ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"688"> générales; & il y en a même qui leur paroissent contraires, puisque souvent on entend les cloches lorsque le vent en pousse le son aux oreilles, & qu'on cesse de les entendre quand le vent y est contraire.

Cette méthode suppose enfin que la force de la poudre est uniforme, & que la même quantité porte toujours le même boulet à la même hauteur; or il n'y a aucun cannonier qui ne sache le contraire. Nous ne disons rien des nuits couvertes & obscures où on ne peut point voir de lunes, ni des nuits orageuses ou on ne peut point entendre le son, même à de très - petites distances.

C'est pourquoi les marins sont réduits à des méthodes fort imparfaites pour trouver la longitude: voici une idée générale de la principale de ces méthodes. Ils estiment le chemin que le vaisseau a fait depuis l'endroit d'où ils veulent compter la longitude, ce qui ne se peut faire que par de instrumens jusqu'ici fort peu exacts. Ils observent la latitude du lieu où le vaisseau est arrivé, & la comparent à la latitude de l'autre lieu pour savoir combien ils ont changé en latitude; & connoissant à - peu - près le rhumb de vent sous lequel ils ont couru pendant ce tems, ils déterminent par la combinaison de ces différens élémens la différence des longitudes.

On voit assez combien d'élémens suspects entrent dans cette détermination, & combien la recherche des longitudes à cet égard est encore loin de la perfection qu'on y desire.

On peut encore se servir de la déclinaison de la boussole pour déterminer la longitude en mer. Voyez sur cela le Traité de navigation de M. Bouguer, pag. 313, ainsi que les méthodes les plus usitées par les marins pour trouver la longitude. (O)

LONGITUDINAL (Page 9:688)

LONGITUDINAL, en Anatomie, se dit des parties étendues, ou situées en long.

Les membranes qui composent les vaisseaux, sont tissues de deux sortes de fibres, les unes longitudinales, & les autres circulaires, qui coupent les fibres longitudinales à angles droits. Voyez Membrane.

Les fibres longitudinales sont tendineuses & élastiques. Les circulaires sont musculeuses & motrices, comme les sphincters. Voyez Fibre.

Le sinus longitudinal supérieur ou grand sinus de la dure mere s'étend depuis la connexion de la crête éthmoïdale avec l'os frontal, le long du bord supérieur de la faulx jusqu'au milieu du bord postérieur de la tente ou cloison transversale où il se bifurque dans les deux sinus latéraux. Voyez Dure - mere, &c.

LONGONÉ (Page 9:688)

LONGONÉ, (Géog.) Voyez Porto - Longoné.

LONGPAN (Page 9:688)

LONGPAN, s. m. (terme d'Arch.) c'est le plus long côté d'un comble, qui a environ le double de sa largeur ou plus.

LONGUE (Page 9:688)

LONGUE, adj. f. en terme de Grammaire. On appelle longue une syllabe relativement à une autre que l'on appelle brève, & dont la durée est de moitié plus courte, voyez Breve. La longueur & la brièveté n'appartiennent jamais qu'au son qui est l'ame de la syllabe; les articulations sont essentiellement instantanées & indivisibles.

LONGUE (Page 9:688)

LONGUE est, dans nos anciennes Musiques, une note quarrée avec une queue à droite, ainsi [omission: image; to see, consult fac-similé version]. Elle vaut ordinairement quatre mesures à deux tems, c'est - à dire deux brèves: quelquefois aussi elle en vaut trois, selon le mode. Voyez Mode.

Aujourd'hui on appelle longue, 1°. toute note qui commence le tems, & sur - tout le tems fort, quand il est partagé en plusieurs notes égales; 2°. toute note qui vaut deux tems ou plus, de quelque mesure que ce soit; 3°. toute note pointée, 4°. & toute note syncopée. Voyez Mesure, Point, Syncope, Tems, Valeur des Notes .

Longues Pieces (Page 9:688)

Longues Pieces (Fondeur de caracteres d'Imprimerie.) Longues pieces du moule, ainsi appellées parce qu'elles sont les plus longues de toutes. C'est sur un bout des longues pieces que le blanc est retenu par une vis & la potence. De l'autre côté est la fourchette ou entaille, dans laquelle se place & coule la tête de la potence de l'autre piece, lorsque le moule est fermé. Voyez Moule, Planche, figures.

Longues (Page 9:688)

Longues, terme de Fondeur de caracteres d'Imprimerie. On entend par longues les lettres qui occupent les deux tiers du corps par en - haut, comme les d, D, b, B, &c. p, q, g, y, par en - bas, & dont on ne coupe que d'un côté l'extrémité du corps du côté de l'oeil. On appelle ces lettres longues relativement aux courtes que l'on coupe des deux côtés, comme les m, o, e, &c. & aux pleines qui occupeut tout le corps, & qu'on ne coupe point, comme Q. s. ffi. &c. Voyez Couper.

LONGUET (Page 9:688)

LONGUET, s. m. (Lutherie.) sorte de marteau dont les facteurs de clavessins se servent pour enfoncer les pointes auxquelles les cordes sont attachées. Ce marteau est ainsi nommé à cause de la longueur de son fer, qui est telle que la tête puisse atteindre les pointes sans que le manche du marteau touche au bord du clavecin. Voyez la figure de cet outil Planches de Lutherie.

LONGUEUR (Page 9:688)

LONGUEUR, s. f. (Gramm.) la plus grande dimension d'un corps, mesuré par une ligne droite.

Longueur (Page 9:688)

Longueur de l'étrave à l'étambord, (Marine.) c'est la longueur en ligne droite qu'il peut y avoir de l'un à l'autre.

Longueur de la quille portant sur terre, c'est toute la longueur de la quille droite, & celle qui porte sur les tins.

Longueur d'un cable; c'est une mesure de 120 brasses de long, qui est celle de la plus grande longueur des cables.

Longueur (Page 9:688)

Longueur, (Maréch.) Passéger un cheval de sa longueur, en termes de manege, c'est le faire aller en rond, de deux pistes, soit au pas, soit au trot, sur un terrein si étroit, que ses hanches étant au centre de la volte, sa longueur soit à - peu - près le demi-diametre de la volte, & qu'il manie toujours entre deux talons, sans que la croupe échappe, & sans qu'il marche plus vîte, ou plus lentement à la fin qu'au commencement. Voyez Piste, Volte, &c.

Longueur (Page 9:688)

Longueur, (Rubanier.) s'entend des soies de la chaîne, depuis les ensuples de derriere, jusqu'aux lisses ou lissettes; ainsi l'ouvrier dit, j'ai fait ma longueur; j'ai nettoyé ma longueur, c'est - à - dire, j'ai épluché toutes les bourres & noeuds de ma longueur.

LONGUNTICA (Page 9:688)

LONGUNTICA, (Géog. anc.) ville maritime d'Espagne. Il paroît d'un passage de Tite - Live, liv. XXII. c. xx. que Loguntica n'étoit pas loin de Carthagène; quelques - uns conjecturent que c'est aujourd'hui Guardamar, place sur la côte du royaume de Valence.

LONGWY ou LONWIC (Page 9:688)

LONGWY ou LONWIC, (Géog.) en latin moderne Longus - Wicus; petite ville de France, sur les frontieres du duché de Luxembourg, avec un château. Elle est divisée en ville vieille & en ville neuve; cette derniere fut bâtie par Louis XIV. après la paix de Nimégue, & fortifiée à la maniere du maréchal de Vauban. Elle est sur une hauteur, à 6 lieues S. O. de Thionville, 67 N. E. de Paris. Long. 23. 26 25. lat. 49. 31. 35. (D. J.)

LONKITE (Page 9:688)

LONKITE, s. f. lonchilis, (Hist. nat.) genre de plante, dont les feuilles ne different de celles de la fougere, qu'en ce qu'elles ont une oreillette à la base de leurs découpures. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

LONS - LE - SAUNIER (Page 9:688)

LONS - LE - SAUNIER, (Géog.) en latin Ledo, plus communément Ledo - Salinarius, & quelquefois [p. 689] Leodunum: on dit aussi par abus, Lion - le - Saunier. petite ville de France en Franche - comté, près du duché de Bourgogne. Elle prend son nom d'une auge, ou mesure d'eau salée, laquelle en terme de saunerie, s'appelle long. Gollut dit qu'un long contient 24 muids. Cette ville est située sur la petite riviere de Solvan; à 8 lieues de Dôle, 9 de Châlons. Long. 23. 15. lat. 46. 36. (D. J.)

LON - YEN ou LUM - YEN (Page 9:689)

LON - YEN ou LUM - YEN, s. m. (Botan. exot.) nom d'un fruit de la Chine, qui ne croît que dans les provinces australes de l'empire, à un arbre sauvage ou cultivé, lequel est de la grandeur de nos noyers. Le lon yen est de la grosseur de nos cerises, d'une figure ronde, d'une chair blanche, aigrelette, pleine d'eau, & d'un goût approchant de celui de nos fraises. Il est couvert d'une pelure mince, lisse, d'abord grisâtre, & jaunissant ensuire, à mesure que le fruit mûrit. Les Chinois des provinces australes, & en particulier les habitans de Focheu, font la récolte de ces fruits en Juillet, & les arrosent d'eau falée pour les conserver frais; mais ils en sechent la plus grande partie pour les transporter pendant l'hiver, dans les autres provinces, ils en font aussi du vin agréable, en les pilant, & les laissant fermenter; la poudre des noyaux de ce fruit est d'un grand usage dans leur medecine. Plus la nature a caché le germe de ses productions, plus l'homme ridiculement fin, s'est persuadé d'y trouver la conservation de sa vie, ou du moins le remede à ses maux. (D. J.)

LOOCH, ou LOOH (Page 9:689)

LOOCH, ou LOOH, s. m. (Pharm. & Thérap.) mot pris de l'arabe, & les noms d'une composition pharmaceutique d'une consistance moyenne, entre le syrop & l'électuaire mou, destinée à être roulée dans la bouche, & avalée peu - à - peu, ou à être prise par très - petites portions, & en léchant. Les Grecs ont appellé cette préparation eclegma, & les Latins linctus. Le mot looch est depuis long - tems le plus usité, même chez les auteurs qui ont ecrit en latin.

Le looch n'est composé que de remedes appellés pectoraux (voyez Pectoral), & principalement des liquides, ou au moins mous, comme décoctions, caux distillées, émulsions, huiles douces, syrops, mucilages délayés, miel, pulpes, gelées, conserves, &c. ou consistans, mais solubles, comme sucre, gomme, &c. On y fait entrer quelquefois aussi des matieres pulvérulentes, non solubles, comme de l'amydon, de la réglisse en poudre, des absorbans porphyrisés, &c. mais alors le remede est moins élégant & moins parfait.

Pour unir différens ingrédiens sous forme de looch, il n'y a 1°. s'ils sont tous vraiment miscibles, ou réciproquement solubles, qu'à y mêler exactement en agitant, triturant, appliquant une chaleur convenable; en un mot procurant la dissolution ou combinaison réelle, ces différens ingrédiens employés en proportion convenable, pour que le mélange achevé ait la consistance requise: cette proportion s'apprend facilement par l'usage, & un tâtonnement facile y conduit.

2°. Si les différens ingrédiens ne sont pas analogues, qu'il s'agisse, par exemple, d'incorporer une huile avec des liqueurs aqueuses & des gommes; en joignant ces substances immiscibles par l'intermede des substances savonneuses, le sucre & le jaune d'oeuf, & en leur faisant contracter une union, au - moins superficielle, indépendamment de celle qui est procurée par cet intermede, par une longue conquassation, en les battant, & broyant long - tems ensemble.

Le looch blanc de la Pharmacopée de Paris, nous fournira le modele de la composition la plus compliquée, & la plus artificielle du looch.

Looch blanc de la Pharmacopée de Paris réformé. Prenez quatre onces d'émulsion ordinaire, préparées avec douze amandes douces; dix - huit grains de gomme adragant réduite en poudre très - subtile. Mettez votre gomme dans un mortier de marbre, & versez peu - à - peu votre émulsion, en agitant continuellement & long - tems, jusqu'à ce que vous ayez obtenu la consistance de mucilage. Alors mêlez exactement avec une once de syrop de capillaire, & une once d'huile d'amandes douces, que vous incorporerez avec le mélange précédent, en continuant d'agiter le tout dans le mortier, fournissant l'huile peu - à - peu: enfin vous introduirez par la même manoeuvre environ deux drachmes d'eau de fleurs d'orange.

Ce que j'appelle la réforme de ce looch, consiste à substituer de l'eau pure à une décoction de réglisse demandée dans les dispensaires, & qui ôte de l'élégance au remede, en ternissant sa blancheur, sans y ajoûter aucune vertu réelle; & à mettre le syrop de capillaire à la place du syrop d'alhtéa, de Fernel, & de celui de diacode, qui le rendent désagréable au goût, sans le rendre plus efficace. Les bons apoticaires de Paris préparent le looch blanc de la maniere que nous avons adoptée. Ils dérogent à cet égard à la loi de la Pharmacopée; & certes c'est - là une espece d'infidélité plutôt louable, que condamnable, & presque de convention; les Medecins qui connoissent le mieux la nature des remedes, l'approuvent, & ce suffrage vaut assurement mieux que là soumission servile à un précepte dicté par la routine.

Quant à l'usage médicinal, & à la vertu des looch, il faut observer premierement, qu'ils sont donnés, ou comme topiques, dans les maladies de la bouche & du gosier, en quoi ils n'ont absolument rien de particulier, mais agissant au contraire selon la condition commune des topiques (v. Topique), ou bien qu'on les roule dans la bouche aussi long - tems qu'on peut les y tenir, sans céder au mouvement de la déglutition, qui est machinalement déterminé par ce roulement dans la bouche (quantùm patitur frustratoe deglutitionis toedium), dans l'espoir que l'air à inspirer, qui passera à travers le looch retenu dans la bouche, se chargera, sinon de la propre substance, du - moins d'une certaine émanation du remede; & qu'ainsi il arrivera au poumon empreint de la vertu médicamenteuse de ce remede.

Secondement, que le premier emploi du looch, c'est - à - dire, à titre de topique, est très - rare, pour ne pas dire absolument nul; car, dans les cas de maladies de la bouche & du gosier, c'est presqu'uniquement le gargarisme qu'on emploie. Voyez Gargarisme.

Troisiemement, que le second emploi, à titre de pectoral, ou béchique incrassant, dirigé immédiatement vers le poumon par le véhicule de l'air inspiré, qui est très - ordinaire & très - usuel, est fondé sur un des préjugés des plus puériles, des plus absurdes, des plus répandus pourtant, non - seulement chez le peuple, mais même chez les gens de l'art, & dans les livres.

Car d'abord l'air ne peut certainement rien enlever des corps doux ou huileux, qui font la nature essentielle des looch, ni par une action menstruelle, car l'air ne dissout point ces substances grossieres; ni par une action méchanique, car l'air ne traverse pas impétueusement la bouche, pour se porter par un courant rapide dans le poumon; l'air est au contraire doucement attiré par l'inspiration; d'où il est clair à p: iori, que l'air inspiré ne se charge d'aucune partie intégrante substantielle du looch. En second lieu, cette vérité est démontrée à posteriori, par cette observation familiere, vulgaire, qu'une seule goutte d'un liquide très - benin, blandissimi, d'eau pure, qui enfile l'ouverture de la glotte, occasionne sur le champ une toux convulsive, suffocante, qui s'appaise à peine par l'expulsion du corps dont la présence l'excitoit. Que seroit - ce si des matieres plus

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