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Les troupes d'une même brigade sont sur la même ligne dans l'ordre de bataille, & placées immédiatement à côté les unes des autres: elles ne sont point de différente espece, mais seulement ou d'infanterie ou de cavalerie.
Toute l'armée est divisée par brigades: mais le nombre des bataillons ou des escadrons de chaque brigade n'est pas fixé. On regarde cependant le nombre de six bataillons ou celui de huit escadrons comme le plus convenable pour former les brigades: mais il y en a de plus fortes & de plus foibles.
Il y a encore quelques autres regles usitées dans la formation de l'ordre de bataille, par rapport au rang que les régimens ont entr'eux: mais on renvoye pour ce détail aux Ordonnances militaires, qui fixent le rang de chaque régiment, & l'on se restraint à ce qu'il y a de plus essentiel & de plus général dans l'ordre de bataille.
Les brigades suivent entr'elles le rang du premier
régiment qu'elles contiennent: les autres régimens
sont regardés comme joints avec ce premier,
& ne faisant en quelque façon que le même
corps. Conformément au rang de ce régiment, on
donne aux brigades les postes d'honneur qui lui conviennent ».
Voyez
On a expérimenté en Europe, qu'un prince qui a un million de sujets, ne peut pas lever une armée de plus de dix mille hommes sans se ruiner. Dans les anciennes républiques cela étoit différent, on levoit les soldats à proportion du reste du peuple, ce qui étoit environ le huitieme, & présentement on ne leve que le centieme. La raison pourquoi on en levoit anciennement davantage, semble venir de l'égal partage des terres que les fondateurs des républiques avoient fait à leurs sujets, ce qui faisoit que chaque homme avoit une propriété considérable à défendre, & avoit les moyens de le faire. Mais présentement les tetres & les biens d'une nation étant entre les mains d'un petit nombre de personnes, & les autres ne pouvant subsister que par le commerce ou les arts, &c. n'ont pas de propriétés à défendre, ni les moyens d'aller à la guerre sans écraser leurs familles; car la plus grande partie du peuple est composée d'artisans ou de domestiques, qui ne sont que les ministres de la mollesse & du luxe. Tant que l'égalité des terres subsista, Rome, quoique bornée à un petit état, & dénuée du secours que les Latins devoient lui fournir après la prise de leur ville, sous le consulat de Camille, leverent cependant dix légions dans la seule enceinte de leur ville: ce qui, dit Tite - Live, étoit plus qu'ils ne peuvent faire à présent, quoiqu'ils soient les maîtres d'une grande partie du monde; & la raison de cela, ajoûte cet historien, c'est qu'à proportion que nous sommes devenus plus puissans, le luxe & la mollesse se sont augmentés. Voyez Tite - Live, Dec. I. liv. VII. consid. sur les caus. de la grand. des Rom. ch. iij. p. 24.
Anciennement nos armées étoient une sorte de milice
composée des vassaux & des tenans des seigneurs.
Voyez
Les armées de l'Empire consistent en différens corps
de troupes fournies par les différens cercles d'Allemagne. Voyez
Les armées du Grand - Seigneur sont composées de janissaires, de spahis, & de timariots.
Armée d'observation (Page 1:694)
Suivant M. le maréchal de Vauban, lorsqu'on fait un siége il faut toûjours avoir une armée d'observation: mais elle doit être placée de maniere qu'en cas d'attaque elle puisse tirer du secours de l'armée assiégeante, avec laquelle elle doit toûjours conserver des communications.
Armée royale (Page 1:694)
Armée a deux fronts (Page 1:694)
Armée navale (Page 1:694)
Quelques - uns se servent du mot de flotte, pour exprimer
une escadre ou une armée navale peu considérable: mais cette expression n'est pas exacte; on
la réserve pour parler de vaisseaux marchands qui
sont réunis pour naviger ensemble. Voyez
Une armée navale est plus ou moins forte, suivant le nombre & la force des vaisseaux dont elle est composée. La France en a eu de considérables à la fin du siecle dernier, & au commencement de celui - ci. En 1690, l'armée navale commandée par M. le comte de Tourville, vice - Amiral de France, étoit de 116 voiles; savoir 70 vaisseaux de ligne, depuis 100 canons jusqu'à 40 canons; 20 brûlots, 6 frégates, & 20 bâtimens de charge.
En 1704, l'armée navale commandée par M. le comte de Toulouse étoit de 50 vaisseaux de ligne, depuis 104 canons jusqu'à 54 canons; de quelques frégates, brûlots, & bâtimens de charge, avec 24 galeres.
Nous divisons nos armées navales en trois corps principaux, ou trois escadres, qu'on distingue par un pavillon qu'ils portent au mât d'avant; l'une s'appelle l'escadre bleue, l'autre l'escadre blanche, & la troisieme l'escadre bleue & blanche. L'escadre blanche est toûjours celle du commandant de l'armée. Ces trois escadres forment une avant - garde, un corps de bataille, & une arriere - garde; chaque vaisseau porte des flammes de la couleur de son escadre.
L'avant - garde est l'escadre la plus au vent, & l'arriere - garde, celle qui est sous le vent. Lors du combat ces trois escadres se rangent sur une même ligne, autant qu'il est possible; de sorte que le commandant se trouve au milieu de la ligne. (Z)
ARMEMENT (Page 1:694)
ARMEMENT, s. m. (Art milit.) grand corps de [p. 695]
Armément (Page 1:695)
On appelle état d'armement, la liste que la cour envoye, dans laquelle sont marqués les vaisseaux, les officiers, & le nombre des matelots qu'on destine pour armer. On dit encore état d'armement, pour signifier le nombre, la qualité, & les proportions des agreils, apparaux, & munitions qui doivent être employés aux vaisseaux qu'on doit armer.
Armement; tems d'un armement. On dit: l'armement ne durera que quatre mois. (Z)
ARMÉNIE (Page 1:695)
* ARMÉNIE, s. f. (Géog. & Hist. anc. & mod.) grand pays d'Asie, borné à l'occident par l'Euphrate, au midi par le Diarbeck, le Curdistan & l'Aderbijan; à l'orient par le Chirvan; & au septentrion par la Géorgie. Il est arrosé par plusieurs grands fleuves. Le paradis terrestre y étoit situé.
Arménie (Page 1:695)
La pierre d'Arménie purge seulement plus fortement que celle d'azur; on les recommande dans les mêmes maladies: la dose en est depuis six grains jusqu'à un scrupule. Elle déterge à l'extérieur, avec un peu d'acrimonie & d'astriction: mais on s'en sert rarement en Medecine.
Les Peintres en tirent un beau bleu tirant sur le verd. Geoff. Alexandre de Trulles préfere la pierre d'Arménie à l'hellébore blanc, en qualité de purgatif, dans les affections mélancholiques.
ARMÉNIENS (Page 1:695)
ARMÉNIENS, s. m. pl. (Théol. Hist. ecol.) considérés
par rapport à leur religion, c'est une secte
des Chrétiens d'orient, ainsi appellés parce qu'ils
habitoient autrefois l'Arménie. Voyez
On croit que la foi fut portée dans leur pays par
l'apôtre S. Barthelemy: ce qu'il y a de certain, c'est
qu'au commencement du IV
Depuis la conquête de leur pays par Scha - Abbas,
roi de Perse, ils n'ont presque point eu de pays ou
d'habitation fixe: mais ils se sont dispersés dans quelques
parties de la Perse, de la Turquie, de la Tartarie, & même en plusieurs parties de l'Europe, particulierement
en Pologne. Leur principale occupation
est lé commerce, qu'ils entendent très - bien. Le
cardinal de Richelieu, qui vouloit le rétablir en
France, projetta d'y attirer grand nombre d'Armé<cb->
Le christianisme s'est conservé parmi eux, mais
avec beaucoup d'altération, sur - tout parmi les Arméniens schismatiques. Le Pere Galanus rapporte que
Jean Hernac, Arménien catholique, assûre qu'ils suivent
l'hérésie d'Eutychès, touchant l'unité de nature
en Jesus - Christ, qu'ils croyent que le Saint - Esprit
ne procede que du Pere; que les ames des justes n'entrent
point dans le paradis, ni celles des damnés en
enfer, avant le jugement dernier; qu'ils nient le purgatoire,
retranchent du nombre des sacremens la
confirmation & l'extreme - onction; accordent au peuple
la communion sous les deux especes; la donnent
aux enfans avant qu'ils ayent atteint l'âge de raison;
& pensent enfin que tout prêtre peut absoudre indifféremment
de toutes sortes de péchés; en sorte qu'il n'est
point de cas réservés, soit aux Evêques, soit au Pape.
Michel Fevre, dans son théatre de la Turquie, dit que
les Arméniens sont Monophysites, c'est - à - dire, qu'ils
n'admettent en Jesus - Christ qu'une nature composée
de la nature divine & de la nature humaine, sans
néanmoins aucun mêlange. Voy.
Le même auteur ajoûte que les Arméniens, en rejettant
le purgatoire, ne laissent pas que de prier &
de celébrer des messes pour les morts, dont ils croyent
que les ames attendent le jour du jugement dans
un lieu où les justes éprouvent des sentimens de joie
dans l'espérance de la béatitude, & les méchans des
impressions de douleur, dans l'attente des supplices
qu'ils savent avoir mérités, quoique d'autres s'imaginent
qu'il n'y a plus d'enfer depuis que Jesus - Christ
l'a détruit en descendant aux limbes, & que la privation
de Dieu sera le supplice des réprouvés; qu'ils
ne donnent plus l'extreme - onction depuis environ
deux cens ans, parce que le peuple croyant que ce
sacrement avoit la vertu de remettre par lui - même
tous les péchés, en avoit pris occasion de négliger
tellement la confession, qu'insensiblement elle auroit
eté tout - à - fait abolie: que quoiqu'ils ne reconnoissent
pas la primauté du Pape, ils l'appellent néanmoins
dans leurs livres le pasteur universel, & vicaire de J. C.
Ils s'accordent avec les Grecs sur l'article de l'eucharistie,
excepté qu'ils ne mêlent point d'eau avec le
vin dans le sacrifice de la messe, & qu'ils s'y servent
de pain sans levain pour la consécration, comme
les Catholiques. Voyez
C'est sans fondement que Brerewood les a accusés de favoriser les opinions des sacramentaires, & de ne point manger des animaux qui sont estimés immondes dans la loi de Moyse, n'ayant pas pris garde que c'est la coûtume de toutes les sociétés chrétiennes d'Orient de ne manger ni sang ni viandes étouffées; en quoi, selon l'esprit de la primitive Eglise, il n'y a point de superstition. Ils sont grands jeûneurs; & à les entendre, l'essentiel de la religion consiste à jeûner.
On compte parmi eux plusieurs monasteres de l'ordre de S. Basile, dont les schismatiques observent la regle: mais ceux qui se sont réunis à l'Eglise Romaine ont embrassé celle de S. Dominique, depuis que les Dominicains envoyés en Arménie par Jean XXII. eurent beaucoup contribué à les réunir au saint siége. Cette union a été renouvellée & rompue plusieurs fois, surtout au concile de Florence, sous Eugene IV.
Les Arméniens font l'office ecclésiastique en l'ancienne
langue Arménienne, différente de celle d'aujourd'hui, & que le peuple n'entend pas. Ils ont aussi
dans la même langue toute la bible, traduite d'après
la version des Septante. Ceux qui sont soûmis au Pape font aussi l'office en cette langue, & tiennent la
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