ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"274"> cent toises de longueur, sur cinq cent de largeur, & vingt de profondeur. La forte digue qui lui sert de base, porte l'eau au bassin de Naurause.

L'inégalité du terrein, les montagnes & les rivietes qui se rencontrent sur la route, sembloient des obstacles invincibles au succès de cette entreprise. Riquet les a surmontés; il a remédié à l'inégalité du terrein, par plusieurs écluses qui soutiennent l'eau dans les descentes. Il y en a quinze du côté de l'Océan, & quarante - cinq du côté de la Méditerranée. Les montagnes ont été entr'ouvertes, ou percées par ses soins; il a pourvû à l'incommodité des rivieres & des torrens, par des ponts & des aqueducs sur lesquels passe le canal, en même tems que des rivieres & des torrens passent par - dessous. On compte 37 de cesaqueducs, & huit ponts. En un mot les bateaux arrivent de l'embouchure de la Garonne, qui est dans l'Océan, au port de Cette, qui est dans la Méditerranée, sans être obligés de passer le détroit de Gibraltar. Riquet termina sa carriere & son ouvrage presqu'en même tems, laissant à ses deux fils le plaisir d'en faire l'essai en 1681.

Ce canal a coûté environ treize millions de ce tems - là, qu'on peut évaluer à vingt - cinq millions de nos jours, qui ont été payés en partie par le roi, & en partie par la province de Languedoc.

Il n'a manqué à la gloire de l'entrepreneur, que de n'avoir pas voulu joindre son canal à celui de Narbonne fait par les Romains, & qui n'en est qu'à une lieue; il eut alors rendu service à tout un pays, en sauvant même une partie de la dépense qu'il consomma à percer la montagne de Malpas. Mais Riquet eut la foiblesse de préferer l'utilité de Beziers, où le hasard l'avoit fait naître, au bien d'une province entiere. C'est ainsi qu'il a privé Narbonne, Carcassonne, & Toulouse, des commodités, des ressources, & des avantages de son canal. (D. J.)

LANGUETTE (Page 9:274)

LANGUETTE, s. f. (Gramm. & Art. méchaniq.) se dit de tout ce qui est taillé en forme de petite langue.

Languette (Page 9:274)

Languette, (Hydr.) Voyez Cloison.

Languette (Page 9:274)

Languette, terme d'Imprim. C'est une petite piece de fer mince, d'un pouce & demi de large, & d'un pouce de long, arrondie par l'extrémité, laquelle est attachée hors d'oeuvre du chassis de la frisquette, pour fixer à l'ouvrier un endroit certain par où la lever & l'abaisser à mesure qu'il imprime chaque feuille de papier: quelques personnes lui donnent le nom d'oreille. Voyez les Pl. d'Imprimerie.

Languette (Page 9:274)

Languette, (Luth.) petite soupape à ressort qui fait ouvrir & parler, fermer & taire les trous d'un instrument à vent.

Languettes (Page 9:274)

Languettes, en Maconnerie, séparation de deux ou plusieurs tuyaux de cheminée, lesquelles se font de plâtre pur, de brique, ou de pierre.

Languette (Page 9:274)

Languette, en Menuiserie. se dit de la partie la plus menue d'un panneau, qui se place dans les rainures, lorsqu'on assemble.

Languette (Page 9:274)

Languette, terme d'Orfévre, petit morceau d'argent laissé exprès en saillie & hors d'oeuvre aux ouvrages d'orfévrerie, & que le bureau de l'Orfévrerie retranche & éprouve par le feu, avant que de le contre - marquer du poinçon de la ville.

Les Orfévres ont introduit cet usage, afin que les gardes ne détériorent point une piece, en coupant quelquefois d'un côté qui doit être ménagé; cependant les gardes ont le droit de couper arbitrairement à chaque piece le morceau d'essai.

Languette (Page 9:274)

Languette, dans les Orgues, sont de petites pieces de laiton flexible & élastique, dont on couvre l'anche. Voyez Trompette, & l'art. Orgue, & les Planches de luth. & orgue. La languette est affermie dans la noix avec l'anche, par un coin de bois, & elle est réglée par la rasette. Voyez Rasette.

Languette (Page 9:274)

Languette, Potier d'étain, piece placée sur le couvercle d'un vaisseau, attachée à l'anse, & destinée à saire lever le couvercle par l'action du pouce qu'on pose dessus, quand on veut ouvrir le vaissean.

LANGUEUR (Page 9:274)

LANGUEUR, (Mor.) il se dit des hommes & des sociétés. L'ame est dans la langueur, quand elle n'a ni les moyens ni l'espérance de satisfaire une passion qui la remplit; elle reste occupée sans activité. Les états sont dans la langueur quand le dérangement de l'ordre général ne laisse plus voir distinctement au citoyen un but utile à ses travaux.

Langueur (Page 9:274)

Langueur, s. f. (Méd.) est un mode ou espece de foiblesse plus facile à sentir qu'à définir; elle est universelle ou particullere; on sent des langueurs d'estomac. Voyez Indigestion, Estomac. On éprouve des langueurs générales, ou un anéantissement de tout le corps; on ne se sent propre à aucune espece d'exercice & de travail; les muscles semblent refuser leur action; on n'a pas même la volonté de les mouvoir, parce qu'on souffre un malaise quand on le fait; c'est un symptome propre aux maladies chroniques, & particulierement à la chlorose; il semble être approprié aux maladies dans lesquelles le sang & les humeurs qui en dérivent, sont vapides, sans ton & sans activité. Le corps, ou pour mieux dire, les fonctions corporelles ne sont pas les seules langueurs; mais les opérations de l'esprit, c'est - à - dire, les facultés de sentir, de penser, d'imaginer, de raisonner, sont dans un état de langueur singulier; telle est la dépendance où sont ces fonctions du corps. Ce symptome n'aggrave point les maladies chroniques; il semble indiquer seulement l'état atonique du sang & des vaisseaux, la diminution du mouvement intestin putréfactif. Les remedes les plus appropriés par conséquent sont ceux qui peuvent réveiller & animer ce ton, qui peuvent augmenter la fermentation ou le mouvement intestin du sang, & l'action des vaisseaux sur les liquides; tels sont l'équitation, les martiaux, les plantes cruciformes, les alkalis fixes & volatils, & généralement tous ceux qui sont réellement convenables dans les maladies dont la langueur est le symptome. Voyez Chlorose, Force, Foiblesse . &c. (M)

LANGUEYER (Page 9:274)

LANGUEYER, v. act. (Comm.) visiter un porc pour s'assurer s'il n'est point ladre. Ce qui se reconnoît à la langue.

LANGUEYEUR (Page 9:274)

LANGUEYEUR, s. m. (Comm.) officier établi dans les foires & marchés, pour visiter ou faire visiter les porcs, & pour qu'il ne s'en vende point de ladres.

LANGUIR (Page 9:274)

LANGUIR, (Jardinage.) se dit d'un arbre qui est dans un état de langueur, c'est - à dire, qui pousse foiblement. On doit en rechercher la cause pour la faire cesser, & rétablir l'arbre dans la premiere vigueur.

LANHOSO (Page 9:274)

LANHOSO, (Géog.) ville de Portugal, avec château dans la province, entre Minho & Duro, à trois lieues de Brague.

LANIA, ou LANISSE (Page 9:274)

* LANIA, ou LANISSE, s. f. (Couv.) il ne se dit guere que de la bourre que les laineurs, esplaigneurs & couverturiers levent de dessus les draps, couvertures & autres étoffes de laine. Il est défendu aux Tapissiers de mêler de la bourre - lanisse avec de la laine dans leurs ouvrages.

LANIER (Page 9:274)

LANIER, s. m. lanarius, (Hist. nat. Ornithol.) oiseau de proie un peu moins grand que le faucon gentil. Albin le donne sous le nom de petit lanier, dans son histoire naturelle des oiseaux. Il a le bec, les jambes & les piés bleus; toutes les parties supérieures de l'oiseau sont de couleur brune, approchante de celle de la rouille de fer, quelquefois avec de petites taches rondes & blanches. Il a sur le front une bande blanche, qui s'étend de chaque côté [p. 275] au - dessus de l'oeil. Les parties inférieures du corps sont blanches avec des taches noires, qui suivent les bords de chaque plume. Les grandes plumes de l'aîle sont noires; la face inférieure de l'aîle étendue paroit parsemée de taches blanches & rondes. Les piés ont moins de longueur, à proportion que ceux des faucons, des éperviers, du gerfaut, &c. Le mâle est plus petit que la femelle; on lui donne le nom de laneret. Cet oiseau niche sur les grands arbres des forêts, & sur les rochers élevés. On l'apprivoise & on le dresse aisément; il prend non - seulement les cailles, les perdrix, les faisans, &c. mais aussi les canards, & même les grives. Il reste en France pendant toute l'année. Voyez Willugh. Ornith. & l'Ornithologie de M. Brisson, où sont les descriptions de deux autres especes de lanier, savoir le lanier blanc & le lanier cendré. Voyez Oiseau.

LANIERE (Page 9:275)

LANIERE, s. f. (Gramm. & art méchan.) bande de cuir mince & longue, qu'on emploie à différens usages.

LANIFERE (Page 9:275)

LANIFERE, adj. masc. & fem. lanigerus, (Bot.) épithete que l'on donne aux arbres qui portent une substance laineuse, telle que celle que l'on trouve ordinairement dans les chatons du saule; on nomme coton, le duvet qui couvre certains fruits, comme la pêche ou le coing; on dit aussi en parlant des feuilles, qu'elles sont cotonneuses, ou velues. L'étude de la Botanique a enrichi notre langue de tous ces divers mots. (D. J.)

LANION (Page 9:275)

LANION, (Géogr.) petite ville de France, en basse Bretagne, vers la côte de la Manche, au diocèse de Treguier, à trois lieues de cette ville, en allant à Morlaix. Long. 14. 20. lat. 48. 42. (D. J.)

LANISTE (Page 9:275)

LANISTE, s. m. lanista, (Hist. rom.) on appelloit lanistes à Rome, les maîtres qui formoient les gladiateurs, & qui les fournissoient par paires au public. C'étoit eux qui les exerçoient, qui les nourrissoient, qui les encourageoient, & qui les faisoient jurer de combattre jusqu'à la mort; de - là vient que Pétrone nomme plaisamment les gladiateurs, lanistua familia; mais nous avons parlé suffisamment des lanistes au mot Gladiateur, p. 695 du Tome VII. (D. J.)

LANKAN (Page 9:275)

LANKAN, (Géogr.) grande riviere d'Asie, qui a sa source dans la Tartarie, au royaume de Lassa ou de Boutan, & qui après un long cours, se perd dans le golfe de la Cochinchine, vis - à - vis l'île de Hainau. Le P. Gaubil détermine le lac que faic cette riviere, à 29d 50'de latitude. (D. J.)

LANNOY (Page 9:275)

LANNOY, Alnetum, (Géograph.) petite ville de France, avec titre de comté, dans la Flandre Wallonne, à deux lieues de Lille & trois de Tournay. Elle fut cédée à la France en 1667. Long. 20. 55. lat. 50. 40.

Rapheling (François) naquit dans la petite ville de Lannoy, & lui sit honneur, non par sa fortune, ou la noblesse de son extraction, présens du hasard, mais par sa conduite & son savoir. De correcteur de l'imprimerie des Plantins, il devint professeur en langues orientales, dans l'université de Leyde. Le dictionnaire chaldaïque, le dictionnaire arabe, le dictionnaire perfique, & autres ouvrages de ce genre qu'il avoit faits auparavant, lui valurent cette charge honorable; mais le chagrin de la perte de sa femme abrégea ses jours, qui finirent en 1597, à l'âge de cinquante - huit ans. (D. J.)

LANO - NIGER (Page 9:275)

LANO - NIGER, (Monnoie.) c'étoit une espece de petite monnoie qui étoit en vogue du tems d'Edouard I.

LANSPESSADE (Page 9:275)

LANSPESSADE, (Art milit.) Voyez Anspessade.

LANSQUENET (Page 9:275)

* LANSQUENET, (Jeu de hasard.) voici en général comme il se joue. On y donne à chacun une carte, sur laquelle on met ce qu'on veut; celui qui a la main se donne la sienne. Il tire ensuite les cartes; s'il amene la sienne, il perd; s'il amene celles des autres, il gagne. Mais pour concevoir les avantages & desavantages de ce jeu, il faut expliquer quelques regles particulieres que voici.

On nomme coupeurs, ceux qui prennent cartes dans le tour, avant que celui qui a la main se donne la sienne.

On nomme carabineurs, ceux qui prennent cartes, après que la carte de celui qui a la main est tirée.

On appelle la réjouissance, la carte qui vient immédiatement après la carte de celui qui a la main. Tout le monde y peut mettre, avant que la carte de celui qui a la main soit tirée; mais il ne tient que ce qu'il veut, pourvu qu'il s'en explique avant que de tirer sa carte. S'il la tire sans rien dire, il est censé tenir tout.

Le fonds du jeu réglé, celui qui a la main donne des cartes aux coupeurs, à commencer par sa droite, & ces cartes se nomment cartes droites, pour les distinguer des cartes de reprise & de réjouissance. Il se donne une carte, puis il tire la réjouissance. Cela fait, il continue de tirer toutes les cartes de suite; il gagne ce qui est sur la carte d'un coupeur, lorsqu'il amene la carte de ce coupeur, & il perd tout ce qui est au jeu lorsqu'il amene la sienne.

S'il amene toutes les cartes droites des coupeurs avant que d'amener la sienne, il recommence & continue d'avoir la main, soit qu'il ait gagné ou perdu la réjoaissance.

Lorsque celui qui a la main donne une carte double à un coupeur, c'est - à - dire une carte de même espece qu'une autre carte qu'il a déja donnée à un autre coupeur qui est plus à la droite, il gagne le fonds du jeu sur la carte perdante, & il est obligé de tenir le double sur la carte double.

Lorsqu'il donne une carte triple à un coupeur, il gagne ce qui est sur la carte perdante, & il est tenu de mettre quatre fois le fonds du jeu sur la carte triple.

Lorsqu'il donne une carte quadruple à un coupeur, il reprend ce qu'il a mis sur les cartes simples ou doubles, s'il y en a; il perd ce qui est sur la carte triple de même espece que la quadruple qu'il amene, & il quitte la main sur le champ, sans donner d'autres cartes.

S'il se donne à lui - même une carte quadruple, il prend tout ce qu'il y a sur les cartes des coupeurs, & sans donner d'autres cartes, il recommence la main.

Lorsque la carte de réjouissance est quadruple, elle ne va point.

C'est encore une loi du jeu, qu'un coupeur dont la carte est prise, paye le fonds du jeu à chaque coupeur qui a une carte devant lui, ce qui s'appelle arroser; mais avec cette distinction que quand c'est une carte droite, celui qui perd paye aux autres cartes droites le fonds du jeu, sans avoir égard à ce que la sienne, ou la carte droite des autres coupeurs soit simple, double ou triple; au lieu que si c'est une carte de reprise, on ne paye & on ne reçoit que selon les regles du parti. Or à ce jeu, les partis sont de mettre trois contre deux, lorsqu'on a carte double contre carte simple; deux contre un, lorsqu'on a carte triple contre carte double; & trois contre un, lorsqu'on a carte triple contre carte simple.

Ces regles bien conçues, on voit que l'avantage de celui qui a la main, en renferme un autre, qui est de conserver les cartes autant de fois qu'il aura amené toutes les cartes droites des coupeurs avant que d'amener la sienne; or comme cela peut arriver plusieurs fois de suite, quelque nombre de coupeurs qu'il y ait, il faut, en apprétiant l'avantage de celui

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.