & bien d'autres toujours verds, on plonge le coude de la branche dans un pot ou dans un manequin, que l'on enfonce dans la terre.

3°. Mais cet expédient ne réussit pas sur tous les arbres; il y en a qui s'y refusent, tels que le tulipier, le murier de Virginie, le chionautus, ou l'arbre de neige, &c. alors en couchant la branche, il faut la serrer immédiatement au - dessus du coude avec un fil de fer au moyen d'une tenaille, ensuite percer quelques trous avec un poinçon, dans l'écorce à l'endroit du coude. Au moyen de cette ligature il se forme au - dessous de l'étranglement un bourrelet qui procure nécessairement des racines. Au lieu de se servir du fil de fer, on peut couper & enlever une zone d'écorce d'environ un pouce de largeur au dessous du coude: il est vrai que cette incision peut opérer autant d'effet; mais comme en affoiblissant l'action de la seve elle retarde le succès, le fil de fer m'a toûjours paru l'expédient le plus simple, le plus convenable & le plus efficace. Quelques gens au lieu de tout cela, conseillent de tordre la branche à l'endroit du coude. C'est un mauvais parti, capable de faire périr la branche; d'ailleurs impraticable lorsqu'elle est forte, ou d'un bois dur.

Le meilleur moyen de multiplier un arbre de branches couchées, c'est de le coucher tout entier, de ne lui laisser que les branches les plus vigoureuses, & de faire à chacune le traitement ci - dessus expliqué, selon la nature de l'arbre. Ceci est même fondé sur ce que la plûpart des arbres délicats dépérissent lorsque l'on fait plusieurs branches couchées à leur pié.

4°. Enfin il y a des arbres qui ont très - rarement des branches à leur pié, comme le laurier - tulipier, ou que l'on ne peut coucher en entier, parce qu'ils sont dans des caisses ou des pots. Dans ce cas on applique un entonnoir de fer blanc à la branche que l'on veut faire enraciner, ou la marcotte vers le milieu de l'entonnoir, que l'onemplit de bonne terre. On juge bien qu'une telle position exige de fréquens arrosemens. C'est ce qu'on peut appeller marcotter les branches sans les coucher.

Lorsque les branches couchées ont fait des racines suffisantes, on les sevre de la mere pour les mettre en pepiniere. On ne peut fixer ici le tems de couper ces branches & de les enlever: ordinairement on le peut faire au bout d'un an; quelquefois il suffit de six mois; d'autresfois il faut attendre deux & trois années: cela dépend de la nature de l'arbre, de la qualité du terrain, & sur - tout des soins que l'on a dû y donner.

Mais on peut indiquer le tems qui est le plus convenable pour faire les branches couchées. On doit y faire travailler dès l'automne, aussitôt après la chûte des feuilles, s'il s'agit d'arbres robustes, & si le terrain n'est pas argilleux, bas & humide; car en

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