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Nous avons dit plus haut que M. Halley avoit commencé l'observation d'une période de deux cens vingt - trois lunaisons, & que M. le Monnier avoit continué ce travail; le public en a déja recueilli le fruit, M. le Monnier ayant publié deux volumes de ses observations, qui serviront à connoître l'erreur des tables; il continue ce travail avec ardeur & avec assiduité; & il espere publier successivement le résultat de ses observations à la sin de chaque période; au reste il ne faut pas croire, comme je l'ai remarqué & prouvé ce me semble le premier dans mes recherches sur le systeme du monde, troisieme partie, qu'au bout de la période de deux cens vingt - trois lunaisons, les inégalités reviennent exactement les mêmes; mais la différence n'est pas bien considérable, & au moyen d'une méthode facile que j'ai indiquée, on peut déterminer assez exactement l'erreur des tables pour chaque lieu calculé de la lune. Voyez l'article xxxj. de l'ouvrage cité.
Pour achever de rendre compte des travaux des
Géometres de notre siecle sur la lune, il ne nous
reste plus qu'à parler de leurs recherches sur la masse
de cette planete. M. Newton, par quelques phenomenes
des marées, avoit essayé de la déterminer.
Voyez
J'ajouterai ici que dans l'hypothese de la nonsphéricité
de la lune, la terre & le soleil doivent
produire dans l'axe de cette planete un mouvement
analogue à celui que l'action de la lune & du soleil
produisent dans l'axe de la terre, & d'ou résulte la
précession des équinoxes; sur quoi voyez mes recherches sur le système du monde, seconde partie, articles
cccxliij & suiv. voyez aussi l'article
Lune (Page 9:737)
Lune (Page 9:737)
Lune (Page 9:737)
Comme dans l'article
L'argent est un des métaux que l'on nomme parfaits, à cause de la propriété qu'il a de ne point s'altérer ni dans le feu, ni à l'air, ni dans l'eau. Il est d'un blanc brillant, dur, sonore; & c'est après l'or, le plus ductile des métaux. Sa petanteur est à celle de l'eau comme 11091 est à 1000. Son poids est à celui de l'or environ comme 5 est à 9. L'argent entre en fusion plus promptement que le cuivre. Il se dissout très - aisément dans l'acide nitreux; il se dissout dans l'acide vitriolique, lorsqu'on fait bouillir ce dissolvant. Il s'unit avec l'acide du sel marin qui le dégage & le précipite des autres dissolvans, & forme avec lui ce qu'on appelle lune cornée. Il a beaucoup de disposition à s'unir avec le soufre, & par cette union l'argent devient noir ou rougeâtre. Il s'amalgame très - bien avec le mercure. Il ne se dissout point dans le feu par la litharge ou le verre de plomb.
L'argent se montre sous un grand nombre de formes différentes dans le sein de la terre, ce qui fait que les Minéralogistes en comptent plusieurs mines différentes.
1°. Ce métal se trouve sous la forme qui lui est propre, c'est ce qu'on nomme argent - vierge ou argentnatif, alors il est très - aisé à reconnoitre; il se montre sous différentes formes, tantôt il est en masses compactes & solides, que les Espagnols nomment pepitas. Il y en a de différentes grandeurs; M. Henckel dans la préface de sa pyritologie nous apprend que l'on trouva autrefois dans les mines de Freyberg en Misnie une masse d'argent natif qui pesoit 400 quintaux. L'argent natif se trouve plus communément par lames ou en petits feuillets attachés à la pierre qui lui sert de matrice. Il forme souvent des ramifications semblables à des arbrisseaux ou à des feuilles de sapin, enfin il ressemble très - souvent à des fils ou à des poils. Cet argent natif n'est point parfaitement pur, il est souvent mêlé d'arsenic ou de soufre ou même de cuivre.
2°. L'argent est minéralisé avec du soufre seul, & forme la mine que l'on nomme mine d'argent vitreuse, parce qu'elle a quelque ressemblance avec du verre. Elle a à peu près la couleur du plomb, quoique cependant elle soit un peu plus noire que ce métal. Cette mine est si tendre, qu'on peut la couper avec un couteau; elle prend différentes formes, & se méle souvent avec des mines d'autres métaux. Cette mine d'argent est très - riche, & ne contient que peu de soufre.
3°. La mine d'argent rouge n'est composée que d'argent, de soufre & d'arsenic; tantôt elle est par masses compactes & irrégulieres, tantôt elle est en crystaux réguliers d'un rouge vif comme celui du rubis ou du grenat; tantôt elle est d'un brun noirâtre, & sans transparence, alors elle est - très - riche; quelquefois elle forme des especes de lames ou d'écailles. Cette mine se trouve fort abondamment dans les mines d'Audreasberg au Hartz. Cette mine d'argent écrasée donne une poudre rouge: exposée au feu, elle pétille & se gerse; après quoi elle entre aisément en fusion, & le seu en dégage l'arsenic.
4°. La mine d'argent cornée, en allemand horn - ertz; elle est extrèmement rare; c'est de l'argent qui a été minéralisé par l'acide du sel marin, suivant quelques auteurs; & par l'arsenic, suivant d'autres. Il y en a de la brune, & un peu transparente comme de la corne; ce qui lui a fait donner son nom; cette espece [p. 738]
5°. La mine d'argent blanche est composée d'argent, de cuivre, de soufre, d'arsenic, & quelquefois d'une petite portion de plomb. C'est improprement qu'on lui donne le nom de mine d'argent blanche, vû qu'elle est d'un gris clair. Plus elle contient de cuivre, plus elle est d'une couleur foncée, & alors on la nomme mine d'argent grise, en allemand fahl - ertz. C'est relativement à cette derniere que la premiere s'appelle blanche. Ces mines varient pour la quantité d'argent qu'elles contiennent; souvent elles en ont jusqu'à vingt marcs par quintal.
6°. La mine d'argent en plumes, en allemand feder - ertz; c'est une mine composée de petites houpes semblables à des poils ou aux barbes d'une plume; elle est légere & noire comme de la suie, & colore les doigts. C'est de l'argent minéralisé par le soufre, l'arsenic & l'antimoine. On pourroit soupçonner que cette mine est formée par la décomposition de celle que les Allemands nomment leber - ertz, ou mine de foie, qui n'est autre chose que l'argent minéralisé par le soufre & l'antimoine; elle est brune, & se trouve à Braunsdorf en Saxe.
7°. La mine d'argent de la couleur de merde d'oie, est un mélange de la mine d'argent rouge & grise, de l'argent natif dans une roche verdâtre ou dans une espece d'ochre. Elle est très - rare.
Telles sont les principales mines d'argent; mais
ce métal se trouve encore en plus ou moins d'abondance
dans les mines d'autres métaux; c'est ainsi
qu'il n'y a presque point de mine de plomb qui ne
contienne une portion d'argent; il n'y a, dit - on,
que la mine de plomb de Willach en Carinthie, qui
n'en contient point du tout. Voyez
M. de Justi, célebre minéralogiste allemand, assure avoir trouvé à Annaberg en Autriche, une mine dans laquelle l'argent se trouvoit minéralisé avec un alkali, & enveloppé dans de la pierre à chaux. Cette découverte seroit importante dans la minéralogie, vû que jusqu'ici on ne connoissoit que le soufre & l'arsenic, qui fussent propres à minéraliser les métaux. Cependant il y a lieu de douter de la réalité de la découverte de M. de Justi, qui demande des preuves plus convaincantes que celles qu'il a données jusqu'à présent au public.
Il est bon de remarquer que la plûpart des minéralogistes ont donné le nom de mines d'argent à des mines qui contenoient une très - petite quantité de ce métal, contre une beaucoup plus grande quantité, soit de cuivre, soit de fer, &c. On sent que ces dénominations sont vicieuses, & qu'il seroit plus exact de nommer ces mines d'après le métal qui y domine, en ajoutant qu'elles contiennent de l'argent; ainsi la mine d'argent grise pourroit s'appeller mine de cuivre tenant argent. Il en est de même de beaucoup d'autres.
Aucun pays ne produit une aussi grande quantité d'argent que l'Amérique espagnole; c'est sur - tout dans le Potosi & le Méxique que se trouvent les mines les plus abondantes de ce métal. L'Europe ne
Lorsque l'on a trouvé une mine d'argent, il faudra
s'assurer par les essais de la quantité de ce métal qui
y est contenu. Si c'est de l'argent natif, on n'aura
qu'à dégager ce métal de la matrice ou de la roche
qui l'enveloppe, après quoi on le fera fondre dans
un creuset avec du flux noir; ou bien on joindra la
mine pulvérisée avec du mercure, qui formera un
amalgame avec l'argent; on passera cet amalgame
par une peau de chamois, & on prendra la masse qui
sera restée dans le chamois, & on la placera sous
une moufle pour en dégager le mercure; par ce
moyen l'on aura l'argent seul que l'on pesera. Si la
mine d'argent que l'on voudra essayer est ou sulfureuse
ou arsenicale, ou l'un & l'autre à - la - fois, on
commencera par la pulvériser grossierement, on la
fera griller doucement pour en dégager les substances
étrangeres; après quoi on fera fondre huit parties
de plomb dans une écuelle placée sous une moufle;
on y portera une partie de la mine grillée & encore
chaude, que l'on aura mélée préalablement avec
partie égale de litharge; on augmentera le feu, on
remuera le mélange, afin que l'argent qui est dans
la mine puisse s'incorporer avec le plomb fondu;
lorsqu'il se sera formé une scorie semblable à du
verre à la surface, on vuidera le tout dans un cône
frotté de suif; le plomb uni à l'argent tombera au
fond, & formera un culot ou régule, à la surface
duquel seront les scories que l'on pourra en détacher.
Ce régule est alors en état de passer à la coupelle.
Voyez
Les mines d'argent se traitent en grand de trois manieres; savoir 1°. par la simple fusion; 2°. en les joignant soit avec du plomb, soit avec de la litharge, soit avec des mines de plomb; 3°. en les amalgamant avec du mercure.
Lorsque les mines d'argent sont très - riches, telles que celles qui contiennent de l'argent vierge, les mines d'argent rouges & blanches, &c. on les fait griller pour dégager les parties sulfureuses & arsenicales qui pourroient y être jointes; après quoi on les fait fondre simplement dans le fourneau, & en leur joignant un fondant qui puisse vitrifier la pierre qui sert de matrice à la mine d'argent, par - là ce métal se dégage & tombe au fond du fourneau. On le purifie ensuite pour lui enlever les substances étrangeres qui ont pû se combiner avec lui.
Mais comme les mines d'argent vierge sont assez
rares, & comme ce métal est plus communément
joint en petite quantité avec un grand volume d'autres
métaux, tels que le cuivre & le plomb, on est
obligé de joindre du plomb ou de la mine de plomb,
avec de la mine d'argent, après l'avoir grillée, afin
que le plomb s'unisse avec ce métal, le sépare des
autres métaux, & l'entraîne au fond du fourneau,
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