ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"710">

LUC, Evangile de saint (Page 9:710)

LUC, Evangile de saint, (Théol.) nom d'un des livres canoniques du nouveau Testament, qui contient l'histoire de la vie & des miraches de Jesus - Christ, écrite par saint Luc, qui étoit syrien de nation, natif d'Antioche, medecin de profession, & qui fut compagnon des voyages & de la prédication de S. Paul.

Quelques - uns, comme Tertulien, liv. IV. contre Marcion, ch. v. & S. Athanase ou l'auteur de la synope qu'on lui attribue, enseignent que l'évangile de S. Luc étoit proprement l'évangile de saint Paul; que cet apôtre l'avoit dicté à S. Luc; & que quand il parle de son évangile, comme Rom. xj. 16. & xvj. 25. & II. Thessalonic. xj. v. 13, il entend l'évangile de S. Luc. Mais S. Irenée, liv. III. ch j. dit simplement que S. Luc rédigea par écrit ce que S. Paul prêchoit aux nations, & S. Grégoire de Nazianze, que cet évangéliste écrivit appuyé du secours de S. Paul. Il est certain que S. Paul cite ordinairement l'évangile de S. Luc, comme on peut voir I. Cor. xj. 23. 24 & 25, & I. Cor. xv. v. 5. Mais S. Luc ne dit nulle part qu'il ait été aidé par S. Paul; il adresse son évangile, aussi bien que les actes des apôtres, à un nommé Théophile, personnage qui n'est pas connu, & plusieurs anciens ont pris ce nom dans un sens appellatif pour un homme qui aime Dieu. Les Marcionites ne recevoient que le seul évangile de S. Luc, encore le tronquoient - ils en plusieurs endroits, comme l'ont remarqué Tertullien, liv. V. contra Marcion. & saint Epiphane, hoeres. 42.

Le style de S. Luc est plus pur que celui des autres évangélistes, mais on y remarque plusieurs expressions propres aux juifs hellenites, plusieurs traits qui tiennent du génie de la langue syriaque & même de la langue grecque, au jugement de Grotius. Voyez la préface de dom Calmet sur cet évangile. Calmet, Dictionn. de la Bible.

LUCANIE, la (Page 9:710)

LUCANIE, la, (Géogr. anc) région de l'Italie méridionale, nommée Lucania par les Romains, & *LEUKANIA par les Grecs.

Elle étoit entre la mer Tyrrène & le golfe de Tarente, & confinoit avec les Picentins, les Hirpins, la Pouille & le Brutium. Le Silaris, aujourd'hui le Silaro, la séparoit des Picentins; le Brodanus, aujourd'hui le Brandano, la séparoit de la Pouille; le Laus, aujourd'hui le Laino, & le Sibaris, aujourd'hui la Cochile, la séparoient du Brutium.

Pline, liv. III. ch. v. dit que les Lucaniens tiroient leur origine des Samnites. Elien rapporte qu'ils avoient une belle loi, laquelle condamnoit à l'amende ceux qui refusoient de loger les étrangers qui arrivoient dans leurs villes après le soleil couché; cependant du tems de Strabon ce peuple étoit tellement affoibli, qu'à peine ces mêmes villes, si bonnes hospitalieres, étoient - elles reconnoissables. Le P. Briet a tâché de les retrouver dans les noms modernes; mais c'est assez pour nous de remarquer en général que l'ancienne Lucanie est à - présent la partie du royaume de Naples qui comprend la Basilicate (demeure des anciens Sybarites), la partie méridionale de la principauté citérieure, & une petite portion de la Calabre moderne.

Il y a un grand nombre de belles médailles frappées dans les anciennes villes de cette contrée d'Italie: il faut lire à ce sujet Goltzius, Nonnius, & le chevalier Marsham. (D. J.)

LUCAR (Page 9:710)

LUCAR, s. m. (Hist. anc.) l'argent qu'on dépensoit pour les spectacles, & sur - tout pour les gages des acteurs Ce mot vient de locus, place, ou ce que chaque spectateur payoit pour sa place. Le salaire d'un acteur étoit de cinq ou sept deniers: Tibere le diminua. Sous Antonnin, il alla jusqu'à sept aurei; il étoit défendu d'en donner plus de dix: peut - être faut - il entendre que sept ou cinq denarii furent le salaire du jour ou d'une représentation; & sept ou dix aurei, le mois. On prenoit les frais du fisc, & ils étoient avancés par ceux qui donnoient les jeux.

Luçar (Page 9:710)

Luçar, San, cap, (Géog.) cap de l'Amérique septentrionale dans la mer du Sud; ce cap fait la pointe la plus méridionale de la Californie. Nous savons que sa longitude est exactement 258d. 3'. 0".

Lucar (Page 9:710)

Lucar de Barrameda, San, (Géogr.) ville & port de la mer d'Espagne dans l'Andalousie, sur la côte de l'Océan, à l'embouchure du Guadalquivir, sur le penchant d'une colline.

Les anciens ont nommé cette ville Lux dubia, phosphorus sacer, ou Luciferi fanum. Son port est également bon & important, parce qu'il est la clé de Seville, qui en est à 14 lieues; & celui qui se rendroit maître de Saint Lucar pourroit arrêter tous les navires & les empêcher de monter. Il y a d'ailleurs une rade capable de contenir une nombreuse flotte. Long. 11. 30. lat. 36. 50.

Lucar (Page 9:710)

Lucar de Guadiana, San, (Géog.) ville forte d'Espagne dans l'Andalousie, aux confins de l'Algarve & du Portugal, & sur la rive orientale de la Guadiana. Long. 10. 36. lat. 37. 20.

Lucar (Page 9:710)

Lucar la Mayor, San, (Géogr.) petite ville d'Espagne dans l'Andalousie, avec titre de duche & de cité depuis 1636. Elle est sur la Guadiamar, à 3 lieues N. O. de Seville. Long. 12. 12. lat. 37. 25. (D. J.)

LUCARIES (Page 9:710)

LUCARIES, Lucaria, s. f. pl. (Littérat.) fêtes romaines qui tomboient au 18 Juillet, & qui prenoient leur nom d'un bois sacré, Lucus, situé entre le Tibre & le chemin appellé via salaria. Les Romains célébroient les lucaries dans ce lieu - là, en mémoire de ce qu'ayant été battus par les Gaulois, ils s'étoient sauvés dans ce bois & y avoient trouvé un heureux asyle. D'autres tirent l'origine de cette fête des offrandes en argent qu'on faisoit aux bois sacrés, & qu'on appelloit luci. Plutarque observe que le jour de la célébration des lucaries on payoit les comédiens des deniers qui provenoient des coupes réglées qu'on faisoit dans le bois sacré dont nous parlons. (D. J)

LUCARNE (Page 9:710)

LUCARNE, s. f. (Architect.) espece de fenêtre sur une corniche dans le toît d'un bâtiment, qui est placée à plomb, & qui sert à donner du jour au dernier étage. Voyez Fenêtre & nos Pl. de Charp.

Ce mot vient du latin lucerna, qui signifie lumiere ou lanterne.

Nos architectes en distinguent de différens genres, suivant les différentes formes qu'elles peuvent avoir.

Lucarne quarrée, celle qui est fermée quarrément en plate bande, ou celle dont la largeur est égale à la hauteur.

Lucarne ronde, celle qui est cintrée par sa fermeture, ou celle dont la base est ronde.

Lucarne bombée, celle qui est fermée en portion de cercle par le haut.

Lucarne flamande, celle qui, construite de maçonnerie, est couronnée d'un fronton & porte sur l'entablement.

Lucarne damoiselle, petite lucarne de charpente qui porte sur les chevrons & est couverte en contre auvent ou triangle.

Lucarne à la capucine, celle qui est couverte en croupe de comble.

Lucarne faîtiere, celle qui est prise dans le haut d'un comble, & qui est couverte en maniere de petit pignon fait de deux noulets.

LUCAYES, les (Page 9:710)

LUCAYES, les, (Géogr.) îles de l'Amérique septentrionale dans la mer du Nord, aux environs du tropique du cancer, à l'orient de la presqu'île de la Floride, au nord des îles de Cuba & de Saint - Domingue.

Ces îles, qu'on met au nombre des Antilles, & dont Bahama est la plus considérable, sont presque [p. 711] toutes desertes, grandes & petites. C'est cependant par elles que Christophe Colomb découvrit le nouveau monde; il les appella Lucayes, parce qu'il apprit que leurs habitans se nommoient ainsi. Les Espagnols les ont dépeuplées par la rage funeste de s'enrichir, employant ces malheureux insulaires a l'exploitation des mines de Saint - Domingue.

LUCAYONEQUE (Page 9:711)

LUCAYONEQUE, (Géogr.) l'une des grandes îles Lucayes dans l'Amérique septentrionale. Elle est deserte, toute entourée d'écueils au nord, à l'orient & au couchant. Long. 300. lat. 26. 27. (D. J.)

LUCCIOLE (Page 9:711)

LUCCIOLE, s. f. (Hist. nat. Insectiolog.) mouche luisante; il y en a une prodigieuse quantité près de Samagia, les haies en sont couvertes; elles en font comme des buissons ardens. Elles sont à - peu - près de la forme des hannetons, mais plus petites: l'endroit brillant est sous le ventre; c'est un petit poil velouté de couleur citron, qui s'épanouit à chaque coup d'aîle, & qui jette en même tems un trait de lumiere.

LUCE, eau de (Page 9:711)

LUCE, eau de, (Chimie & Mat. med.) l'eau de luce est une liqueur laiteuse, volatile, très - pénétrante, formée par la combinaison de l'esprit volatil de sel ammoniac, avec une petite portion d'huile de karabé.

Cette eau, dont feu M. du Balen, apoticaire de Paris, a eu seul le secret pendant long - tems, a excité la curiosité des Chimistes. Quelques - uns ne connoissant cette nouvelle liqueur que par réputation, l'ont confondue avec une autre eau volatile de couleur bleue qui a fait du bruit à Paris, sous le nom du sieur Luce, apoticaire de Lille en Flandre; les autres, plus à portée d'analyser l'eau de luce du sieur du Balen, en ont d'abord reconnu les principes constitutifs.

Il seroit trop long de faire ici l'énumération de tous les procédés que l'envie de découvrir le mystere de cette préparation a fait imaginer; il suffit de rappeller que tous ces procédés se réduisent à trouver un intermede qui rende miscible l'esprit de sel ammoniac à l'huile de karabé. Celui que M. de Machi vient de rendre public, est un des plus raisonnabies & des plus ingénieux: l'eau de luce qui en résulte est blanche, pénétrante, & paroît avoir toutes les qualités de l'eau de luce du sieur du Balen. Malgré ces avantages, nous sommes fondés à avancer que le procédé de M. de Machi n'est pas le plus simple qu'il soit possible d'employer, puisqu'il se sert de l'intermede de l'esprit - de - vin pour combiner l'esprit volatil avec l'huile, & que tout intermede devient inutile pour cette combinaison, puisqu'elle peut s'exécuter par le seul rapport de ces deux principes: elle s'execute en effet par le procédé suivant.

Mettez dans un flacon de crystal quelques gouttes d'huile blanche de karabé rectifiée, versez dessus le double de bon esprit volatil de sel ammoniac; bouchez le flacon avec son boucnon de crystal, & portez - le pendant quelques jours dans la poche de la culotte, la plus grande partie de l'huile se dissoudra. Ajoutez pour lors une pareille quantité du même esprit volatil; & après avoir laissé le tout en digestion à la même chaleur pendant quelques jours encore, vous trouverez l'huile entierement combinée avec l'alkali volatil, sous la forme & la consistence d'un lait clair de couleur jaunâtre. Ce produit n'est proprement qu'une espece de savon ressout. Conservez - le dans le même flacon exactement fermé.

Il est essentiel, pour le succès de ce procédé, de n'exposer à l'action de l'alkali volatil que trois ou quatre gouttes d'huile de karabé; si on emploie cette derniere matiere jusqu'à la quantité d'un gros, le procédé ne réussit point.

Pour faire l'eau de luce, il suffit de verser quelques gouttes du savon que nous venons de décrire sur de l'esprit volatil de sel ammoniac bien vigoureux: on en ajoute plus ou moins à une quantité donnée d'esprit volatil, suivant le degré de blancheur & d'odeur de karabé qu'on veut donner à son eau de luce. Extrait de deux écrits de M. Betbeder, medecin de Bordeaux, insérés dans le recueil périodique d'observations de Medecine, &c. l'un au mois d'Octobre 1756, & l'autre au mois de Mai 1757.

Le procédé de M. de Machi dont il a été fait mention au commencement de cet article, est rapporté dans le même ouvrage périodique au mois de Juin 1756: voici ce procédé.

Prenez un gros d'huile de succin extrèmement blanche, faites - la dissoudre dans suffisante quantite d'esprit - de - vin: il en faudra bien près de deux onces. Ajoutez - y deux autres onces d'esprit - de - vin, & servez - vous de cette dissolution pour préparer le sel volatil ammoniac suivant la méthode ordinaire ou celle qu'on emploie pour les esprits ou les sels volatils aromatiques huileux. Cette liqueur vous servira à blanchir de bon esprit volatil préparé avec la chaux vive, & la liqueur blanche ne sera sujette à aucun changement; elle sera toujours laiteuse, ne fera jamais de dépôt, & remplira par conséquent toutes les conditions desirées pour faire une bonne eau de luce. Quelques gouttes de la premiere liqueur suffisent, mais on ne craint rien de la surabondance: l'auteur en a mélangé presque à partie égale d'esprit volatil, & la liqueur étoit seulement plus épaisse & plus blanche, à - peu - près comme est du bon lait de vache, & sans qu'il ait paru le plus leger sédiment.

L'eau de luce n'a de vertus réelles que celles de l'esprit volatil de sel ammoniac, tant dans l'usage intérieur que dans l'usage extérieur. La très - petite portion d'huile de succin qu'elle contient, ne peut être comptée pour rien dans l'action d'un remede aussi efficace. Voyez Sel ammoniac & Sel volatil. (b)

LUCENSES (Page 9:711)

LUCENSES, (Géog. anc.) peuple ancien d'Italie au pays des Marses, selon Pline, liv. III. ch. xij. édition du P. Hardouin. Ce peuple tiroit son nom du bourg Lucus, & ce bourg tiroit le sien d'un bois, le même que Virgile nomme Angitioe nemus.

LUCERA (Page 9:711)

LUCERA, (Géog.) c'est la Lucéria des Romains, ancienne ville d'Italie au royaume de Naples, dans la Capitanate, avec un évêché suffragant de Bénevent. Les Italiens la nomment Lucera delli pagani; ce surnom lui vient de ce que l'empereur Constance l'ayant ruinée, Frédéric II. en fit présent aux Sarrazins pour demeure, à condition de la réparer; mais ensuite Charles II. roi de Naples les en chassa. Elle est à 8 lieues S. O. de Manfrédonia. Long. 32. 59. lat. 41. 28. (D. J.)

LUCERES (Page 9:711)

LUCERES, s. m. pl. (Littér.) nom de la troisieme tribu du peuple romain, au commencement de la fondation. Romulus, dit Varron de ling. lat. lib. IV. divisa les habitans de la nouvelle ville en trois tribus; la premiere fut appellée les Tatiens, qui prirent ce nom de Tatius; la seconde les Rhamnes, ainsi nommés de Romulus; & la troisieme les Luceres, qui tiroient leur nom de Lucumon. (D. J.)

LUCÉRIE (Page 9:711)

LUCÉRIE, Luceria, (Géogr. anc.) aujourd'hui Lucera, étoit une ville considérable d'Italie dans la Pouille daunienne, aux confins des Hirpins, avec le titre de colonie romaine. C'est la Nuceria Apulorum de Ptolomée liv. III. ch. j. Ses peuples sont nommés Lucerini dans Tite - Live. Ses paturages passoient pour excellens: les laines de ses troupeaux, au rapport de Strabon, quoiqu'un peu moins blanches que celles de Tarente, étoient plus fines, plus douces & plus estimées. Horace, ode 15. liv. III. assure Chloris qu'elle n'a point de graces à jouer du luth & à se couronner de roses, & qu'elle n'est propre qu'à filer des laines de Lucerie.

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.