ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"744"> galeries qui doivent régner autour du théatre, pour la commodité de la communication, sont ordinairement destinés à être garnis de pots à feu à saucissons & à aigrettes: ceux - ci conviennent particulierement aux angles, tant pour la beauté de leur figure, que pour éloigner le feu; on peut aussi y mettre des pots d'escopeterie.

Nous avons dit qu'il convenoit de mettre dans les angles & les places isolées des caisses de fusées volantes qui doivent partir ensemble pour former des gerbes de feu; ces caisses peuvent être déguisées sous les figures des gaînes de termes portant des vases d'escopeterie, ou des bases de termes pleins d'artifices, qui communiquent le feu aux caisses en finissant.

Les places les plus convenables aux girandoles faites pour tourner verticalement, sont les milieux des faces, lorsqu'on n'en veut faire paroître qu'une à chacune. A l'égard du soleil brillant, qui doit imiter le vrai soleil qui nous éclaire, & qui est unique dans son espece, il dolt aussi, pour la justesse de l'imitation, paroître seul dans l'endroit le plus apparent & le plus éminent du théatre. Les courantins qu'on destine ordinairement à porter le feu depuis la maison où est placée la personne la plus distinguée, doivent, pour la commodité être placés à une fenêtre sur leur corde, & aboutir à l'endroit du théatre où répondent les étoupilles destinées à former la premiere illumination des lances à feu. Les trompes peuvent être placées au - devant des balustrades sur les saillies de la corniche, en les inclinant un peu en dehors d'environ douze ou quinze degrés, pour qu'elles jettent leurs garnitures un peu loin du théatre. Cette position est aussi convenable pour la commodité de l'Artificier, qui a par ce moyen la liberté de les aller decoeffer pour y mettre le feu quand il juge à propos, parce que leur sommet est à la portée de sa main, & un peu écarté des artifices dont l'appui de la balustrade a été bordé; & c'est par la raison de cette proximité qu'on a dû les couvrir d'un chaperon ou étui de carton, qui empêche que les feux dont la trompe est environnée, n'y puissent pénétrer avant qu'on ôte ce couvercle, ce qu'on appelle décoeffer.

Lorsqu'on a plusieurs trompes sur une face, on peut les faire joüer par couple à distances égales du milieu; & afin de les faire partir en même tems, on les allume par le moyen des bouts de lances à feu ajoûtées au - dessus du chapiteau, dont la longueur égale ou inégale, comme on le juge à propos, fait qu'elles partent en même tems ou successivement, suivant la durée de ces bouts de lances, qui ont dû être mesurés pour cet effet. C'est un moyen sûr & commode pour allumer toutes sortes d'artifices à point nommé, y ajoûtant la communication du feu par des étoupilles qui le portent subitement à la gorge des lances à feu. On conçoit bien que les étoupilles de communication ne peuvent être mises à découvert que pour les premiers feux, & qu'il faut les enfermer soigneusement dans des cartouches ou des communications, s'il s'agit d'une seconde scene de différens feux.

La symmétrie des jeux des artifices qui doivent paroître en même tems, est principalement nécessaire pour ceux qui sont fixes & s'élevent beaucoup, comme les aigrettes & les fontaines, parce qu'on a le tems de les comparer: c'est pourquoi il faut qu'elles commencent & finissent en même tems.

La troisieme attention que doit avoir un bon Artificier, & celle qui lui fait le plus d'honneur, parce qu'elle fait connoître son génie, est de disposer ses artifices sur le théatre, de maniere que leurs effets produisent une grande variété de spectacle, & tout au moins trois scenes différentes; car quelque beaux que soient les objets, on s'ennuie de les voir toûjours se répéter, ou trop long - tems dans le même état.

De l'exécution ou de l'ordre qu'on doit garder pour faire joüer un feu d'artifice. Supposé qu'on fasse précéder le feu d'un bûcher avant celui des artifices, on commence le spectacle dès avant la fin du jour par allumer le bûcher à une distance convenable du theatre: pendant que les voiles de la nuit tombent, & que les spectateurs s'assemblent, on les divertit par une symphonie de ces instrumens qui se font entendre de loin, comme trompettes, timbales, cornets, fifres, hautbois, cromornes, bassons, &c. auxquels on peut cependant mêler par intervalle & dans le calme, ceux dont l'harmonie est plus douce, comme les flutes à bec & traversieres, violons, basses, musettes, &c. par ces accords des sons on dispose l'esprit à une autre sorte de plaisir qui est celui de la vûe, du brillant & des merveilleuses modifications du feu. Lorsque la nuit est assez obscure pour qu'on ait besoin de lumiere, on allume des fanaux & des lampions arrangés où on les juge nécessaires pour éclairer, ce qui doit se faire subitement par le moyen des étoupilles; & lorsque la nuit est assez noire pour que les feux paroissent dans toute leur beauté, on donne le signal du spectacle par une salve de boîtes ou de canons, après quoi l'on commence le spectacle par des fusées volantes qu'on tire à quelque distance du théatre des artifices, ou successivement ou par couple, & même quelquefois par douzaine, mêlant alternativement celles dont les garnitures sont différentes, comme en étoiles, serpenteaux, pluies de feu, &c. allant par gradation des moyennes aux plus grosses qu'on appelle fusées d'honneur. Voyez Fusée, Gerbe, &c.

Après ces préludes, on fait ordinairement porter le feu au théatre par un courantin au vol de corde masqué de la figure de quelque animal, lequel partant de la fenêtre où est la personne la plus distinguée, qui y met le feu quand il en est tems, va tout d'un coupallumer toutes les lances à feu qui bordent le théatre, pour l'éclairer & commencer le spectacle.

ARTIFICIEL (Page 1:744)

ARTIFICIEL, on appelle en Géométrie lignes artificielles des lignes tracées sur un compas de proportion ou une échelle quelconque, lesquelles représentent les logarithmiques des sinus & des tangentes, & peuvent servir, avec la ligne des nombres, à résoudre assez exactement tous les problèmes de trigonométrie, de navigation, &c. Les nombres artificiels sont les sécantes, les sinus, & les tangentes. V. Sécante, Sinus, & Tangente. Voyez aussi Logarithme. (E)

ARTIFICIER (Page 1:744)

ARTIFICIER, s. m. on appelle ainsi celui qui fait des feux d'artifice, & qui charge les bombes, les grenades, & leurs fusées. Les artificiers sont subordonnés aux capitaines des bombardiers; ils reçoivent les ordres de ces derniers, & veillent à leur exécution de la part des bombardiers.

ARTILLERIE (Page 1:744)

ARTILLERIE, s. f. gros équipage de guerre, qui comprend toutes sortes de grandes armes - à - feu, comme canons, mortiers, bombes, petards, mousquets, carabines, &c. Voyez Canon, Mortier, Fusil, Pétard , &c. On n'a pû attaquer cette place, parce que l'on manquoit de grosse artillerie. Figuerra nous apprend dans son Ambassade, qu'en 1518 les Persans ne vouloient jamais se servir ni d'artillerie ni d'infanterie; par la raison que cela pouvoit empêcher de charger l'ennemi, ou de faire retraite avec autant d'agilité, en quoi ils faisoient consister principalement leur adresse dans les combats, & leur gloire militaire.

Le mot artillerïe s'applique aussi quelquefois aux anciennes machines de guerre, comme aux catapultes, aux béliers, &c. Voyez Bélier, Machine, Catapulte , &c.

L'artillerie (Page 1:744)

L'artillerie se prend aussi pour ce que l'on appelle autrement pyrotechnie, ou l'art des feux d'artifice, avec tous les instrumens & l'appareil qui lui [p. 745] sont propres. V. Pyrotechnie. Ceux qui ont écrit sur l'artillerie sont Casimir, Semionowitz, Polonois, Buchnerus, Braunius, Mieth; & Saint - Remi, dans ses mémoires d'artillerie, qui contiennent une exacte description de toutes les machines & instrumens de guerre, dont on fait usage présentement, avec tout ce qui y rapport; le Chevalier de Saint - Julien, qui a donné en 1710, la forge de Vulcain ou l'appareil des Machines de guerre; M. Belidor, auteur du Bombardier François; M. Dulacq, officier d'artillerie du roi de Sardaigne, qui a donné un livre intitulé, Théorie nouvelle sur le Méchanisme de l'artillerie, imprimé à Paris, chez Jombert, en 1741; M. le Blond, Professeur de Mathématique des Pages de la grande écurie du Roi, qui a donné en 1743 un traité de l'Artillerie ou des Armes & Machines en usage à la guerre depuis l'invention de la poudre. C'est un précis des connoissances les plus utiles aux officiers sur tout ce qui concerne l'artillerie & ses usages. (Q)

ARTILLEUR (Page 1:745)

ARTILLEUR, s. m. c'est un officier quelconque attaché au corps de l'artillerie; ce terme n'est pas absolument établi, quoiqu'on le trouve employé dans plusieurs auteurs. On le donne aussi aux auteurs qui ont écrit sur l'artillerie. (Q)

ARTIMON (Page 1:745)

ARTIMON, s. m. (Marine) mât d'artimon, de fougue ou de foule, mat d'arriere. C'est le mât du navire placé le plus près de la poupe. Voyez Mast.

Voile d'artimon, c'est une voile latine, ou en tiers point; à la différence des autres qui sont quarrées, elle a la figure d'un triangle scalene.

La vergue d'artimon est toûjours couchée de biais sur le mât, sans le traverser, quarrément ou à angles droits; ce qui est la situation des vergues qui sont aux autres mâts. Voyez la figure marine, Planche premiere, au mât d'artimon, où la vergue d'artimon est cotée 1 & 1. Voyez Vergue.

La voile d'artimon est d'un grand service pendant la tempête, parce qu'elle contribue le plus à faire porter à route, & qu'on la peut aisément manoeuvrer. Il est constant que ce sont toutes les manoeuvres de l'arriere qui servent à gouverner le vaisseau. Mais lorsqu'on a le vent en poupe, on la met le plus souvent de travers par la longueur du navire, pour qu'elle ne dérobe pas le vent aux autres, qui font siller le vaisseau plus vite. Cette voile sert à faire approcher le vaisseau du vent, & la civadiere, à faire abattre.

Change l'artimon, se dit dans le tems qu'on vire de bord. (Z)

ARTIMPASA (Page 1:745)

* ARTIMPASA, nom sous lequel Hérodote dit que les Scythes adoroient la Venus céleste.

ARTISAN (Page 1:745)

ARTISAN, s. m. nom par lequel on désigne les ouvriers qui professent ceux d'entre les arts méchaniques, qui supposent le moins d'intelligence. On dit d'un bon Cordonnier, que c'est un bon artisan; & d'un habile Horloger, que c'est un grand artiste.

ARTISON, Artuson, Artoison (Page 1:745)

ARTISON, Artuson, Artoison, ou Arte, noms que l'on donne à différentes sortes d'insectes qui rongent les étoffes & les pelleteries. Comme la signification de ces noms n'est pas bien déterminée, on l'a étendue aux insectes qui percent le papier & à ceux qui pénetrent dans le bois, comme les cossons & les poux de bois. Mais je crois que les noms dont il s'agit doivent se rapporter principalement aux teignes qui se trouvent dans les étoffes. Voyez Teigne, & peut - être aussi aux vers des scarabées disséqueurs qui sont dans les pelleteries & les peaux d'oiseaux desséchées, & en général dans toutes les chairs gardées & corrompues. Voyez Ver, Scarabé. (I)

ARTISTE (Page 1:745)

ARTISTE, s. m. nom que l'on donne aux ouvriers qui excellent dans ceux d'entre les arts méchaniques qui supposent l'intelligence; & même à ceux, qui, dans certaines Sciences, moitié pratiques, moitié speculatives, en entendent très - bien la partie prati<cb-> que, ainsi on dit d'un Chimiste, qui sait exécuter adroitement les procédés que d'autres ont inventés, que c'est un bon artiste; avec cette différence que le mot artiste est toûjours un éloge dans le premier cas, & que dans le second, c'est presque un reproche de ne posséder que la partie subalterne de sa profession.

ARTOCREAS (Page 1:745)

* ARTOCREAS, (Hist. anc.) mets des Romains, dont Perse le satyrique a fait mention. On ne sait pas exactement ce que c'étoit: les uns prétendent que c'étoit une sorte de pâté assez semblable aux nôtres; d'autres, au contraire, disent que ce n'étoit que de la chair hachée avec du pain ou de la pâte, ce qui reviendroit mieux à ce que nous appellons des andouillettes.

ARTOIS (Page 1:745)

* ARTOIS, (Géog.) province de France, dans les Pays - bas, avec titre de comté, bornée par la Flandre au septentrion, & en partie à l'orient; & par le Hainaut, le Cambresis & la Picardie, au sud & à l'occident. Arras en est la capitale.

ARTOMAGAN ou AROMAGA (Page 1:745)

* ARTOMAGAN ou AROMAGA, une île des Larrons, dans la mer Pacifique. C'est celle qui occupe le milieu.

ARTONNE (Page 1:745)

* ARTONNE, ville de France, dans la basse Auvergne, sur la riviere de Morges.

ARTOTYRITES (Page 1:745)

ARTOTYRITES, (Théol. Hist. eccl.) secte d'hérétiques, qui formoient une branche des anciens Montanistes qui parurent dans le second siecle, & infecterent toute la Galatie. Voyez Montanistes.

Ils corrompoient le sens des Ecritures, communiquoient la prêtrise aux femmes, auxquelles ils permettoient de parler, & de faire les prophétesses dans leurs assemblées. Dans le sacrement de l'Eucharistie, ils se servoient de pain & de fromage, ou peut - être de pain dans lequel on avoit fait cuire du fromage; alléguant pour raison, que les premiers hommes offroient à Dieu non - seulement les fruits de la terre, mais encore les prémices du produit de leurs troupeaux. C'est pourquoi S. Augustin dit qu'on leur donna le nom d'Artotyrites, formé du grec ARO, pain, & TURO\, fromage. (G)

ARTRE (Page 1:745)

ARTRE, oiseau mieux connu sous le nom de martin escheur. Voyez Martin - Pescheur. (I)

ARU (Page 1:745)

* ARU, (Terre d') Géograph. ville & royaume dans l'ile de Sumatra. La ville est sur le détroit de Malaca.

Aru (Page 1:745)

Aru, île d'Asie, entre les Moluques & la nouvelle Guinée, à 25 lieues de la terre des Papous ou Noirs.

ARVA ou AROUVA (Page 1:745)

* ARVA ou AROUVA, ville de Hongrie, capitale du comté de même nom, dans la haute Hongrie, aux frontieres de Pologne, sur la riviere de Vag.

ARVALES (Page 1:745)

ARVALES, (Freres) (Hist. anc.) c'étoient des prêtres dans l'ancienne Rome, qui assistoient ou qui servoient aux sacrifices des ambarvales, que l'on offroit tous les ans à Cérès & à Bacchus, pour la prospérité des fruits de la terre, c'est - à - dire, du blé & de la vigne. Voyez Ambarvales, &c.

Ce mot est originairement latin, & il est formé d'arvum, champ; à cause que dans leurs cérémonies, ils alloient en procession autour des champs; ou selon Aulu - Gelle, à cause qu'ils offroient des sacrifices pour la fertilité des champs. D'autres disent que c'étoit parce qu'ils étoient nommés arbitres de tous les différends qui avoient rapport aux limites des champs & aux bornes des terreins.

Ils furent institués par Romulus au nombre de douze; ils étoient tous des personnes de la premiere distinction, le fondateur lui - même ayant été de ce corps; ils composoient un collége appellé collegium fratrum arvalium. Voyez Collége.

La marque de leur dignité étoit une guirlande composée d'épis de blé, attachée avec un ruban blanc, que Pline dit avoir été la premiere couronne qui fu en usage à Rome. Voyez Couronne.

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