ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"628"> prouve, parce que Pline, l. III. c. iv. en nomme les habitans Lutevani, qui est Foroneronienses; le même auteur ajoute que c'étoit une ville latine, sans doute à cause de la colonie, à l'occasion de laquelle on l'avoit surnommée Forum Neronis. Elle a eu ses vicomtes, ainsi que les autres villes du Languedoc; voyez Catel, Hist. du Languedoc, l. II. c. vij. p. 296. & Had. Valesius, Notit. Gall. p. 274. Quoique située dans un pays sec & stérile, ses seules manufactures de draps & de chapeaux la font fleruir. Elle est sur la Lergue, au pié des Cévennes, à 9 lieues de Beziers, 15 de Nismes, 17 de Narbonne, 11 N. E. de Montpellier, 150 S. E. de Paris. Long. 21. lat. 43. 47.

Lodeve a l'honneur d'avoir donné naissance à deux cardinaux, Guillaume de Mandagot, & André - Hercule de Fleury.

Le premier, mort à Avignon en 1321, fut successivement archidiacre de Nismes, prévôt de Toulouse, archevêque d'Embrun, d'Aix, & enfin cardinal & evêque de Palestrine. Il avoit fait un traité d'élection des prélats, qu'on a imprimé à Cologne en 1573.

M. le cardinal de Fleury, mort à Issy près de Paris en 1743, presque nonagénaire, a été connu de tout le monde. Ce fut, dit M. de Voltaire, un homme des plus aimables, & de la société la plus délicieuse, jusqu'à l'âge de 73 ans; & quand à cet âge il eut pris en main le gouvernement de l'état, il fut regardé comme un des plus sages. Il conserva jusqu'à près de 90 ans une tête saine, libre & capable d'affaires. Depuis 1726 jusqu'à 1742, tout lui réussit. Il prouva que les esprits doux & concilians sont faits pour gouverner les autres. Il fut simple & économe en tout, sans jamais se démentir. La distinction de la modestie fut son partage; & s'il y a eu quelque ministre heureux sur la terre, c'étoit sans doute le cardinal de Fleury. (D. J.)

LODI (Page 9:628)

LODI, (Géogr. anc. & mod.) ancienne ville d'Italie, en Lombardie, au Milanois, dans le Pavesan, sur le Silaro. Les anciens l'ont connu sous le nom de Laus Pompeia. Pompée prit soin de la réparer, & elle devint une ville riche & florissante; son opulence excita la jalousie des Milanois; ils formerent le dessein de la détruire, & l'exécuterent. Ce lieu n'est plus qu'un village sur le chemin de Pavie; on l'appelle Lodi Vecchio, & l'on y a trouvé des médailles, des inscriptions & d'autres marques de son antiquité.

Cinquante ans après la destruction de cette ville, l'empereur Fréderic Barberousse la fit rétablir, non pas cependant dans le terrein qu'elle occupoit autrefois, mais à trois milles de là, sur l'Adda; elle se maintint libre assez long tems, mais sinalement elle se soumit aux ducs de Milan, & devint la capitale du Lodesan. Othon & Acerbo Morena ont fait l'histoire de Lodi, rerum Laudensium. Felix Osio l'a rendue publique, & Leibnitz l'a insérée dans son recueil des écrivains de Brunswick.

Cette ville est dans un sol agréable, fertile, arrosé d'eau, & abondant en toutes choses, à 25 milles S. E. de Milan & de Pavie, 7 S. O. de Creme, 18 N. O. de Plaisance. Long. 27. 1. latit. 45. 18.

Maphée Vigius, né à Lodi en 1407, passa pour le plus grand poëte latin, que l'on eût vu depuis plusieurs srecles. Il se fit une éminente réputation par son XIII. livre de l'Enéide de Virgile, qui n'est au fond qu'une entreprise ridicule. Son poëme sur les friponneries des paysans est beaucoup mieux conçu. On trouve dans le Naudaeana bien des particularités fort indifférentes aujourd'hui sur cet auteur. (D. J.)

LODIER ou LOUDIER (Page 9:628)

LODIER ou LOUDIER, subst. m. (Com.) grosse couverture piquée & remplie de laine en ploc entre deux étoffes ou toiles.

LODS & VENTES (Page 9:628)

LODS & VENTES, (Jurisprud.) sont le droit que l'on paye au seigneur féodal ou censier pour la vente qui est faite d'un héritage mouvant de lui, soit en fief ou en censive.

Dans le pays de droit écrit, les droits que le contrat de vente occasionne, sont appellés lods, tant pour les rotures que pour les fiefs dans les lieux où la vente des fiefs en produit; il en est de même dans la coûtume d'Anjou, on y appelle lods les droits de transaction dûs, tant pour le fief que pour les rotures.

Dans la plûpart des autres coutumes, les lods & ventes ne sont dûs que pour les rotures, & non pour les fiefs.

Le terme de lods, que l'on écrivoit aussi anciennement los, loz & laods, est françois.

Les uns tirent son origine du mot leud, qui, en langage thiais, c'est - à - dire teutonique ou germanique, signifie sujet & vassal, de sorte que droit de lods signifieroit le droit que le sujet ou nouveau acquéreur doit au seigneur féodal.

De ce terme leud paroît dérivé celui de leuda, qui signifie toute sorte de redevance ou prestation, & principalement celle qui se paye au seigneur du lieu pour la permission d'exposer des marchandises en vente. En certains lieux on a dit lauda pour leuda, & quelques auteurs ont pensé que ce droit de laude avoit été ainsi nommé, parce qu'il se paye pour laudandâ venditione; & il ne seroit pas bien extraordinaire que de lauda on eût fait laudes & laudimia, qui sont les différentes dénominations latines, dont on se sert pour exprimer les lods dûs au seigneur pour la vente d'un héritage roturier, & en françois laods, comme on l'écrivoit anciennement.

On trouve aussi qu'anciennement leuda ou leudum signifioit composition; il est vrai que ce terme n'étoit d'abord usité que pour exprimer l'amende que l'on payoit pour un homicide, mais il paroît que dans la suite leudum, leuda ou lauda furent pris pour toute sorte de prestation ou tribut, comme on l'a dit d'abord.

D'autres, comme Alciat, prétendent que les lods, laudimia, ont été ainsi nommés à laudando id est nominando autore; car l'acheteur est tenu de déclarer dans un certain tems au seigneur le nom de celui dont il a acquis.

D'autres encore tiennent que le terme de lods, pris pour le droit qui se paye au seigneur en cas de vente d'un héritage roturier, vient de los ou lods, qui, dans l'ancien langage, signifioit gré, volonté, consentement, on disoit alors loër pour allouer, approuver, agréer, accorder; on trouve souvent en effet dans les anciens titres & cartulaires ces mots de lode ou laude, consilio & assensu, pour laudatione; pro laudationibus aut revestimentis, laudavimus & approbavimus. L'ancienne chronique de saint Denis, vol. I. chap. vij. dit, sans son gré & sans son lods.

C'est aussi dans ce même sens que le terme de lods ou los est pris dans les anciennes coûtumes, telle que l'ancienne coûtume de Champagne & Brie, établie par le comte Thibaut en Décembre 1224, art. 4. li dires li doit loër, ne li doit mie contredire, &c. Celle de Toulouse rédigée en 1285, part. IV. tit. de feudis, dit laudeverit vel concesserit; celle de Valois, art. 14. dit los & choix; & dans quelques coûtumes, les lods & ventes, lodes, sont appellés honneurs, issues, accordement, parce que le seigneur censier, en les recevant, loue ou alloue, approuve, agrée & accorde la vente, & investit l'acquéreur de l'héritage par lui acquis, en reconnoissance de quoi les lods lui sont payés.

Ainsi il faut écrire lods, & non pas lots, comme quelques - uns le font mal - à - propos.

Pour ce qui est du mot de ventes, que l'on joint [p. 629] assez ordinairement avec celui de lods, il n'est pourtant pas toujours synonyme; car, dans plusieurs coûtumes, comme Troyes & Sens, les lods sont dûs par l'acquéreur, & les ventes par le vendeur. C'est pourquoi, dans les anciens titres, on lit lodes ou laudes, & vendas: les ventes sont dûes par les vendeurs, pour la permission de vendre; & les lods, par l'acquéreur, pour être reconnu propriétaire par le seigneur.

On disoit anciennement venditio, dans la même signification que la laude ou louade, leuda, pour exprimer le droit qui se payoit au seigneur pour toute sorte de ventes.

La coûtume de Sens dit qu'en aucuns lieux il n'y a que lods ou ventes seulement.

Celle de Paris ne se sert que du terme de ventes, & néanmoins dans l'usage on y confond les lods & ventes, & l'on joint ordinairement ces deux termes ensemble, comme ne signifiant qu'un même droit qui est dû par le nouvel acquéreur.

L'usage des lods & ventes ne peut être plus ancien que celui des baux à cens, qui a produit la distinction des héritages roturiers d'avec les fiefs, & a donné occasion de percevoir des lods & ventes aux mutations par vente des héritages roturiers; on ne trouve même guere d'actes où il soit parlé de lods & ventes avant le xij. siecle.

Les lods & ventes, ou lods simplement, sont dûs pour les mutations par vente ou par contrat équipolent à vente.

Ils se perçoivent à proportion du prix porté par le contrat; si le seigneur trouve ce prix trop foible, il peut user du retrait féodal, si c'est un fief; ou du retrait censuel, si c'est une roture, & que le retrait censuel ait lieu dans le pays.

La coûtume d'Auvergne donne au seigneur le droit de sujet, c'est - à - dire de faire surenchérir l'héritage.

Il est aussi dû des lods en cas d'échange, suivant les édits & déclarations qui ont assimilé les échanges aux ventes.

Le decret volontaire ou forcé, le contrat de bail à rente rachetable, la vente à faculté de rémeré, le contrat appellé datio in solutum, & la donation à titre onéreux, produisent des lods & ventes.

Mais il n'en est pas dû pour une vente à vie, ni pour un bail emphytéotique, à moins qu'il n'y ait eu des deniers donnés pour entrée.

Il n'en est pas dû non plus pour la résolution du contrat de vente, lorsqu'elle est faite pour une cause inhérente au contrat même, mais seulement lorsque le contrat est résolu volontairement pour une cause postérieure au contrat.

Les privilégiés qui sont exempts des droits seigneuriaux en général dans la mouvance du roi, sont conséquemment aussi exempts des lods & ventes.

La quotité des lods & ventes est différente, selon les coûtumes.

Dans celles d'Anjou & Maine, le droit de ventes est de 20 deniers tournois pour livre, sinon en quelques contrées où il y a ventes & issues, qui sont de 3 s. 4 d. pour livre.

Quelques coûtumes, comme Lagny, disent que les lods & ventes sont de 3 s. 4 d. & se payent par le vendeur; & quand il est dit, francs deniers, l'acquéreur doit les venteroles, qui sont de 20 deniers tournois par livre.

A Paris & dans plusieurs autres coûtumes, les lods & ventes sont de 12 deniers; dans d'autres coûtumes, ils sont plus ou moins forts.

Dans le pays de Droit écrit, les lods sont communément du sixieme plus ou moins, ce qui dépend des titres & de l'usage, il y a des cas où il n'est dû qu'un milod. Voyez Milod.

Les commentateurs des coûtumes ont la plûpart traité des lods & ventes sur le titre des fiefs & censives.

M. Guyot, tome III. de ses traités ou dissertations sur les matieres féodales, a fait un traité particulier du quint & des lods & ventes. Voyez Censive, Fief & Mutation, Seigneur, Roture . (A)

LOEWENSTEIN (Page 9:629)

LOEWENSTEIN, Lovesteniensis comitatus, (Géog.) petit comté d'Allemagne en Franconie, long de quatre lieues sur deux de large, & n'ayant rien de remarquable.

Il n'en est pas de même du château de Loewenstein en Hollande, situé à la pointe de l'île de Boinenel, entre la Meuse & le Wahal, vis - à - vis de Workum. Ce château réservé de nos jours pour les prisonniers d'état, est bien autrement cher aux habitans des Provinces - Unies, pour avoir été le premier lieu qui affranchit les peuples belgiques du joug tyrannique espagnol. Un nommé Henri Ruyter, nom heureux aux Hollandois, homme plein de bravoure, fit en 1571, une des actions les plus hardies, dont il soit parlé dans l'histoire. Il osa le premier, & lui quatrieme, lever l'étendard de la liberté contre toute la puissance du duc d'Albe. Il surprit ce château de Loewenstein, y entra en habit de cordelier, avec ses trois compagnons, égorgea la garnison, & se rendit maître de la place. Le duc d'Albe envoya des troupes qui le canonnerent, & fondirent dedans par la breche. Ruyter n'espérant aucune capitulation, se jette dans le magasin des poudres; là tenant d'une main le sabre dont il étoit armé, épuisé & percé de coups, il mit de l'autre main le feu aux poudres, & fit sauter avec lui la plus grande partie de ses ennemis. Cet exploit releva singulierement le courage des confédérés. Dèslors on ne vit plus de leur part que des armées en campagne, des flottes sur mer, des villes attaquées & emportées d'assaut. Ce fut un feu qui courut toute la Flandres. La Zélande, la Gueldres, l'Ovérissel, la Frise occidentale, embrasserent le parti de la Hollande; & l'entiere défection de la tyrannie d'Espagne s'acheva l'année suivante. (D. J.)

LOF (Page 9:629)

LOF, s. m. (Marine.) c'est la moitié du vaisseau considéré par une ligne qui le diviseroit également de proue à poupe, laissant une moitié à stribord du grand mât, & l'autre moitié à bas - bord; & celle qui se trouve au vent s'appelle lof. Ce terme a différentes significations, suivant qu'il est joint à d'autres, dont voici les principales:

Au lof, commandement d'aller au plus près du vent.

Bouter le lof, c'est mettre les voiles en écharpe pour prendre le vent.

Etre au lof, c'est être sur le vent, s'y maintenir. Dans la Méditerrannée on dit être au lof, quand on parle du côté du vaisseau qui est vers la mer, & être à rive, lorsqu'on est du côté qui regarde la terre.

Tenir le lof, c'est serrer le vent, prendre le vent de côté.

Lof signifie encore le point d'une basse voile qui est vers le vent; ainsi lever le grand lof, c'est lever le lof de la grande voile.

Lof au lof, commandement de mettre le vaisseau de telle sorte qu'il le fasse venir vers le lof, c'est - à - dire vers le vent.

Lof pour lof, commandement de virer vent arriere, en mettant au vent un côté du vaisseau pour l'autre.

LOFNA (Page 9:629)

LOFNA, (Mythologie.) c'est ainsi que les anciens Goths appelloient une déesse, dont la fonction étoit de reconcilier les époux & les amans les plus desunis.

LOG (Page 9:629)

LOG, s. m. (Mes. juive.) mesure des liquides chez les Hébreux, qui contenoit un caph & un tiers, c'est - à - dire cinq sixiemes d'une pinte d'Angleterre.

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