ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"380"> ture très - ingénieuse des moeurs de différentes nations.

On doit au chevalier Leigh une critique sacrée, hébraïque & greque, qu'on estime encore.

Marschall justifia son érudition dans les langues septentrionales, par un grand ouvrage intitulé, Observationes in Evangelium gothicum, & anglo - saxonicum; & comme citoyen, il légua tous ses livres & ses manuscrits à l'université d'Oxford.

LEINE (Page 9:380)

LEINE, ou La LEYNE, (Géog.) riviere d'Allemagne. Elle a sa source à Heyligenstadt, passe à Gottingen, à Hannover, à Neustadt, & va se perdre dans l'Aller entre Zell & Ferden.

LEINSTER (Page 9:380)

LEINSTER, Lagenia, (Géog.) province maritime, & la plus considérable de l'Irlande: on la nommoit anciennement Lagen; les naturels du pays l'appellent Leighnigh, & les Gallois Lein. Sa longueur est d'environ 112 milles, & sa largeur de 70 milles; elle peut avoir 360 milles de circuit, à compter ses tours & ses retours.

Ses principales rivieres sont le Barrow, le shannon, la Boyne, le Leffy, la Nuer, la Slane & l'Inni.

Elle abonde en grains, en paturages, en bétail, en poissons & en oiseaux aquatiques; elle nourrit aussi de très - bons chevaux.

Il y a dans cette province un archevêché, qui est celui de Dublin, & trois évêchés. Elle a seize villes qui ont des marchés publics, 47 villes de commerce, à peu - près autant de villes ou bourgs qui ont droit d'envoyer leurs députés au parlement d'Irlande, une cinquantaine de châteaux fortifiés, & 926 paroisses. Dublin, capitale de l'Irlande, est la premiere de toutes les villes de Leinster.

Anciennement ce pays étoit partagé entre divers peuples; savoir les Brigantes, qui occupoient Kilkenni, Catherlagh, Kings - Connty & Queens - County; les Ménapiens, qui tenoient Wexford & les environs; les Cauci, qui avoient Wicklow & ses dépendances; les Blanii ou Elbanii, qui possédoient Dublin, Easth Méath & West - Méath.

Ensuite par succession de tems, le pays fut partagé en deux royaumes, celui de Leinster & celui de Méath; ce qui a duré jusqu'à Henri II. qui en fit la conquête. On le divise présentement en 11 comtés.

LEIPSIC (Page 9:380)

LEIPSIC, on écrit aussi LEIPSICK, & LEIPSIG, Lipsia, (Géog.) riche & célebre ville d'Allemagne dans la Misnie, avec un château appellé Pleissembourg, & une fameuse université erigée sous l'électeur Frédéric, en 1409: plusieurs souverains en ont été les recteurs. Il se fait à Léipsic un grand commerce; elle se gouverne par ses propres lois depuis 1263, & dépend de l'électeur de Saxe. Elle est remarquable par ses foires & par les batailles qui s'y donnerent en 1630 & 1642. Elle a souvent servi de théâtre à de grands événemens dans les guerres d'Allemagne. Elle est située dans une plaine & dans un terroir fertile, entre la Saale & la Mulde, au confluent de la Pleysse, de l'Elster & de la Barde à 15 lieues S. O. de Wirtemberg; 15 N. O. de Dresde; 26 S. E. de Magdebourg 100 N. O. de Vienne. Long. suivant Rivinus, Cassini, Lieutaud & Desplaces, 29d. 51'. 30". lat. 51d. 19'. 14".

Il n'est peut être point de villes en Allemagne qui ait donné la naissance à tant de gens de lettres que Leipsic: j'en trouve même plusieurs de célebres. Tels sont, indépendamment de M. Leibnitz, savant universel; tels sont, dis - je, les Carpzove, les Etmuller, les Fabricius, les Jungerman, les Mencken, les Thomasius; car l'abondance m'oblige de m'arrêter à cette liste, sans que mon silence pour d'autres puisse porter atteinte aux éloges qu'ils méritent.

Les Carpzoves, se sont distingués par leurs ou vrages de Théologie, de Littérature ou de Jurisp dence. L'on convient généralement que Benoît Carp<cb-> zovius mort en 1666, âgé de 72 ans, est le meilleur écrivain sur la pratique, les constitutions, les jugemens, les décisions criminelles & civiles de l'Allemagne.

Les Etmuller pere & fils, ont brillé dans la Médecine. Les ouvrages du pere souvent réimprimés, forment sept volumes in - fol. de l'édition de Naples de 1728.

Entre les Fabricius, personne ne doute que Jean Albert ne soit un des plus laborieux, des plus érudits, & des plus utiles littérateurs du xviij. siecle. Sa bibliotheque greque en 14 vol. in - 4°; sa bibliotheque latine en 6 volumes; ses mémoires d'Hambourg en 8 volumes in - 8°; son code apocryphe du vieux & du nouveau Testament en 6 volumes in - 8°. en sont de grandes & de bonnes preuves. Cet homme infatigable est mort en 1736, âgé de 68 ans.

Les Jungerman freres se sont attachés avec honneur, l'un à la Botanique, l'autre à la Littérature. Louis a donné entr'autres ouvrages, l'Hortus eistetensis. Le littérateur Godefroy a publié le premier les commentaires de Jules - César en grec. Cette édition faite à Francfort en 1606 in - 4°. est extrémement recherchée des curieux: le même savant a mis au jour une traduction latine des pastorales de Longin, avec des notes.

Nous devons à MM. Mencken pere fils, & petit-fils, le Journal de Leipsic, si connu sous le nom d'acta eruditorum; ils n'ont point été discontinués ces actes des savans depuis 1683, & ils forment actuellement près de cent volumes in - 4°.

Entre les Thomafius, Christiern s'est illustré dans la Jurisprudence par son histoire du droit naturel; par celle des disputes du sacerdoce & de l'empire, & par d'autres ouvrages écrits en latin ou en allemand.

Enfin Leibnitz seul auroit suffi pour donner du relief à Leipsic sa patrie. Ce fameux Leibnitz, dit M. de Voltaire « mourut en sage à Hanovre, le 14 Novembre 1716, à l'âge de 70 ans, adorant un dieu comme Newton, sans consulter les hommes. C'étoit peut - être le savant le plus universel de l'Europe; historien infatigable dans ses recherches, jurisconsulte profond, éclairant l'étude du droit par la philosophie, toute étrangere qu'elle paroîtà cette étude; métaphy sicien assez délié, pour vouloir réconcilier la Théologie avec la Métaphy sique; poëte latin même, & de plus mathématicien assez bon pour disputer au grand Newton l'invention du calcul de l'infini, & pour faire douter quelque tems entre Newton & lui ». Voyez aussi sur ce beau génie l'éloge qu'en a fait M. de Fontenelle, Hist. de l'acadèmie royale des Sciences, ann. 1716, & l'art. Leibnitzianisme. (D. J.)

LEIPZIS (Page 9:380)

LEIPZIS, s. m. (Com.) sorte de serge qui se fabrique à Amiens; à seize buzots, trente - deux parties, larges entre deux gardes de demi - aune de roi moins [omission: formula; to see, consult fac-similé version], & de longueur hors l'estille au métier; les blanches de 22 aunes & [omission: formula; to see, consult fac-similé version]; les mélées de 23 aunes, pour revenir à 20 aunes & [omission: formula; to see, consult fac-similé version], ou 20 aunes & [omission: formula; to see, consult fac-similé version] de roi, appointées & apprêtées. Voyez Dictionnaire du Com.

LEIRAC (Page 9:380)

LEIRAC, (Géog.) petite ville de Guyenne en Agénois, proche d'Agen, & aujour d'hui démantelée; elle étoit la patrie de Mathieu Larroque, un des habiles ministres des Protestans en France dans le dernier siecle. Il est connu par de bons ouvrages théologiques, sur - tout par une histoire de l'Eucharistie, dont on a fait plusieurs éditions. Il mourut à Rouen en 1684, âgé de 65 ans, & mérita pendant sa vie l'éloge qu'Eschyle donne à Amphiaraüs; non tam studens famâ esse, quam re, vir bonus, contra atque nunc. [p. 381]

LÉIRIA (Page 9:381)

LÉIRIA, Leiria, (Géog.) ville de Portugal dans l'Estramadure, avec un château & un évêché suffragant de Lisbonne, érigé en 1544. Elle est à 1 1 lieues S. de Coimbre, 17 N. E. de Lisbonne, entre les torrens de Lis & de Linarez, à trois lieues de la mer. Long. 9. 45. lat. 39. 40.

Leiria est la patrie d'un des grands poëtes de Portugal, de Lobo Rodrigues Francesco. Il fleurissoit au commencement du dernier siecle, & se noya dans un esquif en revenant d'une maison de campagne. Sa piece intitulée Euphrosine, est la comédie favorite des Portugais. Toutes ses oeuvres ont été recueillies & imprimées à Lisbonne en 1721 in - fol.

LEISNICK (Page 9:381)

LEISNICK, (Géog.) petite ville d'Allemagne, dans l'électorat de Saxe en Misnie, à 4 milles de Meissen, & à 5 de Leipsick sur la Mulde. Long. 30. lat. 51. 18.

LEITH, ou LYTH (Page 9:381)

LEITH, ou LYTH, (Géog.) Durolitum selon quelques auteurs; ville d'Ecosse, avec un port dans la province de Lothiane, sur le golfe de Forth près d'Edimbourg, dont elle est comme le port. Long. 14. 34. lat. 54. 50. (D. J.)

LEIFOURE, Beaume de (Page 9:381)

LEIFOURE, Beaume de, balsamum lectorense (Botan.) connu aussi à Paris sous le nom de baume de Condom, mais plus encore sous celui de winsger. Voyez Winsger.

LEITURGE (Page 9:381)

LEITURGE, LEITSRGOS2, (Antiquit. greq.) les leiturges chez les Athéniens, dit le savant Potter, étoient des personnes d'un rang & d'une fortune considérables, qui se trouvoient en conséquence obligés par leur tribu ou par toutes les tribus, de s'acquitter de quelque devoir important au bien de l'état, & même dans les occasions pressantes, de fournir à leurs propres frais certaines choses à la république. Voyez Potter, Archoeol. grec. l. I. c. 15.

LELA (Page 9:381)

LELA, en langue turque signifie dame, (Herb. & Hist. mod.) ce nom se donne aux grandes dames dans l'Afrique; & c'est assez le titre d'honneur qu'on y donne à la bienheureuse Vierge mere de Jesus - Christ, pour laquelle les Mahométans ont beaucoup de vénération, aussi - bien que pour sor fils: c'est la temarque de Diégo de Torrez. Ils appellent, dit - il, parlant des Maures, Notre Seigneur Jesus - Christ, cidena Ira, ou sidna Ica, c'est - à - dire Notre Seigneur Jesus: & la Sainte Vierge, leta Mariam, c'est - à - dire la dame Marie. Ricaud, de l'empire ottoman.

LÉLEGES, les (Page 9:381)

LÉLEGES, les, (Géog. anc.) ancien peuple d'Asie: Homere les surnomme belliqueux, & Strabon, en parle beaucoup, l. XIII, p. 625. On recueille du discours de ce dernier, que les Léleges étoient un un peuple vagabond, mêlé ensuite avec les Cariens, les Pisidiens & autres nations, & que la plus grande partie habitoit le long du golfe d'Adramyte, auprès des Ciliciens d'Homere.

Les Léleges sont encore dans Pausanias un ancien nom des Mégariens & des Lacédémoniens, qui eurent ponr premier roi de la Laconie Lélex; d'où vient que la Laconie en fut appellée Lélégie. (D. J.)

LÉMAN, le lac (Page 9:381)

LÉMAN, le lac, (Géog.) Lemanus lacus, lac situé entre la Savoie & le pays de Vaud, dépendant de la république de Berne. On le nomme communément le lac de Genève, & nous avons déja dit, je ne sais où, qu'il a porté le nom de lac de Lauzane, lacus Lauzanius.

La figure de ce lac approche un peu de celle d'un croissant, dont les deux cornes seroient émoussées, & dont l'une des mêmes cornes auroit une grande échancrure par - dedans. Il est vrai que nous en avons de bonne cartes; mais toutes ne représentent pas sa véritable figure; ce lac s'étend bien plus contre le nord, & moins du côté de l'orient que plusieurs de ces cartes ne le marquent.

Il est situé entre le 24 degré 10', & le 25 de longitude, à compter cette longueur depuis l'isle de Fer, & entre le 46 degré 12', & le 46 degré 31'de lati tude.

La longueur de ce lac depuis Genève jusqu'à Villeneuve, en passant par le pays de Vaud, est de 15 lieues de marine, dont il y en a 20 au degré; & ces 15 lieues font 18 lieues trois quarts communes de France; mais cette distance prise en ligne droite par dessus le Chablais, n'excede pas 12 lieues de marine.

La plus grande largeur de ce lac, à le prendre de Rolle jusqu'au voisinage de Thonon, est de trois à quatre lieues, ou plutôt à cause du biais qui se trouve entre ces deux endroits, sa plus grande largeur doit être seulement estimée environ sept milles toises de France de six piés de roi chacune, ce qui fait un peu plus de trois lieues communes du même royaume, mais ce lac se rétrécit beaucoup ensuite en venant vers Genève; car depuis Rolle jusqu'à Genève, il n'est guere, que je sache, en aucun endroit plus large d'une lieue marine.

La surface du lac Léman est d'environ 26 lieues communes quarrées, dont chacune a 2282 toises & deux cinquiemes de côte.

La profondeur de ce lac est dans quelques endroits très - considérable, particulierement du côté de Savoie; cependant on n'a point fait encore d'expériences suffisantes pour la justifier, & le fait en vaudroit la peine. Je prie les phyficiens du pays de constater cette profondeur; car nous ne pouvons faire aucun fonds sur des témoignages de pêcheurs mal - habiles; témoignages d'autant plus suspects que les uns estiment la plus grande profondeur de ce lac, près de Melleria, à 200 brasses, tandis que d'autres la font monter au double. D'après leur même rapport, ce qu'ils appellent le petit lac de Genève, c'est - à - dire le lac qui s'étend depuis la ville de Nion jusqu'à celle de Genève, n'a nulle part plus de 40 brasses de profondeur; encore un coup leurs assurances demandent une révision.

Il en est presque de même au sujet des trombes qu'on a observés quelquefois sur ce lac, par exemple en 1741 & 1742; les trombes dont nous parlons, sont des especes de vapeurs épaisses qui s'élevent de tems à autre sur le lac Léman, occupent en largeur des 15 à 20 toises, à peu près autant en hauteur, & se dissipent ensuite dans un instant, sans qu'on soit encore suffisamment éclairé sur leurs causes.

Un phénomène beaucoup moins rare que nous offre le lac Léman, est une espece de flux & reflux qu'on y remarque sous le nom vulgaire & ridicule de seiches; cette espece de flux & reflux, qui se trouve d'une part pres de l'embouchure du Rhône, ou bien à l'autre extrémité, près de l'embouchure de l'Arve, doit êtrë vraissemblablement produit par la fonte des neiges, conformément au détail exact & savamment raisonné qu'en a fait M. Jallabert dans l'hist. de l'acad. des Scienc. ann. 1742.

Le lac Léman est en partie formé par le Rhône qui le traverse dans toute sa longueur, en sort à Genève, & y conserve seulement sa couleur jusqu'à une certaine distance: ce lac au contraire de plusieurs autres décroît en hiver, & croît en été quelquefois jusqu'à dix piés & davantage. Les neiges fondues des montagnes dans cette saison, grossissent de leurs eaux, les ruisseaux & rivieres qui entrent dans le lac, & par conséquent le lac lui - même. Il ne se gele presque jamais dans les plus grands froids, parce qu'il abonde en sources vives.

Mais si l'on joint à cet avantage sa belle situation, l'aspect admirable qu'il procure de maisons de plaisance, de villes, de bourgs & de villages, de champs cultivés, de côteaux, de vignobles & de campagnes fertiles, l'excellent poisson de plusieurs sortes qu'il fournit en abondance, sa profondeur, son étendue, la bonté du bassin sur lequel il roule des eaux pures

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