ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"326"> le même sens, & avec des vîtesses égales, c'est - à - dire, parcourant des espaces égaux dans des tems égaux, contre l'opinion de quelques méchaniciens qui ne sont pas géometres; mais de l'avis de M. de Parcieux qui a démontré cette vérité par le secours de la Géométrie.

On conçoit que ce chassis n'étant retenu sur les 37 manivelles que par son propre poids, il pourroit arriver que dans l'action, quelqu'effort tendit à l'élever, ce qui occasionneroit le démanchement de quelques manches de manivelles: mais on prévient cet inconvénient en opposant à ce chassis 3 ou 6 ponts qui ne lui laissent que la liberté de se mouvoir horisontalement, & qui lui ôtent celle de s'élever.

Il nous reste deux mots à dire sur la distribution des eaux, si nécessaire à l'opération des lavures: nous avons parlé plus haut de la pompe & du réservoir: ce réservoir est élevé au - dessus des moulins, étant appliqué sous le plancher supérieur de la machine; celui - là même qui sert de platine à tous les arbres: la pompe l'entretient continuellement plein d'eau, & ces eaux sont distribuées par le moyen de 6 tuyaux de métal, dont chacun répond au milieu des six côtés de l'exagone.

Ces six tuyaux sont garnis à leur extrémité d'un second tuyau, posé dans la direction des côtés du polygone, ce qui forme un T. A ce second tuyau, on y en applique 3 de cuir, armés à leur extrémité d'un robinot qu'on lâche quand la nécessité le requiert, dans les moulins à broyer & à mercure, au moyen de leur mobilité, comme on le fait dans l'usage des pompes à feu.

Nous croyons qu'il manqueroit quelque chose à la description de cette machine utile & ingénieuse, si nous gardions le silence sur son aspect, relativement à la partie qui rentre dans l'art de l'Architecture.

Le modele en petit, présenté & expliqué au Roi par l'auteur, & soumis au jugement de l'académie royale des Sciences, par l'ordre de Monseigneur le comte de Saint - Florentin, est d'une figure trés - agréable, & d'une exécution supérieure: il y a trois planchers de même grandeur & de même forme, ayant chacun 6 côtés égaux. Sa hauteur est de 18 pouces, & son diametre de 14.

Le premier de ces planchers est soutenu par 6 piés tournés, en forme de boule, d'environ 2 pouces & demi de diametre. C'est sous ce premier plancher que l'on a pratiqué le eylindre à bascule, ou cylindre de renvoi. Sur le dessus, c'est - à - dire, entre le premier & le second plancher, qui est soutenu par 6 colonnes à 5 pouces d'élévation, on y voit les 12 mortiers, la batterie des 12 marteaux, le cylindre qui les fait agir, le bras de levier qui commuuique le mouvement au cylindre de renvoi, la moitié de la pompe, l'effet de son mouvement, la moitié de la roue plane qui fait tourner le cylindre à marteau, la moitié de la roue de champ qui lui est jointe, le soufflet & le fourneau destiné à fondre le produit d'une lavure, &c.

Sur le second plancher, c'est - à - dire, entre le second & le troisieme plancher, qui est également soutenu par 6 colonnes, tournées avec propreté, à 6 pouces d'élévation; on y voit dans chacun des intervalles de 6 colonnes, 5 bassines, fixées sur ce plancher, & dans lesquelles tourne une croisée, dont l'arbre porte sur une espece de crapaudine attachée au centre des bassines, s'éleve & passe au - travers du plancher supérieur pour recevoir la manivelle dont nous avons parlé.

Ce sont ces bassines réunies avec leurs croisées en mouvement, que j'ai jusqu'ici nommées moulin mercure, à cause que c'est là proprement que se fait par le moyen du mercure, du mouvement de la croisée & de l'eau, la séparation des métaux d'avec les cendres qui les contiennent; on y voit les 6 bassins destinés à broyer la matiere des lavures avant d'être apportée dans les moulins à mercure dont on vient de parler. Elles sont d'un volume un peu plus considérable que les premieres, & le broyement se fait par le moyen d'un cylindre qui tourne sur lui - même dans le fond de chacune de ces bassines, indépendamment de son mouvement horisontal; on y voit l'arbre de la roue, qui porte la grande manivelle, qui représente la roue à eau: cet arbre, qui est horisontal, est placé dans l'épaisseur même de ce second plancher, dans lequel on a pratiqué une entaille. On y voit par conséquent l'autre moitié des deux roues jointes ensemble, & portées par cet arbre; on y voit l'arbre du centre, portant la lanterne, qui est menée par la roue de champ, & c'est aussi dans cet intervalle que se laisse voir l'autre moitié de la pompe, qui sournit le réservoir, qui est attachée sous le troisieme plancher, & qui paroît dans la même cage, ainsi que tous ses tuyaux.

Sur le troisieme plancher est logé ce que l'auteur appelle la cadrature, qui est composé, comme nous l'avons dit, de 37 essieux limés par leurs bouts saillans en quarrés; des 37 manivelles appliquées sur les 37 essieux du chassis, & de six pans, à ses six angles, pour l'empêcher de s'elever. Cette partie est sans contredit la plus curieuse, & celle qui a le plus couté à l'imagination de l'inventeur; le dessus est recouvert d'un couvercle de menuiserie, orné de six pommelles, & d'une septieme à son centre qui domine sur les 6 des 6 angles: toutes les parties tant de métal que bois, sont ornées de moulures polies, & d'une exécution qui fait autant d'honneur à la main - d'oeuvre de l'auteur, que la composition en fait à son génie.

Lavure (Page 9:326)

Lavure. Les Fondeurs appellent ainsi le métal qu'ils retirent des cendrures, allézures & scieures qui sont tombées dans la poussiere des fonderies & ateliers où ils travaillent, en les lavant.

LAWENBOURG (Page 9:326)

LAWENBOURG, Leoburgum, (Géog.) ville d'Allemagne, dans le cerele de basse Saxe, capitale d'un duché de même nom, qui appartient à l'électeur d'Hanover; elle tire son nom de son fondateur Heinrickder Lauwz, & cenom veut dire la ville du lion; le prince surnommé de méme, enleva ce canton aux Vendes. Lawenbourg est sur la rive droite de l'Elbe, à 4 lieues nord - est de Lunebourg, 10 sudest de Hambourg, 6 sud de Lubeck. Long. 28. 26. lat. 53. 56. (D. J.)

LAWERS (Page 9:326)

LAWERS, en latin Lavica, (Géog.) petite riviere des provinces - unies des pays - bas. Elle sépare la province de Frise de celle de Groningue, traverse le canal de Groningue à Dokum, & se va perdre dans un petit golfe, à l'extrémité de ces deux provinces. Cette riviere a été aussi nommée Labeke, en latin Labica. (D. J.)

LAWINGEN (Page 9:326)

LAWINGEN, Lavinga, (Géog.) ville d'Allemagne en Souabe, autrefois impériale, mais ensuite sujette au duc de Neubourg. Elle est sur le Danube, à 3 lieues nord - ouest de Burgaw, 5 nord - est d'Ulm, 6 de Donavert, & 12 nord - est d'Augsbourg. Long. 28. 4. lat. 48. 32.

Albert - le - grand, Albertus magnus, qui a fait tant de bruit dans le treizieme siecle, & qui en feroit si peu dans le dix - huitieme, étoit de Lawingen. Ses prétendus ouvrages parurent à Lyon en 1651, en 2 vol. in - fol. mais les sept huitiemes de cette édition ne sont pas de lui. Dans son Commentaire du maître des sentences, l'on trouve au sujet du devoir conjugal, les questions qui révoltent la pudeur la moins délicate; il faut peut - être en attribuer la cause à la grossiereté des tems auxquels il a vécu; mais c'est mal le justifier, que de dire qu'il avoit appris tant de choses monstrueuses au confessionnal, qu'il ne [p. 327] pouvoit se dispenser d'en traiter quelques - unes. (D. J.)

LAWKS (Page 9:327)

LAWKS, (Com. de Russie.) ce mot est russe, & signifie les boutiques. C'est ainsi que l'on nomme le marché public établi par le czar Pierre Alexiowitz à Petersbourg, pour y débiter toutes les marchand ses qui y arrivent du dehors, ou qui s'y fabriquent, en sorte qu'il n'est permis à personne de garder des marchandises dans sa maison, ni d'en vendre dans aucun autre endroit qu'aux lawks.

Ce marché public est composé d'une grande cour, avec un bâtiment de bois à deux étages, couvert de tuiles, & partagé en deux portions, par une muraille qui le coupe d'un bout à l'autre, dans sa longueur. Il y a un double rang de boutiques, tant en bas qu'en haut, dont l'un donne sur la rue, & l'autre sur la cour. Le long des boutiques regnent des galeries, où ceux qui viennent acheter sont à couvert.

Cette maison appartient au souverain qui en loue cherement les boutiques aux marchands auxquels pourtant il est défendu d'y loger. Il y a des sentinelles & des corps - de - garde aux quatre coins & aux quatre portes de ce marché.

Les inconvéniens d'un établissement de cette nature, sans aucun avantage, sautent aux yeux de tout le monde; c'est le fruit de l'esprit d'un prince encore barbare, & bien mal éclairé dans la science du commerce. Le czar devoit songer à faire une douane de son bâtiment, & non pas un marché exclusif qui génât les négocians à y porter leurs effets, & à ne pouvoir les vendre chez eux. Il auroit tiré beaucoup plus d'argent par des droits modérés d'entrée & de sortie sur les marchandises, que par la cherté du loyer de ses boutiques. D'ailleurs rien de si fou que d'exposer les biens de ses sujets à être consumés sans ressource par un incendie. Ce malheur arriva en 1710, & peut sans doute arriver encore, malgré toutes les précautions humaines. (D. J.)

LAXATIF (Page 9:327)

LAXATIF, adj. (Med. Thér.) ce mot est à - peu - près synonyme avec le mot purgatif. On l'emploie seulement dans un sens moins général que le dernier: on ne s'en sert point pour designer les purgatifs violens. Voyez Purgatif. (B)

LAXITÉ (Page 9:327)

LAXITÉ, s. f. (Med.) ce n'est antre chose que la cohésion des parties de la fibre qui est susceptible d'un changement capable de l'allonger. C'est donc un degré de foiblesse, & le principe d'où dépend la flexibilité. La débilité des fibres est excessive, lorsqu'elles ne peuvent, sans que leur cohésion cesse, soutenir l'effort qui résulte des actions d'un corps en santé, ou qui, quoique capable de suffire à celles qui ont coutume d'arriver dans un état ordinaire, se rompent si le mouvement est plus impétueux que de coutume. Or l'on connoît que la laxité est trop grande, quand les fibres soutenant simplement l'effort du mouvement vital, sans que leur cohésion soit interrompue, s'allongent au moindre effort.

Les causes antécédentes de cette laxité sont 1°. le défaut de nutrition, qui provient ou d'une trop grande dissipation des bons liquides, & du peu d'action des solides sur les fluides, ou de ce qu'on prend des alimens trop tenaces, pour qu'ils puissent se convertir en bonnes humeurs. 2°. La cohésion trop foible d'une molécule avec une autre molécule, qu'il faut attribuer à la trop grande foiblesse de la circulation, laquelle vient elle - même ordinairement du défaut du mouvement musculaire. 3°. La distension de la fibre, si excessive, qu'elle est prête à céder.

Les petits vaisseaux composés de ces fibres, n'agissant que bien foiblement sur leurs liquides, se dilatent & se rompent facilement. Voilà l'origine des tumeurs, du croupissement, de l'extravasation des fluides, de la putrefaction, & d'une infinité d'autres effets qui en résultent.

Les causes particulieres de la laxité sont un air chaud & humide, l'habitation dans des fonds marécageux, le manque de forces, le repos, les maladies chroniques, la trop grande extension des fibres, les émanations métalliques de mercure, d'antimoine; l'abus des savonneux, des aqueux; la colliquation, la ténuité des humeurs, & l'évacuation abondante de celles qui détruisent la circulation.

De - là procede la foiblesse dans les actions générales, la lenteur du mouvement, la circulation moindre, la débilité du pouls, la lassitude, la paresse, la prompte fatigue, l'engourdissement, le penchant au sommeil, les évacuations abondantes ou arrêtées, la pesanteur, le froid, le rhachitis.

De - là naissent dans les humeurs la crudité, le scorbut, l'acrimonie nitreuse & acide, l'hydropisie, la leucophlegmatie, les tumeurs molles, froides des bras ou des jambes, les maladies catarrheuses, les urines blanches, épaisses, crues, claires.

Il faut rapprocher, soutenir modérément les parties lâches, les animer par des frictions, les resserrer, les renforcer, les réchauffer par les aromatiques, ainsi que par l'exercice.

La guérison générale consiste 1°. à se nourrir d'alimens substantiels, & qui soient déjà aussi bien préparés qu'ils le sont dans un corps sain & robuste. Il faut mettre au nombre de ces alimens le lait, les oeufs, les bouillons de viande, le pain bien fermenté, bien cuit, les vins austeres, dont on usera souvent & on petite quantité. 2°. Il faut augmenter le mouvement des solides & des fluides, par les exercices da corps, la promenade à pié, à cheval, en voiture. 3°. Il faut presser légerement les vaisseaux par des frictions, & repousser doucement les fluides. 4°. Faire un usage prudent & modéré de médicamens acides, austeres, & de spiritueux qui aient fermenté. 5°. Enfin, mettre en oeuvre tous les moyens propres à remédier au tiraillement des fibres. (D. J.)

LAY (Page 9:327)

LAY, (Géog.) riviere de France; on en distingue deux de ce même nom, le grand Lay & le petit Lay; la premiere prend sa source au Poitou au vieux Pousanges, & après un cours de 15 lieues, va tomber dans la mer, à côté de l'abbaye de Jar. Le petit Lay vient de Saint - Paul en Pareda, & tombe dans le grand Lay; mais l'un & l'autre Lay sont plutôt des ruisseaux que des rivieres. (D. J.)

LAYDE, LAIDE, ou LEIDE (Page 9:327)

LAYDE, LAIDE, ou LEIDE, (Jurisprud.) est la même chose que lande; on dit plus communément layde. Voyez Lande. (A)

LAYE (Page 9:327)

LAYE, s. f. (Architect.) c'est une petite route qu'on fait dans un bois pour former une allée, ou pour arpenter; c'est en lever le plan quand on en veut faire la vente.

Laye (Page 9:327)

Laye, (Jeu d'orgue.) dans l'orgue est la boëte E E, fig. 4. 6. 7. 9. 10, qui renferme les soupapes & le vent qui vient des soufflets par le gros porte vent de bois qui s'abouche à une des extrémités de la laye, l'autre bout est bonché par une planche. Cette boëte qui n'a que trois côtés, la partie du sommier où sont les soupapes faisant le quatrieme, est composée d'une planche de bois de chêne, ainsi que tout le reste, de trois ou quatre pouces de largeur, un pouce ou trois quarts de pouce d'épaisseur, & aussi longue que le sommier; cette barre est appliquée sur une partie des pieces X X, fig. 2. Orgue. Le côté F opposé à cette barre s'appelle le devant de la laye; il est composé de deux planches entaillées à mi - bois dans tout leur circuit: cette entaille ou drageoir est fait avec un guillaume, aussi - bien que celui du chassis qui reçoit les deux devans de la laye; voyez la fig. 6. qui

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