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LION (Page 9:559)
LION, s. m. leo, (Hist. nat. Zoolog.) animal quadrupede si fort & si courageux, qu'on l'a appellé le roi des animaux. Il a la tête grosse, le muffle allongé & la face entourée d'un poil très long: le cou, le garot & les épaules, &c. sont couverts d'un poil aussi long qui forme une belle criniere sur la partie antérieure du corps, tandis qu'il n'y a qu'un poil court & ras sur le reste du corps, excepté la queue qui est terminée par un bouquet de longs poils. La lionne n'a point de criniere; son muffle est encore plus allongé que celui du lion, & ses ongles sont plus petits. La criniere du lion est de couleur mélée de brun & de fauve foncé; le poil ras a des teintes de fauve, de blanchâtre & de brun sur quelques parties. Le poil de la lionne a aussi une couleur fauve plus ou moins foncée, avec des teintes de noit & même des taches de cette couleur sur la levre inférieure près des coins de la bouche sur le bord de cette levre & des paupieres, à l'endroit des sourcils, sur la face extérieure des oreilles & au bout de la queue.
Il y a des lions en Afrique, en Asie & en Amérique; mais ceux de l'Afrique sont les plus grands & les plus féroces, cependant on remarque que les lions du mont Atlas n'approchent point de ceux du Sénégal & de la Gambra pour la hardiesse & la grosseur. Les lions aiment les pays chauds, & sont sensibles au froid. Ces animaux jettent leur urine en arriere, mais ils ne s'accouplent pas à reculons, comme on l'a prétendu. La lionne porte quatre lionceaux, & quelquefois plus. On les apprivoise aisément; il y en a qui deviennent aussi doux & aussi caressans que des chiens, mais il faut toujours se défier de leur férocité naturelle. Il est très - faux que le lion s'épouvante au chant d'un coq, mais le feu l'effraie; on en allume pour le faire fuir. La démarche ordinaire de cet animal est lente & grave; lorsqu'il poursuit sa proie, il court avec une grande vitesse; il est hardi & intrépide; quel que soit le nombre de ses adversaires, il attaque tout ce qui se présente si la faim le presse; la résistance augmente sa fureur: mais s'il n'est pas affamé, il n'attaque pas ceux qu'il rencontre; lorsqu'ils se détournent & se couchent par terre en silence, le lion continue son chemin comme s'il n'avoit vu personne. On prétend que cet animal ne boit qu'une fois en trois ou quatre jours, mais qu'il
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Lion (Page 9:559)
Alboe leone flammeo calent luces,
Tostamque fervens Julius coquit messem.
Voyez
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Lion marin (Page 9:559)
On le trouve sur les bords de la mer du Sud, & partieulierement dans l'île déserte de Jean Fernando, où on peut en tuer quantité. Comme il est extrèmement singulier, & que le lord amiral Anson n'a pas dédaigné de le décrire dans son voyage autour du monde, le lecteur sera bien aise de le connoître d'après le récit d'un homme si célebre.
Les lions marins, qui ont acquis leur crue, peuvent avoir depuis douze jusqu'à vingt piés de long, & depuis huit jusqu'à quinze de circonférence. La plus grande partie de cette corpulence vient d'une graisse mollasse, qu'on voit flotter sous la pression des muscles au moindre mouvement que l'animal fait pour se remuer. On en trouve plus d'un pié de profondeur dans quelques endroits de son corps, avant que de parvenir à la chair & aux os. En un mot, l'abondance de cette graisse est si considérable dans les plus gros de ces animaux, qu'elle rend jusqu'à cent vingt - six galons d'huile, c'est à dire environ neuf cens quarante livres.
Malgré cette graisse, ces sortes d'animaux sont fort sanguins; car quand on leur fait de profondes blessures dans plusieurs endroits du corps, il en jaillit tout de suite autant de fontaines de sang. Mais pour déterminer quelque chose de plus précis à ce sujet, j'ajoute que des gens de l'amiral Anson ayant tué un lion maria à coups de fusil, l'égorgerent par curiosité, & en tirerent deux bariques pleines de sang.
La peau de ces animaux est de l'épaisseur d'un pouce, couverte extérieurement d'un poil court, de couleur tannée - claire. Leur queue & leurs nageoires qui leur servent de piés quand ils sont à terre, sont noirâtres. Les extrémités de leurs nageoires ne ressemblent pas mal à des doigts joints ensemble par une membrane; cependant cette membrane ne s'étend pas jusqu'au bout des doigts, qui sont chacun garnis d'un ongle. [p. 560]
Outre la grosseur qui les distingue des veaux marins, ils en different encore en plusieurs choses, surtout les mâles, qui ont une espece de trompe de la longueur de cinq ou six pouces, & qui pend du bout de la mâchoire supérieure; cette partie ne se trouve pas dans les femelles, & elles sont d'ailleurs beaucoup plus petites que les mâles.
Ces animaux passent ensemble l'été dans la mer, & l'hiver sur terre; c'est alors qu'ils travaillent à leur accouplement, & que les femelles mettent bas avant que de retourner à la mer. Leur portée est de deux petits à la fois; ces petits tetent, & ont en naissant la grandeur d'un veau marin parvenu à son dernier période de croissance.
Pendant que les lions marins sont sur terre, ils vivent de l'herbe qui abonde aux bords des eaux courantes; & le tems qu'ils ne paissent pas, ils l'emploient à dormir dans la fange. Ils mettent de leurs camarades autour de l'endroit où ils dorment; & dès qu'on approche seulement de la horde, ces sentinelles ne manquent pas de leur donner l'allarme par des cris fort différens, selon le besoin; tantôt ils grognent sourdement comme des cochons, & tantôt ils hennissent comme les chevaux les plus vigoureux.
Quand ils sont en chaleur, ils se battent quelquefois pour la possession des femelles jusqu'à l'entier épuisement de leurs forces. On peut juger de l'acharnement de leurs combats par les cicatrices dont le corps de quelques - uns de ces animaux est tout couvert.
Leur chair n'est pas moins bonne à manger que celle du boeuf, & leur langue est bien plus délicate. Il est facile de les tuer, parce qu'ils marchent aussi lourdement que lentement, à cause de l'excès de leur graisse. Cependant il faut se garder de la fureur des meres: un des matelots du lord Anson fut la triste victime de son manque de précaution; il venoit de tuer un lionceau marin pour l'équipage, & l'écorchoit tout de suite, lorsque la mere se rua sur lui, le renversa par terre, & lui fit une morsure à la tête, dont il mourut peu de jours après. (D. J.)
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Les étoiles de la constellation du lion sont dans le catalogue de Ptolomée au nombre de 32, & dans celui de Tycho au nombre de 37. Le catalogue anglois en compte 94.
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La grandeur de ces figures de l'éperon est assez arbitraire; cependant les Hollandois suivent cette proportion: savoir, pour un vaisseau de 134 piés de long, de l'étrave à l'étambord, ils donnent au lion 9 piés de long, 19 pouces d'épaisseur, hormis par derriere où il n'a qu'un pié. La tête fait saillie de 14 pouces en avant de la pointe de l'éperon, & s'éleve de 2 piés 7 pouces au - dessus du bout de l'aiguille. (Z)
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On fabriqua de nouveaux lions d'or sous François I. Cette derniere monnoie d'or avoit pour légende, sit nomen Domini benedictum, & pour figure, un lion. Elle pesoit trois deniers cinq grains, & valoit cinquante - trois sols neuf deniers. (D. J.)
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