ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Dans le corps des Drapiers - Chaussetiers, qui est le premier des six corps, les aspirans à la maîtrise ne sont point tenus de faire chef d'oeuvre; il suffit qu'ils ayent servi les Marchands Drapiers trois ans en qualité d'apprentis, & deux ans depuis la fin de leur apprentissage.

Quoique les Apothicaires, Epiciers, Droguistes, Consiseurs & Ciriers, ne fassent qu'un & même corps, qui est le deuxieme des six corps de Marchands; néanmoins les aspirans sont tenus de différentes choses, selon l'état qu'ils veulent embrasser dans le corps.

Ceux qui aspirent à la Pharmacie ou Apothicairerie, doivent avoir fait quatre ans d'apprentissage & six années de service chez les maîtres: outre cela ils doivent être examinés & faire chef - d'oeuvre.

Dans le corps des Marchands Merciers - Grossiers - Joüailliers, qui est le troisieme des six corps, les aspirans ne sont assujettis à aucun chef - d'oeuvre; il suffit pour être admis à la maîtrise, qu'ils ayent été au service des Marchands Merciers trois ans en qualité d'apprentis, & trois autres après leur apprentissage en qualité de garçons.

Dans le corps des Marchands Pelletiers - Haubanniers - Foureurs, qui est le quatrieme des six corps, les aspirans à la maîtrise doivent justifier de leur apprentissage & du service chez les maîtres; savoir, quatre ans d'apprentissage & quatre ans de service, & ils sont obligés à chef - d'oeuvre.

Ceux qui aspirent à être reçûs dans le corps des Marchands Bonnetiers - Almulciers - Mitonniers, qui est le cinquieme des six corps, sont aussi tenus de faire chef - d'oeuvre, & doivent avoir fait leur apprentissage de cinq ans, & le service des maîtres pendant cinq autres années.

Enfin ceux qui aspirent à se faire recevoir dans le sixieme & dernier corps des Marchands, qui est celui de l'Orfévrerie, doivent justifier de huit ans d'apprentissage & de deux ans de service chez les maîtres: outre cela ils sont encore obligés de faire chef - d'oeuvre, & de donner caution de la somme de 1000 livres.

Les aspirans à la maîtrise dans les communautés des Arts & Métiers, ont aussi leurs reglemens, leur tems d'apprentissage, celui du service chez les maîtres, & leur chef - d'oeuvre; mais presque tous différent, suivant la diversité des professions & des ouvrages qu'on y fait. On trouvera dans ce Dictionnaire les détails les plus importans à cet égard sous les noms des différens Arts & Métiers. (G)

ASPIRATION (Page 1:762)

ASPIRATION, s. f. (Gramm.) Ce mot signifie proprement l'action de celui qui tire l'air extérieur en - dedans; & l'expiration, est l'action par laquelle on repousse ce même air en - dehors. En Grammaire, par aspiration, on entend une certaine prononciation forte que l'on donne à une lettre, & qui se fait par aspiration & respiration. Les Grees la marquoient par leur esprit rude, les Latins par h, en quoi nous les avons suivis. Mais notre h est très - souvent muette, & ne marque pas toûjours l'aspiration: elle est muette dans homme, honnête, héroïne, &c. elle est aspirée en haut, hauteur, héros, &c. Voyez H. (F)

Aspiration (Page 1:762)

Aspiration, s. f. est la même chose, en Hydraulique, qu'ascension. L'eau dans les pompes ne peut guere être aspirée qu'à 25 ou 26 piés de haut, quoique l'on puisse la pousser, suivant les regles, jusqu'à 32 piés, pourvû que l'air extérieur comprime la surface de l'eau du puits ou de la riviere dans laquelle trempe le tuyau de l'aspiration; alors la colonne d'eau fait équilibre avec la colonne d'air. Si on n'aspire l'eau qu'à 20 ou 26 piés de haut, c'est afin que le piston ait plus de vivacité & plus de force pour tirer l'eau. Voyez Air, Pompe. (K)

ASPIRAUX (Page 1:762)

ASPIRAUX, s. m. pl. se dit dans la plûpart des laboratoires où l'on employe des fourneaux, d'un trou pratiqué devant un fourneau, & recouvert d'u<cb-> ne grille. Ce trou sert à descendre ou à pénétrer dans le fourneau pour en tirer la cendre, & à pomper l'air, pour animer le feu, & chasser les fumées dans la cheminée: c'est pour cela qu'ils n'est couvert que d'une grille, quoique cela soit moins commode aux ouvriers qui travaillent autour des chaudieres. Voyez Fourneau. Ordinairement, dans les laboratoires où l'on rafine le sucre, deux aspiraux suffisent pour un fourneau de trois chaudieres.

ASPIRÉE (Page 1:762)

ASPIRÉE, adj. f. terme de Grammaire; lettre aspirée. La méthode Greque de P.R. dit aussi aspirante.

*PI=, *KAPW=A, *TAU=, sont les tenues, Et pour moyennes sont reçûes: Ces trois, *BH=TA, *GAMMA, *DLA, Aspirantes *FI=, *XI=, *QH=TA.

Autrefois ce signe h étoit la marque de l'aspiration, comme il l'est encore en Latin, & dans plusieurs mots de notre langue. On partagea ce signe en deux parties qu'on arrondit; l'une servit pour l'esprit doux, & l'autre pour l'esprit rude ou âpre. Notre h aspirée n'est qu'un esprit âpre, qui marque que la voyelle qui la suit, ou la consonne qui la précede, doit être accompagnée d'une aspiration. Rhetorica, &c.

En chaque nation, les organes de la parole suivent un mouvement particulier dans la prononciation des mots; je veux dire, que le même mot est prononcé en chaque pays par une combinaison particuliere des organes de la parole: les uns prononcent du gosier, les autres du haut du palais, d'autres du bout des levres, &c.

De plus, il faut observer que quand nous voulons prononcer un mot d'une autre langue que la nôtre, nous forçons les organes de la parole, pour tâcher d'imiter la prononciation originale de ce mot; & cet effort ne sert souvent qu'à nous écarter de la véritable prononciation.

De - là il est arrivé que les étrangers voulant faire sentir la force de l'esprit Grec, le méchanisme de leurs organes leur a fait prononcer cet esprit, ou avec trop de force, ou avec trop peu: ainsi au lieu de EZ, six, prononcé avec l'esprit âpre & l'accent grave, les Latins ont fait sex; de EW=TA ils ont fait septem; d'EDOMO, septimus. Ainsi d'EIA est venu vesta; d'EIADE, vestales; d'ESW=ERO, ils ont fait vesperus; d'UW=E\R, super; d'AL, sal; ainsi de plusieurs autres, où l'on sent que le méchanisme de la parole a amené au lieu de l'esprit un s, ou un v, ou un f: c'est ainsi que de O=INO on a fait vinum, donnant à l'v consonne un peu du son de l'u voyelle, qu'ils prononçoient ou. (F)

ASPIRER (Page 1:762)

ASPIRER, v. act. Les Doreurs disent que l'o couleur aspire l'or; ils entendent qu'il le retient.

ASPLE (Page 1:762)

ASPLE, s. m. On donne ce nom dans les manufactures en soie, & chez les ouvriers qui conduisent les moulins à tordre le fil ou la soie, à un tambour, semblable à celui d'un devidoir, sur lequel le fil ou la soie forment des échevaux, en se devidant de dessus les bobines sur ce tambour. Ce tambour a quinze pouces ou environ de circonférence, & il est construit de maniere que les tringles longitudinales qui forment sa circonférence peuvent s'écarter ou s'approcher de l'axe du mouvement, ou de l'arbre de l'asple; par ce moyen, les échevaux sont plus ou moins grands à discrétion. Ce méchanisme est surtout essentiel dans les moulins à tordre la soie. Il est certain que l'asple dans ces machines, dont il est partie, faisant tous ses tours en tems égaux, moins il aura de diametre, moins la quantité de fil ou de soie devidée dans un tour de l'asple de dessus les bobines sur la circonférence de l'asple, sera grande; & plus par conséquent elle sera torse: & au contraire, plus le diametre de l'asple sera grand, plus la quantité de [p. 763] soie qui passera dans un tour de l'asple des bobines sur la circonférence de l'asple sera grande, & moins elle sera torse. Mais il y a un inconvénient singulier à tous les asples, & qui rend le tors du fil & de la soie variable; c'est qu'à mesure que l'échevau se forme sur l'asple, l'épaisseur de cet échevau s'ajoûte au diametre de l'asple; & à mesure que cette épaisseur augmente, en même proportion il y a dans un tour de l'asple plus de soie devidée de dessus les bobines sur la circonférence de l'asple sur la fin, qu'au commencement de la formation de l'échevau: d'où il s'ensuit que la soie est moins torse à la fin qu'au commencement, & dans tout le tems de la formation de l'échevau. Les Piémontois, & en général tous les mouliniers en soie, ont bien senti cet inconvénient; & ils n'ont jusqu'à présent rien imaginé de mieux, que de faire des écheveaux extrèmement légers.

En effet, ce qu'ils appellent un mattea de soie pese environ deux onces; & le matteau contient huit échevaux. Il est constant que moins l'échevau pesera, moins il aura d'épaisseur sur l'asple, & plus le tors approchera de l'égalité: mais le tors ne sera pourtant jamais parfaitement égal; car l'échevau aura toûjours quelqu'épaisseur.

C'est ce que M. de Vaucanson a bien senti, & ce que j'avois remarqué comme lui. Je ne sai point encore comment ce savant méchanicien a remédié à cet inconvénient: quant à moi, j'avois pensé plus d'un an avant qu'il lût son mémoire à l'Académie, qu'outre la précautior, des Piémontois de faire des echevaux très - légers, il falloit encore donner un mouvement de va - & - vient horisontal à la tringle à travers laquelle passent les fils au sortir de dessus les bobines, & qui les conduit sur l'asple; par ce moyen les fil, se trouvant répandus sur une plus grande lisiere ou zone de l'asple, l'épaisseur des échevaux seroit encore moindre, & le tors plus égal. Quant à l'autre défaut du moulin, qui naît de l'irrégularité du mouvement des fuseaux, j'avois pensé, il y a plus de quinze mois, à y remédier avec des pignons à dents, & une chaîne; & M. Goussier en avoit dessiné la figure selon mes idées. J'ai montré cette figure depuis à quelques personnes qui ont entendu la lecture du mémoire de M. de Vaucanson, & à d'autres qui ont vû sa machine; & les unes & les autres m'ont assûré que nous nous étions rencontrés exactement dans le même méchanisme; avec cette différence que nes fuseaux sont ajustés de maniere qu'on peut les placer & les déplacer sur le champ sans aucun inconvénient, & avec toute la promptitude qu'on peut desirer: mais en revanche, je n'avois pas imaginé, ainsi que l'a fait M. de Vaucanson, de faire avertir par une sonnerie appliquée à chaque bobine celui qui est au moulin, que la bobine est finie, & qu'il en faut mettre une autre.

ASPOREUS (Page 1:763)

* ASPOREUS, montagne d'Asie proche de Pergame. Il y avoit un temple bâti à l'honneur de la mere des dieux, appellé du nom de la montagne Asporenum; & la déesse en fut aussi nommée Asporena.

ASPRA (Page 1:763)

* ASPRA, (Géog. anc. & mod.) ville d'Italie dans l'état de l'Eglise, sur la riviere d'Aja, entre Tivoli & Terni. Elle étoit autrefois du territoire des Sabins, & s'appelloit Casperia, & Casperula.

ASPRE (Page 1:763)

ASPRE, s. f. (Commer.) petite monnoie de Turquie qui valoit autrefois huit deniers de notre monnoie. Lorsqu'elle étoit de bon argent, selon la taxe, il en falloit quatre - vingts pour un écu: mais dans les provinces éloignées les Bachas en font fabriquer une si grande quantité de fausses & de bas aloi, qu'à présent on en donne jusqu'à cent vingt pour une rixdale, ou un écu. L'aspre vaut aujourd'hui environ six deniers, ou deux liards monnoie de France. Guer. moeurs & usag. des Tures, tome II. (G)

ASPRES (Page 1:763)

* ASPRES, petite ville de France au haut Dau<cb-> phiné, dans le Gapençois, à sept lieues de Sisteron.

ASPRESLE (Page 1:763)

* ASPRESLE, s. f. (Hist. nat. bot.) plante aquatique, d'un verd foncé, à feuille longue & mince, & à tiges rondes, divisées par noeuds, & si rudes, qu'on s'en sert pour polir le bois, & même le fer. Pour cet effet, on emmanche des fils de fer de 3 ou 4 pouces de long dans un morceau de bois; on casse l'aspresle au - dessus des noeuds, & l'on insere un des fils de fer dans la cavité de la tige; & ainsi des autres fils de fer. Ces fils de fer soûtiennent l'écorce dont ils sont revêtus, & l'appliquent fortement contre les pieces d'ouvrages à polir, sans qu'elle se brise.

ASPROPITI, ou CHALEOS (Page 1:763)

* ASPROPITI, ou CHALEOS, petite ville de la Turquie en Europe. Elle est dans la Livadie, partie de la Grece, sur le golfe de Lepante.

ASPROPOTAMO (Page 1:763)

* ASPROPOTAMO, riviere de la Grece dans la partie méridionale, & au Despotat. Elle a sa source au mont Mezzovo, coule vers le midi, & se jette dans la mer Ionienne vis - à - vis les îles Coursolaires.

ASSA (Page 1:763)

* ASSA, s. f. (Mat. Med.) Il y a sous le nom d'assa deux especes de suc concret. L'assa dulcis, & c'est le benjoin. Voyez Benjoin. l'assa foetida, ainsi appellée à cause de sa grande puanteur. Celle - ci est une espece de gomme compacte, molle comme la cire, composée de grumeaux brillans, en partie blanchâtres ou jaunâtres, en partie roussâtres, de couleur de chair ou de violette; en gros morceaux, d'une odeur puante, & qui tient de celle de l'ail, mais qui est plus forte, amere, acre, & mordicante au goût. On en a dans les boutiques de l'impure, qui est brune & sale; & de la pure, qui est rougeâtre, transparente, & parsemée de belles larmes blanches. Il faut la prendre récente, pénétrante, foetide, pas trop grasse, & chargée de grumeaux brillans & nets. La vieille, grasse, noire, opaque, & mêlée de sable, d'écorce, & d'autres matieres étrangeres, est à laisser. Les anciens ont connu ce suc; ils en faisoient usage dans leurs cuisines. Ils avoient le Cyrénaïque, & le Persan ou Mede. Le premier étoit de la Cyrénaïque, & le meilleur; l'autre venoit de Médie ou de Perse.

Le Cyrénaïque répandoit une odeur forte de myr<-> he, d'ail & de poireau, & on l'appelloit par cette raison scordolasarum. Il n'y en avoit déjà plus au tems de Pline. On ne trouva sous Néron, dans toute la province Cyrénaïque, qu'une seule plante de laserpitium, qu'on envoya à ce prince.

On a long - tems disputé pour savoir si l'assa foetida étoit ou non le silphium, le laser, & le suc Cyrénaïque des anciens. Mais puisqu'on est d'accord que la Perse est le lieu natal du laser & de l'assa foetida; que l'usage que les anciens en font aujourd'hui est le même que celui que les anciens faisoient du laser; qu'on estime également l'un & l'autre; que l'assa foetida se prépare exactement comme on préparoit jadis le suc du silphium Cyrénaïque, & qu'ils avoient à peu près la même puanteur; il faut convenir de plus que le silphium, le laser, & l'assa foetida des boutiques ne sont pas des sucs différens.

Le silphium des Grecs & le laserpitium des Latins avoit, selon Théophraste & Dioscoride, la racine grosse, la tige semblable à celle de la férule, la feuille comme l'ache, & la graine large & feuillée. Ceux qui ont écrit dans la suite sur cette plante n'ont rien éclairci, si l'on en excepte Kempfer.

Kempfer s'assûra dans son voyage de Perse que la plante s'appelle dans ce pays hingiseh, & la larme hüng. Cet auteur dit que la racine de la plante dure plusieurs années; qu'elle est grande, pesante, nue, noire en - dehors, lisse, quand elle est dans une terre limoneuse, raboteuse & comme ridée, quand elle est dans le sable; simple le plus souvent comme celle

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