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MACÉRATION (Page 9:790)
MACÉRATION, (Morale. Gramm.) C'est une douleur corporelle qu'on se procure dans l'intention de plaire à la divinité. Les hommes ont par - tout des peines, & ils ont très - naturellement conclu que les douleurs des êtres sensibles donnoient un spectacle agréable à Dieu. Cette triste superstition a été répandue & l'est encore dans beaucoup de pays du monde.
Si l'esprit de macération est presque toûjours un effet de la crainte & de l'ignorance des vrais attributs de la divinité, il a d'autres causes, sur - tout dans ceux qui cherchent à le répandre. La plûpart sont des charlatans qui veulent en imposer au peuple par de l'extraordinaire.
Le bonze, le talopin, le marabou, le derviche, le faquir, pour la plûpart se livrent à différentes sortes de supplices par vanité & par ambition. Ils ont encore d'autres motifs. Le jeune faquir se tient de - bout, les bras en croix, se poudre de fiente de vache, & va tout nud; mais les femmes vont lui faire dévotement des caresses indécentes. Plus d'une femme à Rome, en voyant la procession du jubilé monter à genoux la scala santa, a remarqué que certain flagellant étoit bien fait, & avoit la peau belle.
Les moyens de se macérer les plus ordinaires dans quelques religions, sont le jeûne, les étrivieres, & la mal propreté.
Le caractere de la macération est par - tout cruel, petit, pusillanime.
La mortification consiste plus dans la privation des plaisirs; la macération s'impose des peines. On mortifie ses sens, parce qu'on leur refuse; on macere son corps, parce qu'on le déchire; on mortifie son esprit, on macere son corps; il y a cependant la ma - [p. 791]
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Orschall a fait un traité de la macération des mines, dans le quel il prouve par un grand nombre d'exemples & de calculs, que les mines de cuivre qu'il a ainsi traitées, lui ont donné des produits beaucoup plus considérables que celles qu'il n'avoit point mises en macération. Voyez l'article de la fonderie d'Orschall.
Beccher approuve cette pratique; il en donne
plusieurs procédés dans sa concordance chimique, part.
XII. Il dit qu'il est avantageux de se servir de la
macération our les mines d'or qui sont mêlées avec
des pyrites sulfureuses & arsenicales; il conseille
de commencer par les griller, de les pulvériser ensuite,
& d'en mêler une partie contre quinze parties
de chaux vive & de terre fusible ou d'argille, arrosée
de vingt - cinq parties de lessive tirée de cendres,
& d'y joindre quatre parties de vitriol, & autant
de sel marin: pour les mines d'argent on mettra de
l'alun au lieu du vitriol, & du nitre au lieu de sel
marin: on mêlera bien toutes ces matieres, & on
les laissera quelque tems en digestion; apres quoi on
mettra le tout dans un fourneau, l'on donnera pendant
vingt quatre heures un feu de charbons très violent,
au point de faire rougir parfaitement le
mélange. Beccher pense que par cette opération la
mine est fixée, maturée, & même améliorée. Voy.
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