ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"290"> vinoient qu'une légere teinture rouge; ce qui sait voir que la laque n'est pas fort résineuse, & n'abonde pas en soufre; que d'ailleurs une liqueur un peu acide, comme l'eau alumineuse, en tiroit une teinture plus forte, quoiqu'elle n'en fît qu'une dissolution fort légere, & que l'huile de tartre y faisoit assez d'effet; ce qui marque qu'elle a quelque partie saline, & qu'elle est imparfaitement gommeuse, & que par conséquent c'est un mixte moyen entre la gomme & la résine. Il est à remarquer que les liqueurs acides foibles tiroient quelque teinture de la laque, & que les fortes, comme l'esprit - de nitro & de vitriol, n'en tiroient aucune. Cependant la laque, qui ne leur donnoit point de couleur, y perdoit en partie la sienne, & devenoit d'un jaune pâle. La Physique est trop compliquée pour nous permettre de prévoir sûrement aucun effet par le raisonnement. Hist. de l'Acad. Royule, en 1710, pag. 58. 60.

Laque fine. La laque ou lacque est une gomme résineuse, qui a donné son nom à plusieurs especes de pâtes seches, qu'on emploie également en huile & en miniature. Celle qu'on appelle laque fine de Venise est faite avec de la cochenille mesteque, qui reste après qu'on a tiré le premier carmin: on la prépare fort bien à Paris, & l'on n'a pas besoin de la faire venir de Venise: on la forme en petits throchisques rendus friables de couleur rouge foncé.

Il y a de trois sortes de laque; la laque fine, l'émeril de Venise; la laque plate ou colombine, & la laque liquide. La laque fine a conservé son nom de Venise, d'où elle fut d'abord apportée en France; mais on la fait aussi bien à Paris; nous n'avons pas besoin d'y recourir. Elle est composée d'os de seche pulvérisés, que l'on colore avec une teinture de cochenille mesteque, de bois de Brésil de Fernambouc, bouillis dans une lessive d'alun d'Angleterre calciné, d'arsenic, de natrum ou soude blanche, ou soude d'Alicante, que l'on réduit ensuite en pâte dans une forme de throchisque; si on souhaite qu'elle soit plus brune, on y ajoûte de l'huile de tartre: pour être bonne il faut qu'elle soit tendre & friable, & en petits throchisques. Dictionn. de Commerce.

Laque commune. La laque colombine ou plate est faite avec les tondures de l'écarlate bouillie dans une lessive de soude blanche, avec de la craie & de l'alun; on forme cette pâte ou tablette, & on la fait sécher; on la prépare mieux à Venise qu'ailleurs; elle doit être nette, ou le moins graveleuse qu'il se pourra, haute en couleur. Lemery.

La laque plate ou colombine est faite de teinture d'écarlate bouillie dans la même lessive dont on se sert pour la laque de Venise, & que l'on jette après l'avoir passée, sur de la craie blanche & de l'alun d'Angleterre en poudre, pourri, pour en former ensuite des tablettes quarrées, de l'épaisseur du doigt. Cette espece de laque vaut mieux de Venise que de Paris & de Hollande, à cause que le blanc dont les Vénitiens se servent, est plus propre à recevoir ou à conserver la vivacité de la couleur.

La laque liquide n'est autre chose qu'une teinture de bois de Fernambouc qu'on tire par le moyen des acides.

On appelle aussi laque, mais assez improprement, certaines substances colorées, dont se servent les enlumineurs, & que l'on tire des fleurs par le moyen de l'eau - de - vie, &c. Dict. du com.

Gomme laqueuse. La gomme laque découle des arbres qui sont dans le pays de Siam, Cambodia, & Pegu.

LAQUEARIUS (Page 9:290)

LAQUEARIUS, s. m. (Hist. anc.) espece d'athlete chez les anciens. Il tenoit d'une main un filet ou un piege dans lequel il tâchoit d'embarrasser ou d'entortiller son antagoniste, & dans l'autre main un poignard pour le tuer. Voyez Athlete. Le mot dérive du latin laqueus, filet, corde nouée. Laque. Voyez Lacque.

LAQUEDIVES (Page 9:290)

LAQUEDIVES, (Géog.) cet amas prodigieux de petites îles connues sous le nom de Maldives & de Laquedives, s'étend sur plus de 200 lieues de longueur nord & sud; plus de 50 ou 60 lieues en deçà de Malabar & du cap Comorin; on en a distribué la position sur presque toutes nos cartes géographiques, confusément & au hasard. (D. J.)

LAQUIA (Page 9:290)

LAQUIA, (Géogr.) grande riviere de l'Inde, au - delà du Gange. Elle sort du lac de Chiamai, coule au royaume d'Acham ou Azem, le traverse d'orient en occident, passe ensuite au royaume de Bengale, se divise en trois branches qui forment deux îles, dans l'une desquelles est située la ville de Daca sur le Gange, & c'est là que se perd cette riviere. (D. J.)

LAR (Page 9:290)

LAR, (Géogr.) ville de Perse, capitale d'un royaume particulier qu'on nommoit Laristan; elle faisoit le lieu de la résidence du roi, lorsque les Guebres, adorateurs du feu, étoient maîtres de ce payslà. Le grand Schach Abas leur ôta cette ville, & maintenant il y a un kham qui y réside, & commande à toute la province que l'on nomme Ghermés, & qui s'étend jusqu'aux portes de Gommeron. Lar en est situé à quatre journées, à mi - chemin de Schiras à Mina, sur un rocher, dans un terroir couvert de palmiers, d'orangers, de citroniers, & de tamarisques; elle est sans murailles, & n'a rien qui mérite d'être vû, que la maison du khan, la place, les bazars, & le chàteau; cependant Thevenot, Gemelli Careri, Lebrun, Tavernier, & Chardin, ont tous décrit cette petite ville. Les uns ortographient Laar, d'autres Laer, d'autres Lar, & d'autres Lara. Corneille en fait trois articles, aux mots Laar, Lar, & Lara. La Martiniere en parle deux fois sous le mot Laar & Lar; mais le second article contient des détails qui ne sont pas dans le premier. Long. de cette ville 72. 20. lat. 27. 17. (D. J.)

LAKA (Page 9:290)

LAKA, (Géog.) ville d'Espagne, dans la Castille vieille, sur la riviere d'Arianza.

LARACHE (Page 9:290)

LARACHE, (Géogr.) ancienne & forte ville d'Afrique, au royaume de Fez, à l'embouchure de la riviere de même nom, nommée Lusso par quelques voyageurs, avec un bon port. Muley Xec, gouverneur de la place, la livra aux Espagnols en 1610; mais les Maures l'ont reprise. Larache est un mot corrompu de l'Arays - Beni Aroz, qui est le nom que les habitans lui donnent. Grammaye s'est follement persuadé que la ville de Larache est le jardin des hespérides des anciens; & Sanut prétend que c'est le palais d'Antée, & le lieu où Hercule lutta contre ce géant; mais c'est vraissemblablement la Lixa de Ptolomée, & le Lixos de Pline. Voyez Lixa (D. J.)

LARAIRE (Page 9:290)

LARAIRE, s. m. lararium, (Littér.) espece d'oratoire ou de chapelle domestique, destinée chez les anciens Romains, au culte des dieux lares de la famille ou de la maison; car chaque maison, chaque famille, chaque individu avoit ses dieux lares particuliers, suivant sa dévotion ou son inclination; ceux de Marc - Aurele étoient les grands hommes qui avoient été ses maîtres. Il leur portoit tant de respect & de vénération, dit Lampride, qu'il n'avoit que leurs statues d'or dans son laraire, & qu'il se rendoit même souvent à leurs tombeaux, pour les honorer encore, en leur offrant des fleurs & des sacrifices. Ces sentimens sans doute devoient se trouver dans le prince sous le regne duquel on vit l'accomplissement de la maxime de Platon, « que le monde seroit heureux si les philosophes étoient rois, ou si les rois étoient philosophes.» (D. J.) [p. 291]

LARANDA (Page 9:291)

LARANDA, (Géogr. anc.) Laranda, génit. orum. ancienne ville d'Asie en Cappadoce, dans l'Antiochiana, selon Ptolomée, l. V. c. vj. lequel joint ce canton à la Lycaonie; en effet, cette ville étoit aux confins de la Lycaonie, de la Pisidie, & de l'Isaurie. Delà vient que les anciens la donnent à ces diverses provinces. Elle conserve encore son nom, si l'on en croit M. Baudrand; car il dit que Larande est une petite ville de la Turquie asiatique, en Natolie, dans la province de Cogni, assez avant dans le pays, sur les frontieres de la Caramanie, & à la source de la riviere du Cydne, ou du Carason, avec un évêché du rit grec. (D. J.)

LARARIES (Page 9:291)

LARARIES, s. f. pl. lararia, (Littér.) fêtes des anciens Romains, en l'honneur des dieux lares; elle se célébroit l'onzieme des Calendes de Janvier, c'est - à - dire, le 21 Décembre. (D. J.)

LARCIN (Page 9:291)

LARCIN, s. m. (Jurisprud.) est un vol qui se commet par adresse, & non à force ouverte ni avec effraction. Le larcin a quelque rapport avec ce que les Romains appelloient furtum nec manifestum, vol caché; ils entendoient par - là celui où le voleur n'avoit pas été pris dans le lieu du délit, ni encore saisi de la chose volée, avant qu'il l'eût portée où il avoit dessein; mais cette définition pouvoit aussi convenir à un vol fait à force ouverte, ou avec effraction, lorsque le voleur n'avoit pas été pris en flagrant délit: ainsi ce que nous entendons par larcin, n'est précisément la même chose que le furtum nec manifestum. Voyez Vol. (A)

LARD (Page 9:291)

LARD, en terme de Cuisine, est cette graisse blanche qu'on voit entre la couenne du porc & sa chair. Les Cuisiniers n'apprêtent guere de mets où il n'entre du lard.

Lard (Page 9:291)

Lard, (Diete & Mat. méd.) cette espece de graisse se distingue par la solidité de son tissu. Ce caractere la fait différer essentiellement dans l'usage diététique des autres graisses, & éminemment de celles qui sont tendres & fondantes; au lieu que ces dernieres ne peuvent convenir qu'aux organes délicats des gens oisifs, & accoutumés aux mets succulens & de la plus facile digestion. Voyez Graisse, Diete, &c. Le lard au contraire est un aliment qui n'est propre qu'aux estomacs robustes des gens de la campagne, & des manoeuvres: aussi les sujets de cet ordre s'accommodent - ils très - bien de l'usage habituel du lard, & sur - tout du lard salé, état dans lequel on l'emploie ordinairement. Parmi ses sujets de l'ordre opposé, il s'en trouve beaucoup que le lard incommode non - seulement comme aliment lourd & do difficile digestion, mais encore par la pente qu'il a à contracter dans l'estomac l'altération propre à toutes les substances huileuses & grasses, savoir la rancidité. Voyez Rance. Ces personnes doivent s'abstenir de manger des vlandes piquées de lard. Il est clair qu'il leur sera encore d'autant plus nuisible, qu'il sera moins récent, & qu'il aura dejà plus ou moins ranci en vieillissant. Le lard fondu a toutes les propriétés médicamenteuses communes des graisses. Voyez Graisse, Diete, & Mat. méd. (B)

Lard (Page 9:291)

Lard, Pierre de, (Hist. nat.) nom donné communément à une pierre douce & savonneuse au toucher, qui se taille très - aisément, & dont sont faites un grand nombre de figures, de magots & d'animaux qui nous viennent de la Chine. Elle a plus ou moins de transparence; mais cette espece de transparence foible est comme celle de la cire ou du suif; c'est - là ce qui semble lui avoir fait donner le nom qu'elle porte en françois. Sa couleur est ou blanche, ou d'un blanc sale, ou grisâtre, ou tirant sur le jaunâtre & le brun; quelquefois elle est entremêlée de veines comme du marbre.

La pierre de lard est du nombre de celles qu'on appelle pierres ollaires, ou pierres à pots, à cause de la facillté avec laquelle on peut la tailler pout faire des pots. M. Pott a prouvé que cette pierre qu'il appelle stéatite, étoit argilleuse; en effet elle se durcit au feu; après avoir été écrasée, on peut en former des vases, comme avec une vraie argille, & on peut la travailler à la roue du potier. Les acides n'agissent point sur cette pierre, lorsqu'elle est pure. Voyez la lithogéognosie, tom. I. pag. 278 & suiv.

Les Naturalistes ont donné une infinité de noms différens à cette pierre. Les uns l'ont appellé steatites, d'autres smectis; les Anglois l'appellent soap - rock ou roche savoneuse. Les Allemands l'appellent speckstein, pierre de lard, smeerstein, pierre savoneuse, topfstein, ou pierre à pots. Le lapis syphnius des anciens, la pierre de come des modernes, ainsi que la pierre appellée lavezze, sont de la même nature. Quelquefois en Allemagne cette pierre est connue sous le nom de craie d'Espagne; les Tailleurs s'en servent comme de la craie de Briançon, ou du talc de Venise, pour tracer des lignes sur les étoffes.

Suivant M. Pott, elle se trouve communément près de la surface de la terre, & l'on n'a pas besoin de creuser pronfondément pour la rencontrer. Il s'en trouve en Angleterre, en Suede, en plusieurs endroits d'Allemagne & de la France. Il semble que cette pierre pourroit entrer avec succès dans la composition de la porcelaine.

LARDER (Page 9:291)

LARDER, v. act. (Cuisine.) c'est avec l'instrument pointu appellé lardoire, piquer une viande de lardons, ou la couvrir entierement de petits morceaux de lard coupés en long. On dit piquer. Voyez Piquer, & une piece piquée.

Larder (Page 9:291)

Larder les bonnetes, (Marine.) Voyez Bonnetes.

Larder (Page 9:291)

Larder un cheval de coups d'éperon, (Maréch.) c'est lui donner tant de coups d'éperon, que les plaies y paroissent.

Larder (Page 9:291)

Larder, (Rubanerie, Soierie, &c.) se dit lorsque la navette au lieu de passer franchement dans la levée du pas, passe à - travers quelque portion de la chaîne levée ou baissée; ce qui seroit un défaut sensible dans l'ouvrage si l'on n'y remédioit, ce qui se fait ainsi: l'ouvrier s'appercevant que sa navette a lardé, ouvre le même pas où cet accident est arrivé, & contraignant sa trame avec ses deux mains en la levant en - haut si la navette a lardé en - bas, ou en baissant si la navette a lardé en - haut; il repasse sa navette à - travers cette partie de chaîne que la trame ainsi tendue fait hausser ou baisser, & le mal est réparé.

LARDOIRE (Page 9:291)

LARDOIRE, s. f. en terme de Cuisine; c'est un morceau de fer ou de cuivre creux, & fendu par un bout en plusieurs branches pour contenir des lardons de diverses grosseurs, & aigu par l'autre bout pour piquer la viande, & y laisser le lardon. Les lardoires de cuivre sont très - dangereuses; la graisse reste dans l'ouverture de la lardoire & y forme du verd - degris.

LARDON (Page 9:291)

LARDON, s. m. (Cuisine.) c'est le petit morceau de lard dont on arme la lardoire pour piquer une viande. Voyez Larder, Piquer, Lardoire

Lardons (Page 9:291)

Lardons, (Horlogerie.) nom que les Horlogers donnent à de petites pieces qui entrent en queue d'aronde dans le nez & le talon de la potence des montres. Voyez Potence.

Lardon (Page 9:291)

Lardon, (Artificier.) les Artificiers appellent ainsi des serpenteaux un peu plus gros que les serpenteaux ordinaires; apparemment parce qu'on les jette ordinairement par groupes sur les spectateurs, pour exciter quelques risées sur les vaines terreurs que ces artifices leur causent. Voyez Serpenteaux.

Ces especes de petites fusées, appellées des lardons, sont faites d'une, de deux, ou de trois cartes; ceux d'une carte s'appellent vetilles; ils ont trois

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