ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"300"> dans les vieillards, avec engourdissement & vertige, sont les avant - coureurs de l'apoplexie.

Ces lassitudes sont aussi un symptome bien familier dans les maladies chroniques; elles sont sur - tout propres au scorbut, dont elles caractérisent presque seules le premier degré: il y a lassitude dans toutes les maladies où il y a langueur; ces deux états paroissent cependant différer en ce que la langueur affaisse & anéantit l'esprit & le corps, & précede le mouvement; au lieu que la lassitude en est une suite, & ne semble affecter que la machine, ou pour mieux dire, les mouvemens animaux.

Les lassitudes spontanées n'exigent en elles - mêmes aucun remede, soit qu'elles annoncent ou accompagnent les maladies. Dans le premier cas elles avertissent de prévenir, s'il est possible, la maladie dont elles menacent. Il est alors prudent de se mettre à un régime un peu rigoureux, de faire diete; l'émétique pourroit peut - être faire échouer la maladie: dans le second cas elles doivent engager un medecin à se tenir sur ses gardes, à ne pas trop donner à la nature, à s'abstenir des remedes qui pourroient l'affoiblir, & à recourir sur - tout à ceux qui peuvent tirer le corps de l'engourdissement où il commence à être plongé. Ces lassitudes dans les maladies chroniques, indiquent aussi des remedes actifs, invigo rans, toniques, &c. propres à corriger & changer l'état vicieux du sang & des solides qui ont donné naissance au symptome, & qui l'entretiennent. (M)

LAST ou LASTE (Page 9:300)

LAST ou LASTE, s. m. (Marine.) c'est le poids de deux tonneaux. Les Hollandois mesurent ordinairement la charge de leurs vaisseaux par lastes. On dit un vaisseau de 150 lastes, c'est - à - dire, qu'il est de 300 tonneaux.

Dans quelques pays du nord, laste est un terme général, qui se prend pour la charge entiere du vaisseau. Il fignifie quelquefois un poids ou une mesure particuliere; mais cette mesure change non seulement eu égard aux lieux, mais même eu égard à la différence des marchandises; desorte que pour déterminer ce que contient un laste, il faut savoir de quel endroit & de quelle sorte de marchandise on veut parler.

LAST - GELT (Page 9:300)

LAST - GELT, s. m. (Commerce.) nom qu'on donne en Hollande à un droit qu'on leve sur chaque vaisseau qui entre ou qui sort, & on l'appelle ainsi de ce qui se paye à proportion de la quantité de lest ou last que chaque bâtiment entrant ou sortant peut contenir. Ce droit est de 5 sols ou stuyvers par lest en sortant, & de 10 sols en entrant. Mais il est bon d'observer que ce droit étant une fois payé, le vaisseau qui l'a acquitté se trouve franc pendant une année entiere, & qu'on peut le faire rentrer ou sortir de nouveau, & autant de fois qu'on le juge à - propos, sans que pendant cette année il soit sujet au last - gele. Voyez le Dict de Com.

Last - Geld (Page 9:300)

Last - Geld, (Com.) est un droit de fret qui se leve à Hambourg sur les marchandises & vaisseaux étrangers qui y arrivent ou qui en partent. Par l'art. 41 du traité de commerce conclu à Paris, le 28 Décembre 1716, entre la France & les villes anséatiques, les vaisseaux françois qui vont trafiquer à Hambourg, sont déchargés de ce droit, qu'on ne peut exiger d'eux sous quelque nom ou prétexte que ce puisse être. Voyez le Dict. de Commerce.

LATAKIÉ, ou LATAQUIE, & LATICHEZ (Page 9:300)

LATAKIÉ, ou LATAQUIE, & LATICHEZ, selon Maundrell, (Géog.) ville de Syrie, sur la côte, à 15 lieues de Tortose, & 30 d'Alep. C'est un reste de l'ancienne Laodicée sur la mer. Voyez Laodicée, num. 3.

Le sieur Paul Lucas dit y avoir trouvé par - tout des colonnes sortant de terre presqu'à moitié, & de toutes sortes de marbre; il ajoute que tous les lieux des environs ne sont que plaines & collines plantées d'oliviers, de mûriers, de figuiers, & arbres semblables. Il y passe un bras de l'Oronte, qui arrose en serpentant une bonne partie du pays.

Cette ville a été rétablie par Coplan - Aga, homme riche & amateur du commerce, qui en a fait l'endroit le plus florissant de la côte. Long. 54. 25. lat. 35. 30. (D. J.)

LATANIER (Page 9:300)

LATANIER, s. m. (Botan.) sorte de palmier des îles Antilles, & de l'Amérique équinoxiale. Il pousse une tige d'environ six à sept pouces de diametre, haute de 30 à 35 piés & plus, toujours droite comme un mats, sans aucune diminution sensible. Le bois de cet arbre est roide & fort dur, mais il diminue de solidité en approchant du centre, n'étant dans cette partie qu'un composé mollasse de longues fibres qu'il est aisé de séparer du reste de l'arbre, lorsqu'il a été coupé & fendu dans sa longueur. Le sommet du latanier est enveloppé d'un rézeau composé d'une multitude de longs filets droits, serrés, & croisés par d'autres filets de même espece, formant un gros cannevas qui semble avoir été tissu de mains d'hommes; entre les circonvolutions de cette espece de toile, sortent des branches disposées en gerbe; elles sont plates, extrèmement droites, fermes, lisses, d'un verd jaunâtre, longues d'environ trois piés & demi, larges à - peu - près d'un pouce, épaisses de deux ou trois lignes dans le milieu de leur largeur, & tranchantes sur les bords, ressemblant parfaitement à des lames d'espadon; chaque branche n'est proprement qu'une longue queue d'une très - grande feuille qui dans le commencement ressemble à un éventail fermé, mais qui se développant ensuite, forme un grand éventail ouvert, dont les plis sont exactement marqués, & non pas un soleil rayonnant, ainsi que le disent les RR. PP. Dutertre & Labat, qui en ont donné des figures peu correctes.

Le tronc de l'arbre, après avoir été fendu & nettoyé de sa partie molle, comme on l'a dit ci - dessus, sert à faire de longues gouttieres; on emploie les feuilles pour couvrir les cazes; plusieurs de ces feuilles étant réunies ensemble, & leurs queues après avoir été fortement liées, composent des balais fort - commodes: on en fait aussi des especes de jolis parasols, en forme d'écrans ou de grands éventails que les Asiatiques peignent de diverses couleurs; & les Caraïbes ou Sauvages des îles, se servent de la peau solide & unie des queues, pour en fabriquer le tissu de leurs ébichets, matatous, paniers, & autres petits meubles très - propres.

LATENT (Page 9:300)

LATENT, adj. (Jurisprud.) signifie occulte, & qui n'est pas apparent: on appelle vice latent celui qui n'est pas extérieur, & ne se connoit que par l'usage: par exemple, en fait de chevaux, la pousse, la morve, & la couroature tont des vices latens dont le vendeur doit la garentie pendant neuf jours.

Les servitudes latentes sont celles qui ne sont pas en évidence, comme un droit de passage. Il n'est pas nécessaire de s'oppoter au decret pour des servitudes apparentes, telles que des rues & égouts, mais bien pour les servitudes latentes. Voyez Decret & Servitude. (A)

LATÉRAL (Page 9:300)

LATÉRAL, adj. (Géom.) mot qui ne s'emploie guere qu'avec d'autres mots avec lesquels il forme des composés, comme équilatéral, &c. Ce mot vient de latus, côté, & il a rapport aux lignes qui forment la circonférence des figures. Voyez Equilatéral.

Une équation latérale dans les anciens auteurs d'algebre, est une équation simple ou qui n'est que d'une dimesinon, & n'a qu'une racine. Voyez Equation.

On ne dit plus équation latérale, on dit équation simple ou linéaire, ou du premier degré. (O)

Latéral (Page 9:300)

Latéral, droit de la têts. Voyez l'article Droit. [p. 301]

Latérale (Page 9:301)

Latérale, paralysie latérale. Voyez Paralysie.

Latérale (Page 9:301)

Latérale, opération latérale. Voyez Lithotomie.

Les sinus latéraux & la dure - mere sont comme deux branches du sinus longitudinal supérieur, qui vont l'une à droite & l'autre à gauche, le long de la grande circonférence de la tente du cervelet, jusqu'à la base de l'apophyse pierreuse des os des tempes; delà ils descendent, en faisant d'abord un grand contour, & ensuite un petit, étant fortement attachés dans les grandes goutieres latérales de la base du crane, & suivent la route de ces gouttieres jusqu'aux trous déchirés & aux fossettes des veines jugulaires. Voyez Jugulaire.

LATERCULUM (Page 9:301)

LATERCULUM, (Littér.) ce terme signifioit, sous les empereurs de Rome, le rôle de tous les magistrats & officiers militaires, contenant l'état des fonctions de leurs charges, & des appointemens qui y étoient annexés; l'origine de ce mot bisarre nous est inconnue. (D. J.)

LATERE (Page 9:301)

LATERE, (Jurisprud.) legat à latere. Voyez ciaprès Legat.

LATIAL (Page 9:301)

LATIAL, Latialis, (Littérat.) surnom du Jupiter, ainsi nommé du Latium, contrée d'Italie, où ce maître des dieux étoit singulierement honoré par des fêtes, des offrandes & des sacrifices. Voyez Latiar. (D. J.)

LATIAR (Page 9:301)

LATIAR, s. m. (Littérat.) c'est le nom de la fête instituée par Tarquin le superbe, en l'honneur de Jupiter Latial. Ce prince ayant fait un traité d'alliance avec les peuples du Latium, proposa dans le dessein d'en assurer la perpétuité, d'ériger un temple commun, où tous les alliés, les Romains, les Latins, les Herniques, & les Volsques s'assemblassent tous les ans pour y faire une foire, se régaler les uns les autres, & y célébrer ensemble des fêtes & des sacrifices; telle fut l'origine du latiar. Tarquin n'avoit destiné qu'un jour à cette fête; les premiers consuls en établirent un second après qu'ils eurent confirmé l'alliance avec les Latins; on ajouta un troisieme jour lorsque le peuple de Rome, qui s'étoit retiré sur le mont sacré, fut rentré dans la ville, & finalement un quatrieme, après qu'on eut appaisé la sédition qui s'etoit élevée entre les Plébéïens & les Patriciens à l'occasion du consulat; ces quatre jours étoient ceux qu'on nommoit Féries latines: & tout ce qui se faisoit pendant ces féries, fêtes, offrandes, sacrifices, tout cela s'appelloit latiar, dît Gronovius dans ses observations, liv. IV. c. xxv. (D. J.)

LATICLAVE (Page 9:301)

LATICLAVE, s. m. (Littérat.) latus clavus, tunica laticlava; tunique à large bordure de pourpre par - devant, & qui faisoit un habillement particulier de distinction & de dignité chez les Romains.

Tout le monde reconnoit que le laticlave étoit l'habit de marque de certaine magistrature; mais il n'y a rien, en fait d'habits, sur quoi les savans soient si peu d'accord que sur la forme du laticlave & de l'angusticlave.

Les uns ont imaginé que le laticlave étoit une bande de pourpre entierement détachée des habits, qu'on la passoit sur le col, & qu'on la laissoit pendre tout du long par - devant & par - derriere, comme le scapulaire d'un religieux. D'autres ont pensé que c'étoit un manteau de pourpre qui couvroit seulement les épaules, comme les manteaux d'hermine de nos rois; mais ces deux opinions sont également insoutenables. Indiquons - en une troisieme qui ait plus de vraissemblance; & cela ne sera pas difficile.

On distinguoit chez les Romains plusieurs sortes de robes ou de tuniques, & entr'autres la tunique nommée tunica clavata. C'étoit une maniere de veste avec des bandes de pourpre, appliquées en forme de galon sur le devant, au milieu de la veste & dan toute sa longueur, de sorte que quand la veste étoit fermée, ces deux bandes se joignoient & sembloient n'en faire qu'une. Si la bande étoit large, la tunique s'appelloit laticlave, latus clavus, tunica laticlavia. Si elle étoit étroite, la tunique prenoit le nom d'angustielave, angustus clavus, tunica angusticlavia.

Ces deux sortes de tuniques qui servoient à distinguer les emplois parmi les gens de qualité, étoient opposées à celle qui étoit toute unie sans bandes, qu'on nommoit tunica recta, & dont l'usage n'étoit que pour les personnes qui n'avoient point de part à l'administration des affaires.

Il résulte de - là, que le laticlove étoit une large bordure de pourpre, cousue tout du long sur la partie de devant d'une tunique, ce qui la distinguoit de celle des chevaliers qui étoit à la vérité une bordure de la même couleur & de la même maniere, mais beaucoup plus étroite, d'où vient qu'on l'appelloit angusticlave.

Plusieurs savans se sont persuadés que les bandes ou galons de ces tuniques étoient comme brochées de têtes de clous, quasi clavis intertextoe; cela peut être. Cependant M. Dacier qui n'est pas de cet avis, remarque pour le réfuter, que les anciens appelloient clavus, clou, tout ce qui étoit fait pour être appliqué sur quelque chose.

Ce qui est plus sûr, c'est qu'on a confondu à tort, le laticlave avec la prétexte, peut - être parce que la prétexte avoit un petit bordé de pourpre; mais outre que ce bordé de pourpre régnoit tout au tour, il est certain que ces deux robes étoient différentes à d'autres egards, & même que la prétexte se mettoit sur le laticlave. Varron l'a dit quelque part; d'ailleurs on sait que quand le préteur prononçoit un arrêt de mort, il quittoit la prétexte & prenoit la robe laticlave.

Elle se portoit sans ceinture, & étoit un peu plus longue que la tunique ordinaire, c'est pourquoi Suétone observe comme une chose étrange que Cesar ceignoit son laticlave. « Il étoit, dit cet historien, fort singulier dans ses habits; son laticlave avoit de longues manches avec des franges au bout; il se ceignoit toujours, & toujours sa ceinture étoit lâche, ce qui donna lieu à ce mot de Sylla, qu'il avertissoit les grands de se donner garde du jeune homme mal - ceint, ut malè proecinctum puerum caverent».

Comme les sénateurs avoient droit de porter le laticlave, le même Suétone remarque qu'on les appelloit d'un seul nom laticlavii. Les consu's, les préteurs, & ceux qui triomphoient jouissoient aussi de cette décoration: lsidore nous apprend que sous la république, les fils des sénateurs n'en étoient honorés qu'à l'âge de 25 ans; César fut le premier qui ayant conçu de grandes espérances d'Octave son neveu, & voulant l'élever le plutôt possible au timon de l'état, lui donna le privilege du laticlave avant le tems marqué par les lois.

Octave étant parvenu à la suprème puissance, crut à son tour devoir admettre de bonne heure les enfans des sénateurs dans l'administration des affaires; pour cet effet, il leur accorda libéralement la même fayeur qu'il avoit reçue de son oncle. Par ce moyen, le laticlave devint sous lui l'ordre de l'empereur; il en revêtoit à sa volonté les personnes qu'il lui plaisoit, magistrats, gouverneurs de provinces, & les pontifes mêmes.

Sacrificam lato vestem distinguere clavo.

Il paroît que, sous ses successeurs, les premiers magistrats des colonies & des villes municipales obtinrent la même grace. Ensuite les César la prodi<pb->

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