RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
"442">
Levée, arc de (Page 9:442)
Si le régulateur est un pendule, il faut qu'il soit mis en mouvement avec la main; car la force motrice sur l'arc de levée seroit insuffisante pour le tirer du repos; donc la force motrice ne doit agir sur cet arc, que pour entretenir le mouvement sur le régulateur.
Si le régulateur est un balancier avec son spiral, la force motrice sur l'arc de levée doit être suffisante pour le tirer du repos & lui faire parcourir entierement cet arc; & dans ce cas elle communique donc le mouvement sur ce régulateur.
L'étendue de l'arc de levée est d'autant plus grande, que le levier qui est sur l'axe du régulateur est plus court, que le rayon de la roue est plus grand, & qu'elle est moins nombrée.
L'arc de levée ne varie point par le plus ou le moins de force motrice qu'il peut recevoir; mais seulement dans le tems employé à le parcourir: car plus cette force est grande, moins il emploie de tems.
Dans les pendules, il faut d'autant plus de force motrice que la lentille est plus pesante, la verge plus courte, les oscillations plus promptes, & que l'arc de levée est plus grand, & réciproquement.
Dans les montres, il faut d'autant plus de force motrice que le spiral est plus fort; que les momens du balancier sont plus petits, soit par sa grandeur, soit par sa masse; que ses vibrations sont plus promptes; & que l'arc de levée est plus grand, & réciproquement.
Par l'usage l'on donne dans les pendules d'autant moins d'arc de levée, que les oscillations sont plus lentes.
Au contraire dans les montres l'on donne d'autant moins de levée, que les vibrations sont plus promptes.
Déterminer exactement dans les pendules & dans les montres la force précise qui doit être employée sur l'arc de levée, pour communiquer aux unes, ou entretenir dans les autres le mouvement sur le régulateur, est un problème digne des plus grands Géometres. Mais ne craignons point de l'avouer, si notre théorie est en défaut, l'expérience y suppléera.
Si je dis que la théorie est en défaut, je ne veux pas dire qu'elle est impossible, mais seulement infiniment difficile, parce qu'elle tient à une bonne théorie de l'élasticité qui est encore à trouver; & la question de déterminer la force précise qu'il faut sur l'arc de levée, en fournit une autre encore plus difficile. En effet, pourquoi les vibrations d'un balancier sont - elles accélérées par l'élasticité appliquée? N'est - ce pas un obstacle de plus à surmonter pour la roue de rencontre? Le balancier ne résiste - t - il pas au mouvement par sa grandeur & par sa masse, & le ressort spiral par sa roideur? Comment donc se fait - il que cette derniere resistance diminue la premiere, & en accélere d'autant plus le mouvement, que cette roideur est plus grande? Cependant, si l'on vient à augmenter la roideur du ressort spiral, soit en le rendant plus court, ou en en plaçant un autre plus fort, l'on arrivera facilement au terme où cette roideur sera si grande, qu'elle ne pourra pas être bandée par la force motrice transmise sur la roue de rencontre; & alors le balancier restera en repos. De même si au lieu d'augmenter la roideur du spiral, l'on diminue la masse du balancier, les vibrations seront aussi accélérées; & elles le seront d'autant plus, que les momens du balancier seront réduits. Il sera même très - facile de parvenir au terme où elles seront tellement accélérées, que la force motrice ne sera plus suffisante pour le tirer du repos, & lui donner le mouvement; & cela par la même raison
L'on voit donc par l'union de l'élasticité à la masse ou pesanteur, que l'une augmente comme l'autre diminue, & réciproquement.
Je n'entrerai pas dans les conjectures que je pourrois tirer de ce que je viens d'avancer, je dirai seulement que j'ai plusieurs fois réflechi qu'on pouvoit tirer plus d'avantages que l'on ne fait de la force élastique. Par exemple, ne pourroit - on pas faire des leviers élastiques, pour remuer les blocs de pierre plus aisément qu'on ne le fait par des leviers inflexibles? Les marteaux qui dans les grosses forges seroient soutenus par des leviers élastiques, n'augmenteroient - ils pas la force des coups?
Mais pour revenir à notre question de mesurer la force précise & nécessaire pour entretenir le mouvement dans les pendules; voici l'opération qu'il y a à faire.
La pendule étant toute montée & en repos, il
faut faire décrire avec la main à son pendule l'arc de
levée, ensuite l'abandonner avec délicatesse à la seule
force motrice qui, si les arcs n'augmentent point,
sera insuffisante pour l'entretenir en mouvement.
Dans ce cas la pendule s'arrêtant bientôt, il faut
augmenter la force motrice, ou diminuer le poids
de la lentille, jusqu'à ce que la seule force motrice
devienne capable de faire décrire au pendule des arcs
doubles de l'arc de levée. Cet arc d'augmentation,
nommé arc de supplément, ne sert qu'à exprimer une
force surabondante, pour suppléer aux pertes de
force qui peuvent survenir, tant du moteur que de
la résistance, que la coagulation des huiles occasionne
dans tout le rouage. Voyez
Dans les montres ordinaires, pour trouver ou mesurer la force précise qui est nécessaire pour communiquer le mouvement au régulateur, il faut (la montre étant marchante & réglée) retenir le balancier très - légérement, & laisser agir la force motrice, jusqu'à ce que le balancier ait décrit l'arc de levée. Si elle arrête sur la fin de la levée, c'est ce qu'on appelle arrêter au doigt. Dans ce cas la puissance motrice étant trop foible, ou la resistance du régulateur étant trop grande, il faut donc augmenter l'une ou diminuer l'autre, en mettant un ressort plus fort, ou en affoiblissant le ressort spiral, & diminuant les momens du balancier.
Il faut continuer cette opération jusqu'à ce que le balancier décrive un arc d'augmentation, appellé aussi arc de supplément.
Mais comme cet arc de supplément n'augmente point en proportion de la force motrice, il suit que ce régulateur acheve plus promptement sa vibration; en sorte qu'elle fait avancer la montre. Il faut donc continuer cette opération au point de la faire avancer d'une demie, pour prévenir l'arrêt du doigt qui peut arriver par la suite; parce que j'estime que dans les montres ordinaires, la force motrice transmise sur le régulateur peut bientôt perdre une demie de sa puissance, soit par le ressort moteur, soit par la résistance que la coagulation de l'huile apporte dans les rouages. Il faut ensuite relâcher le ressort spiral ou l'affoiblir, pour faire retarder la montre, d'autant qu'on la fait avancer.
Il est à remarquer qu'il faut d'autant plus de force motrice surabondante dans les montres, qu'elles sont composées pour en exiger beaucoup: par exemple, celles dont les vibrations sont promptes, celles qui sont faites pour aller long - tems sans être remontées; enfin celles dont les effets sont compliqués.
Si par ce qui précede l'on voit que dans les montres il faut beaucoup plus de force motrice surabondante à l'arc de levée pour leur continuer le mouve<pb-> [p. 443]
Plus il y aura dans les pendules & les montres d'uniformité dans la communication de la force motrice, plus les arcs de supplément seront égaux entre eux; & par conséquent plus elles seront régulieres.
L'on terminera cet article en disant, que l'art de l'horloger consiste d'un côté à rendre la force motrice la plus constante, & de l'autre à n'en point abuser en l'employant surabondamment; car par - là on altéreroit l'isocronisme des oscillations ou vibrations sur les régulateurs.
Je me sers de l'arc de levée pour marquer le centre d'échappement en cette sorte. Ayant fait une marque sur le bord du balancier; par exemple, prenant la cheville de renversement pour point fixe, je fais décrire l'arc de levée à droite & à gauche, & je marque sur la platine ou sur le coq les termes de ces deux arcs qui n'en font plus qu'un, lesquels je divise en deux parties égales, & je marque le point de division sur la platine; & lorsque je mets le balancier avec son spiral, je le retire ou le lâche jusqu'à ce que la cheville ou la marque faite au balancier se repose sur le point de division que j'ai marqué sur la platine: alors mon balancier est dans son échappement beaucoup plus parfaitement qu'on ne le pourroit faire en tâtonant par la roue de champ, comme on le faisoit avant moi. Art. de M. de Romilly, horl.
Levée (Page 9:443)
Levée (Page 9:443)
Levée (Page 9:443)
Levée (Page 9:443)
Levée (Page 9:443)
Levée (Page 9:443)
Levée (Page 9:443)
Levée (Page 9:443)
LEVENDI (Page 9:443)
LEVENDI, s. m. (Hist. mod.) nom donné par les Tures à leurs forces maritimes; ils y admettent les Grecs & les Chretiens sans distinction, ce qu'ils ne sont point dans leurs troupes de teire, où ils ne reçoivent que des Mahométans.
LEVENTI ou LEVANTI (Page 9:443)
LEVENTI ou LEVANTI, s. m. (terme de relation.) soldat ture de galere qu'on rencontre en assez grand nombre dans Constantinople. Comme ces gens - là ne sont que de la canaille qui court sur le monde le coutelas à la main, le gouverneur de la ville a permis de se défendre contre eux, & l'on les met à la raison à coups d'épée & de pistolets. On a encore un moyen plus sage d'éviter leurs insultes, c'est de se faire escorter par des janissaires, qui ne demandent pas mieux, & pour lors on peut se promener dans Constantinople en toute sureté. (D. J.)
LEVER (Page 9:443)
LEVER, v. act. (Gramm.) terme relatif au mouvement
de bas en haut. Voyez quelques - unes de ces
acceptions, au simple & au figuré, aux articles
Lever (Page 9:443)
Lever un plan & faire un plan sont deux opérations
très - distinctes. On leve un plan, en travaillant
sur le terrein, c'est - à - dire, en prenant des angles
& en mesurant des lignes, dont on écrit les dimensions
dans un registre, afin de s'en ressouvenir, pour
faire le plan; ce qui consiste à tracer en petit sur du
papier, du carton, ou toute autre matiere semblable,
les angles & les lignes déterminés sur le terrein
dont on a levé le plan, de maniere que la figure tracée
sur la carte, ou décrite sur le papier, soit toutà
fait semblable à celle du terrein, & possede en
petit, quant à ses dimensions, tout ce que l'autre
contient en grand. Voyez
Lever (Page 9:443)
La réfraction des rayons dans l'atmosphere avance
le lever des corps célestes, c'est - à - dire, fait qu'ils
paroissent sur l'horison, lorsqu'ils sont encore réellement
dessous. Voyez
Il y a pour les Poëtes trois sortes de levers des
étoiles. Le lever cosmique, lorsqu'une étoile se leve
avec le soleil. Voyez
Le lever acronyque, lorsqu'une étoile s'éleve en
même tems que le soleil se couche. Voyez
Le lever héliaque, solaire ou apparent. C'est celui
d'une étoile qui paroît sortir des rayons du soleil
proche l'horison, & cesse d'être cachée par l'éclat
de cet astre, ce qui arrive environ 20 jours après
la conjonction de l'étoile avec le soleil, le nombre
de jours étant plus ou moins grand, selon la grandeur
de l'étoile, la distance, &c. Voyez
Hésiode a remarqué, il y a long - tems, que Sirius
étoit caché par le soleil l'espace de 40 jours, c'est - à - dire, 20 jours avant son lever cosmique, & 20
après. Quelques nations d'Amérique, entre autres
les sauvages de l'île de Cayenne, reglent leur année
civile par le cours de Sirius, & la commencent
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.