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LIGAS (Page 9:515)
LIGAS, s. m. (Bot. exot.) c'est une des trois especes
d'arbres d'anacarde, & la plus petite; la moyenne
s'appelle anacarde des boutiques, & la troisieme
se nomme cajou ou acajou. Voyez
Le ligas, suivant la description du P. Georges Camelli, est un arbre sauvage des Philippines. Il est de médiocre grandeur; il vient sur les montagnes, & ses jeunes pousses répandent, étant cassées, une liqueur laiteuse, qui en tombant sur les mains ou sur le visage, excite d'abord une démangeaison, & peu - à - peu l'enflure. La feuille de cet arbre est longue d'un empan & plus, d'un verd foncé, rude, & qui a peu de suc. Ses fleurs sont petites, blanches, découpées en forme d'étoile, & disposées en grape à l'extrémité des tiges. Ses fruits sont de la grosseur de ceux que porte l'érable: leur couleur est d'un rouge safrané, & leur goût acerbe comme celui des pommes sauvages. Au sommet de ces fruits est attaché un noyau noir, lisse, luisant, & plus long que les fruits: l'amande qu'il contient étant mâchée, picote & resserre un peu le gosier. [p. 516]
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L'existence de cet état est prouvée par le sentiment commun des Théologiens & des Canonistes, & rien n'est si fréquent dans le Droit canon, que les titres de frigidis & maleficiatis, ni dans les decrétales des papes que des dissolutions de mariage ordonnées pour cause d'impuissance, soit de la part du mari, soit de la part de la femme, soit de tous deux en même tems provenue de maléfice. L'Eglise excommunie ceux qui par ligature ou autre malefice, empêchent la consommation du saint mariage. Enfin, le témoignage des historiens & des faits certains concourent à établir la réalité d'une chose si surprenante.
On appelle communément ce maléfice, nouer l'éguillette: les rabbins prétendent que Cham donna cette maladie à son pere Noé, & que la plaie dont Dieu frappa Abimelech roi de Gerare, & son peuple, pour le forcer à rendre à Abraham Sara qu'il lui avoit enlevée, n'étoit que cette impuissance réciproque répandue sur les deux sexes.
Delrio, qui traite assez au long de cette matiere dans ses disquisitions magiques, liv. III. part. I. quoest. iv. sect. 8. pag. 417. & suivantes, dit que les sorciers font cette ligature de diverses manieres, & que Bodin en rapporte plus de cinquante dans sa démonomanie, & il en rapporte jusqu'à sept causes, telles que le dessechement de semence & autres semblables, qu'on peut voir dans son ouvrage; & il observe que ce maléfice tombe plus ordinairement sur les hommes que sur les femmes, soit qu'il soit plus difficile de rendre celles - ci stériles, soit, dit - il, qu'y ayant plus de sorcieres que de sorciers, les hommes se ressentent plutôt que les femmes de la malice de ces magiciennes. On peut, ajoute - t - il, donner cette ligature pour un jour, pour un an, pour toute la vie, ou du - moins jusqu'à ce que le noeud soit dénoué, mais il n'explique ni comment ce noeud se forme, ni comment il se dénoue.
Kempfer parle d'une sorte de ligature extraordinaire qui est en usage parmi le peuple de Macassar, de Java, de Siam, &c. par le moyen de ce charme ou maléfice, un homme lie une femme ou une femme un homme, en sorte qu'ils ne peuvent avoir de commerce vénérien avec aucune autre personne, l'homme étant rendu impuissant par rapport à toute autre femme, & tous les autres hommes étant rendus tels par rapport à cette femme.
Quelques philosophes de ces pays - là prétendent qu'on peut faire cette ligature en fermant une serrure, en faisant un noeud, en plantant un couteau dans un mur, dans le même tems précisément que le prêtre unit les parties contractantes, & qu'une ligature ainsi faite peut être rendue inutile, si l'époux urine à - travers un anneau: on dit que cette superstition regne aussi chez les Chrétiens orientaux.
Le même auteur raconte que durant la cérémonie d'un mariage en Russie, il remarqua un viel homme qui se tenoit caché derriere la porte de l'église, & qui marmotant certaines paroles, coupoit en même tems en morceaux une longue baguette qu'il tenoit sous son bras; pratique qui semble usitée dans les mariages des gens de distinction de ce
Le secret d'employer la ligature est rapporté par Kempfer, de la même maniere que le lui enseigna un adepte en ce genre; comme c'est une curiosité, je ne ferai pas de difficulté de l'ajoûter ici dans les propres termes de l'auteur, à la faveur desquelles elle passera beaucoup mieux qu'en notre langue.
Puella amasium vel conjux maritum ligatura, absterget à concubitûs actu, Priapum indutio, ut seminis quantum potest excipiat. Hoc probe convolutum sub limine domûs suoe in terram sepeliet, ibi quamdiu sepultum reliquerit, tamdiu ejus hasta in nullius proeter quam sui (fascinantis) servitium obediet, & prius ab hoc nexu non liberabitur quam ex claustro liminis liberetur ipsum linteum. Vice versâ vir lecti sociam ligaturus, menstruatum ab ea linteum comburito; ex cineribus cum propriâ urinâ subactis efformato figuram Priapi, vel si cineres (peut - être faut - il mentuloe) junculoe fingendoe non sufficient, eosdem subigito cum parte terroe quam recens perminxerit. Formatum iconem caute exsiccato, siccumque asservato loco sicco ne humorem contrahat. Quamdiu sic servaveris, omnes arcus dum ad scopum socioe collimaverint, momento contabescent. Ipse vero Dominus abrunum hunc suum prius humectato. Quandiu sic manebit, tandiu suspenso nexu Priapus ipsi parebit, quin & alios quot quot foemina properantes admiserit.
Tout cela sans doute est fondé sur un pacte tacite; car quelque relation qu'aient les matieres qu'on emploie dans ce charme avec les parties qu'on veut lier ou rendre impuissantes, il n'y a point de système de Physique qui puisse rendre raison des effets qu'on attribue à ce linge maculé & à cette figure.
M. Marshal parle d'une autre sorte de ligature
qu'il apprit d'un brachmane dans l'Indostan:
Ces effets surprenans bien attestés, paroissent aux esprits sensés procéder de quelque cause surnaturelle, principalement quand il n'y a point de vice de conformation dans le sujet, & que l'impuissance survenue est perpétuelle ou du moins de longue durée. Les doutes fondés qu'elle doit suggérer n'ont pas empêché Montagne, tout pyrrhonien qu'il étoit, de regarder ces nouemens d'éguillettes comme des effets d'une imagination vivement frappée, & d'en chercher les remedes dans l'imagination même, en la séduisant sur la guérison comme elle a été trompée sur la nature du mal.
Voilà un homme lié du trouble de son imagination, & guéri par un tour d'imagination. Tous les raisonnemens de Montaigne & les faits dont il les appuie se réduisent donc à prouver que la ligature n'est quelquefois qu'un effet de l'imagination blessée; & c'est ce que personne ne conteste: mais qu'il n'y entre jamais du maléfice, c'est ce qu'on ne pourroit en conclure qu'en péchant contre cette regle fondamentale du raisonnement, que quelques faits particuliers ne concluent rien pour le général, parce qu'il est en ce genre des faits dont on ne peut rendre raison par le pouvoir de l'imagination, tel qu'est l'impuissance à l'égard de toutes personnes, à l'exclusion de celle qui a fait la ligature pour jouir seule de son amant ou de son mari, & celle qui survient tout - à - coup la premiere nuit d'un mariage à un homme qui a donné auparavant toutes les preuves imaginables de virilité, surtout quand cette impuissance est ou durable ou perpétuelle.
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La ligature, en comprimant les vaisseaux, interrompt le cours du sang, fait gonfler les veines qu'on veut ouvrir, les assujettit & les rend plus sensibles à la vue & au toucher.
La maniere d'appliquer la ligature pour les saignées du bras ou du pié, est de la prendre par le milieu avec les deux mains, de façon que le côté intérieur soit sur les quatre doigts de chaque main, & que les pouces soient appuyés sur le supérieur. On pose ensuite la ligature environ quatre travers de doigt au - dessus de l'endroit où l'on se propose d'ouvrir la veine; puis glissant les deux chefs de la ligature à la partie opposée, on les croise en passant le chef inteme du côté externe, & ainsi de l'autre, afin de les conduire tous deux à la partie extérieure du bras où on les arrête par un noeud en boucle.
Cette méthode de mettre la ligature, quoique pratiquée presque généralement, est sujette à deux défauts assez considérables; le premier, c'est qu'en croisant les deux chefs de la ligature sous le bras, on les fronce de maniere qu'on ne serre point uniment; le second, c'est qu'en fronçant ainsi la ligature on pince le malade. Les personnes sensibles & délicates souffrent souvent plus de la ligature que de la saignée. Il est très - facile de remédier à ces inconvéniens; on conduira les deux chefs de la ligature en ligne droite, & au lieu de les croiser à la partie opposée de l'endroit où l'on doit saigner, on fera un renversé avec l'un des chefs, qui par ce moyen sera conduit fort également sur le premier tour, jusqu'à la partie extérieure du membre où il sera arrêté avec l'autre chef par un noeud coulant en forme de boucle.
Les chirurgiens phlébotomistes trouvent que dans la saignée du pié, lorsque les vaisseaux sont petits, on parvient plus facilement à les faire gonfler en mettant la ligature au - dessous du genou sur le gras de la jambe. Cette ligature n'empêcheroit pas qu'on n'en fît une seconde près du lieu où l'on doit piquer pour assujettir les vaisseaux roulans. Dans cette même circonstance, on se trouve très - bien dans les saignées du bras de mettre une seconde ligature au - dessous de l'endroit où l'on saignera.
Pour saigner la veine jugulaire, on met vers les clavicules sur la veine qu'on doit ouvrir une compresse épaisse: on fait ensuite avec une ligature ordinaire, mais étroite, deux circulaires autour du col, de sorte qu'elle contienne la compresse: on la serre un peu & on la noue par la nuque par deux [p. 518]
L'académie royale de Chirurgie a donné son approbation à une machine qui lui a été présentée pour la saignée de la jugulaire. C'est une espece de carcan qui a du mouvement par une charniere qui répond à la nuque; antérieurement les deux portions de cercle sont unies par une crémailliée, au moyen de laquelle on serre plus ou moins. La compression se fait déterminément sur l'une des veines jugulaires, par le moyen d'une petite pelote qu'on assujettit par le moyen d'un ruban sur la partie concave d'une des branches du collier. Voyez le second tome des Mém. de l'acad. de Chirurgie.
Le mot
J'ai donné dans le second tome des mémoires de l'académie royale de Chirurgie, l'histoire des variations de la méthode de lier les vaisseaux après l'amputation; les accidens qui pourroient résulter de la ligature des vaisseaux avoient été prévus par Gourmelen, antagoniste d'Antoine Paré. Il n'est pas possible, disoit - il, que des parties tendineuses, nerveuses & aponévrotiques, liées & étranglées par une ligature, n'excitent des inflammations, des convulsions, & ne causent promptement la mort. Cette imputation, quelque grave qu'elle soit, n'est que trop véritable; mais Paré n'a pas encouru les reproches qu'on ne pouvoit faire à la méthode qu'il pratiquoit. Il ne se servoit pas d'aiguilles, du moins le plus communément; ainsi il ne risquoit pas alors de lier & d'étrangler des parties nerveuses & tendineuses. Il saisissoit l'extrémité des vaisseaux avec de petites pinces, & quand il les avoit amenées hors des chairs, il en faisoit la ligature avec un fil double, de la même façon que nous lions le cordon ombilical. Si l'hémorrhagie survenoit, & qu'on ne pût se servir du bec de corbin, il avoit recours à l'aiguille: elle avoit quatre pouces de long, & voici comment il s'en servoit. Ayant bien considéré le trajet du vaisseau, il piquoit sur la peau, un pouce plus haut que la plaie, il enfonçoit l'aiguille à - travers les chairs, un demi - doigt à côté du vaisseau, & la faisoit sortir un peu plus bas que son orifice. Il repassoit sous le vaisseau par le dedans de la plaie, afin de le comprendre avec quelque peu de chairs dans l'anse du fil, & faisoit sortir l'aiguille à un travers de doigt de la premiere ponction faite sur les tégumens. Il mettoit entre ces deux points une compresse assez épaisse, sur laquelle il lioit les deux extrémités du fil, dont l'anse passoit dessous le vaisseau.
Nous avons parlé au mot hémorragie de différens moyens d'arrêter le sang, & nous avons vu que la compression méthodique étoit préférable en beaucoup de cas à la ligature: l'artere intercostale a paru l'exiger nécessairement. M. Gerard, chirurgien de Paris distingué, si l'on en croit ses contemporains, par une dextérité singuliere, a imaginé le moyen de faire la ligature des arteres intercostales, lorsqu'elles seront ouvertes dans quelque endroit favorable. Après avoir reconnu ce lieu, on aggrandit la plaie; on prend une aiguille courbe capable d'embrasser la côte, & enfilée d'un fil ciré, au milieu duquel on a noué un bourdonnet. On la porte dans la poitrine, à côté où l'artere est blessée, & du côté de son origine. On embrasse la côte avec l'aiguille, dont on fait sortir la pointe au - dessus de ladite côte, & on retire l'aiguille en achevant de lui faire décrire le demi - cercle de bas en haut. On tire le fil jusqu'à ce que le bourdonnet se trouve sur l'artere. On applique sur le côté qui est embrassé par le fil, une compresse un peu épaisse, sur laquelle on noue le fil, en le serrant suffisamment pour comprimer le vaisseau qui se trouve pris entre le bourdonnet & la côte.
M. Goulard, chirurgien de Montpellier, a imaginé depuis une aiguille particuliere pour cette opération: nous en avons donné la description au mot aiguille. Aprés l'avoir fait passer par - dessous la côte, & percer les muscles au - dessus, on dégage un des brins de fil; on retire ensuite l'aiguille de la même maniere qu'on l'avoit fait entrer: on fait la ligature comme on vient de le dire. Cette aiguille grossit l'arsenal de la Chirurgie, sans enrichir l'art. L'usage des aiguilles a paru fort douloureux; les plaies faites à la plevre & aux muscles intercostaux, sont capables d'attirer une inflammation dangereuse à cette membrane. La compression, si elle étoit praticable avec succès, meriteroit la préférence. M. Lottari, professeur d'Anatomie à Turin, a présenté à l'académie royale de Chirurgie un instrument pour arrêter le sang de l'artere intercostale: il est gravé dans le second tome des mémoires de cette compagnie. C'est une plaque d'acier poli, & coudée par une de ses extrémités pour former un point de compression sur l'ouverture de l'artere intercostale. On matelasse cet endroit avec une compresse: l'autre extrémité de la plaque est contenu par le bandage.
Une sagacité peu commune, jointe à des lumieres supérieures, a fait imaginer à M. Quesnay un moyen bien simple, par lequel en suppléant à la plaque de M. Lottari, il sauva la vie à un soldat qui perdoit son sang par une artere intercostale ouverte. Il prit un jetton d'ivoire, rendu plus étroit par deux sections [p. 519]
M. Belloq a examiné dans un mémoire inséré dans le second tome de ceux de l'académie de Chirurgie, les avantages & les inconvéniens de ces différens moyens; il les a cru moins parfaits qu'une machine en forme de tourniquet, très - compliquée, dont on voit la figure à la suite de la description qu'il en a donnée. (Y)
Ligature (Page 9:519)
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La valeur des notes qui composoient la ligature, varioit beaucoup selon qu'elles montoient ou descendoient, selon qu'elles étoient différemment liées; selon qu'elles étoient à queue ou sans queue; selon que ces queues étoient placées à droite ou à gauche, ascendantes ou descendantes: enfin, selon un nombre infini de regles si parfaitement ignorées aujourd'hui, qu'il n'y a peut - être pas un seul musicien dans tout le royaume de France qui entende cette partie, & qui soit en état de déchiffrer correctement des musiques de quelque antiquité.
A la traduction de quelques manuscrits de Musique du xiij. & du xiv. siecle, qu'on se propose de donner bientôt au public, on y joindra un sommaire des anciennes regles de la Musique, pour mettre chacun en état de la déchiffrer par soi - même; c'est là qu'on trouvera suffisamment expliqué tout ce qui regarde les anciennes ligatures. (S)
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Il y a une autre étoffe de même nom qui est soie & fil, du reste tout - à - fait semblable à la premiere.
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