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LINGUAL, le (Page 9:555)
LINGUAL,
Nerf lingual, voyez
Artere sub - linguale, voyez
Glande sub - linguale, voyez
Lingual (Page 9:555)
Les sutures ont prévalu dans presque tous les cas
sur les autres moyens de réunion, parce qu'il a toujours
été plus facile d'en faire usage, que d'appliquer
son esprit dans des circonstances difficiles à imaginer
un bandage qui remplît, par un procédé nouveau,
toutes les intentions de l'art & de la nature. Ambroise Paré, le premier auteur qui ait parlé expressément
du traitement des plaies de la langue, rapporte
trois observations de plaies à cette partie,
auxquelles il a fait la suture avec succès. Elle avoit
été coupée entre les dents à l'occasion de chûtes sur
le menton. Ce grand praticien prescrit la précaution
de tenir la langue avec un linge, de crainte qu'elle
n'échappe dans l'opération. La suture est très - difficile, quelque précaution qu'on prenne, sur - tout pour
peu que la division soit éloignée de l'extrémité. Ambroisé Paré ne désespéroit pas qu'on ne réussît à trouver
un meilleur moyen: M. Pibrac l'a imaginé. Une
demoiselle, dans un accès d'épilepsie, se coupa la
langue obliquement entre les dents: la portion divisée
qui ne tenoit plus que par une petite quantité
de fibres sur un des côtés, étoit pendante hors de
la bouche; en attendant qu'on avisât aux moyens
les plus convenables, M. Pibrac crut devoir retenir
cette portion par un morceau de linge en double
qu'il mit transversalement en forme de bande entre
les dents. Le succès avec lequel la portion de langue
coupée fut retenue dans la bouche, suggéra à M. Pibrac l'invention d'une petite bourse de linge fin pour
loger exactement la langue, voyez
Rien n'est plus commode que cet instrument pour réunir les plaies de la langue & maintenir cette partie sans craindre le moindre dérangement. Il suffit de fomenter la plaie à - travers la poche avec du vin dans lequel on a fait fondre du miel rosat. S'il s'amasse quelqu'espece de limon dans le petit sac, il est aisé de le nettoyer avec un pinceau trempé dans le vin miellé, & d'entretenir par ce moyen la plaie toujours nette.
Ce bandage est extrémement ingénieux & d'une utilité marquée: cette invention enrichit réellement la Chirurgie; c'est un présent fait à l'humanité, cet éloge est mérité. L'inconvénient de notre siecle, c'est qu'on loue avec un faste imposant des inventions superflues ou dangereuses comme utiles & admirables, & que le suffrage public instantané est pour ceux qui se vantent le plus, & dont la cabale est la plus active. Le bandage lingual a été placé sans ostentation dans les mémoires de l'académie royale de Chirurgie, & ne sera vu dans tous les tems qu'avec l'approbation qui lui est dûe. (Y)
Linguale (Page 9:556)
Il y a trois classes générales d'articulations, les
labiales, les linguales & les gutturales. (Voyez H &
J'appelle dentales celles qui me paroissent exiger d'une maniere plus marquée, que la langue s'appuie contre les dents pour les produire: & nous en avons cinq; n, d, t, g, q, que l'on doit nommer ne, de, te, gue, que, pour la facilité de l'épellation.
Les trois premieres, n, d, t, exigent que la pointe de la langue se porte vers les dents supérieures, comme pour retenir le son. L'articulation n le retient en effet, puisqu'elle en repousse une partie par le nez, selon la remarque de M. de Dangeau, qui observa que son homme enchifrené, disoit, je de saurois, au lieu de je ne saurois: ainsi n est une articulation nasale. Les deux autres d & t sont purement orales, & ne different entr'elles que par le degré d'explosion plus ou moins fort, que reçoit le son, quand la langue se sépare des dents supérieures vers lesquelles elle s'est d'abord portée; ce qui fait que l'une de ces articulations est foible, & l'autre forte.
Les deux autres articulations g & q ont entr'elles
la même différence, la premiere étant foible & la
seconde forte; & elles différent des trois premieres,
en ce qu'elles exigent que la pointe de la langue s'appuie
contre les dents inforieures, quoique le mouvement
explosif s'opere vers la racine de la langue.
Ce lieu du mouvement organique a fait regarder ces
articulations comme gutturales par plusieurs auteurs,
& spécialement par Wachter. Glossar. germ. Proleg.
sect. 2. §. 20. & 21. Mais elles ont de commun avec
les trois autres articulations dentales, de procurer
l'explosion au son & en augmentant la vîtesse par
la résistance, & d'appuyer la langue contre les dents;
ce qui semble leur assurer plus d'analogie avec celles - là, qu'avec l'articulation gutturale h, qui ne se
sert point des dents, & qui procure l'explosion au
son par une augmentation réelle de la force. Voyez
H. Mais voici un autre caractere d'affinité bien
marqué dans les événemens naturels du langage;
c'est l'attraction entre le n & le d, telle qu'elle a été
observée entre le m & le b (Voyez
Les articulations linguales que je nomme sifflantes,
different en effet des autres, en ce qu'elles peuvent
se continuer quelque - tems & devenir alors une
espece de sifflement. Nous en avons quatre, z, s, j,
ch, qu'il convient de nommer ze, se, je, che. Les
deux premieres exigent une disposition organique
toute différente des deux autres; & elles different
du fort au foible; ainsi que les deux dernieres. On
doit bien juger que ces lettres sont plus ou moins
commuables entr'elles, à raison de ces différences.
Ainsi le changement de z en s est une regle générale
dans la formation du tems, que je nommerois présent postérieur, mais que l'on appelle communément
le futur des verbes en
Au reste, ces quatre articulations linguales ne sont
pas les seules sifflantes: les deux semi - labiales v &
f, sont dans le même cas, puisqu'on peut de même
les faire durer quelque tems; comme une sorte de
sifflement. Elles different des linguales sifflantes par
la différence des dispositions organiques, qui font
du même organe diversement arrangé deux instrumens
aussi différens que le haut - bois, par exemple,
& la flûte. L'articulation gutturale h, qui n'est
qu'une expiration forte & que l'on peut continuer
quelque - tems, est encore par - là même analogue aux
autres articulations sifflantes. De - là encore la possibilité
de mettre les unes pour les autres, & la réalité
de ces permutations dans plusieurs mots dérivés: h pour f dans l'espagnol humo, fumée, venu
de fumus; f pour h dans le latin festum venu de
Les articulations linguales liquides sont ainsi nommées,
comme je l'ai déja dit ailleurs, (Voyez L.)
parce qu'elles s'allient si bien avec plusieurs autres
articulations qu'elles n'en paroissent plus faire ensemble
qu'une seule, de même que deux liqueurs
s'incorporent au point qu'il résulte de leur mélange
une troisieme liqueur qui n'est plus ni l'une ni l'autre.
Nous en avons deux le & re représentées par l
& r: la premiere s'opere d'un seul coup de la langue
vers le palais; la seconde est l'effet d'un trémoussement
réitéré de la langue. Le titre de la dénomination
qui leur est commune, est aussi celui de
leur permutation respective; comme dans varius qui
vient de
Pour ce qui est des articulations mouillées, je n'entreprendrai pas d'assigner l'origine de cette dénomination: je n'y entends rien, à moins que le mot mouillé lui même, donné d'abord en exemple de l mouillé, n'en soit devenu le nom, & ensuite du gn par compagnie: ce sont les deux seules mouillées que nous ayons. (B. E. R. M.)
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