ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Licorne fossile (Page 9:486)

Licorne fossile, (Hist. nat.) en latin unicornu fossile. Quelques auteurs ont donné ce nom à une substance osseuse, semblable à de l'ivoire ou à une corne torse & garnie de spirales qui s'est trouvée, quoique rarement, dans le sein de la terre. M. Gmelin dans son voyage de Sibérie, croit que ce sont des dents d'un poisson. Il rapporte qu'en 1724 on trouva sous terre une de ces cornes, dans le territoire de Jakutsk en Sibérie; il présume qu'elle n'appartient point à l'animal fabuleux à qui on a donné le nom de licorne; mais il croit avec beaucoup de vraissemblance qu'elle vient de l'animal cétacé, qu'on nomme narhwal. Le même auteur parle d'une autre corne de la même espece, qui fut trouvée en 1741, dans un terrein marécageux du même pays: cependant il observe que le narhwal que l'on trouve communément dans les mers du Groenland, ne se rencontre point dans la mer Glaciale qui borne le nord de la Sibérie.

Ce qui sembleroit jetter du doute sur cette matiere, c'est un fait rapporté par l'illustre Leibnitz dans sa Protogée; il dit d'après le témoignage du célebre Otton Guerike, qu'en 1663 on tira d'une carriere de pierre à chaux de la montagne de Zeunikenberg, dans le territoire de Quedlimbourg, le squelette d'un quadrupede terrestre, accroupi sur les parties de derriere, mais dont la tête étoit élevée, & qui portoit sur son front une corne de cinq aunes, c'est - à - dire d'environ dix piés de longueur, & grosse comme la jambe d'un homme, mais terminée en pointe. Ce squelette fut brisé par l'ignorance des ouvriers, & tiré par morceaux de la terre; il ne resta que la corne & la tête qui demeurerent en entier, ainsi que quelques côtes, & l'épine du dos; ces os furent portés à la princesse abbêsse de Quedlimbourg. M. de Leibnitz donne dans ce même ouvrage la représentation de ce squelette. Il dit à ce sujet, que suivant le rapport d'Hyeronimus Lupus, & de Balthasar Tellez, auteurs portugais, il se trouve chez les Abyssins un quadrupede de la taille d'un cheval, dont le front est armé d'une corne. Voyez Leibnitz, Protogoea, pag. 63 & 64. Malgré toutes ces autorités, il est fâcheux que le squelette dont parle Leibnitz, n'ait point été plus soigneusement examiné, & il y a tout lieu de croire que cette corne appartenoit réellement à un poisson.

Il ne faut point confondre la corne ou la substance osseuse dont il s'agit ici, avec une autre substance terreuse, calcaire, & absorbante, que quelques auteurs ont très - improprement appellée unicornu fossile, & qui, suivant les apparences, est une espece de craie ou de marne. Voyez Unicornu fossile. ( - )

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