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Jean Bianchini, Ferrarois, travailla presque en même tems avec réputation à des tables des mouvemens célestes. Les Florentins cultiverent aussi en ce tems - là l'Astronomie, mais ils ne firent aucun ouvrage comparable à ces premiers; & Marsile Ficin, Jovianus Pontanus, Joannes Abiosus, & plusieurs autres, s'adonnerent un peu trop à l'Astrologie.
Le Juif Abraham Zachut, Astrologue du roi de Portugal D. Emmanuel, & dont nous avons déjà parlé, composa un calendrier perpétuel, qui fut imprimé en 1500, & qui lui acquit une grande réputation: mais il n'y mit rien de lui - même que l'ordre & la disposition, le reste étant tiré des anciennes tables que plusieurs autres Juifs avoient faites quelque tems auparavant, & qui se trouvent encore dans les bibliotheques.
Enfin Nicolas Copernic parut. Il naquit à Thorn au commencement de l'an 1472. Son inclination pour les Mathématiques se manifesta dès l'enfance. Il fit d'abord quelques progrès à Cracovie; & à 23 ans il entreprit le voyage d'Italie. Il alla d'abord à Bologne, où il fit diverses observations avec Dominicus Maria. De - là il passa à Rome, où sa réputation égala bien - tôt celle de Regiomontanus. De retour dans sa patrie, Luc Wazelrodius, son oncle maternel, évêque de Warmie, lui donna un canonicat dans sa cathédrale. Ce fut alors qu'il se proposa de réformer le système reçu sur le mouvement des planetes. Il examina avec soin les opinions des anciens, prit ce qu'il y avoit de bon dans chaque système, & en forma un nouveau, qui porte encore aujourd'hui son nom. Il fut enterré à Warmie en Mai 1543. Son système établit l'immobilité du soleil & le mouvement de la terre autour de cet astre, à quoi il ajoûta le mouvement de la terre sur son axe, qui étoit l'hypothese d'Heraclide de Pont & d'Ecphantus Pythagoricien.
Il ne faut pas oublier Jérome Cardan, né à Pavie en 1508. Il s'appliqua à la Medecine & aux Mathématiques. Comme il étoit fort entêté de l'Astrologie, il voulut remettre cette prétendue Science en honneur, en faisant voir la liaison qu'elle avoit avec la véritable Astronomie. Il composa divers ouvrages sur cette idée, & mourut à Milan en 1575. Guillaume IV. Landgrave de Hesse mérite aussi de tenir sa place parmi les Astronomes célebres du même siecle. Il fit de grandes dépenses à Cassel, pour faciliter les observations. Il avoit à ses gages Juste Byrgius, Suisse très - habile dans la Méchanique, qui lui fit quantité d'instrumens astronomiques; & Christophe Rothman savant astronome, de la principauté d'Anhalt, aidoit le Landgrave dans ses obseryations.
Vers le même tems, Tycho - Brahé contribua aussi beaucoup à perfectionner l'Astronomie, non - seulement par ses écrits, mais par l'invention de plusieurs instrumens qu'il mit dans son château d'Uranibourg, auquel > donna ce nom à cause de l'observatoire qu'il y fit construire. Il publia, d'après ses propres observations, un catalogue de 770 étoiles fixes. Tycho - Brahé étoit d'une famille illûstre de Danemarck. Une éclipse de soleil qu'il vit à Copenhague en 1560, lors<cb->
Galilée introduisit le premier l'usage des telescopes
dans l'Astronomie. A l'aide de cet instrument, les
satellites de Jupiter furent découverts par lui - même,
de même que les montagnes dans la lune, les taches
du soleil, & sa révolution autour de són axe. Voyez
Hevelius parut ensuite; il donna d'après ses propres observations un catalogue des étoiles fixes beaucoup plus complet que celui de Tycho. Gassendi, [p. 791]
L'Italie possédoit alors J. B. Riccioli & Fr. Ma.
Grimaldi, tous deux de la Compagnie de Jesus, &
associés dans leurs observations. Le premier, à l'imitation
de Ptolomée, composa un nouvel Almageste,
dans lequel il rassembla toutes les découvertes astronomiques,
tant anciennes que modernes. Les Hollandois qui ont tant d'intérêt à cultiver cette Science
à cause de la navigation, eurent aussi dans ce
Newton, d'immortelle mémoire, démontra le premier,
par des principes physiques, la loi selon laquelle
se font tous les mouvemens célestes; il détermina
les orbites des planetes, & les causes de leurs
plus grands ainsi que de leurs plus petits éloignemens
du soleil. Il apprit le premier aux savans d'où naît cette
proportion constante & réguliere observée, tant par
les planetes du premier ordre, que par les secondaires,
dans leur revolution autour de leurs corps centraux,
& dans leurs distances comparées avec leurs
révolutions périodiques. Il donna une nouvelle théorie
de la lune, qui répond à ses inégalités, & qui en
rend raison par les lois de la gravité & par des principes
de méchanique. Voy.
Nous avons l'obligation à M. Halley de l'Astrononomie des cometes, & nous lui devons aussi un catalogue
des étoiles de l'hémisphere méridional. L'Astronomie s'est fort enrichie par ses travaux. Voy.
M. Flamsteed a observé pendant quarante ans les
mouvemens des étoiles, & il nous a donné des observations
très - importantes sur le soleil, la lune, &
les planetes, outre un catalogue de 3000 étoiles fixes,
nombre double de celui du catalogue d'Hevelius. Il paroît qu'il ne manquoit plus à la perfection
de l'Astronomie, qu'une théorie générale & complete
des phénomenes célestes expliqués par les vrais mouvemens
des corps & par les causes physiques, tant
de ces mouvemens que des phénomenes; Gregori
a rempli cet objet. Voyez
Charles II. roi d'Angleterre, ayant formé en 1660 la Société royale des Sciences de Londres, fit construire six ans après un observatoire à Greenwich. Flamsteed, qui commença à y faire des observations en 1676, est mort en 1719. Il a eu pour successeur l'illustre Edmond Halley, mort en 1742, & remplacé par M. Bradley, célébre par sa découverte sur l'aberration des étoiles fixes.
L'Académie royale des Sciences de Paris, protegée par Louis XIV. & par Louis XV. a produit aussi d'excellens Astronomes, qui ont fort enrichi cette Science par leurs observations & par leurs écrits. M. Cassini, que Louis XIV. fit venir de Bologne, s'est distingué par plusieurs découvertes astronomiques. M. Picard mesura la terre plus exactement que l'on ne l'avoit fait jusqu'alors; & M. de la Hire publia en 1702 des tables astronomiques. Depuis ce tems les membres de cette compagnie n'ont point cessé de cultiver l'Astronomie en même tems que les autres Sciences qui font son objet. Aidés des instrumens dont l'observatoire de Paris est abondamment fourni, ils ont fait prendre une nouvelle face à l'Astronomie. Ils ont fait des tables exactes des satellites de Jupiter; ils ont déterminé la parallaxe de Mars, d'où l'on peut tirer celle du soleil; ils ont corrigé la doctrine des réfrac<cb->
Outre les observatoires dont nous avons déjà parlé, plusieurs princes & plusieurs villes en ont fait bâtir de très - beaux, & fort bien pourvûs de tous les instrumens nécessaires. La ville de Nuremberg fit bâtir un observatoire en 1678, qui a servi successivement à MM. Eimmart, Muller, & Doppelmayer. Les curateurs de l'Académie de Leyde en firent un en 1690: l'on y remarque la sphere armillaire de Copernic.
Frederic I. roi de Prusse, ayant fondé au commencement
de ce siecle une Société royale à Berlin, fit
construire en même - tems un observatoire; M. Kirch
s'y est distingué jusqu'à sa mort, arrivée en 1740. Le
comte de Marsigli engagea en 1712 le senat de Bologne à fonder une académie & à bâtir un observatoire.
Voyez
Nous trouverons quelques dames qui ont marché sur les traces de la célebre Hypatia; telle a été Marie Cunitz, fille d'un Medecin de Silésie, laquelle fit imprimer en 1650 des tables astronomiques suivant les hypotheses de Kepler. Maria Clara, fille du savant Eimmart & femme de Muller, tous deux habiles Astronomes, fut d'un grand secours à son pere & à son mari, tant dans les observations que dans les calculs. Jeanne du Mée fit imprimer à Paris, en 1680, des entretiens sur l'opinion de Copernic touchant la mobilité de la terre, où elle se propose d'en démontrer la vérité. Mademoiselle Winkelman, épouse de M. Godefroi Kirch, partageant le goût de l'Astronomie avec son mari, se mit à l'étudier & y fit d'assez grands progrès pour aider M. Kirch dans ses travaux. Elle donna au public en 1712 un ouvrage d'Astronomie.
Il paroît par les lettres des missionnaires Danois,
que les Brachmanes qui habitent la côte de Malabar
ont quelque connoissance de l'Astronomie: il y en
a qui savent prédire les éclipses. Leur calendriet
approche du calendrier Julien: mais ces connoissances
sont obscurcies par quantité d'erreurs grossieres,
& en particulier par un attachement superstitieux à
l'Astrologie judiciaire: ils abusent étrangement le
peuple par ces artifices. Il en faut dire autant des habitans
de l'île de Madagascar, où les prêtres sont tous
Astrologues. Les Siamois donnent aussi dans ces superstitions.
M. de Laloubere, à son retour de Siam
en France, apporta leurs tables astronomiques sur
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