ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Marche (Page 10:88)

Marche, la, (Géog.) c'est ainsi que les François nomment une province maritime de l'Ecosse septentrionale, que les Anglois appellent Mers. Voyez Mers. (D.J.)

MARCHE - PIÉ (Page 10:88)

MARCHE - PIÉ, s. m. (Gramm.) espece d'escabeau qu'on place sous ses piés, pour s'élever à une hauteur à laquelle on n'atteindroit pas de la main sans ce secours.

Marche - pié (Page 10:88)

Marche - pié, (Marine.) nom général qu'on donne à des cordages qui ont des noeuds, qui sont sous les vergues, & sur lesquels les matelots posent les piés lorsqu'ils prennent les ris des voiles, qu'ils les ferlent & déferlent, & quand ils veulent mettre ou ôter le boute - dehors.

Marche - pié: on appelle ainsi sur le bord des rivieres un espace d'environ trois toises de large qu'on laisse libre, afin que les bateaux puissent remonter facilement.

Marche - pié (Page 10:88)

Marche - pié, meuble servant dans les manufactures en soie à changer les semples & à faire les gances.

MARCHENA (Page 10:88)

MARCHENA, (Géog.) ancienne ville d'Espagne dans l'Andalousie, avec titre de duché; elle est située au milieu d'une plaine, dans un terroir fertile, à 9 lieues S. de Séville. Quelques auteurs la prennent pour l'ancienne Artégua; mais les ruines d'Artégua en sont bien éloignées; d'autres écrivains conjecturent avec vraissemblance, que Lucius Marcius, qui succéda à Cn. Scipion dans le commandement de l'armée romaine, en est le fondateur, & que c'est la colonia marcia des Romains, parce qu'on y a déterré des inseriptions sous ce nom. Long. 11. 45. lat. 37. 25. (D.J.)

MARCHER le (Page 10:88)

MARCHER le, (Physiolog.) le marcher ou l'action de marcher, est celle par laquelle on passe d'un lieu à un autre, au moyen du mouvement que l'on peut donner aux parties du corps destinées à cet usage.

Pour expliquer comment cette action s'exécute, supposons un homme qui se tienne debout sur le point z; faut - il qu'il marche, un pié reste immobile, & est fortement soutenu par les muscles; de sorte que le corps est tenu par le seul point z; l'autre pié s'éleve, la cuisse considérablement pliéc; de façon que le pié devient plus court, & le tibia aussi le devient un peu. Maintenant lorsque le genou est perpendiculaire sur ce point où nous voulons fixer notre pié mcbile, nous laissons aller le même pié sur la terre où il s'affermit, tout le pié étant étendu, & le fémur incliné en - devant: alors il faut marcher de l'autre pié qui étoit immobile. Lors donc que nous jettons ce pié devant l'autre, qui lui - même est plié par le mouvement en - avant du fémur, & la plante tellement élevée par le tendon d'Achille, qu'on ne touche d'abord la terre qu'avec la pointe, & qu'on ne la touche plus ensuite de la pointe même, nous fléchissons en même tems tout le corps en - devant, tant par le relâchement des extenseurs de l'épine du cou & de la tête, que par les muscles iliaques, psoas, les droits, & les obliques du bas - ventre; mais alors la ligne de gravité étant avancée hors de la plante du pié, il nous faudroit encore nécessairement tomber, si nous ne laissions aller à terre le pié qui étoit fixe auparavant, & qui est présentement mobile, par le relâchement des extenseurs, & l'action des fléchisseurs; si nous ne nous y accrochions ainsi en quelque maniere; si nous ne lui dennions un état stable; & si enfin étant assujettis, nous ne lui donnions le centre de gravité du corps; mais tout cela s'apprend par l'habitude, & à force de chûtes.

Quand on marche, les pas sont plus longs en montant, & plus courts en descendant; voici la raison que M. de Mairan en apporte.

Un homme qui fait un pas, a toûjours une jambe qui avance, & que nous appellerons antérieure, & une jambe postérieure qui demeure en - arriere. La jambe postérieure porte sout le poids du corps, tandis que l'autre est en l'air. L'une est toûjours pliée au jaret, & l'autre est tendue & droite. Lorsqu'on marche sur un plan horisontal, la jambe postérieure est tendue & l'antérieure pliée; de même lorsqu'on monte sur un plan incliné, l'antérieure seulement est beaucoup plus pliée que pour le plan horisontal. Quand on descend, c'est au contraire la jambe postérieure qui est pliée: or comme elle porte tout le poids du corps, elle a plus de facilité à le porter dans le cas de la montée où elle est tendue, que dans le cas de la descente où elle est pliée, & d'autant plus affoiblie, que le pli ou la flexion du jarret est plus grande. Quand la jambe postérieure a plus de facilité à porter le poids du corps, on n'est pas si pressé de le transporter sur l'autre jambe, c'est - à - dire de faire un second pas & d'avancer; par conséquent on a le loisir & la liberté de faire ce premier pas plus grand, ou ce qui est le même, de porter plus loin la jambe antérieure. Ce sera le contraire quand la jambe postérieure aura moins de facilité à porter le poids du corps; & par l'incommodité que causera naturellement cette situation, on se hâtera d'en changer & d'avancer. On fait donc en montant des pas plus grands & en moindre nombre, & en descendant, on les fait plus courts, plus précipités, & en plus grand nombre.

Il y a des personnes qui marchent les genoux en - dedans & les piés en - dehors. Ce défaut de conrormation vient de ce que les cavités supérieures situées extérieurement dans le tibia ou dehors, se trouvent un travers de doigt tantôt plus bas, tantôt moins, que les cavités qui sont placées intérieurement.

La luxation des vertebres empêche le mouvement progressif: en effet, il est alors difficile, quelquefois même impossible au malade de marcher, tant parce que l'épine n'étant plus droite, la ligne de direction du poids du corps se trouve changée, & ne passe plus par l'endroit du pié qui appuie à terre; que parce que si le malade pour marcher, essaye de l'y faire passer comme font les bossus, tous les mouvemens qu'il se donne à ce dessein, sont autant de secousses qui ébranlent & pressent la moële de l'épine; ce qui cause de violentes douleurs que le malade évite, en cessant cette fâcheuse épreuve. Ce qui fait encore ici la difficulté de marcher, c'est que la compression de la moëlle interrompt le cours des esprits animaux dans les muscles de la progression. Ces muscles ne sont quelquefois qu'affoiblis; mais souvent ils perdent entierement leur ressort dans les vingt - quatre heures, & même plutôt, selon le degré de compression que souffre la moële & les nerfs.

Pour ce qui regarde le mouvement progressif des bêtes, je me contenterai de remarquer ici que les animaux terrestres ont pour marcher des piés, dont la structure est très - composée; les ongles y servent pour affermir les piés, & empêcher qu'ils ne glissent. Les élans qui les ont fort durs, courent aisément sur la glace sans glisser; la tortue qui marche avec peine, emploie tous ses ongles les uns après les autres pour pouvoir avancer; elle tourne ses piés de telle sorte, quand elle les pose sur terre, qu'elle appuie premierement sur le premier ongle qui est en - dehors, ensuite sur le second, & puis sur le troisieme, & toûjours dans le même ordre jusqu'au cinquieme; ce qu'elle fait ainsi, parce qu'une patte, quand elle est avancée en - devant, ne peut appuyer fortement que sur l'ongle qui est en - arriere; de même que quand elle est poussée en - arriere, elle n'appuie bien que sur l'ongle qui est le plus en - devant. [p. 89]

Les animaux qui marchent sur deux piés, & qui ne sont point oneaux, ont le talon court, & ploche des doigts du pié; en sorte qu'ils posent a - lasois sur les doigts & sur le talon, ce que ceux qui vont sur quatre piés ne sont pas, leur talon étant sort éloigné du sesle du pié. (D.J.)

Marcher en colonne renversée (Page 10:89)

Marcher en colonne renversée, (Art milit.) c'est marcher la droite de l'arniée faisant la gauche, ou la gauche la droite. Voyez Marchis.

Marcher (Page 10:89)

Marcher, (Art milit.) marcher par manches, demi - manches, quart de manches, ou quart de rang de manches. Voyez Divisions & Lvolutions.

Marcher (Page 10:89)

Marcher, (Marine.) voyez Ordre de marchr. Marcher dans les eaux d'un autre vaisseau, c'est faire la même route que ce vaisseau en le suivant de pres, & en passant dans les mêmes endroits qu'il passe.

Marcher en colonne, c'est faire filer les vaisseaux sur une même ligne les uns derriere les autres: ce qui ne peut avoir leu que quand on a le vent en poupe ou le vent largue.

Marcher l'étoffe d'un chapeau (Page 10:89)

Marcher l'étoffe d'un chapeau, terme de Chapelerie, qui signifie manier avec les mains à froid sur la claie, ou à chaud sur le bassin, le poil ou la lane dont on à dresse les quatre capades d'un chapeau avec l'arçon ou le tamis.

l'aur faire cette opération à froid, il faut enfermer chaque capade dans la feuriere l'une apres l'autre; & pour la faire à chaud, on les y enterme toutes les quatre ensemble, les unes par - dessus, les autres avec des lambeaux entre chaque capade; il faut outre cels, pour la façon à chaud, jetter de tems en tems de l'eau sur le basin & sur la feutriere avec un goupillon. C'est à force de marcher l'étosse, qu'elle se sutre. Voyez Chaphau.

Marcher (Page 10:89)

Marcher, en terme de Potier de terre; c'est souler la terre avec les piés quand elle a trempé pendant quelques jours dans de l'eau.

Marcher (Page 10:89)

Marcher, parmi les ouvriers qui ourdissent au mllier; c'est preïer les marches du pié, afin de saire mouvoir convenablement les lisses. Voyez l'article Lisse.

MARCHESVAN (Page 10:89)

MARCHESVAN, (Calend. des Hébreux) mois des Hebreux; c'etoit le huitieme mois de leur année; il répon oit en partie à notre mois d'Octobre, & en parnea à notre mois de Novembre. Voyez Mois des Hibrfux. (D.J.)

MARCHET (Page 10:89)

MARCHET, s. m. ou MARCHETA, (Hist. d'Anglet.) droit en argent que le tenant payoit autrefois au seigneur pour le mariage d'une de ses silles.

Cet usage se pratiquoit avec peu de différence dans toute l'Angleterre, l'Ecosse, & le pays de Galles. Suivant la coutume de la terre de Dinover dans la province de Caermarthen, chaque tenant qui marie sa fille, paye dix schelins au seigneut. Cette redevance s'appelle dans l'ancien bicton, gwaber marched, c'est - à - dire présent de la sille.

Un tems a été qu'en Ecosse, dans les parties septentrionales d'Angleterre, & dans d'autres pays de l'Europe, le seigneur du fief avoit dioit à l'habitation de la premiere nuit avec les épousées de ses tenans. Mais ce droit si contraire à la justice & aux bonnes moeurs, ayant été abrogé par Maicom III. aux instances de la reine son épouse, on lui substitua une redevance en argent, qui sut nommée le marcher de la mariée.

Ce fruit odieux de la débauche tyrannique a été depuis long - tems aboli par toute l'Europe; mais il peut rappeller au lecteur ce que Lactance dit de l'infame Maximien, ut ipse in omnibus nuptiis proegustator esset.

Plusieurs savans anglois prétendent que l'origine du borough - english, c'est - à - dire du privilége des cadets dans les terres, qui a lieu dans le Kentshire, vient de l'ancien droit du seigneur dont nous venons de parler; les tenans présumant que leur fils ainé étoit celui du seigneur, ils donnerent leurs terres au fils cadet qu'ils supposoient être leur propre enfant. Cet usage par la suite des tems, est devenu coutume dans quelques lieux. (D.J.)

MARCHETTES (Page 10:89)

MARCHETTES, s. f. (Soierie.) petites marches qui font lentement blisser les lisses de liage.

Marchette (Page 10:89)

Marchette, (Chasse.) c'est un morceau de bois qui tient une machine en état, & sur lequel un oiseau mettant le pié se prend dans la machine, en faisint tomber cette marchette.

MARCHIENNES au Pont (Page 10:89)

MARCHIENNES au Pont, (Géog.) bourg des Pays bas, dans l'évêché de Liége, aux deux côtés de la Sambre, à huit lieues S.O. de Namur, une O. de Charleroi. Il ne faut pas confondre ce bourg, comme ont fait les auteurs du Dictionnaire de la France, avec Marchiennes abbaye de Flandres, sur la Searpe, entre Douai & Orchies. Long. 22. lat. 50. 23.

MARCHOMEDES les (Page 10:89)

MARCHOMEDES les, ou MARDOMEDES, en latin Marchomedi, ou Marehomedi, (Géog. anc.) c'est le nom d'un des peuples qui furent vaincus par l'empereur Trajan, & qui étoient quelque part dans l'Assyrie: leur nom se lit diversement dans Eutrope, l. VIII. c. ij. (D.J.)

MARCIAGE (Page 10:89)

MARCIAGE, s. m. (Jurisprud.) est un droit seigneurial qui a lieu dans les coutumes locales de Bourbonnois; il consiste en ce qu'il est dû au seigneur un droit de mutation pour les héritages roturiers, tant par la mort naturelle du précédent seigneur, que par celle du tenancier ou propriétaire.

Dans la châtellenie de Verneuil, le marciage consiste à prendre de trois années la dépouille de l'une quand ce sont des fruits naturels, comme quand ce sont des saules ou prés; & en ce cas, le tenancier est quitte du cens de cette année. Mais si ce sont des fruits industriaux, comme terres labourables ou vignes, le seigneur ne prend que la moitie de la dépouille pour son droit de marciage, & le tenancier ne paye que la moitié du cens de cette année.

Dans cette même châtelienie, les héritages qui sont tenus à cens payable à jour nommé, & portant sept sols tournois d'amande à défaut de payement, ne sont point sujets au droit de marciage.

En la chatelleme de Billy, le marciage ne consiste qu'à doubler le cens dù pour l'année ou la mutation arrive.

En mutation par vente il n'y a point de marciage, parce qu'il est dû lods & ventes.

Il n'est point dû non plus de marciage pour les héritages qui sont chargés de taille & de cens tout ensemble, à - moins qu'il n'y ait titre, convention au contraire.

L'Eglise ne prend jamais de marciage par la mort du seigneur bénéficier, parce que l'Eglise ne meurt point; elle prend seulement marciage pour la mort du tenancier dans les endroits où on a coûtume de le lever.

La coutume porte qu'il n'est dû aucun marciage au duc de Bourbonnois, si ce n'est dans les terres sujettes à ce droit, qui seroient par lui acquises, ou qui lui adviendroient de nouveau de ses vassaux & sujets; il paroit à la vérité, que ceux - ci contestoient le droit: mais la coutume dit que monseigneur le duc en jouira, ainsi que de raison. Voyez Auroux des Pommiers, sur la coutume de Bourbonnois, à l'endroit des coutumes locales, & le gloss. de M. de Lauriere, au mot marciage. (A)

MARCIANOPOLIS (Page 10:89)

MARCIANOPOLIS, (Géog. anc.) ville de la Moésie dans les terres; son nom lui avoit été donné en l'honneur de Marciana, soeur de l'empereur Trajan. Aussi toutes les médailles anciennes qui parlent de cette ville, la nomment *MARKIA/NOPOLRS2: il ne faut

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