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LINAIRE (Page 9:553)
LINAIRE, s. f. linaria, (Hist. nat. Bot.) genre
de plante à fleur monopétale, anomale, en forme
de masque terminé en - arriere par une queue, divisée
par - devant en deux levres; celle du dessus est
découpée en deux ou en plusieurs parties, & la levre
du dessous en trois parties: le pistil est attaché
comme un clou à la partie postérieure de la fleur,
& devient dans la suite un fruit ou une coque arrondie,
divisée en deux loges par une cloison, & remplie
de semences qui sont attachées à un placenta,
& qui sont plates & bordées dans quelques especes
de ce genre, rondes & anguleuses dans d'autres.
Tournefort, Inst. rei herb. Voyez
On vient de lire les caracteres de ce genre de plante, qu'il importe aux gens de l'art de connoître parce que plusieurs auteurs ont rangé mal - à - propos parmi les linaires, des plantes qui appartenoient à d'autres genres. M. de Tournefort compte 57 especes de celui - ci. Arrêtons - nous à notre seule linaire commune, en anglois toad - flax, & par les Botanisles, linaria vulgaris, ou lintea, flore majore, C. B. P. 212. H. 170.
Ses racines sont blanches, dures, ligneuses, rempantes, & fort traçantes; il sort de la même racine plusieurs tiges hautes d'un pié, ou d'une coudée, cylindriques, lisses, d'un verd de mer, branchues à leur sommet, garnies de beaucoup de feuilles, placées sans ordre, étroites, pointues, semblables à celles de l'ésule; de sorte que si elles avoient du lait, il seroit difficile de l'en distinguer. Avant qu'elle fleurisse, ses fleurs sont au sommet des tiges & des rameaux, rangées en épi, portées chacune sur un pédicule court, qui sort de l'aisselle des feuilles; elles sont d'une seule piece, irrégulieres, en masque jaune, prolongées à la partie postérieure, en éperon, en maniere de corne, oblong, pointu de même que celle du pié d'alouette; & c'est en cela qu'elles different des fleurs du mufle de veau; elles sont partagées en deux levres par - devant, dont la supérieure se divise en especes de petites oreilles, & l'inférieure en trois segmens. Leur calice est pe tir, découpé en cinq quartiers; il en sort un pistil attaché à la partie postérieure de la fleur, en maniere de clou. Ce pistil se change dans la suite en un fruit à deux capsules, ou en une coque arrondie, partagée en deux loges par une cloison mitoyenne, & percée de deux trous à son extrémité. Quand elle est mûre. elle est remplie de graines plates, rondes, noires, bordées d'un feuillet.
La saveur de cette plante est un peu amere & un peu âcre; elle est fréquente sur le bord des champs, & dans les pâturages stériles. Son odeur est fétide, appésantissante ou somnifere; on en fait rarement usage intérieurement, mais c'est un excellent anodin extérieur pour calmer les douleurs des hémorrhoïdes sermées, soit qu'on l'emploie en cataplasme ou en liniment. (D. J.)
Linaire (Page 9:553)
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