ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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MAHOTS
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MAHOTS, s. m. (Botan.) c'est ainsi que les habitans
de l'Amérique nomment différens arbres qui
croissent sur le continent & dans les îles, situées
entre les tropiques.
Le mahot des Antilles est encore connu sous le
nom de mangle blanc; on en trouve beaucoup sur le
bord des rivieres & aux environs de la mer, son
bois est blanchâtre, léger, creux dans son milieu,
rempli de moëlle, & ne paroît pas propre à être mis
en oeuvre; ses branches s'étendent beaucoup en se
recourbant vers la terre, où elles reprennent racine
& continuent de se multiplier de la même façon que
le mangle noir ou paletuvier, dont on parlera en
son lieu; ces branches sont garnies d'assez grandes
feuilles presque rondes, douces au toucher, fléxibles,
d'un verd foncé, & entre - mêlées dans la saison
de grosses fleurs jaunes à plusieurs pétales, disposées
en forme de vases.
Plus on coupe les branches du mahot, plus il en
repousse de nouvelles, leur écorce ou plutôt la peau
qui les couvre est liante, souple, coriace & s'en sépare
avec peu d'effort; on l'enleve par grandes lanieres
d'environ un pouce de large, que l'on reffend
s'il en est besoin, pour en former de grosses
cordes tressées ou cordées, selon l'usage qu'on en
veut faire; la pellicule qui se trouve sous cette écorce s'emploie aussi à faire des cordelettes propres à
construire des filets de pêcheurs, & les sauvages de
l'Orenoque en fabriquent des hamacs en forme de
rézeau, très - commodes dans les grandes chaleurs.
Les terrains occupés par des mahots s'appellent
mahotieres, ce sont des retraites assurées pour les
rats & les serpens. M. le Romain.
Mahot coton
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Mahot coton ou Cotonnier blanc, très grand
arbre, dont le bois est plus solide que celui
du précédent; il produit une fleur jaune à laquelle
succede une gousse, qui venant à s'ouvrir en mûrissant,
laisse échapper un duvet fin & léger que le
vent emporte facilement; on en fait peu d'usage.
Mahot a grandes feuilles
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Mahot a grandes feuilles, autrement dit,
Mapou ou bois de flot; quelques - uns le nomment
liége, à cause de son extrème légereté; il est
de moyenne grandeur, ses branches sont assez droites,
garnies de grandes feuilles souples, veloutées
comme celles de la mauve, d'un verd foncé en - dessus
& beaucoup plus pâle en - dessous; ses fleurs
qui de blanches qu'elles sont au commencement deviennent
jaunes ensuite; elles sont composées de
cinq grandes pétales, disposées en forme de clochette,
au fond de laquelle est un pistil qui se change en
une grande silique ronde, de 12 à 14 lignes de dia<pb->
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metre, longue d'environ un pié, cannelée dans sa
longueur, un peu veloutée & s'ouvrant d'elle - même quand elle est mûre; cette silique renferme une
houate fort courte, de couleur tannée, un peu cendrée,
luisante, & plus fine que de la soie, voyez
l'article Coton de Mahot. Le bois de cet arbre
est blanchâtre, extrèmement mou, & presque aussi
léger que du liége; il est percé dans le coeur & rempli
d'une moëlle blanche, seche, très - légere, qui s'étend
& se prolonge de la grosseur du doigt dans toute
la longueur du tronc & des branches; les pêcheurs
coupent ces branches par tronçons, de 5 à 6 pouces
de longueur, & après en avoir enlevé la moëlle avec
une broche de bois, ils les enfilent dans une corde,
& s'en servent au lieu de liége,pour soutenir la partie
supérieure de leurs filets au - dessus de la surface
de l'eau. M. le Romain.
Mahot couzin
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Mahot couzin, s. m. (Botan.) plante rameuse
très - commune aux îles Antilles, croissant parmi les
brossailles qu'elle enlace de ses branches. Ses feuilles
sont de moyenne grandeur, assez larges, dentelées
sur les bords, flexibles & douces au toucher. Elle
porte des petites fleurs jaunes à cinq pétales, renfermant
un petit grain rond de la grosseur d'un pois,
tout couvert de petites pointes crochues au moyen
desquelles il s'attache facilement au poil des animaux
& aux habits des passans. La racine de cette plante
est assez forte, longue, blanche, charnue extérieurement
& coriace dans son milieu: elle est estimée
des gens du pays, comme un excellent remede conrte
le flux de sang. La façon de s'en servir est d'en
raper la partie la plus tendre, & de la mettre bouillir
légerement dans du lait, dont on fait usage trois
fois le jour jusqu'à parfaite guérison.
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