ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"708"> cependant on en trouve quelques - uns qui n'en portent qu'une. Tournefort, Inst. rei herb. Voy. Plante. (I)

* Cette plante donne dans l'analyse chimique beaucoùp d'huile, de sel acide, & de terre; une quantité médiocre de sel fixe, & très - peu d'esprit urineux. Ces principes sont enveloppés par un suc visqueux, qui se détruit par le feu. Le suc de la bugrande, ou arrête - boeuf, rougit un peu le papier bleu. Ses feuilles ont une saveur de légume, sont fétides & gluantes: c'est ce qui a fait dire à M. Tournefort, que cette plante est composée d'un sel presque semblable au tartre vitriolé, enveloppé dans du phlegme, & dans beaucoup de terre & de soufre.

On compte communément sa racine parmi les cinq racines apéritives. En effet, elle résout puissamment les humeurs épaisses, elle est salutaire dans les obstructions rebelles du foie & de la jaunisse; elle soulage dans la néphretique & les suppressions d'urine. S. Pauli la regarde comme un excellent remede au calcul des reins & de la vessie. Matthiole la recommande pour les excroissances charnues; Ettmuller la croit utile pour le sarcocelle. Voyez Mat. Med. de Geoffroy, le reste du détail de ses propriétés, & les compositions qu'on en tire.

ARRÊTÉ (Page 1:708)

ARRÊTÉ, s. m. terme de Palais, signifie une résolution ou détermination prise par une cour de judicature, en conséquence d'une délibération, & qu'elle n'a pas encore rendu notoire par un arrêt ou jugement. Voyez ci - dessus Arrêt. (H)

Arrêté (Page 1:708)

Arrêté, d'un compte, en Commerce, c'est l'acte ou écrit qu'on met au bas d'un compte, par lequel comparant ensemble le produit de la recette & de la dépense, on déclare laquelle des deux excede l'autre; ce qui rend le comptable débiteur, si l'excédent est du côté de la recette; au contraire l'oyant compte, si c'est du côté de la dépense que l'excédent se trouve. On l'appelle aussi finito de compte. Voyez Finito.

Arrêté (Page 1:708)

Arrêté se dit encore dans les sociétés de marchands & dans les compagnies de commerce, des résolutions prises par les associés ou directeurs à la pluralité des voix. (G)

Arrêté (Page 1:708)

Arrêté, adj. terme de Blason, se dit d'un animal qui est sur ses quatre piés, sans que l'un avance devant l'autre; ce qui est la posture ordinaire des animaux qu'on appelle passans.

Baglione, marquis de Morcone à Florence, & Baillon, comte de la Sale à Lyon, dont il y a eu un évêque de Poitiers, d'azur au lion léopardé d'or, arrêté & appuyé de la patte droite de devant sur un tronc de même, trois fleurs de lis d'or rangées en chef, surmontées d'un lambel de quatre pieces de même. (V)

ARRÊTER (Page 1:708)

ARRÊTER, v. act. en Bâtiment, est assûrer une pierre à demeure, maçonner les solives, &c. C'est aussi sceller en plâtre, en ciment, en plomb, &c. (P)

Arrêter (Page 1:708)

Arrêter l'artillerie, terme de Marine dont on se sert pour signifier attacher un coin avec des clous, sur le pont, immédiatement derriere l'affut de grands canons, pour les tenir fermement attachés aux côtés du vaisseau, afin qu'ils ne vacillent pas quand le vaisseau balance, & que par ce moyen ils ne courrent pas risque d'endommager les bords du vaisseau. (Z)

Arrêter (Page 1:708)

Arrêter, en Jardinage, se dit de l'action d'empêcher un arbre ou une palissade de monter haut: on les coupe à une certaine hauteur, pour ne pas les laisser emporter ni s'échapper. On le dit aussi des melons & des concombres, dont on abbat des bras ou des branches trop longues. (K)

Arrêter (Page 1:708)

Arrêter, se dit en Peinture d'une esquisse, d'un dessein fini, pour les distinguer des croquis ou esquisses légeres. Un dessein arrêté, une esquisse arrétée On dit encore des parties bien arrêtées, lorsqu'elles sont bien terminées, bien recherchées. (R)

Arrêter (Page 1:708)

Arrêter, en terme de Metteur - en - oeuvre, n'est autre chose que fixer la pierre en rabattant les sertissures d'espace en espace, afin d'achever de la sertir plus commodément & avec moins de risque.

Arrêter (Page 1:708)

Arrêter un compte (Comm.) c'est après l'avoir examiné & vérifié sur les pieces justificatives, & en avoir calculé les différens chapitres de recette & de dépense, en faire la balance, déclarer au pié par un écrit signé, lequel des uns ou des autres sont les plus forts. On dit aussi solder un compte. Voyez Compte & Solder.

Arrêter un mémoire, arrêter des parties, c'est régler le prix des marchandises qui y sont contenues, en apostiller les articles, & mettre au bas le total à quoi ils montent, avec promesse de les payer & acquiter dans les tems convenus.

Arrêter signifie aussi convenir d'une chose, la conclurre, en tomber d'accord avec ses associés. Il a été arrêté de faire un emprunt de cent mille écus au nom de la société. Voyez Société.

ARRHABONAIRES (Page 1:708)

ARRHABONAIRES, s. m. pl. (Théol. Hist. ecc.) nom qu'on donna aux Sacramentaires dans le XVIe siecle, parce qu'ils disoient que l'eucharistie leur étoit donné comme le gage du corps de Jesus - Christ, & comme l'investiture de l'hérédité promise. Stancarus enseigna cette doctrine en Transylvanie. Pratéole, au mot Arrahab.

Ce mot est dérivé du Latin arrha, ou arrhabo, arrhe, gage, nantissement. Les Catholiques conviennent que l'eucharistie est un gage de l'immortalité bienheureuse: mais que c'est - là un de ses effets, & non pas son essence, comme le soûtenoient les hérétiques dont il est ici question. (G)

ARRHEMENT, ou ENHARREMENT (Page 1:708)

ARRHEMENT, ou ENHARREMENT, s. m. en Commerce, c'est une convention que l'on fait pour l'achat de quelque marchandise, sur le prix de laquelle, on paye quelque chose par avance. Voyez Arrhes. Savary, Diction. du Comm. tome I. page 733.

ARRHER, ou ENARRHER (Page 1:708)

ARRHER, ou ENARRHER, Commerce, c'est donner des arrhes. Voyez Arrhes.

Ce verbe est usité dans quelques ordonnances, pour aller au - devant des marchands, & acheter les denrées avant qu'elles soient arrivées aux ports ou marchés.

Les ordonnances de police défendent à tous marchands, regrattiers, &c. d'aller au - devant des laboureurs & marchands forains, pour arrher les grains ou les marchandises, & les acheter avant que d'être arrivées sur les ports ou aux marchés; comme aussi d'enharrer ou d'acheter tous les blés en verd. Il y a aussi différentes communautés ou corps de métiers de Paris, entr'autres celle des Bonnetiers, par les statuts desquelles il est défendu d'arrher par les chemins les marchandises destinées pour Paris, comme d'arrher dans Paris aucun ouvrage de Bonneterie qui n'ait été vû & visité par les maîtres & gardes de ce corps. (G)

ARRHES (Page 1:708)

ARRHES, s. f. pl. en Droit, est un gage en argent que l'acheteur donne au vendeur, pour sûreté du marché qu'il fait avec lui. Si le marché est consommé par la suite, les arrhes sont autant d'acquité sur le payement; & si l'acheteur rompt, les arrhes restent au vendeur par forme de dommages & intérêts: c'est la condition sous laquelle les arrhes ont été données. Voyez Denier - a - dieu. (H)

* Les arrhes ont quelquefois un effet plus rigoureux; celui qui les donne est obligé d'exécuter exactement le marché qu'il a fait; & dans le cas où il refuse de l'exécuter, la perte des arrhes qu'il a données ne suffit pas toûjours pour sa décharge; on peut le poursuivre pour le payement du prix entier du marché arrêté. [p. 709]

ARRIERE (Page 1:709)

ARRIERE, s. m. ou poupe, (Marine.) c'est la partie du vaisseau qui en fait l'arriere, & qui est soûtenue par l'étambord, le trépot & la lisse de hourdi ou barre d'arcasse. On comprend ordinairement sous le mot d'arriere & de poupe, cette partie du vaisseau comprise entre l'artimon & le gouvernail, où l'on trouve la dunette, la galerie, la chambre du capitaine, &c. Voyez Arcasse.

Faire vent arriere; c'est prendre le vent en poupe. On dit aussi, venir vent arriere, porter vent arriere, & aller vent arriere. Le vaisseau qui porte vent arriere, ne va pas si vîte que quand il fait vent largue, & qu'il porte de vent de quartier; supposant que dans l'une & l'autre navigation, le vent soit d'une égale force: car ayant vent largue, toutes les voiles servent & prennent le vent le biais; au lieu que lorsque le vent est en poupe, & qu'il porte également entre deux écoutes, la voile d'artimon dévole une partie du vent à la grande voile, & celle - ci à la misene, les dernieres faisant toûjours obstacle à celles qui les précedent. Voyez Largue.

Passer à l'arriere d'un vaisseau; c'est aller se mettre à l'arriere d'un vaisseau, ou le laisser passer devant & se mettre à sa suite.

Demeurer de l'arriere; se trouver de l'arriere à l'atterrage suivant l'estime de ses routes. V. Navigation & Naviger sur la terre.

Mettre un vaisseau de l'arriere; c'est le dépasser & le laisser derriere soi. (Z)

Arriere (Page 1:709)

Arriere, terme que l'on joint avec un autre mot, pour faire signifier à ce mot quelque chose de postérieur, qui est derriere, opposé à avant ou devant. V. Avant.

Arriere (Page 1:709)

Arriere, en terme Milit. signifie la partie postérieur d'une armée; c'est l'opposé de front ou face. Voyez Front.

Arriere - garde (Page 1:709)

Arriere - garde; c'est la partie d'une armée, qui marche la demiere immediatement apres le corps de l'armée, pour empêcher les déserteurs. V. Garde.

Arriere - demi - file (Page 1:709)

Arriere - demi - file; ce sont les trois derniers rangs d'un bataillon qui est rangé sur six nommes de profondeur. Voyez File.

Arriere - ligne (Page 1:709)

Arriere - ligne; c'est la seconde ligne d'une armée campée, qui est éloignée de trois ou quatre cens pas de la premiere ligne ou du front. Voyez Ligne.

Arriere - rang (Page 1:709)

Arriere - rang; c'est le dernier rang d'un bataillon ou escadron, quand il est campé. Voyez Rang.

Toutes ces applications du terme d'arriere ne s'employent guere à présent, si ce n'est pour signifier la partie de l'armée qui marche la derniere, c'est - à - dire l'arriere - garde: car on dit, seconde ligne d'une armée, & non arriere - ligne, & dernier rang d'un bataillon, &c. (Q)

Arriere - garde (Page 1:709)

Arriere - garde, (Marine.) l'arriere - garde d'une armée navale; c'est la division qui fait la queue de l'armée, & c'est aussi celle qui est sous le vent. (Z)

ARRIERE - BAN (Page 1:709)

ARRIERE - BAN, s. m. (Hist. mod.) terme de Milice; c'est la convocation que le prince ou le souverain fait de toute la noblesse de ses états pour marcher en guerre contre l'ennemi. Cette coûtume étoit autrefois fort commune en France, où tous ceux qui tenoient des fiefs & arriere fiefs, étoient obligés sur la sommation du prince de se trouver à l'armée, & d'y mener selon leur qualité, un certain nombre d'hommes d'armes ou d'archers. Mais depuis qu'on a introduit l'usage des compagnies d'ordonnance & les troupes réglées, l'arriere - ban n'a été convoqué que dans les plus pressantes extrémités. On trouve pourtant que sous le feu Roi l'arriere - ban a été convoqué pendant la guerre qui commença en 1688, & fut terminée par la paix de Rysvik. Dans ces occasions la noblesse de chaque province forme un corps séparé, commandé par un des plus anciens nobles de cette province. Il y a des familles qui sont en posses<cb-> sion de cet honneur. En Pologne, sur les universaux du Roi ou de la diete, les gentilshommes sont obligés de monter à cheval pour la défense de l'état, & l'on nomme ce corps de cavalerie Pospolite. Voyez Pospolite.

Quelques - uns disent que le ban est la premiere convocation, & l'arrirre - ban la seconde; comme une convocation réitérée pour ceux qui sont demeurés arriere, ou qui ne se sont pas rendus à tems à l'armée. D'autres font venir ce nom d'heri bannum, proclamation du maître ou du souverain pour appeller ses sujets au service militaire, sous les peines portées par les lois. Voyez Ban. (G)

ARRIERE - BEC (Page 1:709)

ARRIERE - BEC d'une pile, en terme de riviere; c'est la partie de la pile qui est sous le pont du côté d'aval.

ARRIERE - BOUTIQUE (Page 1:709)

ARRIERE - BOUTIQUE, en Architecture; voyez Magasin de Marchand. (P)

ARRIERE - CHANGE (Page 1:709)

ARRIERE - CHANGE, est la même chose que l'intérêt des intérêts. Voyez Intérêt.

ARRIERE - CHOEUR (Page 1:709)

ARRIERE - CHOEUR. Voyez Choeur.

ARRIERE - CORPS (Page 1:709)

ARRIERE - CORPS, en Serrurerie; ce sont tous les morceaux ajoûtés au nud d'un ouvrage, de maniere qu'ils en soient excédés; ensorte qu'on pourroit dire que si l'avant - corps fait relief sur le nud, le nud au contraire fait relief sur l'arriere - corps. Les rinceaux & autres ornemens de cette nature ne font jamais arriere - corps. Des moulures formées sur les arrêtes de barres de fer ou d'ornement, formeroient sur le nud des barres dont elles porteroient le quarré, arrierecorps. Les avant & arriere - corps devroient être pris dans le corps de la piece: & si on les rapporte, & s'ils sont des pieces détachées, c'est seulement pour la facilité du travail & eviter la dépense. V. Avantcorps.

ARRIERE - COUR (Page 1:709)

ARRIERE - COUR, en Architecture, est une petite cour qui dans un corps de bâtiment sert à éclairer les moindres appartemens, garde - robes, escaliers de dégagement, &c. Vitruve les appelle mesauloe. (P)

ARRIERE FAIX (Page 1:709)

ARRIERE FAIX est, en Anatom. la membrane ou tunique, dans laquelle étoit enveloppé l'enfant dans l'utérus. Voyez Foetus.

On l'appelle ainsi, parce que qu'il ne sort qu'après l'enfant, comme par un second accouchement; c'est aussi ce qui lui a fait donner le nom de délivre. Voyez Délivre.

Les Medecins l'appellent aussi secondine, encore par la même raison. Il contient le placenta & les vaisseaux ombilicaux. (L)

Il a quelques usages en Medecine. On doit le choisir nouvellement sorti d'une femme saine & vigoureuse; entier, beau: il contient beaucoup de sel volatil & d'huile. On l'applique tout chaud, sortant de la matrice, sur le visage, pour en effacer les lentilles: on en fait distiller de l'eau au bain marie pour les taches du visage; on s'en sert aussi à l'intérieur, mis en poudre, pour l'épilepsie, pour hâter l'accouchement, pour appaiser les tranchées: la dose en est depuis un demi - scrupule jusqu'à deux serupules. (N)

ARRIERE FERMIER (Page 1:709)

ARRIERE FERMIER, terme synonyme à sousfermier. (H)

ARRIERE - FIEF (Page 1:709)

ARRIERE - FIEF, (Jurisp.) c'est un fief qui dépend d'un autre fief. Voyez Fief. Les arriere - fiefs commencerent au tems où les comtes & les ducs rendirent leurs gouvernemens héréditaires. Ils distribuerent alors à leurs officiers certaines parties du domaine royal, qui étoient dans leurs provinces, & ils leur permirent d'en gratifier de quelque portion les soldats qui avoient servi sous eux. Voyez Comte, Duc. (H)

ARRIERE - FLEUR (Page 1:709)

ARRIERE - FLEUR, terme de Chamoiseur; c'est un reste de fleur que l'on a oublié d'enlever de dessus les peaux en les effleurant. Voyez Effleurer, Fleur.

ARRIERE - FONCIERE (Page 1:709)

ARRIERE - FONCIERE (rente), terme de coûtumes, synonyme à sur - fonciere. Voyez ce dernier. (H)

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