ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"791"> cération de l'ame; elle consiste à se détacher des affections qu'inspirent la nature & l'état de l'homme dans la société.

Macération (Page 9:791)

Macération, (Chimie.) C'est ainsi qu'on appelle en Chimie la digestion & l'infusion à froid. La macération ne differe de ces dernieres opérations, que pour le degré de chaleur qui anime le menstrue employé; car l'état des menstrues désigné dans le langage ordinaire de l'art, par le nom de froid, est une chaleur très - réelle, quoique communément cachée aux sens. Voyez Froid & Feu (Chimie.), Infusion, Digestion, & Menstrue. (b)

Macération (Page 9:791)

Macération des mines, (Métallurg.) quelques auteurs ont regardé comme avantageux de mettre les mines en macération, c'est - à - dire de les faire séjourner dans des eaux chargées d'alcali fixe, de chaux vive, de matieres absorbantes, de fer, de cuivre, & même d'urine & de fiente d'animaux, avant que de les faire fondre. On prétend que cette méthode est sur - tout profitable pour les mines des métaux précieux, quand elles sont chargées de parties arsenicales, sulfureuses, & antimoniales, qui peuvent contribuer à les volatiliser, & à les dissiper dans un grillage trop violent.

Orschall a fait un traité de la macération des mines, dans le quel il prouve par un grand nombre d'exemples & de calculs, que les mines de cuivre qu'il a ainsi traitées, lui ont donné des produits beaucoup plus considérables que celles qu'il n'avoit point mises en macération. Voyez l'article de la fonderie d'Orschall.

Beccher approuve cette pratique; il en donne plusieurs procédés dans sa concordance chimique, part. XII. Il dit qu'il est avantageux de se servir de la macération our les mines d'or qui sont mêlées avec des pyrites sulfureuses & arsenicales; il conseille de commencer par les griller, de les pulvériser ensuite, & d'en mêler une partie contre quinze parties de chaux vive & de terre fusible ou d'argille, arrosée de vingt - cinq parties de lessive tirée de cendres, & d'y joindre quatre parties de vitriol, & autant de sel marin: pour les mines d'argent on mettra de l'alun au lieu du vitriol, & du nitre au lieu de sel marin: on mêlera bien toutes ces matieres, & on les laissera quelque tems en digestion; apres quoi on mettra le tout dans un fourneau, l'on donnera pendant vingt quatre heures un feu de charbons très violent, au point de faire rougir parfaitement le mélange. Beccher pense que par cette opération la mine est fixée, maturée, & même améliorée. Voy. Concordance chimique.

MACERON (Page 9:791)

MACERON, s. m. smyrntum, (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur en rose, en ombelle, & composé de plusieurs pétales disposés en rond, & soutenus par un calice qui devient quand la fleur est passée, un fruit presque rond compose de deux semences un peu épaisses, & quelquefois faires en forme de croissant, relevées en bosse striées d'un côté, & plattes de l'autre. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

Le maceron est appellé smyrnium semine nigro par Bauhin, J. B. III. 126. Smyrnium Dioscoridis, par C. B. P. 154. Smyrnium Matthioli, par Tournefort, I. R. H. 316. Hipposelinum, par Ray, Hist. 437.

Sa racine est moyennement longue, grosse, blanche, empreinte d'un suc âcre & amer, qui a l'odeur & le goût approchant en quelque maniere de la myrrhe: elle pousse des tiges à la hauteur de trois piés, rameuses, cannelées, un peu rougeâtres. Ses feuilles sont semblables à celles de l'ache, mais plus amples, découpées en segmens plus arrondis, d'un verd brun, d'une odeur aromatique, & d'un goût approchant de celui du persil. Les tiges & leurs rameaux sont terminés par des ombelles ou parasols qui sou<cb-> tiennent de petites fleurs blanchâtres composées chacune de cinq feuilles disposées en rose, avec autant d'étamines dans leur milieu. Lorsque ces fleurs sont passées, il leur succede des semences jointes deux - à - deux, grosses, presque rondes; ou taillées en croissant, cannelées sur le dos, noires, d'un goût amer.

Cette plante croît aux lieux sombres, marécageux, & sur les rochers près de la mer. On la cultive aussi dans les jardins: elle fleurit au premier printems, & sa semence est mûre en Juillet. C'est une plante bis - annuelle, qui se multiplie aisément de graine, & qui reste verte tout l'hiver. La premiere année elle ne produit point de tige, & elle périt la seconde année, après avoir poussé sa tige, & amené sa graine à maturité: sa racine tirée de terre en automne, & conservée dans le sable pendant l'hiver, devient plus tendre & plus propre pour les salades. On mangeoit autrefois ses jeunes pousses comme le céleri; mais ce dernier a pris le dessus, & l'a chassé de nos jardins potagers. Sa graine est de quelque usage en pharmacie, dans de vieilles & mauvaises compositions galéniques. (D. J.)

Maceron (Page 9:791)

Maceron, (Mat. méd.) gros persil de Macédoine. On emploie quelquefois ses semences comme succédanées de celles du vrai persil de Macédoine. Voyez Persil de Macédoine. (b)

MACHECOIN, ou IRIAQUE (Page 9:791)

MACHECOIN, ou IRIAQUE, s. f. (Econ. rust.) machine à broyer le chanvre. Voyez l'article Chanvre.

MACHAMALA (Page 9:791)

MACHAMALA, (Géog.) montagne d'Afrique dans le royaume de Serra - lione, près des îles de Bannanes. Voyez Dapper, description de l'Asrique.

MACHA - MONA (Page 9:791)

MACHA - MONA, s. f. (Botan. exot.) calebasse de Guinée, ou calebasse d'Afrique; c'est, dit Biron, un fruit de l'Amérique qui a la figure de nos calebasses. Il est long d'environ un pié, & de six pouces de diametre: son écorce est ligneuse & dure. On en pourroit fabriquer des tasses & d'autres ustensiles, comme on fait avec le coco. Quand le fruit est mûr, sa chair a un goût aigrelet, un peu styptique. On en prepare dans le pays une liqueur qu'on boit pour se rafraîchir, & dont on donne aux malades dans les cours de ventre. Ses semences sont grosses comme des petits pignons, & renferment une amande douce, agreable, & bonne à manger. (D. J.)

MACHAN (Page 9:791)

MACHAN, s. m. (Hist. nat.) animal très - remarquable, qui se trouve dans l'île de Java. On le regarde comme une espece de lion; cependant sa peau est marquetée de blanc, de rouge & de noir, à peu près comme celle des tigres. On dit que le machan est la plus terrible des bêtes féroces; il est si agile qu'il s'élance à plus de dix - huit piés sur sa proie, & il fait tant de ravages, que les princes du pays sont obligés de mettre des troupes en campagne pour le détruire. Cette chasse se fait avec plus de succès la nuit que le jour; parce que le machan ne distingue aucun objet dans l'obscurité, au lieu qu'on le remarque très bien à ses yeux enflammés comme ceux des chats. Voyez l'hist. génér. des voyages.

MACHAO (Page 9:791)

MACHAO, s. m. (Hist. nat. Ornitholog.) oiseau du Brésil, d'un plumage noir, mêlangé de verd, qui le rend très - éclatant au soleil. Il a les piés jaunes; le bec & les yeux rougeâtres; il habite le milieu du pays, on le trouve rarement vers les rivages.

MACHARI (Page 9:791)

MACHARI, s. m. (Comm.) sorte d'étoffe, dont il se fait négoce en Hollande. Les pieces simples portent 12 aunes; les doubles qu'on nomme machari à deux fils, en portent 24.

MACHASOR (Page 9:791)

MACHASOR, s. m. (Théol.) mot qui signifie cycle, est le nom d'un livre de prieres fort en usage chez les Juifs, dans leurs plus grandes fêtes. Il est très - difficile à entendre, parce que ces prieres sont en vers & d'un style concis. Buxtorf remarque qu'il [p. 792] y en a eu un grand nombre d'éditions, tant en Italie qu'en Allemagne, & en Pologne; & qu'on a corrigé dans ceux qui sont imprimés à Venise, quantité de choses qui sont contre les Chrétiens. Les exemplaires manuscrits n'en sont pas fort communs chez les Juifs; cependant il y a un assez grand nombre de manuscrits dans la bibliotheque de Sorbonne à Paris. Buxtorf, in biblioth. rabbin. (G)

MACHE (Page 9:792)

MACHE, s. f. (Hist. nat. Bot.) valerianella, genre de plante à fleur monopétale, en forme d'entonnoir, profondément découpée, & soutenue par un calice qui devient dans la suite un fruit qui ne contient qu'une seule semence, mais dont la figure varie dans différentes especes. Quelquefois il ressemble au fer d'une lance, & il est composé de deux parties, dont l'une ou l'autre contient une semence; d'autres fois il est ovoïde, il a un ombilic & trois pointes, ou la semence de ce fruit a un ombilic en forme de bassin, ou ce fruit est allongé de substance fongeuse. Il a la forme d'un croissant, & il renferme une semence à peu près cylindrique; ou enfin ce fruit est terminé par trois crochets, & il contient une semence courbe. Tournefort, inst. rei herb. voyez Plante.

C'est une des dix especes du genre de plante que les Botanistes nomment valérianelle. Voyez Valérianelle.

La mache est la varianella arvensis, proecox, humilis, semine compresso de Tournefort, J. R. H. 132. Valerianella campestris, inodora, major de C. B. P. 165. Raii hist. 392.

Sa racine est menue, fibreuse, blanche, annuelle, d'un goût un peu doux, & presque insipide. Elle pousse une tige à la hauteur d'environ un demi - pié, soible, ronde, courbée souvent vers la terre, cannelée, creuse, nouée, rameuse, se subdivisant ordinairement en deux branches à chaque noeud, & ces dernieres en plusieurs rameaux. Ses feuilles sont oblongues, assez épaisses, molles, tendres, délicates, conjuguées ou opposées deux à deux, de couleur herbeuse, ou d'un verd - pâle, les unes entieres, sans queue, & les autres crenelées, d'un goût douçâtre.

Ses fleurs sont ramassées en bouquets, ou en maniere de parasol, formées en tuyau évasé, & découpé en cinq parties; elles sont assez jolies, mais sans odeur. Lorsque ces fleurs sont tombées, il leur succede des fruits arrondis, un peu applatis, ridés, blanchâtres, lesquels tombent avant la parfaite maturité. Cette plante croît presque par - tout dans les champs, parmi les blés. On la cultive dans les jardins pour en manger les jeunes feuilles en salade. (D. J.)

Mache (Page 9:792)

Mache, (Diete & Mat. méd.) poule grasse, doucette, salade de chanoine. La mâche est communément regardée comme fort analogue à la laitue. Elle en differe pourtant en ce que son parenchyme est plus serré & plus ferme, lors même qu'il est aussi renflé & aussi ramolli, qu'il est possible, par la culture & par l'arrosement; cette différence est essentielle dans l'usage le plus ordinaire de l'une & de l'autre plante, c'est - à - dire lorsqu'on les mange en salade. La texture plus solide de la mâche, la rend moins facile à digérer; & dans le fait la mâche ainsi mangée, est indigeste pour beaucoup de sujets.

L'extrait de ces deux plantes, c'est - à - dire la partie qu'elles fournissent aux décoctions, peut être beaucoup plus identique, & on peut les employer ensemble, ou l'une pour l'autre, dans les bouillons de veau & de poulet que l'on veut rendre plus adoucissans, plus tempérans, plus rafraîchissans par l'addition des plantes douées de ces vertus, & entre lesquelles la mâche doit être placée. Voyez Ra fraichissans. (b)

MACHÉCHOU, ou MACHÉCOL (Page 9:792)

MACHÉCHOU, ou MACHÉCOL, (Géog.) petite ville de France en Bretagne, diocèse & recette de Nantes, chef - lieu du duché de Retz, sur la petite riviere de Tenu, à 8 lieues de Nantes. Long. 15. 48. lat. 47. 2. (D. J.)

MACHEFER (Page 9:792)

MACHEFER, s. m. (Arts.) c'est ainsi qu'on nomme une substance demi - vitrifiée, ou même une espece de scorie, qui se forme sur la forge des Maréchaux, des Serruriers, & de tous les Ouvriers qui travaillent le fer. Cette substance est d'une forme irréguliere, elle est dure, légere & spongieuse. Les Chimistes n'ont point encore examiné la nature du mâche - fer, cependant il y a lieu de présumer que c'est une masse produite par une fusion, occasionnée par la combinaison qui se fait dans le feu, des cendres du charbon avec une portion de fer, qui contribue à leur donner de la fusibilité.

Ce n'est pas seulement dans les forges des ouvriers en fer qu'il se produit du mâche - fer. Il s'en forme aussi dans les endroits des forêts où l'on fait du charbon de bois. Ce mâche - fer doit sa formation à la vitrification qui se fait des cendres avec une portion de sable, & avec la portion de fer contenue, comme on sait, dans toutes les cendres des végétaux.

Mache - fer (Page 9:792)

Mache - fer, (Med.) en latin scoria ferri, & recrementum ferri. On en conseille l'usage en Médecine pour les pâles - couleurs, après l'avoir pulvérisé subtilement, lavé plusieurs fois, & finalement fait sécher. Mais il est inutile de prendre tant de peines, car la simple rouille du fer est infiniment préférable au mâche - fer, qu'il est si difficile de purifier après bien des soins, que le meilleur parti est d'en abandonner l'usage aux Taillandiers. (D. J.)

MACHELIERES (Page 9:792)

MACHELIERES, adj. en Anatomie, se dit des dents molaires. Voyez Molaire.

MACHAERA (Page 9:792)

MACHAERA, s. f. (Hist. anc.) machere, arme offensive des anciens. C'étoit l'épée espagnole que l'insanterie légionnaire des Romains portoit, & qui la rendit si redoutable, quand il falloit combattre de près; c'étoit une espece de sabre court & renforcé, qui frappoit d'estoc & de taille, & faisoit de terribles exécutions. Tite - Live raconte que les Macédoniens, peuples d'ailleurs si aguerris, ne purent voir sans une extrême surprise, les blessures énormes que les Romains faisoient avec cette arme. Ce n'étoient rien moins que des bras & des têtes coupées d'un seul coup de tranchant; des têtes à demi - fendues, & des hommes éventrés d'un coup de pointe. Les meilleures armes offensives n'y résistoient pas; elles coupoient & perçoient les casques & les cuirasses à l'épreuve: on ne doit point après cela s'étonner si les batailles des anciens étoient si sanglantes. (G)

MACHERA (Page 9:792)

MACHERA, (Hist. nat.) pierre fabuleuse dont parle Plutarque dans son traité des fleuves. Il dit qu'elle se trouvoit en Phrygie sur le mont Berecinthus; qu'elle ressembloit à du fer, & que celui qui la trouvoit au tems de la célébration des mysteres de la mere des dieux, devenoit fou & furieux. Voyez Boetius de Boot. de lapidib.

MACHEMOURE (Page 9:792)

MACHEMOURE, s. f. (Marine.) On donne ce nom aux plus petits morceaux qui viennent du biscuit écrasé ou égrené. Lorsque les morceaux de biscuits sont de la grosseur d'une noisette, ils ne sont pas réputés machemoure, & les équipages doivent le recevoir comme faisant partie de leur ration, suivant l'ordonnance de 1689. liv. X. tit. III. art. 15. (Z)

MACHER (Page 9:792)

MACHER, v. act. (Gram.) c'est briser & moudre un tems convenable les alimens sous les dents. Plus les alimens sont mâchés, moins ils donnent de travail à l'estomac. On ne peut trop recommander de mâcher, c'est un moyen sûr de prévenir plusieurs maladies, mais difficile à pratiquer. Il n'y a peut - être aucune habitude plus forte que celle de manger

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.