ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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loppent pas toutes ensemble; elles sont nombreuses
& rangées en épi à l'extrémité de la tige sur une
hampe: elles sont belles, blanches, odorantes,
composées de six pétales épais, recourbés en dehors,
& représentant en quelque maniere une cloche ou
une corbeille; leur centre est occupé par un pistil
longuet à trois sillons, d'un blanc verdâtre & de six
étamines de même couleur, surmontées de sommets
jaunâtres. Le pistil se change en un fruit oblong,
triangulaire, partagé en trois lobes remplis de graines
roussâtres, bordées d'un feuillet membraneux,
posées les unes sur les autres à double rang.
Les feuilles, les tiges & les oignons de cette plante
sont remplis d'un suc gluant & visqueux: on la cultive
dans nos jardins pour servir d'ornement, à cause
de sa beauté & de sa bonne odeur. On dit qu'elle
vient d'elle - même en Syrie.
Ses fleurs & ses oignons sont d'usage en Medecine;
le sel ammoniacal qu'ils possedent, joint à une médiocre
portion d'huile, forme ce mucilage bienfaisant
d'où les oignons tirent leur vertu pour amollir un
abscès, le conduire en maturité & à suppuration.
On les recommande dans les brûlures, étant cuits
sous la cendre, pilés & mêles avec de l'huile d'olive
ou des noix fraîches. (D. J.)
Lis de saint Bruno
(Page 9:571)
Lis de saint Bruno, liliastrum, genre de plante
à fleur liliacée, composée de six pétales, & ressemblant
à la fleur du lis pour la forme. Il sort du milieu
de la fleur un pistil qui devient dans la suite un fruit
oblong: ce fruit s'ouvre en trois parties qui sont
divisées en trois loges & remplies de semences anguleuses.
Ajoutez aux caracteres de ce genre que les
racines en sont en forme de navets, & qu'elles
sortent toutes d'un même tronc. Tournefort, inst. rei
herb. Voyez Plante.
Lis - jacinthe
(Page 9:571)
Lis - jacinthe, lilio hiacinthus, genre de plante à
fleur liliacée, composée de six pétales, & ressemblant
à la fleur de la jacinthe; ce pistil devient dans
la suite un fruit terminé en pointe, arrondi dans le
reste de son étendue, & ayant pour l'ordinaire trois
côtes longitudinales. Il est divisé en trois loges, &
rempli de semences presque rondes. Ajoutez à ces
caracteres que la racine est composée d'ecailles
comme la racine du lis. Tournefort, inst. rei herb.
Voyez Plante.
Lis - narcisse
(Page 9:571)
Lis - narcisse, lilio - narcissus, genre de plante à
fleur liliacée, composée de six pétales disposés comme
ceux du lis: le calice, qui est l'embrion, devient
un fruit ressemblant pour la forme à celui du narcisse.
Ajoutez à ces caracteres que le lis - narcisse differe
du lis en ce que sa racine est bulbeuse & composée
de plusieurs tuniques, & qu'il differe aussi du
narcisse en ce que sa fleur a plusieurs pétales. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.
Lis des vallées
(Page 9:571)
Lis des vallées, (Botan.) genre de plante
que les Botanistes nomment lilium convallium, &
qu'ils caractérisent ainsi. L'extrémité du pédicule
s'insere dans une fleur monopétale en cloche pendante
en épi, & divisée au sommet en six segmens.
L'ovaire croît sur la sommité du pédicule au - dedans
de la fleur, & dégénere en une baie molle, sphérique,
pleine de petites semences rondes, fortement
unies les unes aux autres.
Observons d'abord que le nom de lis est bien mal
donné à ce genre de plante, qui n'a point de rapport
aux lis: observons ensuite que le petit lis des vallées,
lilium convallium minus de Bauhin, n'appartient
point à ce genre de plante, car c'est une espece de
similax.
M. de Tournefort compte sept especes véritables
de lis des vallées, dont la principale est le lis des vallées blanc, lilium convallium album, que nous appellons
communément muguet. Quelquefois sa fleur
est incarnate, & quelquefois double, panachée.
Voyez la description de cette plante au mot Muguet
(D. J.)
Lis des vallées
(Page 9:571)
Lis des vallées, (Mat. med.) Voyez Muguet.
Lis
(Page 9:571)
Lis ou Lis blanc, (Chimie, Pharmacie, & Mat.
med.) La partie aromatique de la fleur des lis n'en
est point séparable par la distillation; l'eau qu'on en
retire par ce moyen n'a qu'une odeur desagréable
d'herbe, & une très - grande pente à graisser. Voyez
Eaux distillées. L'eau de lis que l'on trouve au
rang des remedes dans toutes les pharmacopées, &
qui est fort vantée, comme anodine, adoucissante,
&c, doit donc être bannie des usages de la Medecine.
L'huile connue dans les dispensaires sous les noms
d'oleum lirinum, crinimum & susinum, qu'on prépare
en faisant infuser les fleurs des lis dans de l'huile d'olive,
est chargée de la partie aromatique des lis,
mais ne contient pas la moindre portion du mucilage
qui constitue leur partie vraiment médicamenteuse.
L'huile de lis n'est donc autre chose que de l'huile
d'olive chargée d'un parfum leger, peu capable d'altérer
les vertus qui lui sont propres, & par conséquent
un remede qui n'augmente pas la somme des
secours pharmaceutiques. Voyez Huile.
Les fleurs de lis cuites dans l'eau & réduites en
pulpe, sont employées utilement dans les cataplasmes
émolliens & calmans; mais l'on emploie beaucoup
plus communément les oignons de cette plante
préparés de la même maniere; ces oignons sont un
des ingrédiens les plus ordinaires des cataplasmes
dont on se sert dans les tumeurs inflammatoires qu'on
veut conduire à suppuration; souvent même ce n'est
qu'un oignon de lis cuit sous la cendre qu'on applique
dans ces affections extérieures. Ce remede réussit
presque toujours: ses fréquens succès en ont fait
un medicament domestique dont personne n'ignore
les usages. (b)
Lis de pierre
(Page 9:571)
Lis de pierre, lilium lapideum; (Hist. nat.) nom
donné par quelques naturalistes à une pierre sur laquelle
on voit en relief un corps qui ressemble à un
lis. M. Klein croit que c'est une espece d'étoile de
mer dont l'analogue vivant est étranger à nos mers;
il l'appelle entrochus ramosus. Il trouve que par la
figure il a du rapport avec l'étoile de mer de Magellan. Quelques auteurs croient que cette pierre est
la même que l'encrinos ou l'encrinite dont Agricola
donne la description, aussi - bien que Lachmund dans
son Oryctographia Hildesheimensis. Voyez l'article Encrinite. Cependant Scheuchzer appelle pierre de lis
un fragment de corne d'ammon, sur la surface ou l'écorce
de laquelle on voyoit comme imprimées des
fleurs de lis semblables à celles qui sont dans les armes
de France. Mais il paroît que c'est l'encrinos qui
doit à juste titre rester en possession du nom de pierre
de lis ou de lis de pierre. ( - )
Lis
(Page 9:571)
Lis, ou Notre Dame du Lis, (Hist. mod.) ordre
militaire institué par Garcias IV. roi de Navarre, à l'occasion d'une image de la sainte Vierge,
trouvée miraculeusement dans un lis, & qui guerit
ce prince d'une maladie dangereuse. En reconnoissance
de ces deux événemens, il fonda en 1048 l'ordre
de Notre Dame du Lis, qu'il composa de trente - huit
chevaliers nobles, qui faisoient voeu de s'opposer
aux Mores, & s'en réserva la grande - maîtrise à
lui & à ses successeurs. Ceux qui étoient honorés du
collier, portoient sur la poitrine un lis d'argent en
broderie, & aux fêtes ou cérémonies de l'ordre, une
chaîne d'or entrelacée de plusieurs M M gothiques,
d'où pendoit un lis d'or émaillé de blanc, sortant
d'une terrasse de sinople, & surmonté d'une grande
M, qui est la lettre initiale du nom de Marie. Favin,
hist. de Navarre.
Lis
(Page 9:571)
Lis, (Hist. mod.) nom d'un ordre de chevalerie
institué en 1546 par le pape Paul III. qui chargea les
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chevaliers de défendre le patrimoine de saint Pierre,
contre les entreprises de ses ennemis, comme il
avoit établi pour le même but, ceux de saint Georges dans la Romagne, & de Lorette dans la Marche
d'Ancone, quoique Favin rapporte l'origine de celui - ci
à Sixte V. & le fasse de quarante - un ans postérieur
à la création qu'en fit Paul III. selon d'autres
auteurs.
Les chevaliers du lis étoient d'abord au nombre
de cinquante, qu'on appelloit aussi participans, parce
qu'ils avoient fait au pape un présent de 25000 écus,
& on leur avoit assigné sur le patrimoine de saint
Pierre, un revenu de trois mille écus, outre plusieurs
privileges dont ils furent décorés. La marque
de l'ordre est une médaille d'or que les chevaliers
portent sur la poitrine; on y voit d'un côté l'image
de Notre - Dame du Chesne, ainsi nommée d'une
église fameuse à Viterbe, & de l'autre un lis bleu
céleste sur un fond d'or, avec ces mots: Pauli III.
Pontific. Max. Munus. Paul IV. confirma cet ordre
en 1556, & lui donna le pas sur tous les autres. Les
chevaliers qui le composent portent le dais sous lequel
marche le pape dans les cérémonies lorsqu'il
n'y a point d'ambassadeurs de princes pour faire
cette fonction. Le nombre de ces chevaliers fut augmenté
la même année jusqu'à trois cens cinquante.
Bonanni, catalog. equestr. ordin.
Lis d'argent
(Page 9:572)
Lis d'argent, (Monnoie.) monnoie de France,
qu'on commença à fabriquer ainsi que les lis d'or,
en Janvier 1656. Les lis d'argent, dit le Blanc,
pag. 387, étoient à onze deniers douze grains d'argent
fin, de trente pieces & demie au marc, de six
deniers cinq grains trébuchant de poids chacune,
ayant cours pour vingt sols, les demi - lis pour dix
sols, & les quarts de lis pour cinq sols. (D. J.)
Lis d'or
(Page 9:572)
Lis d'or, (Monnoies.) piece d'or marquée au revers
du pavillon de France. Ce fut une nouvelle espece
de monnoie, dont la fabrication commença en
Janvier 1656, & ne dura guere. Le lis d'or, dit le
Blanc, pag. 387, pese trois deniers & demi - grain.
Ils sont au titre de vingt - trois carats un quart, à la
taille de soixante & demi au marc, pesant trois deniers
trois grains & demi trébuchant, la piece, &
ont cours pour sept livres. Voilà une évaluation
faite en homme de métier, qui nous mettroit en état
de fixer avec la derniere exactitude, s'il en étoit besoin,
la valeur du lis d'or, vis - à - vis de toutes les
monnoies de nos jours. Voyez Monnoie. (D. J.)
Lis
(Page 9:572)
Lis, fleur de (Blason.) Voyez Fleur - de - lis, &
lisez que ces fleurs ont été réduites à trois sous
Charles V. & non pas sous Charles VII. Je persiste
à regarder la conjecture de Chiflet comme plus hasardée
que solide; mais il est vraissemblable, que
ce qui fut long - tems une imagination de peintres,
devint les armoiries de France. D'anciennes couronnes
des rois des Lombards, dont on voit des estampes
fideles dans Muratori, sont surmontées d'un
ornement semblable, & qui n'est autre chose, que
le fer d'une lance lié avec deux autres fers recourbés.
Quoi qu'il en soit, cet objet futile ne valoit
pas la peine d'exercer la plume de Sainte - Marthe, de
du Cange, de du Tillet & du P. Mabillon. Je ne
parle pas de Chiflet, de la Roque, des PP. Tristan
de Saint - Amand, Ferrand, Ménestrier & Rousselet,
jésuites. Ces derniers écrivains ne pouvoient guere
se nourrir d'objets intéressans. (D. J.)
Lis
(Page 9:572)
Lis, s. m. (Ourdissage.) c'est la même chose que
les gardes du rot, ou les grosses dents qui sont aux
extrémités du peigne.
Lis
(Page 9:572)
Lis, la (Géogr.) en latin Legia, riviere des paysbas
françois. Elle prend sa source à Lisbourg en Artois, & se jette dans l'Escaut à Gand. On voit que
le nom de cette riviere, joint à ceux de l'Escaut,
de la Meuse, du Rhin & de la Moselle, dans les
vers des poëtes françois, lors des conquêtes de
Louis XIV. en Flandres, ils lui disent sans cesse,
d'une maniere ou d'autre, également éloignées de
la vérité:
Et la Meuse, le Rhin, la Moselle & la Lis,
Admirant vos exploits, tendent les bras aux lis.
(D. J.)
LISATZ
(Page 9:572)
LISATZ, s. m. (Comm.) toiles qui viennent des
Indes, de Perse & de la Mecque. Il y en a de plusieurs
qualités. Elles ont deux piés un quart de large,
ou cinq pans & demi de Marseille.
LISBONNE
(Page 9:572)
LISBONNE, (Géogr.) capitale du Portugal, sur
le Tage, à quatre lieues de l'Océan, trente - quatre
S. O. de Coïmbre, soixante N. O. de Séville, cent
six S. O. de Madrid.
Elle est 12d. 57'. 45". plus orientale que Paris;
lat. 38d. 45'. 25". selon les observations de M. Couplet, faites sur les lieux en 1698, & rapportées
dans les mémoires de l'académie des Sciences, année
1700, pag. 175.
Long. 10. 49. par les observations de Jacobey,
rapportées dans les Transactions philosophiques, &
approuvées par M. de Lisle, dans les mémoires de
l'académie royale des Sciences.
Long. selon M. Cassini, 9d. 6'. 30". lat. 38d. 43'.
& selon M. Couplet, 38d. 45'. 25".
Long. orientale selon M. le Monnier, 8d. 30'. lat.
38d. 42'. 20".
M. Bradley a établi 9d. 7'. 30". ou O. H. 36'. 30".
pour différence de longitude entre Londres & Lisbonne. Voyez les Transactions philosophiques, n°. 394.
Cette ville est le séjour ordinaire du roi & de la
cour, le siége du premier parlement du royaume,
qu'on nomme relaçao, avec un archevêché, dont l'archevêque
prend le titre de patriarche, une université,
une douane, dont la ferme est un des plus grands
revenus du prince, & un port sur le Tage d'environ
quatre lieues de long, estimé le meilleur & le plus
célebre de l'Europe, quoiqu'exposé quelquefois à
de violens ouragans.
On a vû cette ville briller en amphithéâtre, par
sa situation sur sept montagnes, d'où l'on découvre
le Tage dans toute son étendue, la campagne & la
mer. On vantoit, il n'y a pas six ans, la solidité
des forts de Lisbonne & de son château, la beauté de
ses places & de ses édifices publics, de ses églises,
de ses palais, & sur - tout de celui du roi. Enfin on
la regardoit avec raison, comme une des principales
villes de l'Europe, & le centre d'un commerce prodigieux.
Toutes ces belles choses ont été effacées du
livre de vie, par une révolution également prompte
& inopinée.
« Lisbonne étoit; elle n'est plus »,
dit une lettre
qui nous apprit qu'un tremblement de terre arrivé
le premier Novembre 1755, en avoit fait une seconde
Héraclée; mais puisqu'on espere aujourd'hui
de la tirer de ses ruines, & même de lui rendre sa
premiere splendeur, nous laisserons un moment le rideau
sur l'affreuse perspective qui l'avoit détruite,
pour dire un mot de son ancienneté & des diverses
révolutions qu'elle a souffertes, jusqu'à la derniere
catastrophe, dont on vient d'indiquer l'époque trop
mémorable.
Quoique vivement touché de ses malheurs, je ne
puis porter son ancienneté au siecle d'Ulysse, ni
croire que ce héros, après la destruction de Troie,
en ait jetté les fondemens; desorte que dèslors, elle
fut appellée Ulyssipone, ou Ulyssipo. Outre que selon
toute apparence, Ulysse n'est jamais sorti de la
Méditerranée, le vrai nom de cette ville étoit Olyssipo, comme il paroît par l'inscription suivante, qui
y a été trouvée. Imp. Coes. M. Julio. Philipp. Fel.
Aug. Pontif. Man. Trib. Pot. II. P. P. Cons. III.
Fel. Jul. Olissipo. Cette inscription confirme que Lis -
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