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MAOSIM (Page 10:64)
MAOSIM, s. m. (Critique sacr.) c'est le nom d'une divinité, dont le prophete Daniel parle dans le ix. ch. de ses révélations. Daniel, ch xj. > 38. Toutefois il honorera en son siege Maosim; il honorera, dis - je, le Dieu que ses peres n'ont point connu, par des présens d'or, d'argent, de pierres précieuses, & des choses desilesrab. L'obscurité semble être le caractere des oracles des différentes religions; il faut pour être respectables, qu'ils tiennent l'esprit en suspens, & puissent l'appliquer à divers événemens. Les Théologiens ne nient pas que pour l'ordinaire le prophete a plusieurs objets en vûe: il y a beaucoup de prudence dans cette indécision; elle tend visiblement & en général à accréditer les oracles. Au reste, rendons ici justice aux imposteurs & à leur fausse religion; ils ont sû imiter cette obscurité religieuse de nos oracles; ceux dont ils se vantent ne parlent pas plus claiairement que les nôtres pour eux, & portent ainsi avec eux ce caractere également respectable; mais l'événement fait le triomphe de nos oracles, il les a presque tous justifiés; & ceux qui ne le sont pas encore, attisent la foi des fideles en excitant leur curiosité. Ceux de Daniel sont de ce genre, applicables à divers objets, n'étant pas content du passé, l'on devient en quelque sorte prophete en cherchant dans l'avenir des explications, qu'une imagination dévotement échauffée y trouvera sans peine.
Ce dieu Maosim, dont parle Daniel, a donné bien de l'exercice aux interpretes, sans qu'ils aient rien produit jusqu'à cette heure d'un peu satisfaisant; Seldenus ne veut point l'expliquer, regardant la chose comme absolument inconnue; mais, ne lui en déplaise, c'est trahir honteusement la profession de critique, que de rester muet sur un passage si obscur, & par lequel, par cela - même, ces messieurs ont si beau jeu.
Le texte grec de la version de Théodosion & la Vulgate ont conservé le mot de Maosim; mais d'autres l'ont rendu par le dieu des forces ou des fortifications: en effet le mot hébreu signifie forces, munitions, forteresses; &, pour le dire en passant, c'est ce qui a conduit Grotius à trouver dans ce mot hébreu l'étymologie du mot françois magasin.
Le plus grand nombre des interpretes appliquent cet oracle de Daniel à Antiochus Epiphanes, ce grand ennemi des Juifs & de leur religion; & dèslà l'on veut que par ce dieu Maosim, ou le dieu des forces, il faut entendre le vrai Dieu, qu'Antiochus fut obligé de reconnoître & de confesser, comme nous le lisons au ch. ix. du liv. II. des Maccabées; mais qu'il ait envoyé au temple de Jerusalem des présens d'or, d'argent, & des pierres précieuses; c'est ce dont nous ne voyons pas la plus petite trace dans l'histoire.
Le savant Grotius prétend que ce dieu des forteresses, c'est Mars, que les Phéniciens appellent Azizos, du mot aziz fort, qui vient de la même racine que Maosim; mais Mars étoit - il un dieu inconnu aux ancêtres d'Antiochus, puisque chez les Grecs il n'y avoit assurément pas de divinité plus généralement connue & honorée?
Plusieurs commentateurs appliquent ces paroles de Daniel à l'antechrist: Nicolas de Lyra, Bellarmin & quelques - autres disent, que c'est le nom propre de l'idole, & du démon qu'adorera l'antechrist: car quoiqu'il doive, suivant eux, faire profession de mépriser tous les dieux, cependant en secret il aura un démon sous la protection duquel il se mettra, & auquel il rendra des honneurs divins. Théodoret croit que ce sera le nom que l'antechrist se donnera à lui - même; il s'appellera Maosim, ou Mahhuzim, le dieu des forces.
Je ne passerai point sous silence l'opinion du célebre M. Jurieu, d'autant plus qu'elle a, comme
Il pense que par ce Dieu des forces inconnu à ses peres, qu'Antiochus devoit glorifier par des hommages & des présens, on peut & l'on doit entendre les aigles romaines, l'empire romain; conjecture qu'il appuie sur un grand nombre de réflexions aussi solides, ou plutôt aussi spécieuses qu'elles peuvent l'être dans un tel genre de littérature: il a consacré un chapitre entier (cap. iij. part. IV.) de son savant ouvrage de l'histoire des dogmes & des cultes de l'Eglise, à établir son sentiment: il le fait avec cette abondance & ce détail de preuves qui nuit souvent à la vérité, & presque toujours au bon goût. Je me contenterai de rapporter en peu de mots celles qui m'ont paru avoir le plus de force.
1°. Le terme hébreu qu'emploie Daniel devroit
se rendre par il glorifiera; il exprime plutôt les hommages
civils que les religieux. 2°. Il dit qu'il les glorifiera
par des présens d'or, d'argent, & des pierres
précieuses, ce qui sont les tributs & les dons
par lesquels on rend hommage à des supérieurs, à un
maître tel qu'un empereur, un empire; au lieu que
s'il s'agissoit d'une divinité, il auroit dit, il le glorifiera par des sacrifices, par des offrandes. 3°. Maosim signifie en hébreu exactement la même chose
que
Nicanor ordonna un tribut au roi Antiochus Epiphanes, qui devoit revenir aux Romains, savoir, deux mille talens, & que ce tribut fut fourni de l'argent provenant de la vente des prisonniers Juifs qu'on vendoit pour esclaves. M. Jurieu tire un grand parti de l'histoire, & des divers traités que les Romains firent avec Antiochus, pour expliqner fort heureusement, & selon son sentiment particulier, tout cet oracle de Daniel, dans lequel paroît le mot Maosim, ce qui le conduit toujours mieux à regarder ce Dieu Maosim comme désignant les aîgles romaines, c'est - à - dire, l'empire de Rome.
Un bon disciple de Zwingle, l'un de ces heureux mortels qui ont le bonheur de trouver par - tout leurs idées favorites, leurs préjugés, leurs erreurs mêmes, étoit en fureur de voir que M. Jurieu, zélé protestant, n'eût pas saisi comme lui le vrai sens de cet oracle, & n'eût pas entendu par ce Dieu inconnu à ses peres, honoré par des dons d'or, d'argent, & de pierres précieuses le saint sacrement de l'Eucharistie, dont il prétend que l'antechrist, c'est - à - dire dans ses principes les papes, ont fait un Dieu [p. 65]
Le judicieux dom Calmet semble (tom. XV. comm. in Daniel.) donner, de cet oracle assez obscur par lui - même, une explication heureuse, & propre à lever toutes les difficultés, lorsque l'appliquant à Antiochus Epiphanes, il voudroit traduire ainsi l'hébreu, Dan. xj. > 37. Il s'élevera au dessus de toutes choses, &c. > 38. & contre le Dieu Maosim, &c. (le Dieu fort, le Dieu des forteresses, le Dieu des armées) il honorera en sa place un dieu étranger, inconnu à ses peres.
Antiochus Epiphanes s'éleva contre le seigneur le Dieu très - fort, le Dieu d'Israël, & il fit mettre à sa place dans le temple de Jerusalem le faux dieu Jupiter Olympien, inconnu à ses peres, aux anciens rois de Syrie, qui avoient regné sur ce pays avant Alexandre le Grand.
Au reste, ce qui fortifieroit l'interprétation de dom Calmet, c'est que nos auteurs sacrés, & Daniel en particulier, se servent fort souvent du mot hébreu maoz, ou le fort, pour désigner l'être suprême, le Dieu d'Israel, le vrai Dieu: concluons que peut - être le savant Seldenus est celui qui a le mieux rencontré, en décidant qu'on ne sauroit saisir le véritable sens de cet oracle, & qu'il y auroit de la témérité à vouloir l'expliquer.
Sentiment qui d'ailleurs ne déroge point à la foi qu'on doit avoir pour les révélations de Daniel, puisque si cet oracle regarde l'antechrist, l'événement le mettra dans tout son jour, & justifiera pleinement le prophete.
MAPALIA (Page 10:65)
MAPALIA, s. n. pl. (Littér.) ce mot désigne proprement les habitations rustiques des Numides. On voit encore, dit Saluste, que leurs bâtimens, qu'ils nomment mapalia, conservent la figure des carenes des vaisseaux, par leur longueur & leur couverture ceintrée des deux côtés. Ces sortes de bâtimens numides étoient des especes de tentes portatives, couvertes de chaume: c'est ce qui fait dire à Lucain:
Surgere congesto non culta mapalia culmo.
Virgile fait une peinture admirable de la vie de ces Numides:
Omnia secum Armentarius afer agit, tectumque, laremque, Armaque, amiclaumque canem, crestamque pharetram.
Non secus ac patriis acer Romanus in armis Injusto sub fasce viam dum carpit.
Quoique Caton prétende que ces sortes de cabanes étoient rondes, & que saint Jérôme les représente semblables à des fours, l'on peut joindre au témoignage de Saluste, celui de Silius Italicus, liv. II. v. 85. qui leur donne décisivement une figure longue:
Ipsa autem gregibus per longa mapalia lectos Ante aciem ostentabat equos.
L'espece d'édifice nommé magalia, ne différoit des mapalia, qu'en ce que les magalia étoient stables, & qu'ils ne pouvoient se transporter, comme les mapalia, qu'on peut comparer aux tentes des Tartares vagabonds.
Le mot mapalia ne se trouve pas également dans les historiens, les poëtes & les géographes, pour désigner des maisons champêtres, ainsi que des huttes & des cabanes portatives. Mappilia, avec deux pp, veut dire des ruines, des masures. (D. J.)
MAPPA Circensis (Page 10:65)
MAPPA
MAPPAIRE (Page 10:65)
MAPPAIRE, (Hist. anc.) nom d'officier chez les
anciens Romains; c'étoit celui qui dans les jeux publics,
comme celui du cirque & des gladiateurs, donnoit
le signal pour commencer, en jettant une mappe,
mappa, qu'il recevoit auparavant de l'empereur,
du consul, ou de quelqu'autre magistrat, apparemment
le plus distingué qui fût présent, ou de celui
qui donnoit les jeux. Voyez
MAPPEMONDE (Page 10:65)
MAPPEMONDE, s. f. (Géogr.) est le nom que
l'on donne aux cartes qui représentent le globe terrestre
en entier. Comme on ne peut représenter sur
le papier qu'un seul hémispere à la fois, on représente
sur les mappemondes les deux hémispheres de la
terre pris séparément. La projection la plus ordinaire
cont on se sert pour réprésenter une mappemon<->
de, est une de celles dont il est fait mention dans l'article
Les lignes ponctuées que l'on voit dans la
MAQUES (Page 10:65)
MAQUES, en terme de Vannerie, ce sont deux brins de bois qui s'élevent sur le devant de la hotte, du fond jusqu'au collet, & servent à former les angles du dos de la hotte.
MAQUEDA (Page 10:65)
MAQUEDA, (Géogr.) petite ville d'Espagne dans la nouvelle Castille, avec titre de duché, dans un terroir couvert d'oliviers, à trois lieues de Tolede, & à deux d'Escalona. Longit. 14. 17. lat. 39. 50. (D. J.)
MAQUEREAU (Page 10:65)
MAQUEREAU,
Les maquereaux sont des poissons de passage; ils
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