ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"448"> vons dit à l'article Fusée, bande le ressort d'autant de tours précisément, que la chaîne enveloppoit de fois le barillet. Cette opération faite, on lâche le levier, & on voit si lorsqu'il est horisontal, l'action du ressort sur la fusée fait équilibre avec le poids P, qui est à son extrémité.

Si elle l'emporte, on éloigne le poids de la pince E; si au contraire c'est le levier, on l'approche de cette pince: car il est clair que par l'un ou par l'autre de ces mouvemens, on augmente ou l'on diminue la force du poids. Ces deux forces étant une fois en équilibre, on examine ensuite si cet équilibre a lieu dans tous les points de la fusée, depuis son sommet jusqu'à sa base. Si cela arrive, la fusée est égalée parfaitement, & transmettra au rouage une force toujours égale, malgré les inégalités de celle du ressort. Si au contraire cet équilibre n'a pas lieu, & que le ressort ait le moins de force vers sa base, quelquefois en le bandant un peu, on parvient à cet équilibre. Enfin, lorsque le ressort tire beaucoup plus fort par une partie de la fusée que par les autres, on la diminue; & en variant ainsi la bande du ressort, & diminuant des parties de la fusée où le ressort tire trop fort, on parvient à égalir parfaitement la fusée au ressort. Voyez égalir, Ressort, Fusée, Bande, Barillet, Vis sans fin , &c.

On voit facilement que la longueur de la verge ou branche A B, ne sert qu'à diminuer le poids, en conservant toujours le même moment, ce qui se fait pour diminuer le frottement du poids P sur les pivots de la fusée, & pour approcher davantage de l'état où elle se trouve lorsque la montre marche.

Cet outil autrefois n'avoit point de petite verge V, de façon que le poids P glissoit sur la grande AB; mais M. le Roy ayant remarqué que cela augmentoit considérablement le frottement sur le pivot, auquel étoit attaché le levier, imagina cette petite verge, au moyen de laquelle en éloignant plus ou moins le poids P de la verge A B, on parvient à faire passer le centre de gravité de toute cette machine entre les deux pivots, ce qui distribue le frottement également sur l'un & sur l'autre.

Levier (Page 9:448)

Levier, (Jardin.) est un bâton long de 3 à 4 piés, qui sert à pousser les terres sous les racines pour les garnir & empêcher qu'il ne se forme des caves.

LÉVIGATION (Page 9:448)

LÉVIGATION, s. f. (Pharmacie.) l'action de réduire en poudre sur le porphyre. Voyez Porphyriser.

LÉVIN (Page 9:448)

LÉVIN, le lac de, Levinus lacus, (Géog.) lac de l'écosse méridionale, dans la province de Tife. Ce lac est remarquable par son île, où est un vieux château dans lequelle la reine Marie d'Ecosse fut confinée. Il se décharge dans le golfe de Forth, par la riviere de même nom. (D. J.)

LÉVITE (Page 9:448)

LÉVITE, s. m. (Théol.) prêtre ou sacrificateur hébreu, ainsi nommé parce qu'il étoit de la tribu de Lévi.

Ce mot vient du grec LEUI/HS2, dont la racine est le nom de Lévi, chef de la tribu de ce nom, dont étoient les prêtres de l'ancienne loi. Ce nom fut donné à ce patriarche par sa mere Lia, du verbe hébreu lavah, qui signifie être lié, être uni, parce que Lia espéra que la naissance de ce fils lui attacheroit son mari Jacob.

Les Lévites étoient chez les Juifs un ordre inférieur aux prêtres, & répondoient à - peu - près à nos diacres. Voyez Prêtres & Diacres.

Ils n'avoient point de terres en propre, mais ils vivoient des offrandes que l'on faisoit à Dieu. Ils étoient répandus dans toutes les tribus, qui chacune avoient donné quelques - unes de leurs villes aux Lévites, avec quelques campagnes aux environs pour faire paître leurs troupeaux.

Par le dénombrement que Salomon fit des Lévi - tes, depuis l'âge de 20 ans, il en trouva trente - huit mille capables de servir. Il en destina vingt - quatre mille au ministere journalier sous les prêtres, six mille pour être juges inférieurs dans les villes, & décider les choses qui touchoient la religion, & qui n'étoient pas de grande conséquence; quatre mille pour être portiers & avoir soin des richesses du temple, & le reste pour faire l'office de chantres. Voyez Temple, Tabernacle, &c. Diction. de Trévoux.

Lévitique (Page 9:448)

Lévitique, s. m. (Théol.); c'est le troisieme des cinq livres de Moyse. Il est appellé le lévitique, parce qu'il y est traité principalement des cérémonies & de la maniere dont Dieu vouloit que son peuple le servît par le ministere des sacrificateurs & des Lévites.

Lévitiques (Page 9:448)

Lévitiques, s. f. pl. (Hist. eccles.) branche des Gnostiques & des Nicolaites. Ils parurent dans les premiers siecles de l'Eglise. S. Epiphane les nomme.

LEUK (Page 9:448)

LEUK, (Géog.) gros bourg de Suisse, presqu'au milieu du Valais, remarquable par la force de sa situation, par l'assemblée fréquente des députés du pays avec ceux de l'évêque pour y délibérer sur les affaires communes, & par les bains de Leuk qui sont à deux lieues. Ce sont des eaux minérales chaudes, sans odeur, & dont on a trouvé cinq sources; long. 25. 30. lat. 46. 12. (D. J.)

LEVONTINA, Vallée (Page 9:448)

LEVONTINA, Vallée, (Géog.) les Allemands disent Levinerthal; vallée de Suisse, dans laquelle on descend du mont S. Gothard, lorsqu'on prend la route d'Italie. Ses habitans dépendent en partie de l'évêché de Milan pour le spirituel, & du canton d'Uri pour le temporel, en conséquence du traité de Lucerne conclu en 1466. (D. J.)

LEVRAUT (Page 9:448)

LEVRAUT, s. m. (Chass.) c'est le petit d'un liévre: les meilleurs levrauts sont ceux qui naissent en Janvier; pour s'assurer de la jeunesse d'un levraut de trois quarts, ou qui est parvenu à sa grandeur naturelle, il faut lui prendre les oreilles & les écarter l'une de l'autre; si la peau se relâche, c'est signe qu'il est jeune & tendre; mais si elle tient ferme, c'est signe qu'il est dur & que ce n'est pas un levraut, mais un lievre.

LÉVRES (Page 9:448)

LÉVRES, s. f. (Anat.), sont le bord ou la partie extérieure de la bouche; ou cette extrémité musculeuse qui ferme & ouvre la bouche, tant supérieurement, qu'inférieurement. Voyez Bouche.

Les levres, outre les tégumens communs, sont composées de deux parties; l'une est ferme, qui est dure & musculeuse; l'autre intérieure, qui est molle, spongieuse & glanduleuse, & couverte d'une membrane fine, dont le devant & la portion la plus éminente est rouge, & se nomme en latin prolabia. Les auteurs se contentent ordinairement d'appeller spongieuse la partie intérieure des levres; mais réellement elle est glanduleuse, comme on voit par les tumeurs scrophuleuses & carcinomateuses ausquelles elle est sujette. Les muscles dont la partie extérieure est composée, sont ou communs aux levres avec d'autres parties, ou sont propres. Les communs sont la troisieme paire des muscles du nez, le peaucier, & le buccinateur.

Les muscles propres des levres sont au nombre de douze paires, six incisifs, deux canins, quatre zigomatiques, deux rieurs, deux triangulaires, deux buccinateurs & un impair, le quarré de la lévre inférieure; voyez - en la description à leur article.

Les arteres qui portent le sang aux levres sont des branches de carotides, & les veines vont se décharger dans les jugulaires externes. Les nerfs viennent de la cinquieme, de la septieme & de la huitieme paire de la moëlle allongée. Les lévres ont beaucoup de part à l'action de la parole, & servent beaucoup pour prendre la nourriture, &c.

Levres (Page 9:448)

Levres, ou grandes Levres, sont aussi les deux [p. 449] extrémités des parties naturelles de la femme, entre lesquelles est la fente ou vulve. On les nomme en latin, labia pudendi. Ce sont des corps mous & oblongs, d'une substance particuliere, & qu'on ne trouve dans aucune autre partie du corps.

On se sert aussi fort souvent du mot levre dans la description des os.

Lévres (Page 9:449)

Lévres, sont aussi les deux bords d'une plaie.

Voilà donc tout ce que l'anatomie sait de la structure de cette partie du visage, appellée les levres, qui après les yeux, a le plus d'expression. Les passions influent puissamment sur les levres; la voix les anime, leur couleur vermeille y fixe les regards de l'amour. Secundus les nomme suaviorum delubra; illa rosas spirant, ajoute - t - il, en parlant de celles de sa maîtresse, & tous les amans tiennent le même langage. Mais on peut dire avec plus de vérité, que chaque mot, chaque articulation, chaque son, produisent des mouvemens différens sur les levres; on a vû des sourds en connoître si bien les différences & les nuances successives, qu'ils entendoient parfaitement ce qu'on disoit, en voyant comment on le disoit. C'est pour cela, que les Anatomistes ont tâché d'expliquer le méchanisme de tous ces mouvemens si variés, en disséquant à leur fantaisie, les muscles de cet organe. Mais premierement, leur travail n'aboutit qu'à des généralités fort incertaines. Le muscle buccinateur, disent - ils, applique les joues aux dents molaires; l'orbiculaire ride, retrécit, ferme la bouche; le grand & le petit incisis, dilatent les narines, & relevent la levre supérieure tout à la - fois; les triangulaires & les canins rapprochent les coins de la bouche, &c. cependant tous ces usages sont d'autant moins sûrs, que le défaut & la varieté des jeux qu'on trouve dans ces muscles par la dissection, ne causent dans les vivans ni d'obstacle aux mouvemens de leurs levres, ni de différence d'avec les autres hommes. Ajoutez, que tous les muscles qui vont à la commissure des levres, forment dans cet endroit un tel entrelacement, qu'on ne sauroit le démêler, quelque habile qu'on soit dans l'art de disséquer. Enfin, la multiplication de tous ces muscles a été portée si loin, qu'il faut l'attribuer, ou à l'embarras de les séparer, ou à l'ouvrage du scalpel, plutôt qu'à celui de la nature.

Remarquons sur - tout ici, que les levres offrent à la méditation, une structure aussi curieuse que peu connue. Couvertes de peau & d'un tissu graisseux en dehors, elles sont tapissées d'une membrane glanduleuse en dedans; elles paroissent de plus avoir un tissu spongieux, qui se gonfle & se dégonfle dans certaines occasions, indépendamment de l'action musculaire de leurs portions charnues. Le tissu qui forme le bout rouge des levres est encore plus singulier; il ne ressemble en rien au tissu de la peau, voisine; son épaisseur est un amas de mamelons veloutés, longuets, très - fins, & très - étroitement collés ensemble; ce tissu est couvert d'une peau subtile, qui paroît une continuation réciproque de l'épiderme, & de la pellicule qui s'étend sur la membrane glanduleuse de la cavité de la bouche. Ce tissu est d'une extrême sensibilité, comme le prouve l'attouchement le plus léger de la barbe d'un épi d'orge. Cette sensibilité devient fort incommode, quand la levre est tant soit - peu dépouillée de sa pellicule épidermique. Enfin, la membrane interne de la levre supérieure forme une petite bride mitoyenne au - dessus des premieres dents incisives; on n'en connoît point l'usage; Ruysch avoit une tête d'enfant injectée, où cette bride étoit double.

Les levres reçoivent leurs nerfs de la cinquieme paire de la moëlle allongée, & de la portion dure du petit nerf sympatique, dont les ramifications sont dispersées amplement sur toutes ces parties, sans qu'il soit possible d'en suivre le cours. En un mot, toute la structure des levres est fort étonnante. (D. J.)

Levres (Page 9:449)

Levres, plaies des (Chirurg.) les plaies des levres peuvent être faites avec des instrumens ou tranchans, ou émoussés.

Dans les plaies faites par des instrumens tranchans, les maîtres de l'art conseillent, soit que ces plaies soient longitudinales ou transversales, d'en faciliter la réunion avec des emplâtres agglutinatifs, & lorsque les plaies sont un peu considérables, de les saupoudrer avec quelque poudre consolidante, telle que celle de sarcocolle ou autre préparée avec la racine de consoude, la gomme adraganthe, & la gomme arabique. Si la plaie est si grande, qu'elle rende tous ces moyens inutiles, il faut nécessairement en procurer la réunion avec une suture.

Dans les plaies des levres, occasionnées par des corps émoussés, par une chûte, ou par des armes à feu; la premiere chose qu'on doit faire, est de préparer la plaie à la suppuration, par quelque onguent digestif; il faut ensuite la déterger & finalement en réunir les levres, par une emplâtre agglutinatif, ou par la suture, comme on la pratique pour le bec - de - lievre.

Dans toutes plaies des levres, on évitera de parler, & on n'usera que d'alimens qui ne demandent point de mastication. (D. J.)

Levre (Page 9:449)

Levre, s. f. (Botan.) M. de Tournefort a introtroduit en Botanique ce mot de levre, pour exprimer les découpures recourbées ou relevées des fleurs en gueule; car on peut dire que ces découpures sont en quelque maniere un prolongement des mâchoires de ces sortes de gueules; aussi les Botanistes ont donné à ces fleurs en général, le nom de fleurs labiées. Voyez Fleurs labiées, à l'article, Fleurs des Plantes, Botan. Syst. (D. J.)

Levres (Page 9:449)

Levres, (Conchyl.) en latin, oroe; ce sont les bords de la bouche d'une coquille. (D. J.)

Levre (Page 9:449)

Levre, en Architecture. V. Campane.

Levre (Page 9:449)

Levre de Cheval. (Maréch.); c'est la peau qui regne sur les bords de la bouche & qui environne les mâchoires. On dit qu'un cheval s'arme de la levre, ou se défend de ses levres, quand il les a si grosses, qu'elles couvrent les barres, en ôtent le sentiment, & rendent l'appui du mors sourd & pesant. Voyez Barre.

Toute embouchure dont le canon est beaucoup plus large auprès des banquets, qu'à l'endroit de l'appui, empêche un cheval de s'armer des levres. Voyez Canon, Embouchure, Banquet

LEVRIERS (Page 9:449)

LEVRIERS, s. f. (Chass.), sont chiens à hautes jambes, qui chassent de vitesse à l'oeil & non par l'odorat; ils ont la tête & la taille déliée, & fort longue: il y en a de plusieurs especes; les plus nobles sont pour le lievre, & les meilleurs viennent de France, d'Angleterre & de Turquie; ils sont très - vifs. Il y a des levriers à lievres, des levriers à loups, & tous les plus grands sont pour courre le loup, le sanglier, le renard & toutes les grosses bêtes; ils viennent d'Irlande & d'Ecosse, & on les appelle levriers d'attaque, les petits levriers sont pour courre les lapins.

On appelle aussi levriers des levrons d'Angleterre qui chassent aux lapins: on appelle levriers harpés, ceux qui ont les devants & les côtés fort ovales, & peu de ventre.

Les levriers gigotés sont ceux qui ont les gigots courts & gros, & les os éloignés.

On les dit levriers nobles, quand ils ont la tête petite & longue, l'encolure longue & déliée, & le rable large & bienfait.

On nomme levriers ouvrés, ceux qui ont le palais noir.

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