ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"696"> même créance que l'Eglise catholique, sans aucun mêlange des erreurs que professent les schismatiques.

Nous remarquerons encore que le titre de vertabied, ou docteur, est plus respecté que celui d'évêque; qu'ils le conferent avec les mêmes cérémonies qu'on donne les ordres acrés; parce que, selon eux, cette dignité représente celle de Jesus - Christ, qui s'appelloit rabbi, ou docteur. Ces vertabieds ont droit de prêcher assis, & de porter une crosse semblable à celle du patriarche, tandis que les évêques n'en ont qu'une moins distinguée, & prêchent debout, l'ignorance de leurs évêques ayant acquis ces honneurs & cette préférence aux docteurs. Galanus, conciliat. de l'Egl. Armén. avec l'Egl. Rom. Simon, hist. des Relig. du Levant. (G)

ARMENNA (Page 1:696)

* ARMENNA, (Géog. anc.) ruines d'une ville appellée autrefois Medobriga: on les voit dans l'Alentéjo, près de l'Estramadure d'Espagne, & du bourg de Marvaon.

ARMENTIERES (Page 1:696)

* ARMENTIERES, (Géog.) ville des Pays - bas dans le comté de Flandre, au territoire d'Ypres, capitale du quartier de la Wepe sur la Lys. Lon. 20. 27. lat. 50. 40.

ARMER (Page 1:696)

ARMER (s') en terme de Manege, se dit d'un cheval qui baisse sa tête, & courbe son encolure jusqu'à appuyer les branches de la bride contre son poitrail, pour résister au mors, & défendre ses barres & sa bouche.

On dit encore qu'un cheval s'arme des levres, quand il couvre ses barres avec ses levres, afin de rendre l'appui du mors plus sourd. Les chevaux qui ont de grosses levres sont sujets à s'armer ainsi. Le remede à cela est de lui donner un mors plus large, & qui soit mieux arrêté sur les barres.

Pour le premier cas, le remede est de lui attacher sous la bouche une boule de bois entourée d'étoffe entre les os de la mâchoire inférieure, qui l'empêche de porter sa bouche si près de son poitrail. (V)

Armer (Page 1:696)

Armer un vaisseau, c'est l'équiper de vivres, munitions, soldats, matelots, & autres choses nécessaires pour faire voyage & pour combattre. (Z)

Armer (Page 1:696)

Armer, terme de Fauconnerie. On dit armer les cures de l'oiseau. Voyez Cure. On dit aussi armer l'oiseau; c'est lui attacher des sonnettes au pié.

Armer (Page 1:696)

Armer un Métier, terme de fabrique des étoffes de soie; c'est par rapport à la chaîne, quand elle est passée au - travers du remisse, qu'elle est tirante, & qu'il s'agit de la faire mouvoir, pour former le corps de l'étoffe; attacher des ficelles de moyenne grosseur aux lisserons par de longues boucles, enfiler les marches & les ajuster, pour faire lever ou baisser les lisses & partager la chaîne, de façon que l'ouvrier puisse mouvoir sa navette.

L'armure est très - peu de chose, pour ce qui concerne la chaîne: mais elle est de conséquence pour les lisses de poil: quant à cette opération, voyez l'article Armure.

ARMIERES (Page 1:696)

* ARMIERES, (Géog.) petite ville du Hainaut, sur la Sambre. Long. 25. 3. lat. 52. 4.

ARMIER (Page 1:696)

* ARMIER, (Géog.) ville de France, dans le Dauphiné, au Valentinois.

ARMIGER (Page 1:696)

ARMIGER, s. m. (Hist. mod.) mot Latin composé d'arma gerere, porter les armes. C'étoit chez nos anciens, ceux qui accompagnoient les héros au combat, & étoient leurs porteurs d'armes. Dans les écrivains modernes armiger est un titre de dignité: un degré de noblesse, que nous exprimons en François par écuyer. Voyez Écuyer. (G)

ARMILLAIRE (Page 1:696)

ARMILLAIRE, adj. (en Astronomie.) c'est ainsi que l'on appelle une sphere artificielle, composée de plusieurs cercles de métal ou de bois, qui représentent les différens cercles de la sphere du monde, mis ensemble dans leur ordre naturel. Voyez Sphere & Cercle. Ce mot armillaire est formé d'armilla, qui veut dire un bracelet. La sphere armillaire sert à aider l'imagination pour concevoir l'arrangement des cieux, & le mouvement des corps célestes. Voyez Ciel, Soleil, Planete

On en voit la représentation dans la Planch. Astron. fig. 21. P & Q représentent les poles du monde; AD, l'équateur; EL, l'écliptique, ou le zodiaque; PAQD, le méridien, ou le colure des solstices; T, la terre; EG, le tropique du cancer; HL, le tropique du capricorne; MN, le cercle arctique; OV, le cercle antarctique; N & O, les poles de l'écliptique; & RS, l'horison. Il y a cette différence entre le globe & la sphere armillaire, que la sphere est à jour, & ne contient précisément que les principaux cercles; au lieu que le globe est entierement solide, & que les cercles y sont simplement tracés. Outre la sphere armillaire, qui représente les différens cercles qu'on imagine sur le globe terrestre, ou céleste, il y a d'autres spheres armillaires, qui représentent les orbites ou les cercles que décrivent les planetes dans les différens systemes. Ainsi il y a la sphere armillaire de Ptolomée, celle de Copernic, celle de Tycho: ces différentes spheres représentent les différens arrangemens des planetes, suivant ces Astronomes. (O)

ARMILLE (Page 1:696)

ARMILLE, en Architecture. Voyez Annelets.

ARMILUSTRIE (Page 1:696)

ARMILUSTRIE, s. f. (Hist. anc.) fête des Romains, dans laquelle on faisoit une revûe générale des troupes dans le champ de Mars, au mois d'Octobre. Les chevaliers, les centurions & tous les soldats étoient couronnés, & l'on y faisoit un sacrifice au son des trompettes. Ce nom vient du Latin arma lustrare, faire la revûe des armes. Varron donne à cette fête une autre origine: il prétend que cette fête étoit regardée comme un OPLOKAQARSION, expiation ou bénédiction des armes, dérivant armilustrium de arma luere, ou lustrare, qui en termes consacrés à la religion payenne, signifioient une expiation, pour la prosperité des armes des Romains. (G)

ARMINACHA (Page 1:696)

* ARMINACHA, (Géog. anc. & mod.) petite ville de la Natolie, dans l'Aladulie, au pié du mont Taurus; on prétend que c'est l'ancienne Cybistra.

ARMINIANISME (Page 1:696)

ARMINIANISME, s. m. (Théol. Hist. eccles.) doctrine d'Arminius, celebre ministre d'Amsterdam; & depuis professeur en Théologie dans l'Académie de Leyde & des Arminiens ses sectateurs. Voyez Arminiens. Ce qui distingue principalement les Arminiens des autres réformés; c'est que persuadés, que Calvin, Beze, Zanchius, &c. qu'on regardoit comme les colonnes du calvinisme, avoient établi des dogmes trop séveres sur le libre arbitre, la prédestination, la justification, la persévérance & la grace; ils ont pris sur tous ces points des sentimens plus modérés, & approchans à quelques égards de ceux de l'Eglise Romaine. Gomar professeur en Théologie dans l'Académie de Groningue, & Calviniste rigide, s'éleva contre la doctrine d'Arminius. Après bien des disputes commencées dès 1609, & qui menaçoient les Provinces - unies d'une guerre civile; la matiere fut discutée & décidée en faveur des Gomaristes par le synode de Dordrect, tenu en 1618 & 1619; & composé outre les Théologiens d'Hollande, de députés de toutes les églises réformées, excepté des François, qui en furent empêchés par des raisons d'état. C'est par l'exposition de l'arminianisme faite dans ce synode, qu'on en pourra juger sainement. La dispute entre les deux partis, étoit réduite à cinq chefs: le premier regardoit la prédestination; le second, l'universalité de la rédemption; le troisieme & le quatrieme, qu'on traitoit toûjours ensemble, regardoient la corruption de l'homme & la conversion; le cinquieme concernoit la persévérance.

Sur la prédestination, les Arminie disoient « qu'il ne falloit reconnoître en Dieu aucun decret abso<pb-> [p. 697] lu, par lequel il eût résolu de donner Jesus - Christ aux seuls élûs, ni de leur donner non plus à eux seuls par une vocation efficace, la foi, la justification, la persévérance & la gloire; mais qu'il avoit donné Jesus - Christ pour rédempteur commun à tout le monde, & résolu par ce decret, de justifier & de sauver tous ceux qui croiroient en lui, & en même tems de leur donner à tous les moyens suffisans pour être sauvés; que personne ne périssoit pour n'avoir point ces moyens, mais pour en avoir abusé; que l'élection absolue & précise des particuliers se faisoit en vûe de leur foi & de leur persévérance future, & qu'il n'y avoit d'élection que conditionnelle; & que la réprobation se faisoit de même, en vûe de l'infidélité & de la persévérance dans un si grand mal.» Ce qui étoit directement opposé au système de Calvin, qui admet un decret absolu & positif de prédestination pour quelques - uns, & de réprobation pour tous les autres, avant toute prévision de leurs mérites ou démérites futurs. Voyez Prédestination, Decret, Mérite, Démérite, Réprobation, Prévision , &c. Sur l'universalité de la rédemption, les Arminiens enseignoient, « que le prix payé par le Fils de Dieu, n'étoit pas seulement suffisant à tous, mais actuellement offert pour tous & un chacun des hommes; qu'aucun n'étoit exclus du fruit de la rédemption par un decret absolu, ni autrement, que par sa faute »; doctrine toute différente de celle de Calvin & des Gomaristes, qui posoient pour dogme indubitable, que Jesus - Christ n'étoit mort en aucune sorte que pour les prédestinés, & nullement pour les réprouvés. Sur le troisieme & quatrieme chef, après avoir dit que la grace est nécessaire à tout bien, non - seulement pour l'achever, mais encore pour le commencer; ils ajoûtoient que la grace n'étoit pas irrésistible; c'est - à - dire, qu'on peut y résister, & soûtenoient « qu'encore que la grace fût donnée inégalement, Dieu en donnoit ou en offroit une suffisante à tous ceux à qui l'Evangile étoit annoncé, même à ceux qui ne se convertissoient pas; & l'offroit avec un desir sincere & sérieux de les sauver tous, sans qu'il fît deux personnages, faisant semblant de vouloir sauver, & au fond ne le voulant pas, & poussant secretement les hommes aux péchés qu'il défendoit publiquement »; deux opinions monstrueuses qu'avoient ir troduites les premiers réformateurs. Sur le cinquime, c'est - à - dire, la persévérance, ils décidoient « que Dieu donnoit aux vrais fideles, régénerés par sa grace, des moyens pour se conserver dans cet état; qu'ils pouvoient perdre la vraie foi justifiante, & tomber dans des péchés incompatibles avec la justification, même dans des crimes atroces; y persévérer, y mourir même, s'en relever par la pénitence, sans néanmoins que la grace les contraignît à la faire »; & par ce sentiment, ils détruisoient celui des Calvinistes rigides; savoir, que l'homme une fois justifié, ne pouvoit plus perdre la grace, ni totalement, ni finalement; c'est - à - dire, ni tout - à - fait pour un certain tems, ni à jamais, & sans retour. Synod. Dordac. sess. 31. & 34. Boss. Hist. des variat. liv. XIV. n°. 23. 24. 25. 26. & 27. Voyez Gomaristes.

ARMINIENS (Page 1:697)

ARMINIENS, sectateurs d'Arminius, parti ou secte qui s'éleva en Hollande, au commencement du dix - septieme siecle, & qui se sépara des Calvinistes. Voyez Arminianisme. Les Arminiens sont aussi appellés Remontrans, par rapport à une requête ou remontrance qu'ils adresserent aux Etats Genéraux des Provinces - unies en 1611, & dans laquelle ils exposerent les principaux articles de leur croyance. Voyez Remontrans. Les derniers Arminiens ont poussé les choses beaucoup plus loin que n'avoit fait Arminius lui - même, & se sont fort approchés du Socinianisme, surtout lorsqu'ils avoient pour chef Simon Episco<cb-> pius. Quand les Calvinistes les accusoient de renouveller une ancienne hérésie déjà condamnée dans les Pélagiens & les semi - Pélagiens; ils répliquoient que la simple autorité des hommes ne pouvoit passer pour une preuve légitime que dans l'Eglise Romaine: que les Calvinistes eux - mêmes avoient introduit dans la religion une toute autre maniere d'en décider les différends; & enfin qu'il ne suffisoit pas de faire voir qu'une opinion avoit été condamnée, mais qu'il falloit montrer en même tems qu'elle avoit été condamnée à juste titre. Nec satis est damnatam olim sententiam esse, nisi damnandam eam, aut jure, aut ritè damnatam esse constet. Sur ce principe que les Calvinistes ne sont pas trop en état de réfuter, les Arminiens retranchent un assez grand nombre d'articles de religion que les premiers appellent fondamentaux, parce qu'on ne les trouve point assez clairement expliqués dans l'Ecriture. Ils rejettent avec mépris les catéchismes & les confessions de foi, auxquels les Calvinistes veulent qu'ils ayent à s'en tenir. C'est pourquoi ceux - ci dans le synode de Dordrect, s'attacherent beaucoup à établir la nécessité de décider les différends de religion par voie d'autorité, & y condamnerent les Arminiens, qui furent d'abord proscrits en Hollande, où on les tolere cependant aujourd'hui.

Ils ont abandonné la doctrine de leur premier maître sur la prédestination & l'élection faites de toute éternité, en conséquence de la prévision des mérites; Episcopius ayant imaginé que Dieu n'élit les fideles que dans le tems, & lorsqu'ils croyent actuellement. Ils pensent que la doctrine de la Trinité n'est point nécessaire au salut, & qu'il n'y a dans l'Ecriture aucun précepte qui nous commande d'adorer le S. Esprit. Enfin leur grand principe est qu'on doit tolérer toutes les sectes chrétiennes; parce que, disent-ils, il n'a point été décidé jusqu'ici, qui sont ceux d'entre les chrétiens qui ont embrassé la religion la plus véritable & la plus conforme à la parole de Dieu.

On a distingué les Arminiens en deux branches; par rapport au gouvernement, & par rapport à la religion. Les premiers ont été nommés Arminiens politiques; & l'on a compris sous ce titre tous les Hollandois qui se sont opposés en quelque chose aux desseins des Princes d'Orange, tels que Messieurs Barneveld & de Witt, & plusieurs autres réformés qui ont été victimes de leur zele pour leur patrie. Les Arminiens ecclésiastiques, c'est - à - dire ceux qui professant les sentimens des Remontrans touchant la religion, n'ont cependant point de part dans l'administration de l'état, ont été d'abord vivement persécutés par le prince Maurice: mais on les a ensuite laissés en paix, sans toutefois les admettre au ministere ni aux chaires de Théologie, à moins qu'ils n'ayent accepté les actes du synode de Dordrect. Outre Simon Episcopius, les plus célebres entre ces derniers, ont été Etienne de Courcelles & Philippe de Limborch, qui ont beaucoup écrit pour exposer & soûtenir les sentimens de leur parti. (G)

ARMISTICE (Page 1:697)

* ARMISTICE, s. m. (Art milit.) treve fort courte, ou suspension d'armes pour un petit espace de tems. Voyez Treve, &c.

ARMIRO (Page 1:697)

* ARMIRO, (Géog.) ville de la Turquie Européenne, dans la Macédoine, sur le golfe de Vole, & les côtés de l'Archipel, vis - à - vis l'ile de Négrepont. Long. 41. 10. lat. 38. 34.

Il y a encore en Candie, une riviere de ce nom; elle coule près le Castel - Malvesi, & se décharge dans la Méditerranée, près de Paleo - Castro. On dit que c'est l'Oaxès des Anciens.

On croit que l'Armiro, montagne de Portugal, aux confins de l'Alentéjo, près Portalegre, est l'Herminius, ou Eminius mons des anciens.

ARMOA (Page 1:697)

* ARMOA, petite riviere d'Arcadie, qui se jette

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.