RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
JUDITH (Page 9:4)
JUDITH, livre de, (Théolog.) nom d'un des livres canoniques de l'ancien - Testament, ainsi appellé parce qu'il contient l'histoire de Judith héroine israelite, qui délivra la ville de Béthulie sa patrie assiégée par Holopherne général de Nabuchodonosor, en mettant à mort ce même Holopherne.
L'authencité & la canonicité du livre de Judith sont des points fort contestés. Les Juifs lisoient ce livre, & le conservoient du tems de saint Jérôme; saint Clément pape l'a cité dans son épître aux Corinthiens, aussi - bien que l'auteur des constitutions apostoliques, écrites sous le nom du même saint Clément. S. Clément d'Alexandrie, liv. IV. des stromates; Origene, Homél. 19 sur Jérémie, & tome III. sur saint Jean; Tertulien, lib. de Monogamia, cap 17. saint Ambroise, lib. 3 de Officiis, & lib. de viduis, en parlent aussi. Saint Jérôme le cite dans son épitre à Furia, & dans sa préface sur le livre de Judith, il dit que le concile de Nicée avoit reçu ce livre parmi les canoniques, non qu'il eût fait un canon exprès pour l'approuver, car on n'en connoit aucun où il en soit fait mention, & saint Jérôme lui - même n'en cite aucun; mais il savoit peut - être que les peres du concile l'avoient allégué, ou il présumoit que le concile l'avoit approuvé, puisque depuis ce concile les peres l'avoient reconnu & cité. Saint Athanase, ou l'auteur de la synopse qui lui est attribuée, en donne le précis comme des autres livres sacrés. Saint Augustin; comme il paroît par le livre II. de la Doctrine chrétienne, chap. 8. & toute l'église d'Afrique le recevoient dans leur canon. Le pape Innocent I. dans son épître à Exupere, & le pape Gélase dans le concile de Rome, l'ont reconnu pour canonique. Il est cité dans saint Fulgence & dans deux auteurs anciens, dont les sermons sont imprimés dans l'appendix du cinquieme tome de saint Augustin, enfin le concile de Trente l'a déclaré canonique.
L'auteur de ce livre est inconnu. Saint Jérôme in agg. cap. 1. v. 6. semble croire que Judith l'écrivit elle - même; mais il ne donne aueune bonne preuve de son sentiment. D'autres. veulent que le grand-prêtre Joachim ou Eliacim, dont il est parlé dans ce livre, en soit l'auteur; ce ne sont après tout que de simples conjectures. D'autres l'attribuent à Josué, fils de Josedech; l'auteur, quel qu'il soit, ne paroît pas contemporain. Il dit chap. xiv. v. 6. que de son tems la famille d'Achior subsistoit encore dans Israël; & chap. xvj. v. 31, qu'on y célébroit encore la fête de la victoire de Judith, expressions qui insinuent que la chose étoit passée depuis assez long - tems.
Les Juifs, du tems d'Origene, avoient l'histoire
de Judith en hébreu, c'est - à - dire selon toute apparence
en chaldéen, que l'on a souvent confondu avec
l'hébreu. Saint Jérôme dit que de son tems ils la lisoient
encore en chaldéen, & la mettoient au nombre
des livres hagiographes; voyez
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.