ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"750"> Bureau de la Poste. Lorsque les vaisseaux qui viennent des Indes orientales s'y rafraîchissent, ils y laissent une lettre dans une bouteille bouchée, s'ils ont quelque chose à faire savoir à ceux qui viendront après eux: ceux - ci cassent la bouteille, & laissent leur réponse dans une autre bouteille. Long. 5. lat. mér. 8.

Il y a une autre île de même nom dans l'Amérique méridionale, vis - à - vis les côtes du Brésil.

ASCENSIONEL (Page 1:750)

ASCENSIONEL, adj. différence ascensionelle, terme d'Astr. La différence ascensionelle est la différence entre l'ascension oblique & l'ascension droite d'un même point de la surface de la sphere. Voy. Ascension.

Ainsi de 27d 54'qui est l'ascension droite du premier degré de G, ôtant 14d 24'qui est l'ascension oblique du même degré sur l'horison de Paris, le reste 13d 30'en est la différence ascensionelle. Si on réduit en heures & minutes d'heure les degrés & minutes de la différence ascensionelle, on connoît de combien les jours de l'année auxquels elle répond, different du jour de l'équinoxe: car ajoûtant le double du tems de cette différence ascensionelle aux 12 heures du jour de l'équinoxe, on a la durée des longs jours, le soleil parcourant la moitié de l'écliptique, qui est du côté du pole apparent; & si l'on ôte ce même tems de 12 heures, on aura la longueur des petits jours, qui arrivent quand le soleil parcourt la moitié de l'écliptique, qui est du côté du pole invisible. Ainsi le double de 13d 30'est 27d; lesquels réduits en tems, à raison de 4' d'heure pour chaque degré, on aura une heure & 48': ce qui fait connoître que le soleil étant le 20 Avril au premier degré de G, le jour est de 13 heures 48'sur l'horison de Paris, & ainsi des autres; ensuite dequoi l'on connoît facilement l'heure du lever & du coucher du soleil. Dans les signes septentrionaux, les ascensions droites des degrés de l'écliptique sont plus grandes que leurs ascensions obliques: mais au contraire aux signes méridionaux, les ascensions droites des degrés de la même écliptique sont plus petites que leurs ascensions obliques. M. Formey.

Pour avoir la difference ascensionelle, la latitude du lieu & la déclinaison du soleil étant données, faites la proportion trigonométrique: comme le rayon à la tangente de la latitude, ainsi la tangente de la déclinaison du soleil au sinus de la différence ascensionelle. Si le soleil est dans un des fignes septentrionaux, & qu'on ôte la différence ascensionelle de l'ascension droite, le reste sera l'ascension oblique. Si le soleil est dans un des signes méridionaux, il faudra ajoûter la différence ascensionelle à l'ascension droite, & la somme sera l'ascension oblique. On pourroit en s'y prenant ainsi, construire des tables d'ascensions obliques pour les différens degrés de l'écliptique, sous différentes élévations du pole. (O)

ASCETES (Page 1:750)

ASCETES, s. m. pl. (Théol.) du Grec ASKHTH\; mot qui signifie à la lettre une personne qui s'exerce, qui travaille, & qu'on a appliqué en général à tous ceux qui embrassoient un genre de vie plus austere, & par - là s'exerçoient plus à la vertu, ou travailloient plus fortement à l'acquérir que le commun des hommes. En ce sens, les Esseniens chez les Juifs, les Pythagoriciens entre les philosophes, pouvoient être appellés Ascetes. Parmi les Chrétiens dans les premiers tems, on donnoit le même titre à tous ceux qui se distinguoient des autres par l'austérité de leurs moeurs, qui s'abstenoient par exemple de vin & de viande. Depuis, la vie monastique ayant été mise en honneur dans l'Orient, & regardée comme plus parfaite que la vie commune, le nom d'Ascetes est demeuré aux moines, & particulierement à ceux qui se retirant dans les deserts, n'avoient d'autre occupation que de s'exercer à la méditation, à la lecture, aux jeûnes, & aux autres mortifications. On l'a aussi donné à des religieuses. En conséquence on a appellé Asceteria, les monasteres, mais sur - tout certaines mai<cb-> fons dans lesquelles il y avoit des moniales & descolythes, dont l'office étoit d'ensevelir les morts. Les Grecs donnent généralement le nom d'Ascetes à tous les moines, soit Anachoretes & Solitaires, soit Cénobites. Voyez Anachorete, Cénobite.

M. de Valois dans ses notes sur Eusebe, & le pere Pagi, remarquent que dans les premiers tems le nom d'Ascetes & celui de moines n'étoient pas synonymes. Il y a toûjours eu des Ascetes dans l'Eglise, & la vie monastique n'a commencé à y être en honneur que dans le IV. siecle. Bingham observe plusieurs différences entre les moines anciens & les Ascetes; par exemple, que ceux - ci vivoient dans les villes, qu'il y en avoit de toute condition, même des clercs, & qu'ils ne suivoient point d'autres regles particulieres que les lois de l'Eglise; au lieu que les moines vivoient dans la solitude, étoient tous laïques, du moins dans les commencemens, & assujettis aux regles ou constitutions de leurs Instituteurs. Bingham, orig. eccl. lio. VII. cap. j. §. 5.

ASCÉTIQUE (Page 1:750)

ASCÉTIQUE, adj. qui concerne les Ascetes. On a donné ce titre à plusieurs livres de piété qui renferment des exercices spirituels, tels que les ascétiques ou traité de dévotion de S. Basile, évêque de Césarée en Cappadoce. Dans les bibliotheques on range sous le titre d'ascétiques tous les écrits de Théologie mystique: on dit aussi la vie ascétique, pour exprimer les exercices d'oraison & de mortification que doit pratiquer un religieux. Voyez Mystique.

La vie ascétique des anciens fideles consistoit, selon M. Fleury, à pratiquer volontairement tous les exercices de la pénitence. Les Ascetes s'enfermoient d'ordinaire dans des maisons, où ils vivoient en grande retraite, gardant la continence, & ajoûtant à la frugalité chrétienne des abstinences & des jeûnes extraordinaires. Ils pratiquoient la xérophagie ou nourriture seche, & les jeûnes renforcés de deux ou trois jours de suite, ou plus longs encore. Ils s'exerçoient à porter le cilice, à marcher nuds piés, à dormir sur la terre, à veiller une grande partie de la nuit, lire assiduement l'Ecriture - sainte, & prier le plus continuellement qu'il étoit possible. Telle étoit la vie ascétique: de grands évêques & de fameux docteurs, entre autres Origene, l'avoient menée. On nommoit par excellence ceux qui la pratiquoient, les élus entre les élus, E'KLEKW=N EKLEKOTEROI. Clément Alexandrin, Eusebe, hist. lib. VI. c. iij. Fleury, moeurs des Chrétiens, II. part. n°. 26. Bingham, orig. eccles. lib. VII. c. j. §. 6. (G)

ASCHAFFENBOURG (Page 1:750)

* ASCHAFFENBOURG, ville d'Allemagne dans la Franconie, aux frontieres du bas Rhin, sur la rive droite du Mein, & le penchant d'une colonie. Long. 26. 35. lat. 50.

ASCHBARAT (Page 1:750)

* ASCHBARAT, ville du Turquestan, la plus avancée dans le pays de Gotha ou des Getes, au - delà du fleuve Sihon.

ASCHARIOUNS ou ASCHARIENS (Page 1:750)

* ASCHARIOUNS ou ASCHARIENS, (Histoire mod.) disciple d'Aschari, un des plus célebres docteurs d'entre les Musulmans. On lit dans l'Alcoran: « Dieu vous fera rendre compte de tout ce que vous manifesterez en dehors, & de tout ce que vous retiendrez en vous - même; car Dieu pardonne à qui il lui plaît, & il châtie ceux qu'il lui plaît; car il est le tout - puissant, & il dispose de tout selon son plaisir ». A la publication de ce verset, les Musulmans effrayés, s'adresserent à Aboubekre & Omar, pour qu'ils en allassent demander l'explication au S. Prophete. « Si Dieu nous demande compte des pensées mêmes dont nous ne sommes pas maîtres, lui dirent les députés, comment nous sauverons - nous »? Mahomet esquiva la difficulté par une de ces réponses, dont tous les chefs de secte sont bien pourvûs, qui n'éclairent point l'esprit, mais qui ferment la bouche. Cependant pour calmer les consciences, bien<pb-> [p. 751] tôt après il publia le verset suivant: « Dieu ne charge l'homme que de ce qu'il peut, & ne lui impute que ce qu'il mérite par obéissance ou par rebellion ». Quelques Musulmans prétendirent dans la suite que cette derniere sentence abrogeoit la premiere. Les Aschariens, au contraire, se servirent de l'une & de l'autre pour établir leur système sur la liberté & le mérite des oeuvres, système directement opposé à celui des Montazales. Voyez Montazales.

Les Aschariens regardent Dieu comme un agent universel, auteur & créateur de toutes les actions des hommes, libres toutefois d'élire celles qu'il leur plaît. Ainsi les hommes répondent à Dieu d'une chose qui ne dépend aucunement d'eux, quant à la production, mais qui en dépend entierement quant au choix. Il y a dans ce système deux choses assez bien distinguées: la voix de la conscience, ou la voix de Dieu; la voix de la concupiscence, ou la voix du demon, ou de Dieu parlant sous un autre nom. Dieu nous appelle également par ces deux voix, & nous suivons celle qu'il nous plaît. Mais les Aschariens sont, je pense, fort embarrassés, quand on leur fait voir que cette action par laquelle nous suivons l'une ou l'autre voix, ou plûtôt cette détermination à l'une ou à l'autre voix, étant une action, c'est Dieu qui la produit, selon eux; d'où il s'ensuit qu'il n'y a rien qui nous appartienne ni en bien ni en mal dans les actions. Au reste, j'observerai que le concours de Dieu, sa providence, sa prescience, la prédestination, la liberté, occasionnent des disputes & des hérésies par - tout où il en est question; & que les Chrétiens feroient bien, dit M. d'Herbelot dans sa bibliotheque orientale, dans ces questions difficiles, de chercher paisiblement à s'instruire, s'il est possible, & de se supporter charitablement dans les occasions où ils sont de sentimens différens. En effet, que savons - nous là - dessus? Quis consiliarius ejus fuit?

ASCHAW (Page 1:751)

* ASCHAW, (Géog. anc. & mod.) ville d'Allemagne dans la haute Autriche, sur le Danube, à l'embouchure de l'Ascha; quelques - uns prétendent que c'est l'ancienne Joviacum de la Norique, que d'autres placent à Starnberg, & d'autres à Frankennemarck.

ASCHBOURKAN ou ASCHFOURKAN (Page 1:751)

* ASCHBOURKAN ou ASCHFOURKAN, ville de la province de Chorasan. Long. 100. & lat. 36. 45.

ASCHERLEBEN (Page 1:751)

* ASCHERLEBEN, ville d'Allemagne sur l'Eine, dans la principauté d'Anhalt.

ASCHERN (Page 1:751)

* ASCHERN su ASCHENTEN, ville d'Irlande, dans la province de Moun ou de Mounster, & le comté de Limerik, sur la riviere d'Aschern.

ASCHMOUN (Page 1:751)

* ASCHMOUN, ville d'Egypte, près Damiette. Il y a entre cette derniere & Manssurah, un canal de même nom.

ASCHMOUNIN (Page 1:751)

* ASCHMOUNIN, (Géog. anc.) ville de la Thébaïde, où il y a encore des ruines qui font admirer la magnificence des anciens rois d'Egypte.

ASCHOUR (Page 1:751)

* ASCHOUR, nom d'une des rivieres qui passent par la ville de Kasch en Turquestan, vers le nord.

ASCHOURA (Page 1:751)

* ASCHOURA, île de la mer des Indes, des plus reculées & des desertes, proche Melai, & loin de Shamel.

ASCHTIKHAN (Page 1:751)

* ASCHTIKHAN, ville de la province de Transoxane, dans la Sogde. Long. 88. lat. sept. 39. 55.

ASCI (Page 1:751)

* ASCI, (Hist. nat.) plante qui croît en Amérique; elle s'éleve à la hauteur de cinq ou six palmes, & même davantage. Elle est fort branchue; sa fleur est blanche, petite & sans odeur; son fruit a le goût du poivre. Les Américains en assaisonnent leurs mets; les Européens en font aussi usage. Il pousse des especes de gousses rouges, creuses, longues comme le doigt; ces gousses contiennent les semences.

ASCIENS (Page 1:751)

ASCIENS, s. m. mot composé d'A' & de SKIA\, ombre, il signifie en Géographie ces habitans du globe terrestre, qui, en certains tems de l'année, n'ont point d'ombre. Tels sont les habitans de la Zone - Torride, parce que le soleil leur est quelquefois vertical ou directement au - dessus de leur tête. Voyez Zone Torride. Tous ces habitans, excepté ceux qui sont précisement sous les deux tropiques, sont asciens deux fois l'année, parce que le soleil passe deux fois l'année sur leur tête. Pour trouver en quels jours les peuples d'un parallele sont sans ombre, V. Globe. (O)

ASCITES (Page 1:751)

ASCITES, s. m. pl. (Théol.) mot dérivé du grec A'SKO\, outre ou sac. C'est le nom d'anciens hérétiques de la secte des Montanistes, qui parurent dans le second siecle. Voyez Montanistes. On les appelloit Ascites, parce que dans leurs assemblées ils introduisirent une espece de bacchanales, où ils dansoient autour d'une peau enflée en forme d'outre, en disant qu'ils étoient ces vases remplis de vin nouveau, dont Jesus - Christ fait mention, Matth. IX. 17. On les appelle quelquefois Ascodrogites. (G)

ASCITE (Page 1:751)

ASCITE, A'SKITH, d'A'SKO\, bouteille, (en terme de Medecine.) s. f. c'est une espece d'hydropisie qui affecte principalement l'abdomen ou le bas - ventre. V. Abdomen. L'ascite est l'hydropisie d'eau ordinaire. V. Hydropisie. L'hydropisie ascite exige quelquefois une opération de Chirurgie, qui procure l'écoulement des eaux qui sont épanchées dans la cavité du bas ventre. Voyez Paracenthese. (N)

ASCLEPIADE (Page 1:751)

ASCLEPIADE, adj. (Belles - Lett.) dans la poésie greque & latine, vers composé de quatre piés, savoir, d'un spondée, de deux choriambes, & d'un pyrrhique; tel que celui - ci:

Mc | ns tvs | dt r | gbs.
On le scande plus ordinairement ainsi,

Mc | ns t | vïs | dït | rgbs.
& alors on le regarde comme composé d'un spondée, d'un dactyle, une césure longue, & deux dactyles. Il tire son nom d'Asclepiade poete grec, qui en fut l'inventeur. (G)

ASCLEPIES (Page 1:751)

* ASCLEPIES, (Hist. anc. & Mythol.) fêtes qu'on célébroit en l'honneur de Bacchus, dans toute la Grece, mais surtout à Epidaure, où se faisoient les grandes asclépies, Megalasclepia.

ASCODRUTES ou ASCODRUPITES (Page 1:751)

ASCODRUTES ou ASCODRUPITES, s. m. pl. (Theolog.) hérétiques du II siecle, qui rejettoient l'usage des sacremens, se fondant sur ce principe, que des choses incorporelles ne pouvoient être communiquées par des choses corporelles, ni les mysteres divins par des élemens visibles, qui étant, disoient - ils, l'effet de l'ignorance & de la passion, étoient détruits par la connoissance. Ils faisoient consister la rédemption parfaite dans ce qu'ils appelloient la connoissance, c'est - à - dire, l'intelligence des mysteres interpretés à leur fantaisie, & rejettoient le baptême. Les Ascodrutes avoient adopté une partie des rêveries des Valentiniens & des Marcosiens. Voyez Marcosiens & Valfntiniens. (G)

ASCOLI (Page 1:751)

* ASCOLI, ville d'Italie, dans l'état de l'Eglise, & la Marche d'Ancone, sur une montagne, au bas de laquelle coule le Fronto. Long. 31. 23. lat. 42. 47.

Ascoli de Satriano (Page 1:751)

Ascoli de Satriano, ville d'Italie, au royaume de Naples. Long. 33. 15. lat. 41. 8.

ASCOLIES (Page 1:751)

ASCOLIES, s. f. pl. (Hist. anc.) fêtes que les paysans de l'Attique célébroient en l'honneur de Bacchus, à qui ils sacrifioient un bouc, parce que cet animal, en broutant, endommage les vignes. Après avoir écorché cet animal, ils faisoient de sa peau un outre ou ballon, sur lequel ils sautoient, tenant un pié en l'air. Cérémonie que Virgile a ainsi décrite au livre II. des Géorgiques.

Non aliam ob culpam Baccho caper omnibus aris Coeditur, & veteres ineunt proscenia ludi, Proemiaque ingentes pagos & compita circum Thereïdoe posuere: atque inter pocula loeti Mollibus in pratis cunctos saliere per utres.

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