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LIGNE (Page 9:519)
LIGNE, s. f. (Géométrie.) quantité qui n'est étendue qu'en longueur, sans largeur ni profondeur.
Dans la nature, il n'y a point réellement de ligne
sans largeur ni même sans profondeur; mais c'est par
abstraction qu'on considere en Géométrie les lignes
comme n'ayant qu'une seule dimension, c'est - à - dire
la longueur: sur quoi voyez l'article
On regarde une ligne comme formée par l'écoulement
ou le mouvement d'un point. Voyez
Il y a deux especes de lignes, les droites & les
courbes. Voyez
Si le point A se meut vers B (
Les lignes droites sont toutes de même espece;
mais il y a des lignes courbes d'un nombre infini d'especes.
Nous en pouvons concevoir autant qu'il y a
de différens mouvemens composés, ou autant qu'on
peut imaginer de différentes lois de rapports entre
les ordonnés & les abscisses. Voyez
Les lignes courbes se divisent ordinairement en géométriques & méchaniques.
Les lignes géométriques sont celles dont tous les
points peuvent se trouver exactement & sûrement.
Voyez
Les lignes méchaniques sont celles dont quelques
points, ou tous les points se trouvent par tatonnement,
& d'une maniere approchée, mais non pas
précisément. Voyez
C'est pourquoi Descartes & ceux qui suivent sa
doctrine, définissent les lignes géométriques, celles
qui peuvent être exprimées par une équation algébrique
d'un degré déterminé: on donne aussi le nom
de lieu à cette espece de lignes. Voyez
Et ils définissent les lignes méchaniques, celles qui ne peuvent être exprimées par une équation finie, algébrique, & d'un degré déterminé.
D'autres pensent que les lignes que Descartes ap<pb-> [p. 520]
Les lignes géométriques ou algébriques, se divisent
en lignes du premier ordre, du second ordre, du
troisieme ordre. Voyez
Les lignes droites considérées par rapport à leurs
positions respectives, sont paralleles, perpendiculaires
ou obliques les unes aux autres. Voyez les articles
Le second livre d'Euclide traite principalement des lignes, de leur division ou multiplication.
Ligne circulaire,Circulaire . Lignes conver -Convergentes . gentes, Ligne généra -Generatrice . trice, Ligne hyperboli -Hyperbolique . que, Ligne logistique, VoyezLogistique . Ligne normale, > les >Normale . Lignes roberval - articlesRober valliennes . liennes, Lignes propor -Proportionnelles . tionnelles, Ligne verticale,Verticale . Mesure d'uneMesure . ligne,
Ligne (Page 9:520)
Cette ligne rapportée au ciel, est un cercle que
le soleil décrit à peu près le 21 Mars & le 21 Septembre; & sur la terre c'est un cercle fictif qui répond
au cercle céleste, dont nous venons de parler, il
divise la terre du nord au sud en deux parties égales,
& il est également éloigné des deux poles, de façon
que ceux qui vivent sous la ligne ont toûjours les
deux poles dans leur horison. Voyez
Les latitudes commencent à se compter de la
ligne. Voyez
Les marins sont dans l'usage de baptiser les nouveaux
matelots, & les passagers, la premiere fois
qu'ils passent la ligne. Voyez
La ligne des absides, en Astronomie, est la ligne
qui joint les absides ou le grand axe de l'orbite d'une
planete. Voyez
La ligne de foi est une ligne ou regle qui passe au
milieu d'un astrolable d'un demi - cercle d'arpenteur,
ou d'un instrument semblable, & sur laquelle
sont placées les pinules; on l'appelle autrement
alidade. Voyez
Une ligne horisontale est une ligne parallele à
l'horison. Voyez
Ligne isochrone. > Voyez les >Isochrone . Ligne méridienne. articlesMeridienne .
La ligne des noeuds, en Astronomie, est la ligne qui joint les deux noeuds d'une planete, ou la commune section du plan de son orbite, avec le plan de l'écliptique.
Ligne géométrale, en Perspective, c'est une ligne
Ligne de terre ou fondamentale, en Perspective,
c'est une ligne droite dans laquelle le plan géométral
& celui du tableau se rencontrent; telle est la
ligne N I (
Ligne de front, en Perspective, c'est une ligne droite parallele à la ligne de terre.
Ligne verticale, en Perspective, c'est la commune section du plan vertical & de celui du tableau.
Ligne visuelle, en Perspective, c'est la ligne ou le rayon qu'on imagine passer par l'objet & aboutir à l'oeil.
Ligne de station, en Perspective, selon quelques auteurs, c'est la commune section du plan vertical & du plan géométral; d'autres entendent par ce terme la hauteur perpendiculaire de l'oeil au - dessus du plan géométral; d'autres une ligne tirée sur ce plan, & perpendiculaire à la ligne qui marque la hauteur de l'oeil.
Ligne objective, en Perspective, c'est une ligne tirée sur le plan géométral, & dont on cherche la représentation sur le tableau.
Ligne horisontale, en Gnomonique, est la commune
section de l'horison & du plan du cadran.
Voyez
Lignes horaires, ou lignes des heures, ce sont les intersections
des cercles horaires de la sphere, avec le
plan du cadran. V.
Ligne soustilaire, c'est la ligne sur laquelle le stile
ou l'éguille d'un cadran est élevée, & c'est la representation
d'un cercle horaire perpendiculaire au
plan du cadran, ou la commune section du cercle
avec le cadran. Voyez
Ligne équinoxiale, en Gnomonique, c'est l'intersection du cercle équinoxial & du plan du cadran.
Ligne de direction, en Méchanique, c'est celle dans
laquelle un corps se meut actuellement, ou se mouvroit
s'il n'en étoit empêché. Voy.
Ce terme s'emploie aussi pour marquer la ligne qui va du centre de gravité d'un corps pesant au centre de la terre, laquelle doit de plus passer par le point d'appui ou par le support du corps pesant, sans quoi ce corps tomberoit nécessairement.
Ligne de gravitation d'un corps pesant, c'est une
ligne tirée de son centre de gravité au centre d'un
autre vers lequel il pese ou gravite; ou bien, c'est
une ligne selon laquelle il tend en en bas. Voyez
Les lignes du compas de proportion, sont les
lignes des parties égales, la ligne des cordes, la ligne
des sinus, la ligne des tangentes, la ligne des secantes,
la ligne des polygones, la ligne des nombres,
la ligne des heures, la ligne des latitudes, la ligne des
méridiens, la ligne des métaux, la ligne des solides,
la ligne des plans. Voyez - en la construction & l'usage
au mot
Il faut pourtant observer que l'on ne trouve pas absolument toutes ces lignes sur le compas de proportion, qui est une des pieces de ce qu'on appelle en France étui de mathématiques; mais elles sont toutes tracées sur l'instrument que les Anglois appellent secteur, & qui revient à notre compas de proportion. Chambers. (E)
Ligne (Page 9:520)
Cette ligne ainsi nommée de Gunter son inventeur, n'est autre chose, selon Chambers, que les [p. 521]
Chambers s'étend beaucoup sur les usages de
cette ligne. Mais comme ces usages sont peu commodes
& assez fautifs dans la pratique, nous n'en
dirons rien de plus ici, & nous nous contenterons
de renvoyer au mot
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Ligne (Page 9:521)
Dans la nouvelle Astronomie, c'est une ligne tirée par les centres de la terre & du soleil, le soleil étant regardé comme le centre du monde.
Ligne (Page 9:521)
Ligne hélisphérique (Page 9:521)
On l'appelle ainsi, parce qu'elle tourne autour du
pole en forme d'hélice ou de spirale, & qu'elle s'en
approche de plus en plus sans jamais y arriver. On
l'appelle aussi plus ordinairement loxodromie. Voyez
Ligne d'eau (Page 9:521)
Pour savoir ce que fournit une ligne d'eau en un
certain tems. Voyez
Ligne (Page 9:521)
On distingue la ligne en ligne droite, en circulaire, en curviligne ou courbe.
La droite est la plus courte de toutes; la circulaire est celle qui borde un bassin ou toute figure ronde.
La courbe est une portion de cercle.
On dit une ligne quarrée, une ligne cube, en énonçant la valeur du pouce quarré qui contient 144 lignes quarrées, & du pouce cube qui contient 728 lignes cubes.
On dit encore, en parlant de nivellement, une ligne de niveau, de pente, de mire.
Une ligne véritablement de niveau, parcourant le globe de la terre, est réputée courbe, à cause que tous les points de son étendue sont également éloignés du centre de la terre.
Une ligne de pente suit le penchant naturel du terrein.
Une ligne de mire est celle qui dirige le rayon visuel pour faire poser des jalons à la hauteur requise de la liqueur colorée des fioles de l'instrument. (K)
Lignes paralleles (Page 9:521)
La premiere fois que ces sortes de lignes ou places d'armes ont été pratiquées, fut au siege de Mastrick, fait en 1673, par le roi en personne. Elles sont de l'invention du maréchal de Vauban, qui s'en servit dans ce siege avec tant d'avantage, que cette importante place fut prise en treize jours de tranchée ouverte.
Depuis ce tems, elles ont toujours été employées dans les différens sieges que les François ont faits, mais avec plus ou moins d'exactitude. Le siege d'Ath [p. 522]
On construit ordinairement trois lignes paralleles ou places d'armes dans les sieges.
La figure de la premiere doit être circulaire, un peu aplatie sur le milieu: elle doit aussi embrasser toutes les attaques, par son étendue qui sera fort grande, & déborder la seconde ligne de 25 à 30 toises de chaque bout. Quant à ses autres mesures, on peut lui donner depuis 12 jusqu'à 15 piés de large, sur 3 de profondeur; remarquant que dans les endroits où l'on ne pourroit pas creuser 3 piés, à cause du roc ou du marais qui se peuvent rencontrer dans le terrein qu'elle doit occuper, il faudra l'élargir davantage, afin d'avoir les terres nécessaires à son parapet. Jusqu'à ce qu'elle soit achevée on n'y doit pas faire entrer les bataillons, mais seulement des détachemens, à mesure qu'elle se perfectionnera.
Les usages de cette ligne ou place d'armes, sont,
1°. De protéger les tranchées qui se poussent en avant jusqu'à la deuxieme.
2°. De flanquer & de dégager la tranchée.
3°. De garder les premieres batteries.
4°. De contenir tous les bataillons de la garde, sans en embarrasser la tranchée.
5°. De leur faire toujours front à la place, sur deux ou trois rangs de hauteur.
6°. De communiquer les attaques de l'un à l'autre, jusqu'à ce que la seconde ligne soit établie.
7°. Elle fait encore l'effet d'une excellente contrevallation contre la place, de qui elle resserre & contient la garnison.
La seconde ligne doit être parallele à la premiere, & figurée de même, mais avoir moins d'étendue de 25 à 30 toises de chaque bout, & plus avancée vers la place, de 120, 140 ou 145 toises. Ses largeur & profondeur doivent être égales à celles de la premiere ligne. Il faut faire des banquettes à l'une & à l'autre, & border leur sommet de rouleaux de fascines piquetées pour leur tenir lieu de sacs à terre, ou de paniers, jusqu'à ce qu'elle soit achevée; on n'y fait entrer que des détachemens: pendant qu'on y travaille, la tranchée continue toujours son chemin, jusqu'à ce qu'elle soit parvenue à la distance marquée pour la troisieme ligne; de sorte que la seconde n'est pas plutôt achevée, qu'on commence la troisieme, & avant même qu'elle le soit totalement; pour lors on y fait entrer les bataillons de la premiere ligne, & on ne laisse dans celle - ci que la réserve qui est environ le tiers de la garde; pendant tout cela le travail de la tranchée fait son chemin de l'une à l'autre, jusqu'à la troisieme.
Les propriétés de la seconde ligne sont les mêmes que celles de la premiere; il n'y a point d'autre différence, si ce n'est qu'elle approche plus près de la place à 120, 140, ou 145 toises, un peu plus ou un peu moins, au - delà de la seconde ligne; on établit la troisieme, plus courte & moins circulaire que les deux premieres, ce que l'on fait pour approcher du chemin couvert, autant que l'on peut, & éviter les enfilades qui sont là fort dangereuses.
De sorte que si la premiere ligne est à 300 toises des angles les plus près du chemin couvert, la seconde n'en est plus qu'à 160, & la troisieme à 15 ou 20 toises seulement; ce qui qui suffit à l'aide des demi - places d'armes, pour soutenir toutes les tranchées que l'on pousse en avant, quand les batteries ont tellement pris l'ascendant sur les ouvrages de la place, que le feu est éteint ou si fort affoibli, qu'on peut impunément le mépriser.
Mais si la garnison est forte & entreprenante, & que les batteries à ricochets ne puissent être em<cb->
C'est sur le revers de cette derniere ligne, qu'il faut faire amas d'outils, de sacs à terre, picquets, gabions & fascines, fort abondamment, pour fournir au logement du chemin couvert, & les ranger en tas séparés, près des débouchemens, avant que de rien entreprendre sur le chemin couvert; sur quoi il y a une chose bien sérieuse à remarquer, c'est que comme les places de guerre sont presque toutes irrégulieres, & différemment situées, il s'en trouve sur les hauteurs où le ricochet ayant peu de prise, ne pourroit pas dominer avec assez d'avantage, soit parce que les angles des chemins couverts en sont trop élevés, & qu'on ne trouve pas de situation propre à placer ces batteries: telle est par exemple la tête de terra nova au château de Namur; telle étoit celle du fort Saint - Pierre à Fribourg en Briscau: tel est encore le fort de Saint - André de Salins, la citadelle de Perpignan, celle de Bayonne, celle de Montmidi, quelques têtes de Philisbourg, & plusieurs autres de pareille nature.
Il y a encore celles où les situations qui pourroient convenir aux ricochets, sont ou des marais, ou des lieux coupés de rivieres qui empêchent l'emplacement des batteries, & celles enfin où les glacis élevés par leur situation, sont si roides qu'on ne peut plonger le chemin couvert, par les logemens élevés en cavaliers, qu'on peut faire vers le milieu du glacis. Lorsque cela se rencontrera, on pourra être obligé d'attaquer le chemin couvert de vive force; en ce cas il faudra approcher la troisieme ligne à la portée de la grenade, comme il a été dit, ou bien en faire une quatrieme, afin de n'avoir pas une longue marche à faire pour joindre l'ennemi, & toujours la faire large & spatieuse, afin qu'on y puisse manoeuvrer aisément, & qu'elle puisse contenir beaucoup de monde, & une grande quantité de matériaux sur ses revers.
Cette ligne achevée, on y fera entrer le gros de la garde, ou les gens commandés, & l'on placera la réserve dans la deuxieme ligne. La premiere ligne demeurera vuide, & ne servira plus que de couvert au petit parc, à l'hôpital de la tranchée, qu'on fait avancer jusqu'aux fascines de provision que la cavalerie décharge dans les commencemens le long de ses bords; & quand il s'agit de troupes extraordinaires, de la garde ou des travailleurs, ce qui n'arrive que quand on veut attaquer le chemin couvert, ou que quelques autres pieces considérables des dehors, on les y peut mettre en attendant qu'on les emploie.
Au surplus, si le travail de la premiere & seconde nuit de tranchée peut se poser à découvert, celui des deux premieres places d'armes pourra se poser de même, parce qu'on est assez loin de la place, pour que le feu n'en soit pas encore fort dangereux; & ce n'est guere que depuis la deuxieme ligne qu'on commence à marcher à la sape; mais pour ne point perdre de tems, & pouvoir avancer de jour & de nuit, on peut employer la sape à l'exécution de la deuxieme.
Outre les propriétés que la troisieme ligne a communes avec les deux premieres, elle a encore celle de contenir les soldats commandés qui doivent [p. 523]
C'est enfin là où on délibere & résoud l'attaque du chemin couvert, où l'on fait les dispositions, où l'on regle les troupes qui doivent attaquer, & d'où l'on part pour l'insulte du chemin couvert.
Il faut observer que c'est de la seconde ligne qu'on
doit ouvrir une tranchée contre la demi - lune C, Pl.
XV de Fortification,
Les propriétés des trois lignes paralleles sont,
1°. De lier & de communiquer les attaques les unes aux autres, par tous les endroits où il est besoin.
2°. C'est sur leurs revers que se font tous les amas de matériaux.
3°. Elles dégagent les tranchées & les débarrassent des troupes, laissant le chemin libre aux allans & venans.
4°. C'est dans ces lignes que se rangent les détachemens commandés pour les attaques, & que se reglent toutes les dispositions quand on veut entreprendre quelque chose de considérable, soit de vive foice ou autrement.
5°. Elles ont enfin pour propriété singuliere &
très - estimable d'empêcher les sorties, ou du - moins
de les rendre inutiles, & de mettre en état de ne
point manquer le chemin couvert. Attaque des places
par M. le maréchal de Vauban. Voyez ces différentes
lignes,
Ligne magistrale (Page 9:523)
Lignes de communication (Page 9:523)
Les
Ligne de troupe (Page 9:523)
Parmi les lignes de troupes il y en a de pleines, &
d'autres qui sont tant pleines que vuides. Les premieres
sont celles qui n'ont point d'intervalle entre les
bataillons & les escadrons, & les autres sont celles
qui en ont. Voyez
Lorsque les troupes sont en ligne, on dit qu'elles sont en ordre de bataille ou simplement en bataille. Ainsi mettre des troupes en ligne, c'est les mettre en bataille.
Ligne de moindre résistance (Page 9:523)
Ligne de défense (Page 9:523)
Il y a deux sortes de lignes de défense, savoir la razante & la fichante.
La ligne de défense est razante lorsqu'elle suit le prolongement
de la face du bastion, comme la ligne C F,
Le nom de ligne de défense razante lui vient de ce que le soldat placé à l'angle du flanc, peut razer, avec la balle de son fusil, toute la longueur de la face du bastion opposé; & le nom de fichante, de ce que la face du bastion donnant sur la courtine, le soldat de l'angle du flanc alignant son fusil sur la face du bastion opposé, sa balle entre dans le bastion, se trouvant ainsi tirée dans une direction qui concourt avec cette face.
La ligne de défense exprime la distance qu'il doit y avoir entre le flanc & la partie la plus éloignée du bastion qu'il doit défendre. C'est pourquoi il s'agit de déterminer, 1°. quelle est cette partie; 2°. avec quelles armes on doit la défendre; & 3°. quelle est la portée de ces armes, & par conséquent la longueur de la ligne de défense.
On regle la longueur de la ligne de défense par la distance du flanc aux parties du bastion opposé qui en sont les plus éloignées, & qui ne peuvent pas être défendues par ce bastion: ces parties sont de deux sortes;
1°. Celles qui sont absolument les plus éloignées, comme la contrescarpe vis - à - vis la pointe du bastion: cette partie étant vûe de deux flancs, & vis - à - vis de de l'angle flanqué où le passage du fossé ne se fait point pour l'ordinaire, il en résulte qu'elle n'est pas celle qui a le plus besoin de défense.
2°. Celles qui sont les plus nécessaires à défendre sont, par exemple, la moitié ou les deux tiers de la face du bastion, parce que c'est - là que l'ennemi attache le mineur & qu'il cherche à faire breche. Ainsi en prenant pour la longueur de la ligne de défense la distance de l'angle du flanc à la moitié ou aux deux tiers de la face du bastion opposé, & réglant cette distance sur la moyenne portée des armes avec lesquelles on veut défendre ou flanquer toutes les parties de l'enceinte de la place, il s'ensuit que le flanc défendra la partie la plus essentielle, c'est - à - dire l'endroit de la face du bastion où l'ennemi doit s'attacher pour faire breche, & qu'il défendra aussi la contrescarpe vis - à - vis l'angle flanqué, parce que la grande portée des armes en usage pourra parvenir jusqu'à cette contrescarpe, qui n'est pas fort éloignée de l'angle flanqué.
Pour la défense de toutes les parties de la fortification, on se fert du fusil & du canon. Ainsi la ligne de défense doit être de la longueur de la moyenne portée de celle de ces deux armes qu'on juge la plus avantageuse.
Il y a eu autrefois une grande diversité de sentiment à ce sujet entres les lngénieurs; les uns vouloient que la ligne de défense fût réglée sur la portée du canon, parce que par - là on éloignoit davantage les bastions les uns des autres, ce qui diminuoit la dépense de la fortification; les autres prétendoient que cette ligne fût déterminée par la portée du mous<pb-> [p. 524]
Il se trouve cependant quelques fronts de places
où la ligne de défense est plus longue, mais ces fronts
ne sont pas alors fort exposés; ils se trouvent le long
des rivieres ou vis - à - vis des endroits dont l'accès
n'est pas facile. Dans ce cas la ligne de défense peut
excéder sa longueur ordinaire sans inconvénient.
D'ailleurs cette longueur se trouve encore raccourcie
ou diminuée par la tenaille qui est vis - à - vis la
courtine, & qui corrige une partie de ce qu'elle peut
avoir de défectueux: je dis une partie, parce que la défense
de la tenaille étant fort oblique, n'équivaut
jamais à celle du flanc, qui est bien plus direct. Voyez
Lorsqu'il se trouve des fronts de places où la ligne de défense excede la portée du fusil, on doit corriger cet inconvénient en construisant des flancs bas en espece de fausse braie vis - à - vis les flancs. (Q)
Lignes (Page 9:524)
Toutes les lignes sont formées d'un fossé & d'un parapet avec sa banquette: elles sont flanquées par des redans ou par des bastions; elles ont aussi quelquefois des dehors & un avant - fossé: ces dehors sont ordinairement des demi - lunes & des redoutes.
Ces lignes de circonvallation & de contrevallation
sont de la plus haute antiquité; il n'en est pas de
même de celles qui ont pour objet de couvrir un pays
ou une province pour empêcher l'ennemi d'y pénétrer: l'usage, selon M. de Feuquiere, ne s'en est introduit
que sous le regne de Louis XIV. Ceux qui
l'ont proposé ont cru pouvoir garantir par - là un
pays des contributions, donner la facilité aux partis
de faire des courses chez l'ennemi, & assurer la communication
d'une place à une autre, sans qu'il soit
besoin d'y employer des escortes. Le célebre auteur
que nous venons de citer, trouve avec raison qu'il
n'est point aisé de faire des lignes qui remplissent ces
trois objets.
La seconde raison, qui est celle d'établir des
contributions dans le pays ennemi, n'est pas bonne,
parce que ce ne sont pas les partis qui sortent des
lignes qui l'établissent, mais ceux qui sortent des
places ».
A l'égard des communications, si l'on considere ce que coûte la construction, l'entretien des lignes & la quantité de troupes qu'il faut pour les garder, on trouvera qu'il y a plus d'avantage à faire escorter les convois & à employer les troupes à la garde des places.
Les lignes faites pour la défense d'une longue étendue de pays, ont aussi beaucoup d'inconvéniens: il faut une grande quantité de troupes pour les garder; & comme l'ennemi peut les attaquer par telle partie qu'il juge à propos, il est difficile de réunir assez de force dans le même lieu pour lui resister. Si l'on se trouve d'ailleurs en état de sortir sur l'ennemi, on ne peut le faire qu'en défilant & avec une grande perte de tems.
Le seul cas où les lignes peuvent être d'une bonne défense, c'est lorsqu'elles ont peu d'étendue, & qu'elles ferment néanmoins l'entrée d'un grand pays à l'ennemi, qu'elles sont soutenues par des places ou par des especes de camps retranchés de distance en distance, de maniere qu'ils peuvent se secourir les uns & les autres, & qu'on puisse réunir ensemble assez de troupes pour battre l'ennemi qui auroit percé dans quelqu'étendue de la ligne. Ce n'est que par des postes particuliers fortifiés dans l'intérieur de la ligne, que l'on peut parvenir à la soutenir contre les attaques de l'ennemi: c'est aussi ce que l'on doit faire dans les lignes de circonvallation, si l'on veut se mettre en état d'en chasser l'ennemi lorsqu'il a pu y pénétrer. Les princes d'Orange ne manquoient pas, à l'imitation des anciens, de suivre cette méthode; non - seulement leurs lignes étoient exactement fortifiées, mais les différens quartiers des troupes dans les lignes l'étoient également. Il en étoit alors à - peu - près de l'ennemi qui avoit pénétré dans la ligne, comme il en seroit d'un assiégeant qui, ayant forcé les troupes qui défendent la breche d'un ouvrage, y trouveroit des retranchemens qui contiendroient de nouvelles troupes contre lesquelles il faudroit soutenir une nouvelle attaque, & qui pourroient, en tombant vigoureusement sur lui, profiter du désordre des siennes pour les chasser entierement de l'ouvrage.
Si des lignes sont fort étendues, ce que l'on peut faire de mieux lorsque l'ennemi vient pour les attaquer, c'est de réunir les troupes ensemble, de leur faire occuper un poste avantageux vers le centre, où l'on puisse combattre avec quelque espérance de succès. Si l'on se trouve trop foible pour oser risquer le combat, l'on doit abandonner les lignes & se retirer en arriere dans les lieux les plus favorables à la défense d'un petit nombre contre un grand.
M. de Feuquiere, après avoir exposé le peu d'avantage
qu'on avoit tiré des lignes construites de son
tems, conclud de - là
Ligne blanche (Page 9:525)
Elle est appellée ligne, parce qu'elle est droite, & blanche, à cause de sa couleur.
La ligne blanche reçoit un rameau de nerf de l'intercostal dans chacune de ses digitations ou dentelures, qui sont visibles à l'oeil, sur - tout dans les personnes maigres.
On donne aussi ce nom à une espece de ligne qui
se remarque le long de la partie moyenne & postérieure
du pharinx. Voyez
Ligne (Page 9:525)
Les Portugais dans le xv. siecle demanderent aux papes la possession de tout ce qu'ils découvriroient dans leurs navigations; la coutume subsistoit de demander des royaumes au saint siege, depuis que Grégoire VII. s'étoit mis en possession de les donner. On croyoit par - là s'assurer contre une usurpation étrangere, & intéresser la religion à ces nouveaux établissemens. Plusieurs pontifes confirmerent donc au Portugal les droits qu'il avoit acquis, & qu'un pontife ne pouvoit lui ôter.
Lorsque les Espagnols commencerent à s'établir dans l'Amérique, le pape Alexandre VI, en 1493, divisa les deux nouveaux mondes, l'américain & l'asiatique, en deux parties. Tout ce qui étoit à l'orient des îles Açores, devoit appartenir au Portugal; tout ce qui étoit à l'occident, fut donné par le saint siege à l'Espagne. On traça une ligne sur le globe qui marqua les limites de ces droits réciproques, & qu'on appella la ligne de marcation, ou la ligne alexandrine; mais le voyage de Magellan dérangea cette ligne. Les îles Marianes, les Philippines, les Molucques, se trouvoient à l'orient des découvertes portugaises. Il falut donc tracer une autre ligne, qu'on nomme la ligne de démarcation; il n'en coûtoit rien à la cour de Rome de marquer & de démarquer.
Toutes ces lignes furent encore dérangées, lorsque les Portugais aborderent au Brésil. Elles ne furent pas plus respectées par les Hollandois qui débarquerent aux Indes orientales, par les François & par les Anglois qui s'établirent ensuite dans l'Amérique septentrionale. Il est vrai qu'ils n'ont fait que glaner après les riches moissons des Espagnols; mais enfin ils y ont eu des établissemens considérables, & ils en ont encore aujourd'hui.
Le funeste effet de toutes ces découvertes & de ces transplantations, a été que nos nations commerçantes se sont fait la guerre en Amérique & en Asie, toutes les fois qu'elles se la sont faites en Europe; & elles ont réciproquement détruit leurs colonies naissantes. Les premiers voyages ont eu pour objet d'unir toutes les nations. Les derniers ont été entre<cb->
Ligne (Page 9:525)
Ligne ascendante (Page 9:525)
Ligne collaterale (Page 9:525)
Ligne defaillante (Page 9:525)
Dans ce cas les coutumes de Bourbonnois, Anjou, Maine & Normandie, font succéder le seigneur à l'exclusion des parens d'une autre ligne. Mais la coutume de Paris, art. 30, & la plûpart des autres coutumes font succéder une ligne au défaut de l'autre par préférence au seigneur.
Ligne descendante (Page 9:525)
Ligne directe (Page 9:525)
La ligne directe, est ascendante ou descendante; c'est - à - dire, qu'on considere la ligne directe en remontant ou descendant; en remontant, c'est le fils, le pere, l'ayeul; en descendant, c'est tout le contraire, l'ayoul, le pere, le fils, &c.
Ligne égale (Page 9:525)
Ligne éteinte (Page 9:525)
Ligne franche (Page 9:525)
Ligne inégale (Page 9:525)
Ligne maternelle (Page 9:525)
Ligne paternelle (Page 9:525)
Ligne transversale (Page 9:525)
Ligne (Page 9:525)
Lorsqu'il s'agit d'évolutions navales, on dit garder sa ligne, venir à sa ligne, marcher en ligne, &c.
Ligne, (Marine), vaisseau de ligne, se dit d'un vaisseau de guerre, assez fort pour se mettre en ligne un jour de combat. [p. 526]
Ligne du fort, (Mar.) en parlant d'un vaisseau, se dit de l'endroit où il est le plus gros.
Ligne de l'eau, (Mar.); c'est l'endroit du bordage jusqu'où l'eau monte, quand le bâtiment a sa charge & qu'il flote.
Ligne, (Mar.); c'est un petit cordage. Les lignes, soit pour sonder ou pour plusieurs autres usages, sont ordinairement de trois cordons, & trois à quatre fils à chaque cordon.
Lignes d'amarrage, (Mar.), ce sont les cordes qui servent à lier & attacher le cable dans l'arganeau, & qui renforcent & assurent les hausieres & les manoeuvres.
Lignes ou équillettes, (Mar.); elles servent à lasser les bonnettes aux grandes voiles.
Lignes de sonde, (Mar.) Voyez
Ligne de compte (Page 9:526)
Tirer hors de ligne ou hors ligne: c'est mettre les
sommes en marge des articles, devant & proche la
derniere ligne. Voyez
Lignes (Page 9:526)
Ligne (Page 9:526)
Les mâçons & limosins appellent lignes, une petite cordelette ou ficelle, dont ils se servent pour élever les murs droits, à plomb, & de même épaisseur dans leur longueur.
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Ainsi l'on dit vous êtes hors la ligne, votre épée est hors la ligne, pour faire sentir qu'on est déplacé.
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Les cordons de fil valent moins que ceux de soie, & ceux - ci moins que ceux de crin de cheval; les uns & les autres veulent être d'une seule matiere, c'est - à - dire, qu'il ne faut point mêler ensemble le fil & la soie, ou la soie & le crin.
Les crins de cheval doivent être ronds & tortillés, de même grosseur & grandeur, autant qu'il est possible; on les trempe une heure dans l'eau après les avoir cordonnés, pour les empêcher de se froncer; ensuite on les retord également, ce qui les renforce beaucoup, pourvû qu'on ne les serre point en les tordant.
Les meilleures couleurs dont on puisse teindre les cordons d'une ligne, sont le blanc ou le gris, pour pêcher dans les eaux claires, & le verd - d'oseille, pour pêcher dans les eaux bourbeuses; mais le verd d'eau pâle seroit encore préférable.
Pour avoir cette derniere couleur, on fera bouillir dans une pinte d'eau d'alun, une poignée de fleurs de souci, dont on ôtera l'écume qui s'éleve dessus dans le bouillonnement; ensuite on mettra dans la liqueur écumée, demi - livre de verd de gris en poudre, qu'on fera bouillir quelque tems. Enfin, on jettera un ou plusieurs cordons de ligne dans cette liqueur, & on les y laissera tremper dix ou douze heures, ils prendront un verd d'eau bleuâtre qui ne se déteindra point. (D. J.)
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Les lignes consistent en une corde menue & forte,
sur laquelle de distance en distance sont frappés des
piles ou ficelles de huit piés de long qui portent l'ain
à leur extrémité; à un pié de distance de l'ain est fixé
un petit morceau de liege, que le pêcheur nomme consiron ou cochon. C'est le corsiron qui fait flotter l'ain.
Toutes les cordes, tant grosses que petites, sont aussi
garnies de liege, soit qu'il faille pêcher à la côte ou
à la mer. Voyez
De la pêche à la ligne à pié sur les roches. Ceux qui font cette pêche, prennent une perche légere de dix à douze piés de long, au bout de laquelle est frappée une ligne un peu forte, longue d'environ une brasse & demie. A deux piés environ de l'ain est frappé un plomb, pour faire caler bas l'hameçon garni d'appâts différens, selon les saisons. Le pêcheur se plante debout sur la pointe de la roche. Il y place sa perche, de maniere que cette pointe fasse fonction de point d'appui, & sa perche levier, & qu'il puisse la lever promptement, lorsqu'il arrive que le poisson mord à l'appât. Il ne faut pas que le vent pousse trop à la cale. Le tems favorable ce sont les mois d'Octobre & de Novembre. On prend ainsi des congres, des merlus, des colins & des urats ou carpes de mer, tous poissons de roche.
Des lignes au doigt, ou qu'on tient à la main, pour mieux sentir que le poisson a pris l'appât: elles ne different des autres qu'en ce qu'elles n'ont que deux ains; & elles ont, comme le libourne, un plomb qui les fait caler.
Les pêcheurs & riverains de Plough ou Molin, dans le ressort de l'amirauté de Vannes, se servent de lignes différemment montées, & ont leur manoeuvre. Ils sont deux à trois hommes au plus d'équipage dans leurs petits bateaux, qu'ils nomment fortans. Chaque pêcheur a une ligne de dix à douze brasses de long au plus. Le bout qui joint la pile ou l'avancart, est garni de plommées à environ deux brasses de long, pour faire jouer la ligne sur le fond avec plus de facilité. L'hameçon est garni de chair de poisson, ou d'un morceau de leur peau, pris sur le dos, & coupé en long en forme de sardine. Le pêcheur qui est debout dans le fortan, traîne & agite continuel<pb-> [p. 527]
Plus il fait de vent, plus les pêcheurs chargent le bas de leur ligne de plommée, afin que la traîne en soit moins précipitée. On ne pêche de cette maniere que les poissons blancs, comme bart, loubines, mulets, rougets, morues, maquereaux, &c.
De la pêche du maquereau à la ligne, à la perche, à la mer & au large des côtes. Il y a à saint Jacut onze petits bateaux pêcheurs du port au plus de cinq ou six tonneaux, montés ordinairement de huit, neuf, à dix hommes d'équipage, qui font en mer la pêche avec les folles, les demi - folles, ou roussetieres, les cordes grosses & moyennes, & la pêche de la ligne au doigt pour le maquereau, & de la ligne à la perche. Leurs bateaux ont deux mâts; chaque mât une voile. Ils s'éloignent quelquefois en mer de dix, douze à quinze lieues. Quand ils sont au lieu de la pêche, chacun prend sa ligne qui a sept à huit piés de long, & pêche les uns à bas bord, les autres à stribord. Le bateau a amené ses deux voiles, & dérive à la marée.
Cette pêche du maquereau dure environ cinq à six semaines. Elle commence à la saint Jean, & finit au commencement d'Août. Chaque équipage prend par jour favorable jusqu'à cinq à six mille maquereaux. Les uns se servent de la perche, d'autres de la ligne au doigt; mais le plomb de celle - ci n'est environ que d'une demi - once.
Comme la manoeuvre de cette seconde maniere est moins embarrassante que celle à la perche, les pêcheurs quittent de jour en jour leur perche pour se servir de la ligne au doigt.
Ces pêcheurs affarent ou bortent le maquereau avec des sauterelles ou puces de mer, que leurs femmes, filles, veuves & enfans pêchent de marée à autre, pour en fournir les équipages des bateaux. Ils substituent à cet appât de petits morceaux de maquereaux qu'ils levent vers la queue.
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