ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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On parle aux levriers en criant, oh levriers; & quand ils chassent le renard, hare, hare.

LEVROUX (Page 9:450)

LEVROUX, (Géog.) en latin, Leprosum, ou Lebrosum; ville de France, dans le Berry, élection d'Issoudun. Il est justifié que c'est une ville ancienne, par des vestiges de la grandeur romaine que l'on y remarque encore, tels que la place des arènes, & l'amphithéatre. D'ailleurs, on y a trouvé des médailles & des monnoies romaines. Au commencement du dernier siecle, on y découvrit une lame de cuivre, sur laquelle étoit cette inscription: Flavia Cuba, Firmiani filia, Colozzo Deo Marti suo, hoc signum fecit Augusto; tout cela paroît prouver que les Romains ont autrefois habité ce lieu: Levroux, est au pied d'un côteau, à 5 lieues d'Issoudun, & à 15 de Bourges. M. de Valois croit que ce lieu fut ainsi nommé, à cause de la multitude de lépreux qu'il y avoit, ou peut - être à cause que c'étoit un endroit où on les recevoit dans des hôpitaux. Long. 19, 15. lat. 47. 2. (D. J.)

LEURRE (Page 9:450)

LEURRE, s. m. terme de Fauconnerie; c'est une figure garnie de bec, d'ongles & d'aîles, accompagnée d'un morceau de cuir rouge, qui ressemble un peu au faucon; les Fauconniers l'attachent à une lesse par le moyen d'un crochet de corne, & s'en servent pour reclamer les oiseaux de proie; on y attache de quoi les paître, c'est ce qu'on appelle acharner le leurre, parce que c'est un morceau de chair qu'on y met & qu'on nomme quelquefois rappel.

On dit aussi duire un oiseau au leurre, leurrer un oiseau, c'est le faire revenir sur le poing en lui montrant le leurre.

On dit leurrer bec au vent ou contre vent, à l'égard de l'autour & de l'épervier. V. nos Pl. de Chasses.

LEUSE (Page 9:450)

LEUSE, (Géog.) Lutosa; petite ville des paysbas Autrichiens, dans le Hainaut, à 2 lieues d'Ath, 3 de Condé, 5 de Mons, sur un petit ruisseau. Le prince de Waldeck y fut battu par le maréchal de Luxembourg en 1691. Long. 21. 18. lat. 50. 34. (D. J.)

LEUTKIRCH (Page 9:450)

LEUTKIRCH, (Géog.) ville libre & impériale d'Allemagne, en Souabe, dans l'Algow, sur le torrent d'Eschach, à six milles N. E. de Lindau, quatre O. de Kempten, trois S O. de Memmingen. Long. 27. 45. lat. 47. 44.

Jean Faber de l'ordre de S. Dominique, & qui fit tant d'écrits contre les Luthériens au commencement du xvj. siecle, étoit de Leutkirch. Ses principaux ouvrages polémiques, forment 3 vol. in - folio. Celui qu'il intitula Malleus Hoereticorum, le marteau des hérétiques, lui en valut le surnom. Il soutint Zuingle, tant qu'il ne prêcha que contre les indulgences; mais il fulmina contre ses dogmes & ceux de Luther. Dans la célebre conférence qu'il eut à Zurich en 1526, où on lui alléguoit l'évangile comme regle de la foi, il répondit: « Qu'on auroit bien pu vivre en paix, quand il n'y auroit point eu d'évangile ». Cette vivacité qui lui échappa dans la dispute, ne lui fit point de tort auprès de l'empereur Ferdinand, qui le nomma son confesseur, & lui donna pour récompense de ses travaux l'évêché de Vienne. Erasme en ayant appris la nouvelle, dit que Luther, malgré sa pauvreté, trouvoit encore le moyen d'enrichir ses ennemis. Jean Faber mourut à Vienne en 1541, âgé de 63 ans. (D. J.)

LEUTMÉRITZ (Page 9:450)

LEUTMÉRITZ, Litomerium, (Géog.) ville de Bohème, capitale du cercle de même nom, avec un évêché suffragant de Prague, érigé en 1655. Elle est sur l'Elbe, à 8 milles N. O. de Prague, & à 10 S. E. de Dresde. Long. 31. 50. lat. 50. 34. (D. J.)

LEVURE (Page 9:450)

LEVURE, s. f. (Brasserie.) écume qu'on tire de la biere, lorsqu'elle fermente dans la cuve. Voyez Dreche, Brasser, &c.

On s'en sert comme de levain ou de ferment en faisant le pain, à cause qu'elle fait renfler la pâte en très - peu de tems, & qu'elle rend le pain plus léger & plus délicat. Lorsqu'on en emploie trop, le pain est amer. Voyez Boulangerie.

L'usage de la levure dans le pain est nouveau parmi nous, & il n'y a pas plus de 80 ans qu'il s'est introduit, d'abord par l'avarice des boulangers, & ce n'étoit en premier lieu que furtivement qu'ils l'employoient; mais Pline assure que cet usage étoit connu des anciens Gaulois.

La faculté de Médecine par un decret du 24 Mars 1688, a déclaré que l'usage de la levure étoit nuisible à la santé; mais elle n'a cependant pu empêcher qu'on ne s'en servît. Voyez Biere, Brasserie, &c.

LÉWARDE (Page 9:450)

LÉWARDE, Leowardia, (Géog.) belle riche & grande ville des Pays - bas, dans la république des Provinces - unies; elle est capitale de l'Ostergoo, du Westergoo & de Sevenwolden, la résidence du Stadhouder de la province, & le lieu du conseil souverain & de la chancellerie de toute la Frise. Les bâtimens tant publics que particuliers, sont beaux & propres. Elle est partagée par divers canaux, qui facilitent son commerce. Elle est située sur trois rivieres, à 11 lieues O. de Gromingue, 24 N. de Déventer, 26 N. E. d'Amsterdam. Long. 23. 17. lat. 53. 12.

LEWEN ou LEUW, LEUWE (Page 9:450)

LEWEN ou LEUW, LEUWE, (Géog.) petite ville du Brabant, dans les marais que fait la riviere de Jette, à 4 lieues de Louvain, 2 de Tillemont, 1 de S. Tron. Ses écluses la rendent très - forte. Long. 22. 45. lat. 50. 50.

LEWENTZ (Page 9:450)

LEWENTZ, (Géog.) Leuca en latin moderne, ville de la haute Hongrie, au comté & sur la riviere de Gran, dans le gouvernement de Neuhausel, à 5 milles de cette ville, 9 N. E. de Gran. Long. 36. 58. lat. 48. 15.

LEWES (Page 9:450)

LEWES, Lesva, (Géog.) ville à marché d'Angleterre, dans le Sussex, sur une éminence. Elle est connue par la bataille qui s'y donna en 1264, sous Henri III. Elle envoie deux députés au parlement, & est à 4 milles de la mer, à 40 de Londres, & presque à mi - chemin entre Chichester & la Rye. Long. 17. 40. latit. 50. 55. (D. J.)

LEXIARQUE (Page 9:450)

LEXIARQUE, s. m. (Antiq. grecq.) en grec *LECIARKO/S2, officier ou magistrat d'Athenes, employé principalement à tenir registre de l'âge & des qualités de l'esprit & du coeur de tous les citoyens qui pouvoient avoir droit de suffrage dans les assemblées.

M. Potter dans ses Archoeol. greques, liv. I. ch. xvj. dit que les lexiarques étoient au nombre de six en chef, assistés de trente autres personnes sous leurs ordres.

Ils enregistroient tous les citoyens capables de voter dans une des quatre tribus de la république. On tiroit ensuite de chacune de ces tribus un certain nombre de sujets pour former les prytanes de l'année, & travailler dans les différens bureaux où on les distribuoit, selon les matieres dont la discussion leur étoit renvoyée.

Comme l'on ne recevoit point dans l'assemblée les citoyens qui par le manque d'âge n'étoient pas encore enregistrés, aussi forçoit - on les autres de s'y trouver, & même à une certaine heure fixe.

Les lexiarques en sous - ordre, avec une corde teinte d'écarlate qu'ils tenoient tendue, les poussoient vers le lieu de l'assemblée; & quiconque paroissoit avec quelque grain de cette teinture, portoit, pour ainsi dire, des livrées de paresse, qu'il payoit d'une amende, au lieu que l'on récompensoit de trois oboles l'exactitude & la diligence.

Tous les citoyens écrits dans le registre dont les lexiarques en chef étoient dépositaires, avoient voix delibérative dès l'âge de vingt ans, à moins qu'un défaut personnel ne leur donnât l'exclusion.

Ainsi l'on n'admettoit point aux voix les mauvais fils, les poltrons déclarés, les brutaux qui dans la [p. 451] débauche s'étoient emportés jusqu'à oublier leur sexe, les prodigues & les débiteurs du fisc.

Les femmes jusqu'au tems de Cécrops, avoient eu droit de suffrage; elles le perdirent, dit - on, pour avoir favorisé Minerve dans le jugement du procès qu'elle eut avec Neptune, à qui nommeroit la ville d'Athenes.

Le mot lexiarque vient de LHCIS2, héritage, patrimoine, & A(RXEIN, commander, parce que ces magistrats avoient la jurisdiction sur les sujets qui devoient decider des affaires, du bien & du patrimoine de la république. (D. J.)

LEXICOGRAPHIE (Page 9:451)

LEXICOGRAPHIE, s. f. (Gramm.) la Grammaire se divise en deux parties générales, dont la premiere traite de la parole, c'est l'Orthologie; la seconde traite de l'écriture, & c'est l'Orthographe. Celle - ci se partage en deux branches, que l'on peut nommer Lexicographie & Logographie.

La Lexicographie est la partie de l'Orthographe qui prescrit les regles convenables pour représenter le matériel des mots, avec les caracteres autorisés par l'usage de chaque langue. On peut voir à l'article Grammaire, l'étymologie de ce mot, l'objet & la division détaillée de cette partie, & sa liaison avec les autres branches du système de toute la Grammaire; & à l'article Orthographe, les principes qui en sont le fondement. (B. E. R. M.)

LEXICOLOGIE (Page 9:451)

LEXICOLOGIE, s. f. (Gramm.) l'Orthologie, premiere partie de la Grammaire, selon le système adopté dans l'Encyclopédie, se soudivise en deux branches générales, qui sont la Lexicologie & la Syntaxe. La Lexicologie a pour objet la connoissance des mots considérés hors de l'élocution, & elle en considere le matériel, la valeur & l'étymologie. Voyez à l'article Grammaire, tout ce qui concerne cette partie de la science grammaticale. (B. E. R. M.)

LEYDE (Page 9:451)

LEYDE, Lugdunum Batavorum, (Géog.) ville des Provinces - unies, capitale du Rheinland; elle est grande, riche, agréable, & la plus peuplée des Provinces - unies, après Amsterdam. C'est aussi une des six premieres villes de la Hollande, ayant 45 bourgs ou villages qui dépendent de son territoire; mais son académie ou son université, fondée en 1565 par le prince d'Orange & les états de la province, est ce qui contribue le plus à son illustration.

On convient assez généralement du nom latin de Leyde: les Géographes la reconnoissent pour le Lugdunum Batavorum, dont Ptolomée fait une mention honorable, & que l'Itinéraire d'Antonin appelle Lugdunum ad Rhenum caput Germanorum. A l'égard de ses anciens noms du pays, Alting vous en instruira.

Il n'est pas aussi facile de décider du tems de sa fondation, quoiqu'il soit prouvé qu'elle est plus ancienne qu'Harlem, fondée en 406 par Lémus fils de Dibbald, roi des Frisons; elle est même plus ancienne que Dort, puisque nous avons vu qu'elle étoit déja fameuse du tems de Ptolomée qui vivoit sous Antonin Pie, fondateur de Dort. Enfin, dans l'année 1090, on la regardoit pour une seigneurie considérable, & les comtes de Hollande lui donnerent des seigneurs héréditaires avec le titre de Burggraves.

Mais pour passer à des siecles moins reculés, ses citoyens se comblerent de gloire dans le siege que les Espagnols firent de leur ville en 1572, & qu'ils renouvellerent l'année suivante. Cette défense est un des plus grands témoignages historiques de ce que peut sur les hommes l'amour de la liberté. Les habitans de Leyde, souffrirent alors tout ce qu'il est possible d'imaginer de plus cruel. La famine & la peste les réduisirent à l'extrémité, sans leur faire perdre courage. Ils manderent leur triste état au prince d'Orange par le moyen des pigeons, pratique ordinaire en Asie, & peu connue des Européens; en<cb-> suite, ils sirent la même chose que les Hollandois mirent en usage en 1672, lorsque Louis XIV étoit aux portes d'Amsterdam, ils percerent les digues; les eaux de l'Issel, de la Meuse & de l'Océan, inonderent les campagnes, & une flotte de deux cens bateaux apporta du secours dans leur ville par - dessus les ouvrages des Espagnols. Vainement ceux - ci entreprirent de saigner cette vaste inondation, ils n'y purent réussir, & Leyde célebre encore aujourd'hui tous les ans, le jour de sa délivrance. La monnoie de papier qu'elle fabriqua avec la légende admirable qui peignoit les sentimens qui l'animoient, libertatis ergò, fut toute échangée pour de l'argent quand la ville se trouva libre.

Elle est très - avantageusement située sur le Rhin, dans une plaine, au milieu des autres villes de la Hollande, à une lieue de la mer, 3 de Delft, 6 S. E. de Harlem, 7 O. d'Utrecht, 8 S. O. d'Amsterdam, 6 N. O. de Rotterdam, & 9 de Dort. Long. suivant Zumbac, 22d. 8'. 48". lat. 52d. 12'.

L'académie de Leyde est la premiere de l'Europe. Il semble que tous les hommes célebres dans la république de lettres, s'y sont rendus pour la faire fleurir, depuis son établissement jusqu'à nos jours. Jean Douza, Joseph Scaliger, Saumaise, Adrien Junius, Pierre Forest, Rember Dodonée, François Rapheleng, Jean Cocceius, François Gomar, Paul Merula, Charles Cluvius, Conrard Vorstius, Philippe Cluvier, Jacques Arminius, Jacques Golius, Daniel Heinsius, Dominique Baudius, Paul Herman, Gerard Noodt, Sebultens, Burman, Vitriarius, S'gravesande & Boerhaave, dont les grands éleves sont devenus les médecins des nations; je ne dois pas oublier de joindre à cette liste incomplete, les Gronovius & les Vossius nés dans l'académie.

Les Gronovius nous ont donné tous les auteurs classiques, cum notis variorum; mais nous devons à Jacques, mort en 1716 âgé de 71 ans, un nombre étonnant d'autres ouvrages, dont vous trouverez le catalogue dans les Mém. du P. Niceron tit. II. Je me contenterai de citer le Trésor des antiquités grecques, Lug. Bat. 1697. en 13. vol. in - folio. Les meilleures éditions des anciens Géographes, Scylax, Agathamer, Palmerius, Manéthon, Etienne de Byzance, Pomponius Méla, Arrien, & la belle édition de Marcellin, Lug. Bat. 1693. in - fol. & celle d'Hérodote, Lug. Bat. 1715. in - folio. sont le fruit des veilles de cet illustre littérateur.

(Gérard Jean) Vossius, doit appartenir à Leyde, quoique né dans le Palatinat, parce que son pere l'emmena en Hollande, n'ayant que six mois, & qu'il y mourut en 1649 âgé de 72 ans. On connoît ses ouvrages latins sur l'origine de l'idolâtrie, les sciences mathématiques, les arts populaires, l'histoire du pélagianisme; les historiens grecs & latins, les poëtes grecs & latins, le recueil étymologique de la langue latine, &c. On les a rassemblés à Amsterdam en 6 vol. in - folio. Il laissa cinq fils, Denis, François, Gérard, Matthieu, & Isaac, qui entre eux & leur pere ont rempli le xvij. siecle de leurs ouvrages. C'est à Isaac que M. Colbert écrivit en 1663: « Monsieur, quoique le roi ne soit pas votre souverain, il veut néanmoins être votre bienfaiteur, & m'a commandé de vous en voyer la lettre de change ci - jointe, comme une marque de son estime, & un gage de sa protection. Chacun sait que vous suivez l'exemple du fameux Vossius votre pere, & qu'ayant reçu de lui un nom qu'il a rendu illustre par ses écrits, vous en conservez la gloire par les vôtres, &c Isaac Vossius mourut à Windsor en 16 8, à 71 ans.

Pour ce qui est de Jean Douza (Jan Vander Does) que j'ai mis à la tête des hommes qui nés dans le sein de Leyde, ont fait fleurir cette ville; il faut ajou<pb->

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