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MABOUYAS (Page 9:784)
MABOUYAS, s. m. (Hist. nat.) lézard des Antilles ainsi appellé par les sauvages, parce qu'il est très laid, & qu'ils donnent communément le nom de mabouyas à tout ce qui leur fait horreur. Ce lézard n'est pas des plus grands, il n'a jamais la longueur d'un pié. Ses doigts sont plats, larges, arrondis par le bout, & terminés par un petit ongle semblable à l'aiguillon d'une guêpe. On le trouve ordinairement sur les arbres & sur le faite des cases. Lorsque cet animal est irrité, il se jette sur les hommes, & s'y attache opiniâtrement; mais il ne mord, ni n'est dangereux; cependant on le craint; ce n'est sans doute qu'à cause de sa laideur. Pendant la nuit, il jette de tems en tems un cri effrayant, qui est un pronostic du changement de tems. Hist. nat. des Ant. par le P. du Tertre, tome Il. page 315.
Maboya (Page 9:784)
On trouve souvent en creusant la terre plusieurs
de ces figures, formées de terre cuite, ou d'une
pierre verdâtre, ou d'une résine qui ressemble à l'ambre
jaune; c'est une espece de copal qui découle naturellement
d'un grand arbre nommé courbaril. Voyez
Ces idoles anciennes ont différentes formes: les unes représentent des têtes de perroquet ou des grenouilles mal formées, d'autres ressemblent à des lézards à courte queue ou bien à des singes accroupis, toujours avec les parties qui désignent le sexe feminin. Il y en a qui ont du rapport à la figure d'une chauve - souris; d'autres enfin sont si difformes, qu'il est presqu'impossible de les comparer à quoi que ce soit. Le nombre de ces idoles, que l'on rencontre à certaines profondeurs parmi des vases de terre & autres ustensiles, peut faire conjecturer que les anciens sauvages les enterroient avec leurs morts.
Il est d'usage parmi les Caraïbes d'employer encore
le mot mabouya pour exprimer tout ce qui est
mauvais: aussi lorsqu'ils sentent une mauvaise odeur,
ils s'écrient, en faisant la grimace, mabouya, caye,
en en, comme en pareil cas nous disons quelquefois,
c'est le diable. M.
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