ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"312"> vations, M. de la Condamine conclut que « ces plaines aujourd'hui riantes & fertiles, couvertes d'oliviers, de mûriers & de vignobles, ont été comme les côteaux du Vésuve, inondées de flots brûlans, & portent comme eux dans leur sein, non seulement les traces de ces torrens de feu, mais leurs flots mêmes refroidis & condensés, témoins irrécusables de vastes embrasemens antérieurs à tous les monumens historiques.»

Ce n'est point seulement pour l'Italie que ces rélexions doivent avoir lieu, plusieurs autres pays sont dans le même cas, & l'on y bâtit avec de la lave, sans se douter de la cause qui a produit les pierres que l'on employe à cet usage, & sans savoir qu'il y ait eu anciennement des volcans dans le pays ou ces pierres le trouvent. En esset, il y a bien des pierres à qui la lave ressemble; & il est aisé, suivant ce qu'on a dit, de la prendre quelquefois pour du marbre, ou pour de la serpentine, ou pour quelques pierres poreuses assez communes. M. Guétard, de l'académie des Sciences, a reconnu que des pierres trouvées en Auvergne sur le Puits de Dome & sur le Mont - d'or, étoit de la vraie lave, semblable a celle du Vesuve & de l'Etna. M. de la Condamine presume que la pierre dont on bâtit à Clermont en Auvergne est de la même nature que celle de Tivoli dont on a parlé. Voyez le Mercure du mois de Septembre 1757, & les mémoires de l'académie royale des Sciences, ann. 1752 & 1757. ( - )

Ces découvertes doivent exciter l'attention des Naturalistes, & les engager à considérer plus soigneusement certaines pierres qu'ils ne soupçonnent point d'être de la lave ou des produits des volcans, parce que l'histoire ne nous a quelquefois point appris qu'il y ait eu jamais de volcans dans les cantons où on les trouve. Voyez Volcans.

LAVE (Page 9:312)

LAVE, (Maréchallerie.) le poil lavé se dit de certains poils du cheval qui sont pâles ou de couleur fade. Les extrémités lavées. Voyez Extrémités.

LAVEDAN (Page 9:312)

LAVEDAN (le), Levitanensis pagus ou Levitanta, (Géog.) vallée de France dans le Bigorre, entre les Pyrenees. Elle a 10 a 12 lieues de long, sur 7 à 8 de large, & est tres - fertile. Lourde en est la place principale, son territoire, & la vallée de Bareige lieues au pié de la montagne de Tormales, à une libre du royaume d'Arragon, dont il est séparé par les Pyrenees, s'est acquis de la célébrité par ses eaux bourbeuses médicinales. Voyez sur le Lavedan, Hadrien Valler, notit. Gallioe, p. 84. & l'abbé de Longuerue, I. part. p. 205. (D. J.)

LAVEGE ou LAVEZZI (Page 9:312)

LAVEGE ou LAVEZZI, s. f. (Hist. nat.) nom d'une pierre du genre de celles qu'on nomme pierres ollaires ou pierres a pot; elle est grisâtre, rarement marbrée ou mélée de différentes couleurs. On connoît trois carrieres de cette pierre: l'une est à Pleurs en Suisse; l'autre, dans la Valteline au comté de Chiavenne, & la troisieme dans le pays des Grisons. Cette pierre a la propriété de se tailler très - aisément & de se durcir au feu; on en fait des marmites, des pots, & d'autres astensiles de ménage, dont on fait un très - grand commerce dans la Suisse & le Milanois; on prétend que l'eau chauffe beaucoup plus promptement dans ces sortes de vaisseaux que dans ceux qui sont métalliques. Cette pierre est douce au toucher; on la tire avec beaucoup de peine du sein de la terre, parce que les ouvriers sont obligés de travailler couchés, vû que les passages qui sont pratiqués dans cette carriere sont fort étroits. L'on tourne au tour les masses de lavege qui ont été tirées de la terre, & formées en cylindres. C'est un moulin à eau qui fait mouvoir ce tour; il est arrangé de façon que l'ouvrier qui tourne, peut arreter la machine a volonté. Voyez Pierre ollaire.

LAVELLO (Page 9:312)

LAVELLO, Labellum. (Géogr.) ancienne petite ville d'Italie au royaume de Naples, dans la Basilicate, aux confins de la Capitanate, avec un évêché suffragant de Barri, à 6 lieues N. O. de Cirenza, 18 S. O. de Barri, 30 N. E. de Naples. Longit. 33. 30. latit. 41. 3. (D. J.)

LAVEMENT (Page 9:312)

LAVEMENT des piés, (Théol.) coutume usitée chez les anciens qui la pratiquoient à l'égard de leurs hôtes, & qui est devenue dans le christianisme une cérémonie pieuse.

Les Orientaux avoient coutume de laver les piés aux étrangers qui venoient de voyage, parce que pour l'ordinaire on marchoit les jambes nues & les piés seulement garnis d'une sandale Ainsi Abraham fit laver les piés aux trois Anges, Genese xviij. v. 4. On lava aussi les piés à Eliéser & à ceux qui l'accompagnoient lorsqu'ils arriverent à la maison de Laban, & aux freres de Joseph lorsqu'ils vinrent en Egypte, Genese xxiv. v. 32. & xliij. v. 24. Cet office s'exerçoit ordinairement par des serviteurs & des esclaves. Abigail témoigne à David qui la demandoit en mariage, qu'elle s'estimeroit heureuse de laver les piés aux serviteurs du roi, I. Reg. xxv. v. 41.

Jesus - Christ, après la derniere cene qu'il fit avec ses apôtres, voulut leur donner une leçon d'humilité en leur lavant les piés. Et cette action est devenue depuis un acte de piété. Ce que le Sauveur dit en cette occasion à saint Pierre: Si je ne vous lave, vous n'aurez point de part avec moi, a fait croire à plusieurs anciens que le lavement des piés avoit des effets spirituels. Saint Ambroise, lib. de Myster. c. vj. témoigne que de son tems on lavoit les piés aux nouveaux baptisés au sortir du bain sacré, & il semble croire que, comme le baptême efface les péchés actuels, le lavement des piés, qui se donne ensuite, ôte le péché originel, ou du moins diminue la concupiscence. Ideò, dit - il, planta abluitur ut heroeditaria peccata tollantur: nostra enim propria per baptismum relaxantur. Il dit la même chose sur le Pseaume xlviij. Alia est iniquitas nostra, alia calcanei nostri . . . . . unde Dominus discipulis lavit pedes ut lavaret venena serpentis. Mais il explique lui - même sa pensée en ajoutant que ce qui est nettoyé par le lavement des piés, est plutôt la concupiscence ou l'inclination au péché, que le péché même: unde reor iniquitatem calcanei magis lubricum delinquendi, quam reatum tliquem nostri est delicti.

L'usage de laver les pies aux nouveaux baptisés n'étoit pas particulier à l'église de Milan. On le pratiquoit aussi dans d'autres églises d'Italie, des Gaules, d'Espagne & d'Afrique. Le concile d'Elvire le supprima en Espagne par la confiance superstitieuse que le peuple y mettoit, & il paroît qne dans les autres églises on l'a aboli à mesure que la coutume de donner le baptême par immersion a cessé. Quelques anciens lui ont donné le nom de Sacrement, & lui ont attribué la grace de remettre les péchés venieis; c'est le sentiment de saint Bernard & d'Eunalde abbé de Bonneval. Saint Augustin croit que cette cérémonie pratiquée avec foi peut effacer les péchés veniels; & un ancien auteur, dont les sermons sont imprimés dans l'appendix du V. vol, des ouvrages de ce pere, soutient que le lavement des piés peut remettre les péchés mortels. Cette derniere opinion n'a nul fondement dans l'Ecriture: quant au nom de sacrement donné à cette cérémonie par saint Bernard & d'autres, on l'explique d'un sacrement improprement dit, du signe d'une chose sainte, c'est - à - dire de l'humilité, mais auquel Jesus - Christ u'a point attaché de grace sanctifiante comme aux autres sacremens.

Les Syriens célebrent la fête du lavement des piés le jour du jeudi - saint. Les Grecs font le même jour le sacré niptere, ou le sacré lavement. Dans l'Eglise [p. 313] latine, les évêques, les abbés, les curés dans quelques dioceses, les princes même lavent ce jourlà les piés à douze pauvres qu'ils servent à table, ou auxquels ils sont des aumônes. On fait aussi le même jour la cérémonie du lavement des autels, en répandant de l'eau & du vin sur la pierre consacree, & en récitant quelques prieres & oraisons. Calmet, Diction. de la Bibl. tome II. pages 607 & 508.

Lavement (Page 9:313)

Lavement des mains, voyez Main.

Lavement (Page 9:313)

Lavement, Pharmacie, voyez Clystere.

LAVENBOURG (Page 9:313)

LAVENBOURG, (Géog.) petite ville d'Allemagne dans la Poméranie ultérieure, & dans les états du roi de Prusse, électeur de Brandebourg. Long. 35. 28. lat. 54. 45. (D. J.)

LAVENZA (Page 9:313)

LAVENZA, (Géog.) ville d'Italie, sur une riviere de même nom, qui s'y jette dans la mer.

LAVER (Page 9:313)

LAVER, v. act. (Gram.) ce verbe désigne l'action de nettoyer avec un fluide; mais il a d'autres acceptions, dont nous allons donner quelques - unes.

Laver (Page 9:313)

Laver, en terme de Boyaudier, c'est démêler les boyaux sortant de la boucherie les uns d'avec les autres: quand on sait la maniere dont les bouchers arrachent ces boyaux du ventre de l'animal, cette opération n'a rien de difficile.

Laver (Page 9:313)

Laver, (Draperie.) voyez l'article Manufacture en Laine.

Laver (Page 9:313)

Laver, en terme d'Epinglier, c'est ôter dans une seconde eau le reste de la gravelle qui s'étoit attachée aux épingles dans le blanchissage. Le baquet est suipendu à deux crochets, & l'ouvrier le remue comme on feroit un crible à froment. Voyez les Planches de l'Epinglier.

Laver les Formes (Page 9:313)

Laver les Formes dans l'Imprimerie: on est obligé de laver les formes; pour cet effet, on les porte au baquet, on verse dessus une quantité de lessive capable de les y cacher, on les y brosse dans toute leur étendue; apres quoi, on les rince à l'eau nette: cette fonction essentielle se doit faire avant de mettre les formes sous la presse, quand le tirage en est fini & tous les soirs en quittant l'ouvrage. Voyez Lessive, Baquft.

Laver au Plat (Page 9:313)

Laver au Plat, (à la Monnoie.) c'est séparer par plusieurs lotions les parties les plus fortes de métal qui se trouve au fond des plateaux, que l'on apperçoit facilement à l'oeil, & qui peuvent se retirer à la main sans y employer d'autre industrie.

Laver (Page 9:313)

Laver, (Peinture.) c'est passer avec un pinceau de l'encre de la Chine délayée dans de l'eau, ou une autre couleur délayée dans de l'eau gommée, sui des objets dessinés au crayon, ou à la plume sur du papier ou sur du vélin. Lorsqu'on lave à l'encre de la Chine, ou avec une couleur seulement, la blancheur du papier ou vélin fait les lumieres ou rehauts, & les ombres perdent insensiblement de leur force en approchant des lumieres suivant qu'on met plus ou moins d'eau dans l'enere, ou couleur qu'on y emploie. Et lorsqu'on lave sur du papier coloré, l'on rehausse avec du blanc pareillement délayé dans de l'eau gommée. L'on lave quelquefois aussi les desseins ou plans, de coloris, c'est - à - dire, en donnant à chaque objet la couleur qui lui convient, autant que cette façon de peindre peut se comporter, & alors on peut se servir généralement de toutes les couleurs dont usent les Peintres, en observant néanmoins qu'elles doivent être délayées dans de l'eau gommée, presque aussi liquides que l'eau même. Les fossés remplis d'eau se lavent d'un bleu clair, les briques & les toiles d'une couleur rougeâtre, les murailles d'un gris un peu jaune, les chemins d'un gris roussâtre, les arbres & les gazons de verd, &c.

L'on dit laver à l'encre de la Chine, desseins, plans, laver de brun, de rouge, de bistre, &c.

Laver (Page 9:313)

Laver, en terme de Plumassier, c'est rinser les plumes dans de l'eau nette après les avoir savonnées.

LAVERNE (Page 9:313)

LAVERNE, (Mythol. & Littérat.) en latin Laverna, déesse des voleurs & des fourbes chez les Romains.

Les voleurs se voyant persécutés sur la terre, songerent à s'appuyer de quelque divinité dans le ciel: la haine que l'on a pour les larrons, sembloit devoir s'étendre sur une déesse qui passoit pour les protéger; mais comme elle favorisoit aussi tous ceux qui desiroient que leurs desseins ne fussent pas découverts, cette raison porta les Romains à honorer Laverne d'un culte public. On lui adressoit des prieres en secret & à voix basse, & c'étoit - là sans doute la partie principale de son culte.

Elle avoit, dit Varron, un autel proche une des portes de Rome, qui se nomma pour cela la porte lavernale, porta lavernalis ab ara Lavernae, quod ibi ara ejus deoe.

On lui donne encore un bois touffu sur la voie salarienne; les voleurs, ses fideles sujets, partageoient leur butin dans ce bois, dont l'obscurité & la situation pouvoient savoriser leur évasion de toutes parts. Le commentateur Acron ajoute qu'ils venoient y rendre leurs hommages à une statue de la déesse, mais il ne nous dit rien de la figure sous laquelle elle étoit représentée; l'épithete pulchra, employée par Horace, epist. xvj. l. I. semble nous inviter à croire qu'on la représentoit avec un beau visage.

Enfin une ancienne inscription de l'an de Rome 585, recueillie par Dodwell dans ses Pralect. acad. page 665, nous fournit la connoissance d'un monument public, qui fut alors érigé en i'honneur de Laverne proche du temple de la terre, & nous apprend la raison pour laquelle on lui dressa ce monument. Voici la copie de cette inscription singuliere: I V. K. Aprileis Fasciis penès Licinium ..... C. Titinius AEd. Fl. Mulcavit Lanios Quòd Carnem Vendidissent Populo Non Inspectam. De Pecunia Mulcatitia, Cella Extructa Ad Telluris Lavernae, c'est - à - dire, Cella Extructa Lavernae, Ad AEdem Telluris.

Cicéron écrivant à Atticus, parle d'un Lavernium, qui étoit apparemment un lieu consacré à Laverne; mais on ne sait si c'étoit un champ, un bois, un autel ou un temple; je dis un temple, car si cette déesse avoit des adorateurs qui en attendoient des graces, on la regardoit aussi comme une de ces divinités nuisibles, qu'il falloit invoquer pour être garanti du mal qu'elle pouvoit faire. Cependant c'est seulement comme protectrice des voleurs de toute espece, qu'un de nos savans, M. de Foncemagne, l'a envisagé dans une dissertation particuliere qu'on trouvera dans les mémoires de l'académie des Belles - lettres, tome VII.

Laverna, nom latin de la déesse Laverne, a recu bien des étymologies, entre lesquelles on donne ce mot pour venir de laberna, qui est le serramentum latronum, selon les gloses; & laberna peut dériver de LA\FORA, dépouil'es, butin, ou de LASE, prendre.

Quoi qu'il en soit, les voleurs furent appellés lavermones, parce qu'ils étoient sub tutela deoe Lavernoe, dit Festus. (D. J.)

LAVERNIUM (Page 9:313)

LAVERNIUM, (Géog. anc.) lieu d'Italie dont il est parlé dans une des lettres de Cicéron à Atticus, liv. I. & dans les saturnales de Macrobe, l. III. Il prenoit ce nom d'un temple de la déesse Laverne, comme ceux de Diane & de Minerve avoient donné lieu aux noms Dianium & Minervium. (D. J.)

LAVETTE (Page 9:313)

LAVETTE, s. f. (Gram. Cuisine.) guenille dont le marmiton se sert dans la cuisine pour nettoyer les ustensiles.

LAUFFEN (Page 9:313)

LAUFFEN, Laviacum, (Géog.) petite ville de

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