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Si l'artiste eût donné une draperie à Laocoon, parce qu'il étoit revêtu de la qualité de prêtre, il nous auroit à peine rendu sensible la moitié de la douleur que souffre le malheureux frere d'Anchise. De la façon au contraire dont il l'a représenté, l'expression est telle, que le Bernin prétendoit découvrir dans le roidissement de l'une des cuisses de Laocoon le commencement de l'effet du venin du serpent. La douleur exprimée toute seule dans cette statue de Laocoon auroit été un défaut. Pour réunir ce qui caractérise l'ame & ce qui la rend noble, l'artiste a donné à ce chef - d'oeuvre une action qui dans l'excès de douleur approche le plus de l'état du repos, sans que ce repos dégénere en indifférence ou en une espece de léthargie.
Il est des censeurs qui n'applaudissant qu'à des ouvrages où dominent des attitudes extraordinaires & des actions rendues avec un feu outré, n'applaudissent point à ce chef - doeuvre de la Grece: de tels juges ne veulent sans doute que des Ajax & des Capanées. Il faudroit pour mériter leurs suffrages que les figures eussent une ame semblable à celle qui sort de son orbite, mais on connoîtra le prix solide de la statue de Laocoon en se familiarisant avec les ouvrages des Grecs, & en contractant pour ainsi dire l'habitude de vivre avec eux. Prens mes yeux, disoit Nicomaque à un homme qui osoit critiquer l'Helene de Zeuxis, prens mes yeux, & tu la trouveras divine.
Pline prit les yeux de Nicomaque pour juger du Laocoon. Selon lui la peinture ni la fonte n'ont jamais rien produit de si parfait. Opus omnibus, dit - il, & picturoe & statuaria artis, proeferendum, lib. XXXVI. ch. v. C'est aussi le premier des morceaux qui ayent été représentés en taille - douce dans le livre des anciennes statues de la ville de Rome, mis au jour par Laurent Vaccarius en 1584. On a en France quelques copies de celui du palais Farnese, & en particulier celle qui est en bronze à Trianon. Ce fameux grouppe se trouve encore sur une gravure antique du cabinet du roi; on remarque sur le devant un brasier, & dans le fond le commencement du frontispice du temple pour le sacrifice que ce grand - prêtre & ses enfans faisoient à Neptune lorsque les deux horribles serpens vinrent les envelopper & leur donner la mort. Enfin le Laacoon a été gravé mer veilleusement sur un amétyste par le célebre Sirlet, & cet ouvrage passe pour son chef - d'oeuvre. (D. J.)
LAODIGÉE (Page 9:280)
LAODIGÉE, (Géog. anc.)
1°. Laodicée sur le Lycus, Laodicea ad Lycum, & les habitans Laodiceni dans Tacite, est une ville célebre d'Asie, dans la Carie, située près du fleuve Lycus, qui se perd dans le Méandre, à dix lieues de la ville de Colosse au N. E. & à deux lieues d'Hiéra<cb->
L'origine du nom Laodicée, vient de ce qu'elle
avoit été établie par Antiochus fils de Stratonice,
dont la femme s'appelloit Laodicée. S. Paul en parle
dans son épître aux Colossiens, & l'auteur de l'Apocalypse la nomme entre les sept églises, auxquelles
l'Esprit - Saint adresse ses reproches. Ciceron,
liv. II. ép. 17. liv. III. ép. 5. & 20. la représente
comme une ville fameuse & de grand commerce,
où l'on changeoit son argent, & Tacite dit quelque
part:
Il y a une médaille de l'empereur Commode, où
Laodicée & les deux rivieres, le Lycus & le Caprus,
sont spécifiées
On voit encore aujourd'hui par ses décombres, que c'étoit une fort grande ville; il y avoit trois théatres de marbre, dont il subsiste même de beaux restes. Près d'un de ces théatres, on lit une inscription greque à l'honneur de Tite - Vespasien - Les Tures appellent les ruines de cette ville eskihissar, c'est - à - dire vieux château: elle étoit archiépiscopale. On y a tenu divers conciles, dont le plus considérable fut en 314, selon Baronius, & selon d'autres auteurs, en 352. Suivant Ptolomée, sa longitude est 59. 15. latitude 38. 40.
Laodicée (Page 9:280)
Laodicée (Page 9:280)
Il y a des médailles expresses de cette Laodicée,
& sur lesquelles on lit
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Laodicée (Page 9:281)
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LAO - KIUN (Page 9:281)
LAO - KIUN, (Hist. mod. & Philosophie.) c'est le nom que l'on donne à la Chine à une secte qui porte le nom de son fondateur. Lao - Kiun naquit environ 600 ans avant l'ere chrétienne. Ses sectateurs racontent sa naissance d'une maniere tout - à - fait extraordinaire; son pere s'appelloit Quang; c'étoit un pauvre laboureur qui parvint à soixante & dix ans, sans avoir pu se faire aimer d'aucune femme. Enfin, à cet âge, il toucha le coeur d'une villageoise de quarante ans, qui sans avoir eu commerce avec son mari, se trouva enceinte par la vertu vivifiante du ciel & de la terre. Sa grossesse dura quatre - vingt ans, au bout desquels elle mit au monde un fils qui avoit les cheveux & les sourcils blancs comme la neige; quand il fut en âge, il s'appliqua à l'étude des Sciences, de l'Histoire, & des usages de son pays. Il composa un livre intitulé Tau - Tsé, qui contient cinquante mille sentences de Morale. Ce philosophe enseignoit la mortalité de l'ame; il soutenoit que Dieu étoit matériel; il admettoit encore d'autres dieux subalternes. Il faisoit consister le bonheur dans un sentiment de volupté douce & paisible qui suspend toutes les fonctions de l'ame. Il recommandoit à ses disciples la solitude comme le moyen le plus sar d'élever l'ame au - dessus des choses terrestres. Ces ouvrages subsistent encore aujourd'hui; mais on les soupçonne d'avoir été altérés par ses disciples; leur maître prétendoit avoir trouvé le secret de prolonger la vie humaine au - delà de ses bornes ordinaires; mais ils allerent plus loin, & tâcherent de persuader qu'ils avoient un breuvage qui rendoit les hommes immortels, & parvinrent à accréditer une opinion si ridicule; ce qui sit qu'en appella leur secte la secte des Immortels. La religion de Lao - Kiun fut adoptée par plusieurs empereurs de la Chine: peu - à - peu elle dégénéra en un culte idolâtre, & finit par adorer des demons, des esprits, & des génies; on y rendit même un culte aux princes & aux héros. Les prêtres de cette religion donnent dans les superstitions de la Magie, des enchantemens, des conjurations; cérémonies qu'ils accompagnent de hurlemens, de contorsions, & d'un bruit de tambours & de bassins de cuivre. Ils se mêlent aussi de prédire l'avenir. Comme la superstition & le merveilleux ne manquent jamais de partisans, toute la sagesse du gouvernement chinois n'a pu jusqu'ici décréditer cette secte corrompue.
LAON (Page 9:281)
LAON, (Géog.) prononcez Lan, en latin Laodunum, ou Lodunum; mais on voit que les plus anciens
l'appelloient Lugdunum, qui étoit surnommée
Clavatum, ville de France en Picardie, capitale du
Laonois, petit pays auquel elle donne son nom, avec
un évéché suffragant de Reims; son commerce consiste
en blé. Laon a été le siége des rois de la seconde
race dans le x. siecle; il est situé fort avantageusement
sur une montagne, à 12 lieues N. O. de Reims,
9 N. E. de Soissons, 31 N. E. de Paris. Long. 21
Laon fut, dit - on, érigé en évéché l'an 496, sous le regne de Clovis; il faisoit auparavant une partie du diocèse de Reims.
Au - bas de Laon est une abbayè de silles, appellée Monireuil - les - Dames: cette abbaye est principalement connue par la Véronique ou sainte Face de Jesus - Christ, que l'on y conserve avec soin, & qui
Charles I. duc de Lorraine, fils de Louis d'Outremer, naquit à Laon en 953. On sait que Hugues Capet trouva le secret de se faire nommer à sa place roi de France en 987. Charles tenta vainement de soutenir son droit par les armes; il y réufsit si mal, qu'il fut arrêté, pris, & enfermé dans une étroite prison à Orléans, où il finit sa carriere trois ans après, c'est - à dire en 994. (D. J.)
LAONNOIS (Page 9:281)
LAONNOIS, (Géog.) petit pays de France en
Picardie: il est borné au Nord par la Thiérache, au
Levant par la Champagne, au Couchant & au Midi
par le Soissonnois. La capitale de ce petit pays est
Laon. Les autres lieux principaux sont Corbigny,
Liesse, Coussi, Follenbray, Novion le Vineux. Ce
dernier endroit n'est aujourd'hui qu'un village, dont
les habitans doivent à leur seigneur une espece de
taille de plusieurs muids de vin par an. Il intervint
arrêt du parlement de Paris en 1505, confirmatif
d'une sentence qui deboute les habitans de Novionle Vineux de leur demande, à ce que cette rente annuelle
de vin fût fixée en argent. La fin de cet arrêt
qui est en latin, mérite d'être remarquée:
LAOR (Page 9:281)
LAOR (bois de), Hist. nat. espece de bois des Indes, d'un goût fort amer, & à qui on attribue un grand nombre de propriétés médicinales qui n'ont point été suffisamment constatées.
LAOSYNACTE (Page 9:281)
LAOSYNACTE, s. m. (Hist. ecciés.) officier dans
l'Eglise greque, dont la charge étoit de convoquen
& d'assembler le peuple, ainsi que les diacres dans
les occasions nécessaires. Ce mot vient de
LAPER (Page 9:281)
LAPER, v. n. (Gram.) il se dit de la maniere dont les animaux quadrupedes de la nature des chiens, des loups, des renards, &c. boivent l'eau ou mangent les choses fluides.
LAPEREAU (Page 9:281)
LAPEREAU, s. m. (Gram.) petit du lapin. Voyez
LAPHISTIEN (Page 9:281)
LAPHISTIEN, Laphistius, (Littérat.) surnom de
Jupiter, tiré du temple qu'on bâtit en son honneur
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