ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"276"> qui tient les cartes, avoir égard à l'espérance qu'il a de faire la main un nombre de fois quelconque indéterminément. D'où il suit qu'on ne peut exprimer l'avantage de celui qui a la main, que par une suite infinie de termes qui iront toujours en diminuant.

Qu'il a d'autant moins d'espérance de faire la main, qu'il y a plus de coupeurs & plus de cartes simples parmi les cartes droites.

Qu'obligé de mettre le double du fonds du jeu sur les cartes doubles, & le quadruple sur les triples, l'avantage qu'il auroit en amenant des cartes doubles ou triples, avant la sienne, diminue d'autant; mais qu'il est augmenré par l'autre condition du jeu, qui lui permet de reprendre en entier ce qu'il a mis sur les cartes doubles & triples, lorsqu'il donne à un des coupeurs une carte quadruple.

S'il y a trois coupeurs A, B, C, & que le fonds du jeu soit F, & que le jeu soit aux pistoles, ou F = à une pistole, on trouve que l'avantage de celui qui a la main, est de 2 liv. 15 s. & environ 10 den. [omission: formula; to see, consult fac-similé version] de deniers.

S'il y a quatre coupeurs, cinq coupeurs, cet avantage varie.

Pour quatre coupeurs, son avantage est de 4 liv. 19 sols 1 den. [omission: formula; to see, consult fac-similé version] de deniers.

Pour cinq coupeurs, il est de 7 liv. 14 sols 7 den. [omission: formula; to see, consult fac-similé version] de deniers.

Pour six coupeurs, il est de 10 liv. 12 s. 10 den. [omission: formula; to see, consult fac-similé version] de deniers.

Pour sept coupeurs, il est de 14 liv. 16 s. 5 den. [omission: formula; to see, consult fac-similé version] de deniers.

D'où l'on voit que l'avantage de celui qui a la main ne croît pas dans la même raïson que le nombre de joueurs.

S'il y a quatre coupeurs, le desavantage de A ou du premier, est 2 l. 16 s. 11 d. [omission: formula; to see, consult fac-similé version] de deniers.

Le desavantage de B ou de second, est 1 l. 14 s. 1 den. [omission: formula; to see, consult fac-similé version] de deniers.

Le desavantage de C ou de troisieme, est 8 sols. 0 den. [omission: formula; to see, consult fac-similé version] de deniers.

La probabilité que celui qui a la main la conservera, diminue à mesure qu'il y a un plus grand nombre de coupeurs, & l'ordre de cette diminution depuis trois coupeurs jusqu'à sept inclusivement, est à peu - près comme [omission: formula; to see, consult fac-similé version].

Il se trouve souvent des coupeurs qui se voyant la main malheureuse, ou pour ne pas perdre plus d'argent qu'ils n'en veulent hasarder, passent leur main, sans quitter le jeu. On voit que c'est un avantage qu'ils font à chaque coupeur.

Il en est de même quand un coupeur quitte le jeu.

Voici une table pour divers cas, où Pierre qui a la main, auroit carte triple. Elle marque combien il y a à parier qu'il la conservera.

S'il n'y a au jeu qu'une carte simple, celui qui a la main peut parier 3 contre 1.

S'il y a deux cartes simples, 9 contre 5.

S'il y a trois cartes simples, 81 contre 59.

S'il y a quatre cartes simples, 243 contre 212.

S'il y a cinq cartes simples, 279 contre 227.

S'il n'y a qu'une carte double, 2 contre 1.

S'il y a une carte simple & une carte double, 7 contre 5.

S'il y a deux cartes doubles, 8 contre 7.

S'il y a deux cartes simples & une double, 67 contre 59.

S'il y a six cartes simples, 6561 contre 7271.

S'il y a une carte simple & deux doubles, 59 contre 61.

C'est un préjugé que la carte de réjouissance soit favorable à ceux qui y mettent. Si cette carte a de l'avantage dans certaines dispositions des cartes des, coupeurs, elle a du desavantage dans d'autres, &elle se compense toujours exactement.

La dupe est une espece de lansquenet, où celui qui tient la dupe se donne la premiere carte; celui qui a coupé est obligé de prendre la seconde; les autres joueurs peuvent prendre ou refuser la carte qui leur est présentée, & celui qui prend une carte double en fait le parti; celui qui tient la dupe ne quitte point les cartes, & conserve toujours la main. On appelle dupe celui qui a la main, parce que la main ne change point, & qu'on imagine qu'il y a du desavantage à l'avoir. Mais quand on analyse ce jeu, on trouve égalité parfaite, & pour les joueurs entre eux, & pour celui qui tient la main, eu égard aux joueurs.

Lansquenets (Page 9:276)

Lansquenets, subst. masc. (Art. milit.) corps d'infanterie allemande, dont on a fait autrefois usage en France. Lansquenet est un mot allemand, qui signifie un soldat qui sert en Allemagne dans le corps d'infanterie. Pedes germanicus.

LANTEAS (Page 9:276)

LANTEAS, subst. masc. (Commerce.) grandes barques chinoises, dont les Portugals de Macao se servent pour faire le commerce de Canton. Les lanteas sont de 7 à 800 tonneaux. Les commissionnaires n'en sortent point tant que dure la foire de Canton; & il n'est pas permis à de plus grands bâtimens de s'avancer davantage dans la riviere.

LANTER (Page 9:276)

LANTER, (Art. méc.) Voyez Linter & Lenture.

LANTERNE (Page 9:276)

LANTERNE, s. f. (Gram. & Art méchaniq.) il se dit en général de petite machine faite ou revetue de quelque chose de solide & de transparent, ouverte par sa partie supérieure & fermée de toute autre part; au centre de laquelle on puisse placer un corps lumineux, de maniere qu'il éclaire au - dessus, que sa fumée s'échappe & que le vent ne l'éteigne pas. Il y en a de gaze, de toile, de peau de vessie de cochon, de corne, de verre, de papier, &c.

Lanterne (Page 9:276)

Lanterne, (Hydr.) se dit d'un petit dome de treiliage élevé au - dessus d'un grand, auquel il sert d'amortissement. Dans une machine hydraulique, c'est une piece à jour faite en lanterne avec des fuseaux qui s'engrenent dans les dents d'un rouet, pour faire agir les corps de pompe. (K)

Lanterne Magique (Page 9:276)

Lanterne Magique, (Dioptr.) machine inventée par le P. Kircker, jésuite, laquelle a la propriété de faire paroître en grand sur une muraille blanche des figures peintes en petit sur des morceaux de verre minces, & avec des couleurs bien transparentes.

Pour cet effet, on éclaire sortement par - derriere le verre peint, sur lequel est placé la représentation de l'objet, & on place par - devant à quelque distance de ce verre qui est placé, deux autres verres lenticulaires, qui ont la propriété d'écarter les rayons qui partent de l'objet, de les rendre divergens, & par conséquent de donner sur la muraille opposée une représentation de l'image beaucoup plus grande que l'objet. On place ordinairement ces deux verres dans un tuyau, où ils sont mobiles, afin qu'on puisse les approcher ou les éloigner l'un de l'autre, suffisamment pour rendre l'image distincte sur la muraille.

Ce tuyau est attaché au - devant d'une boëte quarrée dans laquelle est le porte - objet; & pour que la lanterne fasse encore plus d'effet, on place dans cette même boëte un miroir sphérique, dont la lumiere òccupe à peu - près le foyer; & au - devant du porte - objet, entre la lumiere & lui, on place un troisieme verre lenticulaire. Ordinairement on fait glisser le porte - objet par une coulisse pratiquée en M, tout auprès du troisieme verre lenticulaire. Voyez la figure 10. d'Optique, où vous verrez la forme de la lanterne magique. N O est le porte - objet, sur lequel sont peintes différentes figures qu'on sait [p. 277] passer successivement entre le tuyau & la boëte, comme la figure le représente. On peut voir sur la lanterne magique l'essai physique de M. Muschenbrock . 1320 & suivans, & les leçons de Physique de M. l'Abbé Nollet, tome V. vers la fin. La théorie de la lanterne magique est fondée sur une proposition bien simple; si on place un objet un peu au - delà du foyer d'une lentille, l'image de cet objet se trouvera de l'autre côté de la lentille, & la grandeur de l'image sera à celle de l'objet, à peu - près comme la distance de l'image à la lentille est à celle de l'objet à la lentille. Voyez Lentille. Ainsi on pourroit faire des lanternes magiques avec un seul verre lenticulaire; la multiplication de ces verres sert à augmenter l'effet. (O)

Lanterne (Page 9:277)

Lanterne, (Méchaniq.) est une roue, dans laquelle une autre roue engrene. Elle differe du pignon en ce que les dents du pignon sont saillantes, & placées au - dessus & tout - autour de la circonférence du pignon, au lieu que les dents de la lanterne (si on peut les appeller ainsi) sont creusées au - dedans du corps même, & ne sont proprement que des trous où les dents d'une autre roue doivent entrer. Voyez Dent, Roue, Engrénage & Pignon. Voyez aussi l'article Calcul des nombres. (O)

Lanterne (Page 9:277)

Lanterne la, (Fortifi cation.) est un instrument pour charger le canon. On l'appelle quelquefois cuillere. Elle est ordinairement de cuivre rouge: elle sert à porter la poudre dans la piece, & elle est faite en forme d'une longue cuillere ronde. On la monte sur une tête, masse, ou boëte emmanchée d'une hampe ou long bâton. Elle est ainsi composée de deux parties; savoir, de sa boëte qui est de bois d'orine, & qui est tournée selon le calibre de la piece pour laquelle elle est destinée: elle a de longueur un calibre & demi de la piece. L'autre partie est un morceau de cuivre attaché à la boëte avec des clous aussi de cuivre à la hauteur d'un demi - calibre.

La lanterne doit avoir trois calibres & demi de longueur, deux de largeur, & être arrondie par le bout de devant pour charger les pieces ordinaires.

La hampe est de bois de frêne ou de hêtre d'un pouce & demi de diametre, sa longueur est de douze piés jusqu'à dix. Voyez nos Planches d'Art militaire, & leur explic.

Lanterne (Page 9:277)

Lanterne de corne, (Hist. des inventions.) on prétend qu'on en faisoit autrefois de corne de boeuf sauvage, mais on n'en donne point de preuve; Pline dit seulement, l. VIII. c. xv. que cette corne coupée en petites lames minces, étoit transparente. On cite Plaute dans son Prologue de l'Amphitrion, & Martial, l. XIV. épict. 16. Il est vrai que ces deux auteurs, dans les endroits que l'on vient de nommer, parlent des lanternes, mais ils n'en indiquent point la matiere; je pense donc qu'on doit attribuer l'invention des lanternes de corne à Alfred le grand, qui, comme on sait, régnoit avec tant de gloire sur la fin du neuvieme siecle; alors on mesuroit le tems en Angleterre avec des chandelles allumées; l'usage même des clepsydres y étoit inconnu; mais comme le vent faisoit brûler la lumiere inégalement, & qu'il rendoit la mesure du tems très - fautive, Alfred imagina de faire ratisser de la belle corne en feuilles transparentes, & le les encadrer dans des chassis de bois; cette invention utile à tant d'égards devint générale; & bientôt on la perfectionna par le secours du verre. (D. J.)

Lanterne (Page 9:277)

Lanterne, les Balanciers appellent lanterne une boëte assemblée, où, au lieu de panneaux de bois, ce sont des verres, dans laquelle on suspend un trébuchet, lorsque l'on veut peser bien juste quelque chose, comme quand on essaye de l'or ou quelque chose de précieux. Voyez les Planches du Balancier, & celles de Chimie.

Lanterne (Page 9:277)

Lanterne, terme de Boutonnier, ce sont deux especes de cylindres creux & à jour, formés par deux petites planches rondes & minces, percées de trous à leur circonférence, & placées à une certaine distance l'une de l'autre au moyen de plusieurs petites baguettes qui passent dans ces trous, ce qui forme une espece de cage ronde & oblongue. Les deux planches qui servent de fond à la cage sont percées au centre d'un trou, dans lequel on passe une broche qui sert d'axe au cylindre. Le mouvement que la roue du rouet imprime au rochet, arrange le fil autour du rochet, & par conséquent tire l'écheveau qui étant placé autour des lanternes, leur communique le mouvement qu'il a reçu. Voyez Planches du Boutonnier, qui représente une femme qui devide au moyen d'un rouet un écheveau sur un rochet; l'écheveau est monté sur les deux lanternes ou tournettes, qui sont elles - mêmes montées sur un petit banc ou billot.

Lanterne (Page 9:277)

Lanterne, (Gazier.) qu'on nomme aussi plioir, est un terme de Gazier. C'est un instrument dessus qui sert à ces ouvriers pour ôter la soie de rond, l'ourdissoir, & la mettre sur les deux ensubles qui sont au haut du métier à gaze. Voyez Gaze.

Lanterne (Page 9:277)

Lanterne de Graveur est une machine propre à mettre de la lumiere pour travailler la nuit; elle consiste en une partie qui forme le chandelier, & une feuille de papier huilée qui est colée sur un petit chassis. Voyez nos Pl. de Gravure, & l'art. Chassis de Graveur.

Lanterne (Page 9:277)

Lanterne, (Horlog.) nom que l'on donne à une sorte de pignon; on s'en sert particulierement dans les grandes machines. Voyez Pignon à Lanterne, & les Planches des machines hydrauliques.

Lanterne (Page 9:277)

Lanterne d'Essayeur (à la Monnoie.) est une espece de boëte terminée en chapiteau pointu en forme de quarré long, trois des côtés sont armés intésieurement de giaces, au - dessus des glaces & avant le chapiteau regne une petite conduite d'un lacet de soie qui va répondre au - bas & vis - à - vis le petit tiroir qui sert de base à la lanterne. Ce lacet a pour objet de lever une petite balance ou trébuchet. Cette lanterne ainsi préparée est pour que l'air ou autre corps ne fasse trébucher la balance. Voyez les Planches de Chimie.

Lanterne (Page 9:277)

Lanterne, les Orfevres appellent ainsi la partie d'une crosse d'évêque, ou d'un bâton de chantre, qui est grosse & à jour, & représente en quelque façon une lanterne.

Lanterne (Page 9:277)

Lanterne de l'Ourdissoir, (Ruban.) c'est positivement la cage pour loger le mouhn servant à ourdir; cette lanterne est composée de quatre grands piliers montant de la hauteur de six piés, larges de trois pouces, & épais de deux. Le pilier de devant porte dans le haut de son extrémité, & aussi pardevant, une entaille quarrée pour loger une poulie, sur laquelle doit passer la ficelle du blin; ce même pilier a encore deux rainures de haut en bas des côtés de son épaisseur pour recevoir les arrêtes du blin qui doit monter & descendre le long d'elles, deux traverses emmortaisées l'une dans l'autre à leur centre, & dont les extrémités terminées en tenons viennent aboutir à quatre mortaises pratiquées baut & bas dans chacun des quatre piliers dont on vient de parler. Ces mortaises sont à quatre pouces des extrémités de ces piliers; la traverse d'en haut est percée d'outre en outre directement à son centre d'un trou pour recevoir la broche de l'arbre du moulin; cette traverse est encore percée de trois trous, mais non pas d'outre en outre comme le précédent; ces trois trous sont pour recevoir les bouts des piés de la couronne; les bras

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