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LUCQUOIS, le (Page 9:714)
LUCQUOIS,
Le chef est nommé gonfalonnier; il porte un bonnet ducal, de couleur cramoisi, bordé d'une frange d'or; le terroir que possede la république a du vin, mais il abonde principalement en olives, lupins, phaseoles, chataignes; millet, lin & soie. Les Lucquois vendent de ce dernier article, tous les ans, pour trois à quatre cent mille écus.
Leur mont de Piété, ou leur office d'abondance, comme ils l'appellent (établissement admirable dans tout pays de commerce) prend de l'argent à cinq pour cent des particuliers, & le négocie en toutes sortes de marchandises avec les pays étrangers, en Flandres, Hollande, Angleterre, ce qui rapporte un grand profit à l'état. Il prête aussi du blé aux habitans qui en ont besoin, & s'en indemnise peu - à - peu. Tous les fours sont à la république, qui oblige d'y cuire tout le pain qui se mange, & c'est une idée fort censée: la ville de Lucques est la capitale de cet état, également économe & industrieux. (D. J.)
LUCRATIF (Page 9:714)
LUCRATIF, adj. (Jurisprud.) se dit de ce qui
emporte le gain de quelque chose comme un titre
lucratif, ou une cause lucrative: les donations, les
legs sont des titres lucratifs: deux causes lucratives
ne peuvent pas concourir pour la même personne
sur un même objet, c'est - à - dire, qu'elle ne peut pas
avoir deux fois la même chose. Voyez
LUCRE (Page 9:714)
LUCRE, s. m. (Gram.) c'est le gain, le profit, le produit des actions, des professions qui ont pour objet l'intérêt & non l'honneur; dans les professions les plus honorées, si le profit devient considérable, il dégénere en lucre, & la profession s'avilit.
LUCRETILE (Page 9:714)
LUCRETILE, (Géog. anc.) Lucretilis, montagne
de la Sabine, en Italie, dans le canton de Bandusie,
peu loin de la rive droite de la Currèze. Horace
avoit sa maison de campagne sur un côteau de ce
mont, & je trouve qu'elle étoit mal placée pour un
poëte qui ne haissoit pas le bon vin; car les vignobles
de tout le pays, & particulierement du mont
Lucretile, étoient fort décriés; mais il avoit tant
d'autres agremens, qu'Horace n'a pu s'empêcher
de le célébrer & d'y inviter Tyndaride:
Velox amoenum soepè Lucretilem Mutat Lycoeo Faunus, & igneam Defendit oetatem capellis Usque meis, pluviosque ventos, &c. Ode xv ij. liv. I. (D. J.)
LUCRIN le (Page 9:714)
LUCRIN
Il communiquoit avec le lac Averne, par le moyen d'un canal qu'Agrippa fit ouvrir l'an 717 de Rome. Il construisit dans cet endroit un magnifique port, le port de Jules, portus Julius, en l'honneur d'Auguste, qui s'appelloit alors seulement Julius Octa -
Outre Pline & Pomponius Méla, nous avons
Horace, qui parle plus d'une fois du lac Lucrin;
tantôt ce sont les huitres de ce lac qu'il vante, à
l'imitation de ses compatriotes: non me Lucrina juverint conchilia, Ode xj. liv. V.
Horace portant ses réflexions sur les progrès du luxe dit, qu'il avoit formé de grands viviers & de vastes étangs dans les maisons de plaisance, des étangs même d'une plus grande étendue que le lac Lucrin.
. . . . . Undique latius Extincta visentur Lucrino Stagna lacu. Ode xv. liv. II.
Mais nous ne pouvons plus juger de la grandeur
de ce lac, ni du mérite de ses coquillages. En 1538,
le 29 Septembre, le lac Lucrin fut presque entierement
comblé; la terre, après plusieurs secousses,
s'ouvrit, jetta des flammes & des pierres brûlées en
si grande quantité, qu'en vingt - quatre heures de
tems il s'éleva du fond une nouvelle montagne
qu'on nomma Monte nuovo di Cinere, & que Jules - César Capaccio a décrite dans ses antiquités de
Pouzzoles, historia Puteolana, cap xx. Ce qui reste de
l'ancien lac, autour de cette montagne, sur laquelle
il ne croît point d'herbes, n'est plus qu'un marais
qu'on appelle lago di Licola. Voyez
LUCULLEUM MARMOR (Page 9:714)
LUCULLEUM MARMOR, (Hist. nat.) nom que les anciens donnoient à un marbre noir sans veines, très - dur, & qui prenoit un très - beau poli: lorsqu'il étoit cassé on remarquoit dans l'endroit de la fracture des petits points luisans comme du sable. Son nom lui a été donné, parce que Lucullus fut le premier qui en introduisit l'usage à Rome, & l'apporta d'Egypte. On en trouve en Italie, en Allemagen, en Flandres, & dans le comté de Namur. Les Italiens le nomment nero antiquo, noir antique: on le nomme aussi marbre de Namur.
LUCULLIENS jeux (Page 9:714)
LUCULLIENS
Ce général romain célebre par son éloquence, par ses victoires, & par ses richesses, après avoir chassé Mithridate du Pont, & soumis presque tout le reste de ce royaume, employa près d'un an à réformer les abus que les exactions des traitans y avoient introduits. Il remédia à tous les desordres, & gagna si fort l'estime & le coeur de toute la province, qu'elle institua, l'an 70 avant Jesus - Christ, des jeux publics en son honneur, qui furent nommés luculliens, & qui durerent assez long - tems; on les célébroit tous les ans avec un nouveau plaisir; mais les partisans voyant leurs grosses fortunes détruites par les reglemens de Lucullus, vinrent cabaler fortement à Rome contre lui, & firent si bien par leur argent & leurs intrigues, qu'on le rappella & qu'on lui donna un successeur qui recueillit les lauriers dûs à ses victoires. (D. J.)
LUCUMA (Page 9:714)
LUCUMA, s. m. (Botan. exot.) arbre qui vient en plein vent dans le Pérou: il a de grandes racines; son tronc est de la grosseur d'un homme; l'é<pb-> [p. 715]
LUCUMON (Page 9:715)
LUCUMON, s. m. (Littérat.) prince ou chef particulier de chaque peuple des anciens Etrusques. Comme l'Etrurie se partageoit en douze peuples, chacun avoit son lucumon, mais un d'eux jouissoit d'une autorité plus grande que les autres. Les privileges distinctifs des lucumons, étoient de s'asseoir en public dans une chaire d'ivoire, d'être précedés par douze licteurs, de porter une tunique de pourpre enrichie d'or, & sur la tête une couronne d'or, avec un sceptre au bout duquel pendoit une aigle. (D. J.)
LUCUS (Page 9:715)
LUCUS, (Géog.) ce mot latin veut dire un bois saint; & comme l'antiquité avoit l'usage de consacrer les bois à des dieux ou à des déesses, il est arrivé en géographie, qu'il y a des noms de divi nités même des noms d'empereurs, joints à lucus, qui désignent des villes ou lieux autrefois célebres, comme Lucus Augusti, ville de la Gaule narbonnoise, dont nous dirons un mot; Lucus Asturum, qui est Oviedo, ville d'Espagne en Asturie, & autres semblables.
L'étymologie du mot lucus, bois consacré aux dieux, vient de ce qu'on éclairoit ces sortes de bois aux jours de fêtes, quod in illis maximè lucebat; du moins cette étymologie me semble preférable à celle de Quintilien & de Servius, qui ont recours à l'antiphrase, figure de l'invention des Grammairiens, que les habiles critiques ne goûtent gueres, & dont ils ont fort sujet de se moquer. (D. J.)
Les anciens ont encore donné le nom de Lucus Augusti à la ville de Lugo en Espagne, &c. le mot lucus signifie un bois, & l'on sait que la religion payenne avant consacré les bois aux divinités, la flatterie ne tarda pas d'y joindre des noms d'empereurs, elle commença par Auguste. (D. J.)
LUDLOW (Page 9:715)
LUDLOW, (Géog.) Ludlovia, petite ville à marché d'Angleterre, en Shropshire, aux frontieres du pays de Galles, avec un mauvais château pour sa défense. Elle envoye deux députés au parlement, & est à 106 milles N. O. de Londres. Long. 14. 59. lat. 52. 25. (D. J.)
LUDUS HELMONTII (Page 9:715)
LUDUS HELMONTII, (Hist. nat.) pierre ou substance fossile, d'une figure indéterminée & irréguliere à l'extérieur, mais dont l'arrangement inté<cb->
LUETS (Page 9:715)
LUETS, s. m. pl. (Jurisprud.) devoir de luets,
terme usité en Bretagne pour exprimer une redevance
d'un boisseau de feigle dûe sur chacune terre
& sur chacun ménager tenant feu & fumée & labourant
terre en la paroisse: il en est fait mention dans
le recueil des arrêts des chambres de Bretagne du 16
Octobre 1361, & du 20 Mai 1564. Voyez le Glossaire
de M. de Lauriere, au mot
LUETTE (Page 9:715)
LUETTE, uvula, s. f. (Anatomie.) c'est un corps
rond, mol & spongieux, semblable au bout du doigt
d'un enfant, qui est suspendu à la portion la plus élévée de l'arcade formée par le bord libre & flottant
de la valvule du palais, près des trous des narines,
perpendiculairement sur la glotte. Voyez
Son usage est de briser la force de l'air froid, &
d'empêcher qu'il n'entre avec trop de précipitation
dans le poumon. Voyez
Elle est formée d'une duplicature de la tunique du palais. Quelques auteurs la nomment columella, & d'autres gurgulio.
Elle est mue par deux paires de muscles, & suspendue
par autant de ligamens. Les muscles sont
l'externe, appellé sphénostaphylin, qui tire la luette en
haut & en arriere, & empêche les alimens qui ont
été mâchés, de passer dans les trous des narines
pendant la déglutition. Voyez
Ces deux muscles tirent la luette en - haut pour faciliter
la déglutition, & servent à la relever lorsqu'elle est relâchée & tombée. Dans ce cas - là, on
a coutume d'aider à la relever, en y appliquant un
peu de poivre concassé que l'on metsur le bout d'une
cueiller. Voyez
Bartholin dit que ceux qui n'ont point de luette,
sont sujets à la phthisie, & en meurent ordinairement;
parce que l'air froid entrant trop rapidement
dans les poumons, les corrompt. Voyez
Chûte de la
Luette (Page 9:715)
La luette relâchée par des humeurs exige des gargarismes
astringens & fortifians. On lui donne aussi
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